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| Fabrice Nicolino | |
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Auteur | Message |
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colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Fabrice Nicolino Sam 16 Mar 2013 - 13:16 | |
| Fabrice Nicolino est un journaliste français né à Paris en 1955. Il a exercé plusieurs métiers, dont certains manuels – entre autres dans la chaudronnerie et le soudage –, avant de devenir secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire Femme actuelle en 1984. Il est ensuite devenu reporter, et depuis cette date, il a collaboré à de nombreux journaux, parmi lesquels Géo, Le Canard enchaîné, Télérama. En 1988, il a participé au lancement de l'hebdomadaire Politis, qu'il a quitté en septembre 1990, avant de reprendre une collaboration régulière entre 1994 et 2003. Il a écrit dans le magazine Terre Sauvage entre 1994 et 2011; il est chroniqueur au quotidien La Croix depuis 2003. Il est également le fondateur, avec Dominique Lang, des Cahiers de Saint-Lambert, revue dont le sous-titre est Ensemble face à la crise écologique. Il tient par ailleurs un blog depuis août 2007 : « Planète sans visa ». Fabrice Nicolino écrit des articles sur le thème de l'écologie dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo depuis le mois de janvier 2010. source : wikipedia Bidoche – L’industrie de la viande menace le monde (2009) de Fabrice Nicolino La Bidoche… C’est derrière ce terme aux sonorités ronflantes, évocateur à lui seul de tout un arsenal symbolique de confort, de plaisir et d’authenticité bien franchouillarde que se dissimule ce qui, aujourd’hui et selon Fabrice Nicolino, n’a plus rien à voir –je veux parler de l’industrie agroalimentaire de la viande. Fabrice Nicolino n’y va pas par quatre chemins : son livre réunirait à lui seul toutes les informations jamais dévoilées jusqu’alors concernant la bonne bidoche du supermarché, consommée à hauteur de 92 kg par an et par habitant en moyenne en France. Pour ce faire, il double son essai d’une construction narrative digne d’un thriller d’autant plus absorbant et scandalisant que tout est authentique. Même si, on le verra, à force d’être convaincante, la lecture de Bidoche risque de se prendre à son propre piège de fiabilité et d’objectivité des sources… Il est indéniable en tout cas que Fabrice Nicolino n’emprunte aucune des voies déjà longuement arpentés par les écologistes les plus médiatisés. En cela, son livre diffère radicalement des propos parfois trop proprets destinés au grand public en recherche de rédemption, et livre des considérations surprenantes qui conduiront souvent le lecteur bien plus loin que prévu. Je n’aimerais pas énoncer quelques-uns des sujets abordés dans Bidoche car tout résumé serait forcément réducteur, mais comment rendre compte autrement de l’affolement justifié que provoque cette lecture ? Affolement qui ne tient pas à l’écriture sèche et ironique de Fabrice Nicolino, bien loin de l’alarmisme forcené de confrères qui chercheraient à convaincre le plus réfractaire aux avertissements écologiques. Ceux-ci sont sans doute pris au piège d’un dualisme étroit entre émotion –poids de l’imagerie populaire de force et de santé véhiculée par la viande, sentiment d’appartenance à la fratrie humaine victorieuse, vengeance assouvie de siècles de domination de la nature…- et raison –que Fabrice Nicolino cherche à renforcer en nous livrant maints arguments qui devront nous faire prendre conscience de l’influence gigantesque de l’industrie agroalimentaire animale. Croire que l’opposition à ce système se réduit à vouloir sauver de mignons animaux dans un monde qui relève de l’innocence des Bisounours, c’est poser des visières à son regard et limiter la viande à l’animal. Or, ce n’est pas le cas. La viande interroge également les questions du développement durable, de l’accès des populations pauvres à un mode de vie digne et respectueux des droits de l’homme, de la juste répartition des denrées alimentaires à travers le monde et des conséquences sanitaires d’une surconsommation d’antibiotiques. La viande nous apprend également que nous ne batifolons pas dans la plus transparente des sociétés, et que derrière les démocraties les plus perfectionnées en apparence, les lobbies continuent