Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Samuel Fuller

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MessageSujet: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 27 Juil 2008 - 14:23

Samuel Fuller Fuller10

Samuel Fuller

Citation :
Réalisateur américain né le 12 août 1911 à Worcester, dans le Massachussetts. Venu très tôt dans le monde du travail, il débute en 1924 dans le journalisme en qualité de "copyboy". Employé du "New York Journal", il gravit rapidement les échelons et devient, après avoir été le "copy-boy" personnel du grand reporter Arthur Brisbane, le plus jeune spécialiste des affaires criminelles. Mais le démon de l'écriture le tient aussi et il écrit plusieurs nouvelles, romans et scénarios avant de faire ses débuts dans la mise en scène en 1949. Plusieurs de ses films ont été tirés de ses propres romans.
On trouve aussi son nom en qualité d'auteur aux génériques des films suivants : HATS OFF de Boris Petroff (1936), IT HAPPENED IN HOLLYWOOD de Harry Lachman (1937), GANGS OF NEW YORK de James Cruze (1938), ADVENTURE IN SAHARA de Ross Lederman (1938), FEDERAL MAN-HUNT de Nick Grinde (1938), BOWERY BOY de William Morgan (1940), CONFIRM OR DENY de Archie Mayo (1941), POWER OF THE PRESS de Lew Landers (1942), GANGS OF THE WATERFRONT de George Blair (1945), SHOCKPROOF de Douglas Sirk (1949), LES TANKS ARRIVENT de Lewis Seiler (1950), L'INEXORABLE ENQUÊTE de Phil Karlson (1952), LA POURSUITE DURA SEPT JOURS de David Butler (1953), L'HOMME DU CLANde Terence Young (1974).
L'un de ses romans "The Big Red One", qu'il portera à l'écran après plus de dix années de patience, est directement tiré de son expérience de la Seconde Guerre mondiale qu'il a fait comme fantassin au sein de la première division américaine, des sables de l'Afrique du Nord à ceux des plages de Normandie, et jusqu'en Tchécoslovaquie, en passant par Bonn, la ville de Beethoven, musicien qu'il vénère, et cadre de son film UN PIGEON MORT DANS BEETHOVEN STREET.
C'est avec le portrait de l'assassin de Jesse James que commence sa carrière de metteur en scène, une carrière en rupture avec les grands dogmes hollywoodiens et tout entière consacrée à l'étude de la violence, celle du temps de la guerre (J'AI VÉCU L 'ENFER DE CORÉE, BAÏONNETTE AU CANON, CHINA GATE, ORDRES SECRETS AUX ESPIONS NAZIS, THE CRIMSON KIMONO, LES MARAUDEURS ATTAQUENT), celle des bas-fonds (LE PORT DE LA DROGUE, MAISON DE BAMBOU, LES BAS-FONDS NEW-YORKAIS, POLICE SPÉCIALE) celle de l'Amérique des pionniers (THE BARON OF ARIZONA, QUARANTE TUEURS, LE JUGEMENT DES FLÈCHES), voire la violence clinique (SHOCK CORRIDOR).
Diversement apprécié, son lyrisme a fait la joie de plusieurs cinéastes de la jeune génération. Il a ainsi fait l'acteur pour Jean-Luc Godard dans PIERROT LE FOU, Luc Moullet dans BRIGITTE ET BRIGITTE, Dennis Hopper dans THE LAST MOVIE, Wim Wenders dans L'AMI AMERICAIN, HAMMETT et L'ÉTAT DES CHOSES, ainsi que Steven Spielberg dans 1941 et Larry Cohen dans LES ENFANTS DE SALEM.
biographie de www.cinemapassion.com

J'en avais entendu parlé et puis faisant confiance à l'éditeur (Wild Side), j'ai fait la découverte de Samuel Fuller par le coffret comprenant Shock Corridor et The Naked Kiss :

Samuel Fuller 37003010

Shock Corridor a écrit:
Johnny Barett, journaliste ambitieux qui souhaite gagner le Prix Pulitzer, projette de s'immerger dans un asile psychiatrique pour démasquer l'auteur d'un meurtre qui s'y est déroulé. Préparé par un psychiatre, ancien spécialiste de la guerre psychologique, et avec la complicité réticente de sa compagne Cathy, stipteaseuse, qui se fait passer pour sa sœur victime de ses tendances incestueuses, il se fait arrêter puis interner tout en continuant à simuler des troubles mentaux.

