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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
Sujet: Nicolas Guillen [Cuba] Dim 15 Juin 2014 - 7:19
Nicolás Cristóbal Guillén Batista est né à Camaguey (centre de Cuba) en 1902. Il fut avocat et journaliste, il participa à la Guerre d'Espagne aux côtés des républicains. Opposé à Batista il vécut en exil de 1952 jusqu'au triomphe de la révolution castriste. De retour à Cuba il fut décrété poète national...
Poète de la lutte contre l'esclavage, défenseur de la négritude Extrait de "Todas las flores de Abril"
Nada
El tiempo pasa silencioso Con un pasar de agua nocturna Y ve mi frente taciturna Y ve mi pecho sin reposo
En ese tiempo silencioso Hundo mi voz de agua nocturna Pongo la frente taciturna Reposo el pecho sin reposo
Guardo mi pena en el penario Guardo mi alma en el armario Guardo mi voz como una espada
Ya nada tengo, nada quiero Ya nada busco, nada espero Nada
Y ya era rico. Yo tenia Una guitarra de agua pura, Un ruisenor en la espesura Y el gran fulgor del mediodia.
Pero perdi lo que tenia El ruisenor y el agua pura Y la guitarra y la espesura Se me hizo noche el mediodià.
Pido limosna. Pero en vano Tiendo la voz, abro la mano. Comprende usted, desmemoriada ?
Ya nada tengo, nada espero Ya nada busco, nada quiero. Nada
"Tentative" de traduction
Rien, Le temps passe silencieux dans un écoulement d’eau nocturne Et voit mon front taciturne Et voit ma poitrine sans repos.
En ce temps silencieux Je baisse ma voix d’eau taciturne Je prends un front taciturne Je repose ma poitrine sans repos.
Je garde ma peine dans le pénitencier Je garde mon âme dans l’armoire Je garde ma voix comme une épée.
Maintenant je n’ai rien, je ne veux rien Maintenant je ne cherche rien, je n’espère rien Rien.
Autrefois j’étais riche, j’avais Une guitare d’eau pure Un rossignol dans les fourrés Et le grand éclat du midi.
Je quémande une aumône. Mais en vain J’élève la voix, ouvre la main. Comprenez-vous, distraite ?
Maintenant je n’ai rien, je ne veux rien Maintenant je ne cherche rien, je n’espère rien Rien.
Sujet: Re: Nicolas Guillen [Cuba] Dim 15 Juin 2014 - 15:52
Merci ITN !
Cuba est une petite ile, mais qui a produit beaucoup d' excellents écrivains. Sans parler de sa musique !
Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
Sujet: Re: Nicolas Guillen [Cuba] Mar 17 Juin 2014 - 21:59
De Nicolas Guilen un poème mis en musique par Paco Ibanez sur la mort de Che Guevara :
Chamaco Zen littéraire
Messages : 4366 Inscription le : 10/03/2013 Age : 78 Localisation : là haut, vers Aix...
Sujet: Re: Nicolas Guillen [Cuba] Mer 18 Juin 2014 - 13:30
Un autre poème de Nicolas Guillen : Tengo, et la traduction que j'ai faite, si j'ai commis des erreurs n'hesitez pas... Tengo
Cuando me veo y toco yo, Juan sin Nada no más ayer, y hoy Juan con Todo, y hoy con todo, vuelvo los ojos, miro, me veo y toco y me pregunto cómo ha podido ser.
Tengo, vamos a ver, tengo el gusto de andar por mi país, dueño de cuanto hay en él, 'mirando bien de cerca lo que antes no tuve ni podía tener. Zafra puedo decir, monte puedo decir, ciudad puedo decir, ejercito decir, ya míos para siempre y tuyos, nuestros, y un ancho resplandor de rayo, estrella, flor.
Tengo, vamos a ver, tengo el gusto de ir yo, campesino, obrero, gente simple, tengo el gusto de ir (es un ejemplo) a un banco y hablar con el administrador, no en inglés, no en señor, sino decirle compañero come se dice en español.
Tengo, vamos a ver, que siendo un negro nadie me puede deterner a la puerta de un dancing o de un bar. O bien en la carpeta de un hotel gritarme que no hay pieza, una mínima pieza y no una pieza colossal, una pequeña pieza donde yo pueda descansar.
Tengo, vamos a ver, que no hay guardia rural que me agarre y me encierre en un cuartel, ni me arranque y me arroje de mi tierra al medio del camino real.
Tengo que como tengo la tierra tengo el mar, no country, no jailáif, no tennis y no yacht, sino de playa en playa y ola en ola, gigante azul abierto democrático: en fin, el mar.
Tengo, vamos a ver, que ya aprendí a leer, a contar, tengo que ya aprendí a escribir y a pensar y a reir. Tengo que ya tengo donde trabajar y ganar lo que me tengo que comer. Tengo, vamos a ver, tengo lo que tenía que tener.
Quand je me vois et que je frappe,, hier Jean sans Rien ni plus, et aujourd'hui Jean avec Tout, et aujourd'hui avec tout, je tourne les yeux, je regarde, je me vois et je frappe et je me demande comment cela a pu être.
J'ai, allons voir, j'ai le plaisir de marcher dans mon pays, maître de ce qu’il a en lui, en regardant bien de près, ce qu’avant je n'ai pas eu, ni ne pouvait avoir.
je peux dire une récolte de canne à sucre, je peux dire une montagne , je peux dire une ville, dire une armée, maintenant miens pour toujours et les tiens et les nôtres, et un large éclat de rayon, d'étoile, de fleur.
J'ai, allons voir, j'ai le goût d'aller moi, paysan, ouvrier, personne simple, j’ai le goût d'aller (c'est un exemple) Dans une banque et de parler à l'administrateur, non en anglais, non en Monsieur, mais de lui dire camarade comme on dit en espagnol.
J'ai, allons voir, qu'en étant un Noir personne ne peut me retenir au seuil d'un dancing ou d’un bar.
Ou bien à la reception d'un hôtel me crier qu'il n'y a pas de chambre, une petite chambre non pas une chambre colossale, une petite chambre où je peux me reposer.
J'ai, allons voir, Qu’il n’y a pas de garde champêtre Qui m’attrape et m'enferme dans une cellule, Ni me déloge et me chasse de ma terre Sur le passage du chemin royal. J’ai que comme j’ai la terre j’ai la mer, No country, no jailaif No tennis et no yacht Mais de plage en plage et de vague en vague, Géante, bleue, ouverte, democratique : Tout au bout , la mer.
J'ai, allons voir que maintenant j’ai appris à lire, à raconter, j'ai que maintenant j'ai appris à écrire, et à penser , et à rire. J'ai que maintenant j’ai où travailler et à gagner ce que j’ai à manger
J'ai, allons voir, j'ai ce qu'il fallait que j’ai.