Takeshi Kitano

Quelqu' un l' a lu le livre de Kitano ?

bix229 a écrit:

Quelqu' un l' a lu le livre de Kitano ?

il a un fil dans la section littérature ici

parution le 24/02:


Kitano par Kitano

Citation :

Résumé du livre
Takeshi Kitano a écrit sa toute première autobiographie à paraître hors des frontières du Japon, au terme de plusieurs années d'entretiens avec le journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano se livre sans concessions, à la manière d'un ami qui se raconte autour d'une table, devant une bouteille de bon vin – une de ses passions. Kitano n'en revient pas de sa 'destinée', lui l'autodidacte qui a dû interrompre l'université, lui qui n'a jamais renié ni oublié ses origines modestes, comme en témoigne, encore aujourd' hui, un besoin de reconnaissance jamais assouvi. Alors, il s'épanche sur sa jeunesse dans le Japon de l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences, ses rêves d'explorateur et sa fascination pour le commandant Cousteau, les études qu'il faut poursuivre, malgré la pauvreté, grâce à sa mère, à l'éducation stricte. Le père, enfin. Cet homme introverti mais qui, porté sur la boisson, pouvait avoir des accès de colère violente. Kitano confie ses regrets, les occasions manquées. Au départ de sa gloire, les Two Beat – un duo comique spécialisé dans le sketch provocateur. Si la télévision est un purgatoire, le cinéma est sa rédemption. Pour la première fois, il révèle son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l'Amérique et acculturé. Depuis son accident de la route, Kitano s'est créé une vision très personnelle de la vie, à mi-chemin entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme. Il reprend la peinture, qui joue un rôle prépondérant dans sa façon de concevoir le cinéma.

sur la page de l'éditeur on découvre en plus:

Citation :

Trois événements au mois de mars : une exposition inventée de toute pièce par l'artiste pour la Fondation Cartier pour l'Art contemporain, présentée du 11 mars au 12 septembre 2010 ; une rétrospective de ses films au Centre Pompidou (mars) ; la sortie en France de son dernier film, Achille et la Tortue.

Achille et la tortue

Citation :

Machisu, un peintre sans talent, persiste à vouloir exercer son art...

Après les stériles Takeshi's et Glory to the filmaker, qui témoignaient cependant avec un courage certain de son impuissance créatrice, le grand Kitano revient à la fiction. Enfin, en apparence, parce que Achille et la tortue, au delà des ses péripéties, est avant tout une réflexion sur l'art et la condition de l'artiste. De l'enfance à la vieillesse, le cinéaste raconte la vie d'un peintre incompris, dont on doute d'ailleurs qu'il ait le moindre talent. Une existence marquée par des désillusions en série et surtout par la mort, omniprésente, le plus souvent violente et la conséquence de suicides. Très pessimiste, le film est aussi une merveille d'humour noir, très politiquement incorrecte, teintée de poésie et riche de symboles. Si le potentiel commercial de l'oeuvre est réduit, les admirateurs de Kitano ne voudront le rater sous aucun prétexte. Il frise l'autobiographie, tout en conservant une liberté de ton et une singularité qu'avait un Fellini en son temps et qui a quasi disparu des écrans aujourd'hui. Achille et la tortue est l'oeuvre d'un artiste, torturé, déboussolé, simplement génial.


Béret rouges et idées noires.


PS : Autoreiji, son nouveau film, sort le 12 juin au Japon. Sachant qu'Achille a mis plus d'un an et demi à parvenir sur nos écrans, on n'a pas fini d'attendre.

Vu Achille et la Tortue de Kitano, qui date de 2008.
J'avais fait l'impasse sur son précédent film, Glory to the Filmmaker (Kantoku · Banzai!), un peu pour protester contre TakeHis' qui était (pour moi) un peu du n'importe quoi. Et Glory to the Filmmaker avait l'air d'être de la même veine.
Bref.
Achille et la Tortue, c'est un vrai Kitano un peu déconnant, l'histoire d'un garçon, puis d'un homme, qui veut devenir peintre, et être reconnu en tant que tel.
C'est souvent très drôle : les différentes influences des peintres, impressionnistes, expressionnistes, cubistes, action-painting, art contemporain où on se roule par terre avec plein de peinture, où on percute un mur avec des sceaux de peintures, etc.
C'est parfois vraiment délirant (le base-ball painting), et en même temps, c'est sinistre, puisque le héros de l'histoire veut exprimer quelque chose, mais ne sait pas quoi, en fait. Il emprunte le langage pictural d'autres peintres, il cherche sa personnalité, mais je crois qu'il n'en a pas.
Il est prêt à risquer sa vie pour l'Art.
Dans la forme, le film ne va pas très loin, elle est au service de ses scènettes.
Il y a du burlesque, du sinistre, du tragique, du dramatique.
J'aime bien.
C'est l'occasion de voir plein d'oeuvres, dans tous les genres (du dessin d'enfant aux tableaux les plus abstraits), oeuvres de Kitano, donc.

Dans son film suivant, Outrage (sortie au Japon en 2010), Kitano revient aux Yakuzas.