Dans le couloir central de l'établissement, la "rue" où se cotoient tous les patients, il lui faut affronter et composer avec les névroses et psychoses des aliénés pour découvrir la vérité. Alors que son enquête avance, le traitement aux électrochocs, sa simulation continuelle de la maladie et l'environnement dans lequel il évolue commencent a générer chez lui un état de confusion mentale qu'il peut de moins en moins maîtriser.

Et le film est choc ! Tension croissante, personnage principal peu sympathique, situation qui dérape, second rôle "fous" troublants (un noir qui se prend pour un membre du kkk)... film marquant avec un évident sens du détail et de l'esthétique. Les bonus nous en apprennent plus sur la démarche, la scène finale détruit le décor et le réalisateur est sûr qu'une nouvelle fin ne sera pas tournée. Bref, il aime bien que son film ressemble à son film.

Samuel Fuller 38001910

The Naked Kiss c'est l'histoire d'une femme qui frappe son souteneur et décide de se refaire une vie ailleurs, elle devient éducatrice pour enfants handicapés... tout pourrait aller pas trop mal, il y a un beau gosse riche et célibataire dans le coin... un flic un peu basique et intéressé (et copain avec une mère maquerelle, pratique pour proposer du travail !)... enfin ça parle de mariage avec le beau gosse mais ça dérape sévèrement...

Samuel Fuller 18465310

Un bien beau noir & blanc et des personnages intéressants, quelques scènes tétanisante notamment celles sur fond de chant des enfants...


bande annonce de Shock Corridor

bande annonce de The Naked Kiss

J'ai fini d'être convaincu que ce réalisateur valait le coup. C'est un peu loin pour détailler vraiment ces avis, et c'est très dommage. Ce ne sont vraiment pas des films plats, à la fois conçus comme efficaces, rentables ou divertissants mais aussi sombres et crus sans que ce soit gratuit. Ces deux là jouent sur les parts d'ombre de l'humanité.

(en bonus de ces deux films ou d'un autre, un petit documentaire sur Samuel Fuller présenté/animé par un duo Tim Robbins - Quentin Tarentino)

Plus tard je reviens sur d'autres films !
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 27 Juil 2008 - 17:52

Samuel Fuller 73219510
Au-delà de la gloire (The Big Red One)

Citation :
Inspiré des souvenirs de Fuller, The Big Red One montre l'errance et le combat de quatre jeunes GI's et de leur sergent. Quatre cavaliers de l'apocalypse, de l'Algérie à l'Allemagne, dans une épopée telle que Fuller l'avait vécue, ou plutôt y avait survécu. Chaque personnage, Griff (Mark Hamill) le sensible, Vinci (Bobby Di Cicco) le roublard, Johnson (Kelly Ward) l'innocent, et Zab (Robert Carradine) l'écrivain, le journaliste fumeur de cigare, le plus alter ego du cinéaste, enfin le sergent (Lee Marvin) figure de mort, représentant un fragment de la personnalité de Fuller. Le film, ponctué de moments d'attente, de désœuvrement et de batailles, fonctionne sur un principe de répétition et de cassure. Là où The Reconstruction devient passionnant, c'est qu'il ne fait que prolonger ces moments en les accentuant. Plus de bataille, plus d'attentes, plus de personnages croisés et disparus alors que le groupe de miraculés survit à tout. Mieux, il fait que chaque élément du récit trouve sa pleine correspondance. Tel Schroeder, le sergent nazi, symbole de l'ennemi, entrevu dans la version courte, et personnage à part entière dans The Reconstruction, devenant un écho à Lee Marvin, comme un double de l'autre camp, portant ses propres motivations, sa propre vérité.
source : un super article sur le film par un certain Jérôme Dittmar sur fluctuat.net