à se livrer à des duels dignes des assauts de cavalerie du Moyen Âge. C’est dans ce dernier aspect que la Bidoche de Fabrice Nicolino commence véritablement à prendre le goût de la pourriture. Que l’industrie de la viande ait des conséquences néfastes sur l’environnement, le développement social et économique des populations pauvres ainsi que sur notre sécurité sanitaire est plus ou moins connu de tout le monde. Chez certains, comme le rappellera non sans humour Fabrice Nicolino, cet aspect prendra rapidement des tournures volatiles grâce au génie du déni tout-puissant : « La conscience humaine dispose de mécanismes d’une rare puissance pour se préserver de l’angoisse de certaines révélations, du constat de certains faits. On regroupe ces phénomènes sous le nom de déni, et chacun sait que cela peut aller très loin. »Non seulement cette réaction devrait-elle être mortificatoire par sa seule existence, elle est en plus encouragée par la manipulation de brillants membres des lobbies les plus puissants –ceux qui cherchent à affirmer la pérennité et l’hégémonie d’un système capitaliste dont la réussite se mesure à l’aune du taux de croissance. Présentée telle quelle, cette affirmation ne provoquera peut-être rien de plus que l’évidence : nous savons tous qu’aucune société n’est totalement transparente, que chacun cherche à défendre ses intérêts propres, mais ce que nous pouvons en revanche ignorer, c’est dans quelles proportions se manifeste ces concours de langues de bois. Pourquoi cherche-t-on à tout prix à nous refiler de la viande ? Pour le savoir, plusieurs points de départ sont admis. La première rupture peut être théologique : c’est celle qui met fin à un certain animisme et qui propose une religion au sein de laquelle les animaux deviennent les représentations malsaines des mauvais penchants de l’âme –le Diable/taureau en tête. Elle peut être aussi cartésienne : c’est celle qui réduit les animaux à la vision de machines. Elle peut enfin être économique : c’est celle d’une France détruite par les ravages de la Seconde Guerre mondiale et qui admire l’industrie triomphante et radicale de ses victorieux alliés les Etats-Unis. Fabrice Nicolino se concentre surtout sur cette dernière rupture pour expliquer l’achèvement de l’industrie agroalimentaire telle que nous la connaissons aujourd’hui, même si les précédentes ruptures ont également pu contribuer à la modification en profondeur des rapports entre l’homme et l’animal. Francisco José de Goya y Lucientes - Dinde plumée, 1808 Ces chapitres sont passionnants. Ils montrent comment l’homme, dans sa quête du meilleur, dans les énormes appétits qu’il nourrit à court terme, peut se laisser griser par des solutions miraculeuses sans jamais réfléchir sur leurs conséquences. A partir des années 40, tout paraît simple : la relance économique de la France passerait par l’imitation du système économique américain. Une agriculture forte permettrait de relancer l’industrie, et le reste suivrait en fanfare. En quelques mesures, en quelques années, tous les problèmes disparaissent. Les animaux ne prennent plus de place : on les entasse en leur ôtant les moyens de réguler le stress résultant de la promiscuité. Les animaux coûtent moins cher : on leur donne de la merde à bouffer, les condamnant parfois au cannibalisme. Les animaux deviennent plus productifs : les antibiotiques augmentent rapidement leur croissance et les sélections des animaux les plus fertiles permettent de faire plus de marmaille plus rapidement. Entre autres. A se demander pourquoi personne auparavant n’avait jamais osé y penser. Lorsqu’une réponse à cette dernière interrogation finit par prendre forme, lorsque les premiers signes de la non-durabilité de ce système commencent à apparaître, l’emballement est devenu tel qu’il n’est plus vraiment possible de faire marche arrière. Les mangeurs de bidoche sont déjà fermement convaincus que le confort et la modernité sont indéniablement liés à la consommation de viande. Pour éviter qu’ils ne changent d’avis, il faut continuer à les entretenir dans cette croyance. C’est l’éclatement kafkaïen d’une myriade d’institutions aux noms tous plus opaques les uns que les autres, employant des membres d’autant moins reconnaissables qu’ils passent d’un lobby à un autre avec une habile discrétion, rendant les