Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Alfred Andersch [Allemagne] Lun 20 Jan 2014 - 19:32 | |
| Alfred Andersch (4 février 1914, Munich - 21 février 1980, Berzona, Tessin, Suisse) est un écrivain allemand, connu comme l'un des pères fondateurs de la nouvelle littérature allemande après la Seconde Guerre mondiale à travers son rôle dans le Gruppe 47. Andersch souhaitait renouveler la littérature et la nettoyer des mots dont le sens avait été corrompu par l'époque nazie. Néanmoins cette prétention est sévèrement remise en cause par plusieurs critiques littéraires, au premier rang desquels Marcel Reich-Ranicki et W. G. Sebald, qui voient en Andersch un écrivain médiocre, mais aussi dénoncent la lâcheté à l'égard du régime nazi de cet intellectuel qui se revendiquait de l'émigration intérieure et aurait essayé de passer sous silence dans ses écrits certains aspects de sa vie sous le Reich. Les critiques actuels sont beaucoup mieux informés du passé d'Andersch et voient en ses écrits l'exemple typique des perceptions que l'Allemand veut renvoyer de son passé. Œuvres en français :
„Sansibar“ (Sansibar oder der letzte Grund, 1957), roman. « Les Cerises de la liberté », (Die Kirschen der Freiheit, 1952), récit « autobiographique ». « Winterspelt : la guerre immobile, octobre 1944 », (Winterspelt, 1974), roman. « Efraïm », (Efraim, 1967), roman. Non traduite, entre autres: (Der Vater eines Mörders, 1980), le père d’un meurtrier, nouvelle. | |
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Cachemire Sage de la littérature
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| Sujet: Re: Alfred Andersch [Allemagne] Lun 20 Jan 2014 - 19:35 | |
| Le père d’un meurtrier
Résumé : Il s’agit d’un récit autobiographique. Andersch raconte un cours de grec du lycéen Franz Kien (lui-même à la troisième personne). Le proviseur du lycée fait interruption au début du cours de grec. Il est craint et son autorité est inattaquable, on le surnomme « rex » en latin. Il s’attaque d’abord à un premier élève, un jeune aristocrate insolent qu’il finit par renvoyer. Puis il s’attaque à Franz, piètre élève qui n’arrive pas à répondre à ses questions et finalement le renvoie également en insistant devant ses camarades sur le fait que son père, blessé de la première guerre ne peut plus payer sa scolarité. Ce proviseur n’est autre que le vieux Himmler, père d’Heinrich Himmler.
Il s’agit pour Andersch d’une réflexion sur les racines d’un « meurtrier », mot qu’il qualifie lui-même de bien clément pour qualifier le responsable de la solution finale. Pourquoi les humanités (l’étude du latin et du grec) ne forment-elles pas un homme « humain » ? Comment cet homme conservateur et contre l’antisémitisme a-t-il pu à ce point faillir à son travail d’éducation ? Autant de questions que l’auteur se pose à travers ce récit qui est pour moi d’un intérêt historique et philosophique certain.
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