A la rubrique "films de guerre" celui là fait mal. L'impression de la vie de ces hommes du débarquement en afrique du nord jusqu'à la libération des camps ne laisse pas indemne. J'ajouterai à la très bonne description que j'ai recopiée que les scènes d'affrontement font peur (une histoire de distance entre les protagonistes chez Fuller) et qu'il y a des images qui marchent. Et des passages qui ne s'oublient pas. C'est un film dont j'avais parlé rapidement dans le fil sur "l'insoutenable", on y trouve en effet le groupe des "gentils" très motivés pour exécuter un gamin qui leur a tiré dessus. Beaucoup de choses marquantes, de doute, de fragilité aussi (c'est pas innocent tout ça), d'erreur humaine si on veut chez ces personnages. Lee Marvin est excellent dans le rôle en plus. De nombreux épisodes significatifs. J'ai été surpris aujourd'hui en me rendant compte que le film date de 1980. Trop consistant, trop sérieux, trop dur et presque trop "film de guerre" pour l'associer à 1980.

Grosse claque. Grand film de guerre à dimension humaine, avec ses ambiguïtés. Très bon, très grand film. A ranger sans problème à côté des Croix de fer et compagnie.

Samuel Fuller Story10 - Samuel Fuller 3241_b10 - Samuel Fuller Bigro10 - Samuel Fuller 8780a10 - Samuel Fuller 117dwk10

ça fait froid dans le dos !

(encore un film qui fait que je demande pourquoi on nous a autant cassé les pieds avec le soldat Ryan...)


edit :

la BA branchouille de ce remontage
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyJeu 5 Nov 2009 - 15:53

Je fais remonter le fil Fuller, grand cinéaste s'il en est même si son oeuvre est inégale. Il y a deux ans, je m'étais amusé à noter ses films (sur 20), sachant que pour certains, le souvenir est un peu lointain. Il sera toujours temps d'y revenir plus tard.

J'ai tué Jesse James 12
Le baron de l'Arizona 11
Baïonnette au canon 13
J'ai vêcu l'enfer de Corée 13
Violences à Park Row 12
Le port de la drogue 18
Le démon des eau troubles 12
La maison de bambou 17
Le jugement des flèches 16
Quarante tueurs 13
China gate 10
Ordres secrets aux espions nazis 11
The crimson kimono 12
Les bas fonds new-yorkais 15
Les maraudeurs attaquent 13
Shock corridor 13
Police spéciale 14
Shark 7
Mort d'un pigeon dans Beethoven street 12
The big red one 13
Dressé pour tuer 12
Les voleurs de la nuit 10
Sans espoir de retour 8
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyMer 27 Jan 2010 - 23:07

Chouette, on m'a passé un DVD de Verboten, film que je n'ai vu que sur une VHS américaine pourrie sans sous-titres (et sans images sur la fin). A suivre.
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptySam 30 Jan 2010 - 19:56

Samuel Fuller 4788

Ordres secrets aux espions nazis (Verboten, 1959).
Trois éclaireurs américains entrent dans une ville frontière allemande pour éradiquer des tireurs isolés avant l'arrivée du gros de la troupe. Deux sont tués par un sniper et le troisième est blessé avant de trouver refuge chez une femme allemande et son frère, un adolescent qui croit encore à la lutte armée...
Fuller, comme souvent (Naked kiss), livre une scène d'ouverture d'anthologie : les combats, dans une ville une ruine, sont rythmés par la Vème de Beethoven. La suite est plus aléatoire mêlant le très bon au franchement moyen, avec cette histoire de membres des jeunesses hitlériennes qui luttent pour bouter l'armée d'occupation américaine hors d'Allemagne et, accessoirement, renouer avec le régime nazi. Ca ne tient pas toujours la route à cause de grandes faiblesses dans l'écriture et quelques raccourcis hasardeux quant à l'attitude de la population allemande dans l'immédiat après-guerre. Sur le plan technique, le film laisse parfois à désirer et l'insertion d'archives (dont une du procès de Nuremberg) ajoute au caractère chaotique du film. Mais, bon, c'est du Fuller pur jus, viscéral, primitif, choquant. Donc à voir, même si ce n'est pas son meilleur, par tous les amateurs du cinéaste.