tours de passe-passe difficilement reconnaissables. L’Inra perd son mythe d’objectivité scientifique lorsqu’on apprend que Coca-Cola peut financer sans problème une étude concernant l’hydratation des Français, et l’Eufic (Conseil européen de l’information et de l’alimentation) siégeant à Bruxelles ne semble pas non plus digne de confiance : « Ne siègent au conseil d’administration de l’Eufic, outre Danone, Mc Do et Coca, bien connues de Mme Belliste, des représentants de Barilla, Cargill, Cereal Partners, DSM Nutrional Products Europ Ltd. , Ferrero, Kraft Foods, McCormick Foods, Mars, Nestlé, Novozymes, PepsiCo, Pfizer Animal Health, Procter et Gamble, Südzucker, Unilever… »
Au-delà des informations brutes suffisamment évocatrices livrées par Fabrice Nicolino, son livre nous pousse à nous interroger sur les raisons et les possibilités d’existence d’une pareille mauvaise foi, celle évoquée par Jean-Paul Sartre dans L’être et le néant. La disproportion entre les intérêts sauvegardés à court terme et les risques que nous encourons à long terme, par la survivance de ces premiers, relève d’une absurdité que le système inhumain de l’industrie animale traduit parfaitement. Peut-être, pour se défendre dans ses propres habitudes de consommation, pour se reclure dans une bulle de confort que Bidoche ne parviendrait pas à atteindre, peut-on prendre Fabrice Nicolino à son propre piège et lui demander des comptes concernant ses propres sources et références. Celles-ci sont toujours indiquées et semblent bien n’avoir aucun rapport avec les lobbies économiques les plus puissants, mais qui peut vraiment savoir et revendiquer l’exactitude des chiffres, des faits ? L’industrie agroalimentaire a des conséquences sur le monde entier –c’est une des raisons de l’horreur qu’on ressentira à la lecture- et devant l’ampleur d’une telle domination digne d’un paradigme moderne, qui peut encore prétendre avancer des données exactes ? On reconnaîtra là que ce n’est qu’un détail. Les statistiques et données chiffrés peuvent n’être pas tout à fait représentatives, ce serait encore de la mauvaise foi d’affirmer qu’un défaut de décimale ou de virgule, ainsi que le relève le site Agriculture et Environnement (lien), réduit à néant l’analyse et la réflexion que devront inévitablement provoquer la lecture de Bidoche. Encore plus convaincant que Jean-Paul Sartre, Fabrice Nicolino nous renvoit à nous-mêmes et à notre propre conscience. Lire Bidoche, c’est se forcer à se positionner vis-à-vis de la question de l’industrie agroalimentaire, aussi bien que l’on décide de ne rien faire et de nier les conséquences, ou que l’on décide de se remettre en cause à quelque niveau que ce soit. Jan Asselijn - Tête de boeuf, 1647 Une triste perte de diversité : - Citation :
- Une étude publiée en novembre 2008 dans un journal scientifique de grande valeur révèle que presque tout ce qui est consommé dans les fast-foods des Etats-Unis –soit la moitié des restaurants du pays- provient… du maïs. Une analyse clinique réalisée dans les trois principales chaînes américaines –McDonald’s, Burger King et Wendy’s- montre que le bœuf, le poulet, les huiles des frites sont obtenus à partir du maïs. Encore a-t-on laissé de côté les sodas, dont le sucre vient, lui aussi, du maïs.
On s’étonnera moins, dans ces conditions, de la déclaration qui suit, faite en 1971 par le créateur de la chaîne McDo au Japon, Den Fujita. Dans le genre, un vrai chef d’œuvre : « La raison pour laquelle les Japonais sont si petits et ont la peau jaune, c’est qu’ils ne mangent rien d’autre que du riz et du poisson depuis 2000 ans. » Ajoutant, probablement pour le fun, quoique : « Si nous mangeons des hamburgers McDo et des pommes de terre pendant un millier d’année, alors nous deviendrons plus grands, notre peau deviendra blanche, et nos cheveux seront blonds. » Des conditions déplorables en France aussi (contre le mythe de l'authenticité de notre agriculture) : - Citation :
- Peut-on décemment continuer à « élever » en Bretagne, qui représente 6% de la surface agricole française, 60% des porcs et 40% des poules pondeuses du pays ? Nous sommes hélas placés à l’endroit idéal pour qu’une bombe virale explose en France sans qu’aucune autorité sanitaire soit capable d’y faire face. Ajoutons, parce que c’est vrai, qu’on souhaite se tromper.