Mais c'est que ça devrait me plaire tout ça! Je trouve Kitano très inégal mais il est attachant.

eXPie a écrit:

Vu Achille et la Tortue de Kitano, qui date de 2008.
J'avais fait l'impasse sur son précédent film, Glory to the Filmmaker (Kantoku · Banzai!), un peu pour protester contre TakeHis' qui était (pour moi) un peu du n'importe quoi. Et Glory to the Filmmaker avait l'air d'être de la même veine.
Bref.
Achille et la Tortue, c'est un vrai Kitano un peu déconnant, l'histoire d'un garçon, puis d'un homme, qui veut devenir peintre, et être reconnu en tant que tel.

Déconnant mais sérieux aussi puisqu'il parle de lui, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout.

dans l'interview dont je parlais dans un post, Kitano disait à propos du grave accident dont il avait été victime que les médecins avaient dit qu'il risquait de ne plus être "normal" donc dit-il puisque Van Gogh était "fou" il peut lui aussi tenter la peinture.

Achille et la tortue

Pessimisme, humour noir... oui. Mais c'est d'abord un film abominablement plat, artificiel... avec une très présente musique franchement pénible dans son genre tristounet-léger-de-chez-docteur-lourdingue. De temps en temps on compense par le bruit du vent. Les scénettes sont diversement (in)intéressantes... et leur humour vraiment pas spontané ne fait pas oublié l'absence de sens autre que celui de la chronologie. Et ce n'est pas super beau, pas moche, mais je n'arrive pas à dire beau... trop téléphoné, trop je sais pas quoi.

je l'aime bien, mais là sincèrement j'aurai mieux fait de faire la sieste ou de me promener. trop caricatural de sa propre facette non clownesque ? on pourrait aller y chercher un sens mais pas un film à voir absolument.

trop tard pour te promener Animal, mais pour dormir ça va venir !

c'est râlant d'avoir l'impression d'avoir perdu du temps.

Outrage

Qui n'est pas qu'un long cortège de grosses berlines noires (Mercedes et Toyota/Lexus)... mais un peu aussi puisque c'est très typé "film de yakuza". ça veut dire conciliabules et complots dans les "bureaux" ou la villa du grand boss... et l'attente dans les dites voitures, une poignée de jeunes en jogging... et des ablations du petit doigt et des costards ... et des règlements de compte.

Kitano suit de près le film de yakuza mais sur un enchainement assez rapide, on s'écarte d'un revival à la Agitator de Miike (très bon celui-là) pour se diriger vers on ne sait pas vraiment quoi. On sent bien un mélange de second degré un brin dénonciateur et une noirceur vraiment noire épaulée par une violence un peu absurde et anonyme. dénonciation de quoi ? violence, manipulations pour le profit, bêtise aussi avec les manipulés, valeurs rendues dérisoires (avec une belle brochette de personnage de yakuza traditionnels). On n'oublie pas de l'auto clin d'œil et des vignettes dont le réalisateur à le goût et le savoir.

ça va être difficile de dire que le film est une franche réussite ou particulièrement emballant. mais on ne s'ennuie pas ou ne s'agace pas comme devant Achille et la tortue. c'est parfois marrant sans être drôle, je dirai que ça a tout de la blague qui laisse dans le doute, c'est sinistre (emballé dans une hiérarchie omniprésente et des apparences très très lisses) et c'est entre des genres. c'est un film de yakuza qui n'en est pas un, un film qui peu être pris et aimé pour ce qu'il n'est pas (bête de film de gangster ou merveille artistique). il a un petit côté attachant l'air de rien dans son excès à lui. je regrette un peu qu'il n'est pas plus collé aux longues discussions mais... ça fait partie du sens et le casting est très bon.

la musique est bien aussi, très rétro fin 80's début 90's, une touche electro qui rappelle la SF en bleu...

bande-annonce

On comprend qui est qui ? parce que moi je m'y perds un peu en général avec ces bandes rivales (voir Fudoh de Miike)

oui dans l'ensemble ça reste clair il me semble (avec deux gangs rivaux et une organisation plus grande). (Fudoh j'ai bien aimé aussi il me semble, un peu loin).

Vu Outrage, de Kitano.

Après quelques films où il s'égarait parfois, où parfois il se retrouvait, il est revenu aux fondamentaux : le film de Yakuzas.
Il y a donc des réglements de comptes, des petits doigts coupés (avec couteau, cutter usé...), une scène de boucherie orale chez un dentiste (un vrai cauchemar), ça fait semblant d'être avec un tel, mais non, ça tue l'homme de main de l'autre clan, qui fait que bon, tout bien considéré, notre honneur est en jeu, donc on tue, donc dans l'autre clan, l'honneur est en jeu, et puis on va voir le grand patron, qui dit à un tel de buter un autre, même qu'il est avec lui, et en fait non, il dit exactement la même chose à l'autre, alors chacun des deux pensant avoir le grand patron avec lui, eh bien il va massacrer un peu les autres, avec des techniques bien personnelles et un peu gores, pour éveiller l'intérêt du spectateur qui risquait d'être en sommeil.
Voilà.
Ca ne fait pas avancer le schmilblick, on ne s'emmerde pas pour autant, mais c'est un peu vain, finalement.

Vivement la suite, en préparation.

d'écouter les avis tendance crétin (à part Sophie Avon en partie) ça me remonte la cote du Kitano...

(c'est à se dégouter du cinéma, quand même...)