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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 31 Jan 2010 - 10:56

ça fait envie !
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 10 Oct 2010 - 20:29

pas dans la filmo cinéma mais très lié au bonhomme, c'est lui qui filme, c'est lui qui parle, c'est lui qui témoigne :

Falkenau : Vision de l'Impossible

Citation :
Le cinéaste américain Samuel Fuller décrit et commente les images qu’il a filmées dans le camp de Falkenau lors de sa libération en 1945. L’occasion de découvrir un document rare, et les circonstances de son tournage.
et clic
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyJeu 24 Nov 2011 - 21:37

Samuel Fuller Theste10
The Steel Helmet (1951)

Troisième de Samuel Fuller, petit film et ça se voit mais du coup sans certaines contraintes ? C'est un film sur la guerre de Corée et contemporain de cette guerre. Il met en scène le rescapé d'une unité capturée et exécutée, une balle a laissé un trou dans son casque et il est blessé à la jambe. Il se retrouve rapidement accompagné par le gamin sud coréen qui lui coupe ses liens. Plus tard il rencontre un autre rescapé, médecin afro-américain, dont l'unité aussi a été exécutée et lui aussi vétéran de la seconde guerre mondiale. Plus tard la rencontre avec une unité sans expérience à l'exception d'un japonais-américain... vétéran lui aussi, et dirigée par un officier d'école et sans expérience. Ensuite un temple, un prisonnier, un combat acharné et quelques souvenirs.

Le film n'a pas couté cher et on le voit rapidement mais surtout dans les scènes de combat à la fin. Cependant le film privilégie les hommes et les caractères. En suivant une trame très linéaire de film de guerre et en respectant les stéréotypes : vieux baroudeur grincheux, objecteur de conscience, ... et le patriotisme de circonstances le film révèle pourtant des surprises. Porté par les portraits bien mis en image, les visages et les attitudes des uns et des autres la petite exagération des caractères prend une tournure plus significatives. Le film aborde très directement les problèmes de racisme (et à différents niveaux) et projète un double social condensé de la société américaine, société peut-être en quête de valeurs. Et film avec des héros abimés, pour ne pas dire traumatisés, mais vraiment, c'est à dire faillibles tout charismatiques qu'ils soient, peut-être justes, peut-être pas.

Le film de guerre standard se rapproche donc plus du témoignage en dépassant quelque peu les impératifs du genre. Sans pour autant les négliger. Et le film a plutôt bien marché. Et qui a fait toussé les autorités et les communistes qui ont trouvé le film trop à droite.

Le réalisateur a insisté pour conservé Gene Evans dans le rôle principal histoire de garder le film dans la direction voulue. Je dirai quelque part entre les deux, plutôt du côté de ceux qui font les frais, mais qui font quelque chose.

Surprenant de voir le package de contenu humain et social collé d'emblée dans un film comme celui là, c'est pourtant cette part démonstrative de discours qui rapproche le film de son humanité fondamentale.

Moins impressionnant qu'un film comme Cote 465 mais plus chargé. Très supérieur à un film comme Mémoire de nos pères par exemple.

ça ne peut pas laisser indifférent.

Samuel Fuller 34034210

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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyLun 19 Déc 2011 - 21:26

Samuel Fuller Verbot10
Verboten! (1959)

Je suis plus enthousiaste que Traversay (mais c'est vrai que j'aime bien Fuller) pour ce film de guerre dont les plus grandes faiblesses sont celles de l'américanisme un peu épais qui doit bien faire partie du cahier des charges, du genre au moins.

A travers une histoire simple d'un soldat, héros de cette ouverture franchement marquante (à renvoyer Steven et Stanley du côté du bac à sable) - et qui ressemble pour son tout début au récit que fait Fuller de ses souvenirs , voir le lien un peu plus haut - qui se marie avec celle qui le soignera et cachera des SS avant que les soldats américains ne prennent la petite ville où se joue l'action. Le film commence donc à la fin de la guerre et se poursuit dans l'après, avant une guerre froide ouverte, dans la problématique d'une réorganisation/reconstruction et du bilan et du changement de régime qui va avec.