Une vérité que la falsification des faits et de petits arrangements scientifiques peuvent espérer dissimuler : - Citation :
…] en l’absence de contamination, la concentration [en nitrates dans les eaux de rivière et de nappe] oscille entre 0,1 et 1 milligramme par litre. Or l’Union Européenne impose une valeur guide à ne pas dépasser, idéalement, qui est de 25 milligrammes par litre. A 50, ce qui arrive désormais fréquemment, l’eau n’est plus légalement potable. En Bretagne, et en une moyenne annuelle qui cache bien des surprises, la concentration de nitrates dans l’eau est passée de presque rien en 1971 à 25 milligrammes en 1981, puis à près de 40 en 1996. […] Comme nul ne sait bien comment habiller un tel fiasco, on en rajoute dans des formes extravagantes de présentation. Un document de la Direction régionale de l’environnement en Bretagne note par exemple que « 31 stations sur 50 suivies en 2007 respectent le bon état (<50 mg/l) ». Ce qui, traduit en français, veut dire que 19 des 50 nappes souterraines d’eau en question ne sont déjà plus potables, et que les 31 autres sont dans un état de dégradation plus ou moins grave. Des chiffres étonnants (sauf quand on y réfléchit bien) : - Citation :
- […] selon des estimations officielles rapportées par le journaliste américain Eric Schlosser dans un best-seller, 20 000 Américains sont chaque jour contaminés par des bactéries présentes dans la nourriture. Par jour ! En un an, plus d’un quart de la population souffre d’une intoxication alimentaire. Chaque jour, 900 personnes sont hospitalisées et 14 meurent. Chaque jour !
[…] L’étonnant est peut-être qu’il n’y en ait pas davantage. Rappel des corrélations avérées entre famine et viande : - Citation :
- Combien faut-il de céréales pour nourrir les milliards d’animaux destinés à notre alimentation ? Environ 740 millions de tonnes pour la saison agricole 2006/2007. […] le professeur David Pimentel estimait que les céréales distribuées au seul bétail américain seraient suffisantes pour nourrir 800 millions d’humains. Selon les statistiques, […] plus de la moitié des céréales des Etats-Unis sont consommées par le bétail. Encore faut-il ajouter les surfaces géantes de pâturages. Au total, entre 75 et 80% des terres agricoles américaines sont utilisées par ou pour le bétail.
Les lobbies... - Citation :
La liste des membres du conseil d’administration de l’IFN (Institut Français de la Nutrition) fait tousser : à l’été 2008, on y trouve des représentants directs de la totalité ou presque de l’industrie de la « nutrition », charcuteries et alimentation animale comprises. Nestlé, Coca, l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), etc., sont là, de même qu’ils trustent l’essentiel du conseil scientifique du glorieux institut. On ne sait s’il y a lien de cause à effet, mais quand l’IFN entreprend la rédaction d’un dossier grand public intitulé « Nos aliments en 200 questions », le moins qu’on puisse écrire, c’est que la viande y est bien traitée. Des problèmes ? Mais quels problèmes ? On ne peut pas s’en passer, il faut en donner à bébé, à pépé, sa teneur en cholestérol est modérée, elle est souvent moins grasse que le poisson, etc. A en croire cet &étonnant document, la viande n’est qu’excellence. Et si, toutefois, vous vouliez en savoir un peu plus, eh bien l’IFN renvoie en priorité au CIC (Centre d’information pour les charcuteries) pour les charcuteries et au CIV (Centre d’information pour les viandes) pour la viande. Ce qui s’appelle un cercle parfait.
