Hélène Gaudy

Hélène Gaudy




Hélène Gaudy est née à Paris en 1979.
Plasticienne de formation, elle explore le rapport texte/image et la manière dont les lieux influencent un récit. 
Après son premier roman, Vues sur la mer, qui figure dans la deuxième sélection du prix Médicis en 2006, elle s’investit dans plusieurs projets éditoriaux et entre dans le comité de rédaction de la revue Inculte.

En 2009, elle est invitée en résidence à Tunis où elle suit, parallèlement à l’écriture d’une nouvelle, un programme de rencontres en milieu scolaire. Par la suite, elle effectue de nombreuses interventions auprès de divers publics.
En septembre 2009, elle publie Si rien ne bouge aux éditions du Rouergue. Elle écrit également pour la jeunesse, et publie des livres d’art aux éditions Palette.
En plein dans la nuit, avec le photographe Bertrand Desprez, est sorti en septembre 2011 chez Thierry Magnier.

Dans ses romans, elle met en place des lieux incertains, faits de souvenirs et de clichés détournés, qui nourrissent et influencent les personnages. Elle s’intéresse aux moments de basculement, aux infimes décalages, quand l’environnement et ceux qui l’habitent prennent une inquiétante étrangeté.

Bibliographie (littérature adulte)

– Vues sur la mer, Les Impressions nouvelles, 2006
– Si rien ne bouge, La Brune, Le Rouergue, 2009
– En plein dans la nuit, avec Bertrand Deprez, éditions Thierry Magnier, coll. Photoroman, 2011
- Plein Hiver, roman, Actes Sud, 2014



son blog

Si rien ne bouge



Ca commence tout doux comme un retour en pays connu, une maison de vacances qu’on a  connue chaque année depuis toute petite. Cette année il y a Sabine, une fille que les parents ont eu envie d’amener. Sympa. Mais bizarre, fascinante, dérangeante.
Et tout doucement ça glisse , un malaise qui s’installe sur ces vacances ensoleillées, qui creuse de plus en plus jusqu’à devenir insupportable.

Il y a pas mal de notations justes sur les jeunes filles pataudes qui sortent de l’enfance, leurs parents qui en sont fiers et  effrayés à la fois, la ligne ténue entre liberté et dérapage. C’est plutôt plaisant au début, assez foireux sur le dernier tiers, la « mauvaise influence » de Sabine étant décrite par allusions, évocatrices tout en étant obscures (de crainte du glauque ???), et la fin ratée de se vouloir trop caustique.
Dommage, le glissement progressif du déplaisir était assez réussi.

Plein hiver




C'est l'histoire déjà bien vue du retour , quelques années après, d'un adolescent disparu.
Cela se passe dans une petite ville morne du nord des États-Unis, où les adolescents (comme les adultes) s'ennuient, le choix du lieu étant justifié, en dehors de la fascination de pas mal d' auteurs français pour les États-Unis, par le fait que la neige et la glace y jouent un rôle important.

L'histoire en elle-même n'est pas des plus passionnantes, on s'attachera plus à la description de l'ambiguïté des relations adolescentes, entre fascination et haine.
Le récit est construit en intercalant les parties concernant ce qui se passe avant la disparition, pendant celle-ci ou après le retour. Cela lui donne une certaine confusion, qui nuit à l'intensité de cette sombre histoire.