C'est là que le film est assez malin et ouvre beaucoup plus qu'un film de guerre plus habituel. Le décor de ruines et de misère, et de violence marque clairement la base, avec par dessus une imagerie nazie omniprésente : portraits, slogans et directives. La reprise se fait sur la mise en place du ravitaillement par les américains et la réorganisation de ceux qui veulent mettre les américains dehors et plus si affinités en petits groupes les Loups-garous, chef de ceux du village un ami de Elga la femme de notre américain. Lui aussi est ancien soldat et décoré et motivé par un mélange de patriotisme et d'idéologie nazie. Le petit frère qui a perdu un bras et a fait partie des jeunesses hitlériennes est naturellement tenté par cette dissidence.

Quelques personnages (un démineur) viennent nuancer la toute puissante idéologie ancrée dans le peuple allemand pour insister sur les dommages et la misère... sans pour autant ranger tout le monde à l'enseigne du "délinquant juvénile". La misère jouant un rôle d'enjeu politique pour les deux camps, laissant une distance avec la dimension humaine de cette préoccupation : les américains veulent acheter la paix/population avec la nourriture et les soins, les loups-garous en attaquant les convois et dépôts se ravitailler et stigmatiser les manques des américains vis à vis de la population elle aussi victime. La prise de conscience du gamin se fait par l'ouverture du procès de Nuremberg dans une séquence d'images d'archive qui articulent cet effet par la présentation de ceux qui seront jugés (redites aussi par rapport à une scène antérieure à une échelle plus opérationnelle) et des images des camps (à aussi voir le lien plus haut). Le double est un résumé d'une ascension au pouvoir du régime et son double dans les invectives du chef local des loups-garous. Basique mais pas dénué d'intérêt tant le film place en évidence les imageries de propagande.

On retrouve donc au final une approche très documentaire et humaniste du film de guerre qui si elle a l'air schématique ne simplifie pas trop les problématiques. L'utilisation des différentes images d'archive pour les combats ou le procès est impressionnante. Le tout avec pas grand-chose !

Rustique avec un grand MAIS !
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptySam 4 Fév 2012 - 1:05

Samuel Fuller Shock-10
Shock Corridor (1963)

Un journaliste cherche à obtenir le prix Pulitzer en se faisant passer pour fou pour être interné et découvrir le coupable d'un meurtre commis dans l'hôpital psychiatrique. Sa petite amie se fait passer pour sa sœur harcelée afin de le faire arrêter et interner. Elle est légitimement terrorisée à l'idée qu'il y perde la raison et lui même vit mal la séparation tumultueuse avant internement.

Et le film en plus d'un regard très froid sur les méthodes d'analyse et de soin va gratter plus loin les folies guerrières et de société en s'appuyant souvent sur son background personnel d'ancien soldat, ainsi ce prisonnier de la guerre de Corée qui se prend pour un général sudiste et ces images couleurs du japon en plein milieu du film. Et les méthodes décriées qui ressembleraient à s'y méprendre aux évocations politiques du film... avec la dose de lucidité sur une propreté d'apparat qui est on ne peut plus explicite quand il met en scène et en jeu les tensions sexuelles.

Assez classique dans la forme le noir et blanc est assez chouette avec des ombres très présentes sans faire trop rétro et quand même, surtout une belle proximité avec les visages et les personnages. Vu ce soir après Vertigo, c'est donc très autre chose, de plus important peut-être.

La liberté et la limpidité du ton sont assez extraordinaires.

ça s'explique facilement finalement l'influence de Fuller sur certains de ses petits camarades (comme Wenders).
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 24 Nov 2013 - 22:03

Samuel Fuller House-10
La maison de bambou (1955)

Japon, un convoi militaire est attaqué et un militaire américain tué. Des armes sont volées et la mafia suspectée. La femme d'un petit malfrat, un grand dadais mi gangster mi policier et des truands. Petit film policier en milieu dépaysé.

L'ouverture enneigée quasi western est à la fois sobre et immense puis on plonge dans un japon d'en bas, grouillant de cette période de reconstruction. Un mélange de pauvreté et de modernité bigarrée avec un reste de tradition.

Outre le film assez bien agencé avec son suspens et sa progression c'est toute l'atmosphère qui vaut le détour et c'est dans l'atmosphère qu'on trouve peut-être la saveur particulière des films de Fuller (bien qu'à l'évidence il y a des séquences qui sont tout simplement magistrales et l'air de rien).