Et un peu d'humour avec la controverse du foie gras : - Citation :
- La stéatose hépatique est tout bonnement l’accumulation de graisse dans le foie de l’animal gavé. Pour l’Inra, cet état n’est nullement pathologique. Pour preuve, il est pleinement réversible. Si l’on arrête de gaver un canard, au bout de deux mois son foie retrouve une apparence normale. L’argument est un rien étrange, pour au moins deux raisons. Un, le rapport européen de 1998 rappelle que la mortalité en gavage est de 10 à 20 fois plus élevée qu’en élevage ordinaire. Autrement dit, la réversibilité évoquée ne concerne évidemment que les survivants du gavage. Un million d’oiseaux mourraient chaque année en France pendant les opérations de gavage. Et deux, la réversibilité exclurait, à bien lire la synthèse de l’Inra, la pathologie. Une excellente nouvelle pour tous ceux qui, ayant un jour été malades sans en mourir, auront au passage connu la réversibilité de leurs symptômes. Preuve est ainsi faite qu’ils n’étaient pas malades, puisqu’ils ont guéri ! N’est pas maladie qui veut ! N’est pas malade celui qui recouvrera la santé un jour.
Je m'arrête là, mais ce livre regorge d'autres informations éclairantes... | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Sam 16 Mar 2013 - 13:28 | |
| Merci Coli pour la présentation de cet ouvrage : Aurais-je le courage d'aller plus loin en le lisant ? C'est si facile de .... et de....... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Dim 17 Mar 2013 - 21:44 | |
| Ce serait dommage que tu ne le lises pas si tu sens que tu peux te sentir concernée par ce genre d'ouvrages. Ca ne t'engage en rien... tu resteras peut-être toujours " " et " " mais alors ce ne sera pas pire que si tu ne l'avais pas lu ; mais ça peut aussi t'amener à modifier concrètement ta manière de réfléchir (remake du pari pascalien). | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Dim 17 Mar 2013 - 22:05 | |
| - colimasson a écrit:
- Ce serait dommage que tu ne le lises pas si tu sens que tu peux te sentir concernée par ce genre d'ouvrages. Ca ne t'engage en rien... tu resteras peut-être toujours " " et " " mais alors ce ne sera pas pire que si tu ne l'avais pas lu ; mais ça peut aussi t'amener à modifier concrètement ta manière de réfléchir (remake du pari pascalien).
J'avoue avoir déjà beaucoup lu sur des sujets qui touchent à l'avenir de notre planète et de l'humanité; je crois pouvoir affirmer essayer d'apporter modestement ma "petite pierre à l'édifice" en ayant peut-être sensibilisés mes enfants à ces graves problèmes....respect de soi , de l'environnement et de toutes formes de vie en général ..... Et euh .....quelquefois j'ai l'impression que la conscience aigue que j'ai de la dérive de l'humanité et mon impuissance ainsi que ma révolte face à cela me rend plus malade qu'autre chose ! tu comprends Coli ...... Et puis je suis lasse du prosélytisme stérile ! Pas courageux de ma part de me replier au fin des montagnes pour échapper à ce monde auquel je ne me retrouve plus et qui semble ne plus s'arrêter dans la course effrénée d'une consommation outrancière , destructrice j'assume .....Bref !!!! | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Lun 18 Mar 2013 - 10:45 | |
| Super commentaire Coli, bien illustré avec les extraits. Mais comme Eglantine, je ne lirai pas ce livre parce que j'en ai ras-le-bol, je suis suffisamment pessimiste comme ça quant à l'avenir écologique et sanitaire de notre civilisation. Je suis déjà sensibilisée sur le sujet de la viande, je fais déjà attention - à mon petit niveau - en mangeant moins de viande mais mieux. Je n'achète plus de viande en grande surface, seulement chez un boucher dont je suis sûre et j'essaye de sensibiliser mes proches à l'occasion. Je me contente de ça, je ne vois pas quoi faire de plus. C'est tout le système qu'il faudrait revoir... Je ne suis pas allée jusqu'à me retirer dans la montagne mais c'est vrai que je me sens totalement impuissante. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Lun 18 Mar 2013 - 11:12 | |
| Ce livre doit être trés intéressant coli mais on ne réglera pas l'écologie tant que la majorité des gens ne pourra pas se payer autre chose que la nourriture la moins chère. Je suis donc aussi pessimiste que Kannskia |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Lun 18 Mar 2013 - 22:01 | |
| Le sujet de la consommation de viande n'est pas anodin : il déclenche souvent des réactions d'agressivité/défense, et j'aimerais bien voir un peu plus loin ce qui se cache réellement derrière ça. D'autres sujets sont aussi indissolubles que celui-ci : problèmes économiques, chômage, pauvreté, etc., pourtant, personne n'oserait revendiquer aussi sûrement qu' "on ne peut rien y faire de toute façon, alors autant continuer sur la même voie catastrophique". Moi aussi je suis très contradictoire à ce sujet et ça m'interroge d'autant plus. - eXistenZ a écrit:
- Ce livre doit être trés intéressant coli mais on ne réglera pas l'écologie tant que la majorité des gens ne pourra pas se payer autre chose que la nourriture la moins chère. Je suis donc aussi pessimiste que Kannskia
Pourtant, ne plus manger de viande coûte beaucoup moins cher que d'en manger. Mais je suis d'accord, ça demande de la réflexion et de la prudence car on peut rapidement commettre des aberrations nutritionnelles. Eglantine, je peux te scanner quelques recettes de sirop au miel si tu veux | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Lun 18 Mar 2013 - 22:09 | |
| A vrai dire je pense que ne plus manger de viande est trop extrême mais en manger intelligemment pas tout le temps serait évidemment un bienfait pour tout le monde et pour l'environnement. Et c'est là que c'est difficile. |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Lun 18 Mar 2013 - 22:18 | |
| - eXistenZ a écrit:
- A vrai dire je pense que ne plus manger de viande est trop extrême mais en manger intelligemment pas tout le temps serait évidemment un bienfait pour tout le monde et pour l'environnement.
Et c'est là que c'est difficile. Oui. Et ça suppose une prise de conscience et de décision personnelle contrairement aux problèmes de chômage, de pauvreté...ect. On ne peut pas décider à la place des gens et encore moins les forcer. Je pense que c'est pour ça Coli que ça suscite ce genre de réactions. C'est avant tout un choix à faire de la part des consommateurs. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Mar 19 Mar 2013 - 3:47 | |
| Je crois que le végétarisme dans le contexte d'une grande ville commence à devenir de plus en plus viable. Les choses évoluent avec les années. De plus en plus de restaurants et de boutiques d'alimentation santé agrémentent ce rythme de vie plus adapté à notre estomac. Ceci dit, je resterai toujours un peu friand de viande, mais je préfère de plus en plus m'abstenir d'en manger. Ce qui est problématique est de changer notre alimentation au quotidien. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Mar 19 Mar 2013 - 21:58 | |
| - Kannskia a écrit:
- eXistenZ a écrit:
- A vrai dire je pense que ne plus manger de viande est trop extrême mais en manger intelligemment pas tout le temps serait évidemment un bienfait pour tout le monde et pour l'environnement.
Et c'est là que c'est difficile. Oui. Et ça suppose une prise de conscience et de décision personnelle contrairement aux problèmes de chômage, de pauvreté...ect. On ne peut pas décider à la place des gens et encore moins les forcer. Je pense que c'est pour ça Coli que ça suscite ce genre de réactions. C'est avant tout un choix à faire de la part des consommateurs. Oui, c'est pour cette raison sans doute. C'est un choix qui implique directement chacun, et non pas de manière plus ou moins détournée, comme pour les décisions "politiques" économiques et sociales. Et en effet, il est de plus en plus facile pour les végétariens d'avoir malgré tout une alimentation diversifiée et agréable. Les choses ont relativement bien progressé dans ce domaine depuis une dizaine d'années... mais peut-être pas encore suffisamment. | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Mar 19 Mar 2013 - 22:25 | |
| - colimasson a écrit:
- Kannskia a écrit:
- eXistenZ a écrit:
- A vrai dire je pense que ne plus manger de viande est trop extrême mais en manger intelligemment pas tout le temps serait évidemment un bienfait pour tout le monde et pour l'environnement.
Et c'est là que c'est difficile. Oui. Et ça suppose une prise de conscience et de décision personnelle contrairement aux problèmes de chômage, de pauvreté...ect. On ne peut pas décider à la place des gens et encore moins les forcer. Je pense que c'est pour ça Coli que ça suscite ce genre de réactions. C'est avant tout un choix à faire de la part des consommateurs. Oui, c'est pour cette raison sans doute. C'est un choix qui implique directement chacun, et non pas de manière plus ou moins détournée, comme pour les décisions "politiques" économiques et sociales.