Fuller, le cinéaste qui va chercher la vie là où elle est, qui va faire exotique mais bien mettre à plat le racisme (ici avec des situations retournées puisque c'est plus le couple mixte, la femme surtout, qui est victime du racisme des japonais), qui va offrir à travers le film une vision précise de la mutation du pays, de la ville surtout sous la poussée occidentale-américaine, qui au-delà du fait que les gangsters sont américains aussi va faire exister le mélange bizarre, pas toujours heureux, assez violent qui habite le quotidien.

Le personnage du gangster campé par Robert Ryan est un autre bon exemple du cinéma de Fuller, un grand méchant, très dur, franchement inquiétant... efficace jusqu'à un certain point car vaniteux et pris au piège de sa bêtise de sa trop grande confiance en lui, de son arrogance.

Final haut en couleur au sommet d'un immeuble qui fait office de mini parc d'attraction mais surtout la vision d'en bas, l'attention pour le paysage humain abimé, changeant, composite et pas encore perdu.

Un franchement beau film qui ne paye pas de mine derrière ses allures du genre, ou alors les allures des bons côtés du genre. Je ne suis pas objectif mais ce n'est pas étonnant qu'il est autant la cote auprès de ses confrères Samuel Fuller !

Il faudrait que j'aille chercher quelques images... 

Samuel Fuller House210
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 24 Nov 2013 - 22:47

YES ! Very Happy 
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyDim 24 Nov 2013 - 22:53

c'était la deuxième fois que je le voyais et je savais bien que j'en avais un bon souvenir, quand même je l'aime encore plus maintenant après quelques années et pas mal d'autres films entre temps.
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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyMer 25 Déc 2013 - 22:04

Samuel Fuller White_10

White Dog (1981)

Samuel Fuller avec Ennio Morricone ?

L'adaptation d'un roman de Romain Gary (mais de ce que j'ai lu rapidement sur le fil ça pourrait être un peu différent).

Sur les hauteurs non loin de Los Angeles une jeune femme percute un chien sur une route. Transport en urgence de ce gros chien blanc chez le vétérinaire. Personne ne le réclame. Le lien se crée et l'attachement devient indiscutable. Mais si un bon gros chien a des avantages celui là à quelques problèmes et revient taché de sang quand il se fait la malle. En fait il apparait que c'est un chien qui a été dressé pour attaquer les noirs. Peut-il être rééduqué ?

Je vais redire encore tout le bien que je pense de Samuel Fuller qui ne paye pas toujours de mine mais en contrepartie n'esthétise jamais au détriment de son sujet. Il est incroyablement près, attentif. Et dans cette histoire violente, choquante même, dramatique il est invariablement du côté d'une émotion, émotion sublimée comme il se doit par un thème assez sombre d'Ennio Morricone.

Alors cette émotion ? L'attachement, la tendresse inexplicable. La peur aussi et la tristesse de l'irrémédiable, du gâchis de l'affection frustrée. Du coup pas de sensationnel malgré les moments forts et cet éternel questionnement fullerien, le doute devant la culpabilité, la mixité de fait même si parfois à contrecourant. Mais on repense aussi à ses films de guerre et les autres. Ce chien c'est aussi un soldat, c'est un danger malgré lui... et pourtant il est aimable. Et le mal, le gâchis est ailleurs. Et la figure forte en gueule du véto/dresseur noir qui a quelque chose de christique mais simplement.

C'est un super beau film, très fort, qui ne paye pas de mine. Avec des petits riens hors du commun.

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MessageSujet: Re: Samuel Fuller   Samuel Fuller EmptyJeu 26 Déc 2013 - 9:01

animal a écrit:
L'adaptation d'un roman de Romain Gary (mais de ce que j'ai lu rapidement sur le fil ça pourrait être un peu différent).  
oui, il y a pas mal de différences... mais de base, c'est la même histoire concernant ces chiens...

animal a écrit:
C'est un super beau film, très fort, qui ne paye pas de mine. Avec des petits riens hors du commun.
je l'ai vu il y a tellement longtemps, j'ai retrouvé ce fait de dresser de tels chiens pendant ma lecture du livre de Romain Gary, et du film il me reste cette sensation du gâchis comme tu le décris si bien... et la tristesse qu'il s'agit de faits réels...
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