Et en effet, il est de plus en plus facile pour les végétariens d'avoir malgré tout une alimentation diversifiée et agréable. Les choses ont relativement bien progressé dans ce domaine depuis une dizaine d'années... mais peut-être pas encore suffisamment. En fait c'est un conditionnement de base avec la croyance que la viande est indispensable à un équilibre physiologique : dans des sociétés moins développées , la viande est consommée avec plus de parcimonie et les protéines se trouvent dans une association de céréales et légumineuses ....sans plus de carences que dans nos sociétés occidentales .....Il est difficile de combattre des croyances ..... | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Jeu 21 Mar 2013 - 21:36 | |
| - églantine a écrit:
- colimasson a écrit:
- Kannskia a écrit:
- eXistenZ a écrit:
- A vrai dire je pense que ne plus manger de viande est trop extrême mais en manger intelligemment pas tout le temps serait évidemment un bienfait pour tout le monde et pour l'environnement.
Et c'est là que c'est difficile. Oui. Et ça suppose une prise de conscience et de décision personnelle contrairement aux problèmes de chômage, de pauvreté...ect. On ne peut pas décider à la place des gens et encore moins les forcer. Je pense que c'est pour ça Coli que ça suscite ce genre de réactions. C'est avant tout un choix à faire de la part des consommateurs. Oui, c'est pour cette raison sans doute. C'est un choix qui implique directement chacun, et non pas de manière plus ou moins détournée, comme pour les décisions "politiques" économiques et sociales.
Et en effet, il est de plus en plus facile pour les végétariens d'avoir malgré tout une alimentation diversifiée et agréable. Les choses ont relativement bien progressé dans ce domaine depuis une dizaine d'années... mais peut-être pas encore suffisamment. En fait c'est un conditionnement de base avec la croyance que la viande est indispensable à un équilibre physiologique : dans des sociétés moins développées , la viande est consommée avec plus de parcimonie et les protéines se trouvent dans une association de céréales et légumineuses ....sans plus de carences que dans nos sociétés occidentales .....Il est difficile de combattre des croyances ..... Exactement ! Bidoche soulève très bien ce point d'ailleurs... Comment la consommation de viande est-elle devenue synonyme de progrès, de richesse, d'abondance ? - Citation :
- Quand la guerre s’achève, le fascisme enfin à terre, la viande est rationnée en France à 200 grammes par semaine. Encore ne s’agit-il souvent que de tendons et de mauvaise graisse autours d’os durs comme de la pierre. Le traumatisme –symbolisé par ces tickets de rationnement qui dureront jusqu’en 1949-permet de mieux comprendre ce qui va suivre. Il n’est pas exagéré de penser qu’une revanche sociale, politique et alimentaire était en gestation dans la terrible décennie qui court entre 1940 et 1949.
[…] la viande, symbole universel de la bonne santé, la viande sort du conflit tout auréolée d’un prestige inouï. Elle a été, pendant l’Occupation, la marque de l’infamie, des mercantis, du marché noir. Mais aussi celle de la survie, sans doute même du bonheur. Et après 1944, quand les Français découvrent le beef, cette incroyable abondance de bœuf made in America que transportent avec eux les soldats alliés, elle devient aussi le symbole de la liberté. Les lobbies de la viande y contribuent évidemment. Les besoins en protéines sont de 55g/jour en moyenne, pas 125g comme certains l'affirment ! Ce quota peut être atteint très rapidement de manière végétarienne (un yaourt de 125G = au moins 5G de protéines, 100G de poisson = environ 20g) ou végétalienne (100g de pâtes/riz = environ 6g, 100g de tofu = au moins 15g, 100g de seitan = au moins 20g...) La crainte pour les années à venir ? Que les Chinois et Indiens, en améliorant leurs conditions de vie, se mettent à consommer davantage de viande, alors qu'ils en mangeaient peu jusqu'alors... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Jeu 21 Mar 2013 - 21:48 | |
| Coli reconnais quand même que depuis que nous existons nous consommons de la viande. |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Fabrice Nicolino Ven 22 Mar 2013 - 21:51 | |
| - eXistenZ a écrit:
- Coli reconnais quand même que depuis que nous existons nous consommons de la viande.
Oui, mais pas de la même façon. | |
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| | | | Fabrice Nicolino | |
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