Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 François Cheng

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MessageSujet: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:01

François Cheng Franco10

son fil dans la section poèsie

Citation :
François Cheng (nom d'auteur, en chinois : 程抱一, « Qui embrasse l'Unité », Chéng Bàoyī en transcription phonétique pinyin), né le 30 août 1929 en Chine, à Nanchang, est un écrivain, poète et calligraphe chinois naturalisé français en 1971.

Bibliographie

Citation :
Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1970 Analyse formelle de l'œuvre poétique d'un auteur des Tang : Zhang Ruoxu,
1977 L'Écriture poétique chinoise,
1979 Vide et plein : le langage pictural chinois,
1980 L'Espace du rêve : mille ans de peinture chinoise,
1983 Sept poètes français,
1984 Henri Michaux, sa vie, son œuvre,
1986 Chu Ta : le génie du trait, Phébus,
1989 Souffle-Esprit,
1990 Entre source et nuage, Voix de poètes dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui,
1997 Quand les pierres font signe (avec Fabienne Verdier),
1989 Le Dit de Tianyi, Pages 1, 3
1998 Double chant,
1998 Shitao : la saveur du monde,
1999 Cantos toscans,
2000 D'où jaillit le chant,
2001 Et le souffle devient signe, Page 2
2002 L'éternité n'est pas de trop, Pages 1, 2
2002 Le Dialogue, Une passion pour la langue française,
2005 Que nos instants soient d'accueil, avec Francis Herth,
2006 Cinq méditations sur la beauté, Page 1
2008 Pèlerinage au Louvre,
2008 L'Un vers l'autre,
2011 Œil ouvert et cœur battant, Page 3
2012 Quand reviennent les âmes errantes, Page 3
2013 Cinq méditations sur la mort. Autrement dit sur la vie,

Citation :
mise à jour le 12/09/2013, page 4
L'éternité n'est pas de trop
«Notre époque est grise, dira François Cheng: elle laisse l'amour à l'abandon... Il faut réapprendre à aimer et à vivre, c'est une très longue initiation

Il raconte avoir lu cette histoire qu’il rapporte dans un manuscrit du XVIIème qu'il n'a pu retrouver ensuite.

A la fin de la dynastie Ming c’est une époque de bouillonnement et de bouleversement, où l'Occident même était présent avec la venue des premiers missionnaires jésuites en Chine . Dao-sheng, un médecin-devin, autrefois violoniste, vit dans un monastère de haute montagne, il n'a pas encore prononcé ses vœux. Il décide de quitter ce lieu de paix et de silence pour retrouver, trente ans plus tard, la seule femme qu'il ait jamais aimée, Lan-ying. Nous allons le suivre jusqu'au terme de son parcours amoureux et initiatique.

" Mon retour fut vers le sourire qui m'avait ébloui une fois pour toutes. C'est là que ma vie avait vraiment commencé, c'est là que ma vie devait s'achever. "

La rencontre a lieu, la passion est partagée même si épreuves et obstacles attendent les amants. Dame Ying, délaissée par un mari débauché, se meurt de mélancolie. Masqué par une tenture, Dao-sheng, bouleversé, peu à peu, la ramène à la vie. Il se fait reconnaître. Elle n'a pas oublié le séduisant violoniste d'antan. Le souffle de l'amour les enveloppe à nouveau et la belle est sauvée.

Débute le roman de l'infini du désir. Le bonheur est dans le désir. Un sourire, un simple sourire suffit. La beauté de ce roman de François Cheng tient dans l'exaspération de l'attente. De frémissements en frôlements, l'érotisme croît à mesure que le renoncement s'impose. La passion est sublimée, l’amour est « plus fort que ciel et terre » car « un lotus pousse dans la vase d'un étang, mais aucune boue ne peut entacher ses pétales purs comme le jade »... Pour l'étreinte, les amoureux n'auront pas trop de l'éternité...L’amour est porteur du dépassement de soi. Il mène à la sagesse.

Cette histoire d'amour intemporelle et magnifique, sage, chaste et violente à la fois, échappe à la mièvrerie. On peut la lire comme la relation d'un amour purement platonique et éthéré, ou bien comme une relation torridement charnelle. D’autant plus ardente qu’elle est à jamais entretenue par la flamme d’un désir inassouvi.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:05

La poésie dans L'éternité n'est pas de trop:

La plume de Cheng est magnifique de simplicité, les mots coulent tranquillement. François Cheng est un merveilleux conteur. On se laisse bercer et séduire par ses mots, par ses descriptions.

La poésie du texte à elle seule justifierait déjà la lecture de ce livre brillant et sensible.
François Cheng nous donne lui-même une clef essentielle : la poésie seule peut exprimer le désir, car la poésie n'est jamais directe : elle attend, contourne, rumine pour mieux désirer et pour infiniment jouir dans un désir constamment renouvelé. François Cheng parle dans Le dialogue de la vraie " joui-sens .

" Pour exprimer la nostalgie du pays natal, si l'on dit : " J'aimerais revoir le pays ", c'est direct, mais c'est court.
En revanche, lorsque le poète dit :
" Les froides branches de prunus devant la fenêtre
Ont-elles fleuri quand le printemps est là ? »
Il se remémore le passé, s'imagine le présent et confie son espoir en l'avenir : puisque les branches de prunus fleurissent tous les ans, il aura la chance de les retrouver un jour. Ou alors les retrouver ailleurs : là où fleurissent les prunus, là est le pays natal »
.

« L'éternité n'est pas de trop est une œuvre admirablement écrite, dans laquelle il faut se laisser porter par les mots, les phrases, le rythme, les images .
« Un grincement déchire l'air de la nuit comme d'un coup de ciseaux. Ce bruit lui est familier, bruit du bois rouillé de la porte quand on l'ouvre et qui, dans la journée, lui procure toujours un frémissement de bonheur. "
" Peu à peu, elle reconnaît le visage de chaque fleur, sait donner à chacune un nom. Quand elle appelle les fleurs par leur nom, elle a l'impression de s'entendre appeler par son nom le plus intime. Ce nom intime - Lan-ying, " Fine orchidée " - utilisée dans l'enfance, délaissé peu après son mariage au bénéfice d'une appellation plus respectable - Ying-niang, " Dame Ying " -, rendu à son éclat premier par quelqu'un qui n'a connu que ce nom et qui, toute sa vie, a tendu vers lui. Ce nom si chargé de la pensée de l'autre la rend à sa plénitude d'être, tel ce jardin renaissant grâce aux fleurs qui recouvrent leur beauté et leur nom. "
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:07

François Cheng, à propos de L'éternité n'est pas de trop:

Cette passion correspond à toute la nostalgie enfouie au fond de mon être”, avoue Cheng. Et d'ajouter : “ Ce roman a été écrit par quelqu'un qui a beaucoup vécu, beaucoup souffert, et beaucoup perdu aussi, puisque j'ai quitté ma terre, laissé toute une vie, bien que je n'ai jamais regretté l'exil, au contraire.


« Il y a beaucoup de moi dans cette histoire ; la lecture du Récit de l'homme de la montagne correspond à la découverte de la littérature du XVIIe siècle . Même si j'étais un Chinois cultivé, je n'avais eu jusqu'alors qu'une connaissance générale des lettres chinoises. C'est donc grâce au récit d'un sinologue, par les détours empruntés par cet Occidental, que j'ai découvert la littérature de la fin de la dynastie Ming. Le XVIIe siècle, empli de bouleversements, est celui où la présence de l'Occident commença à se faire sentir de façon notable, entre autres par la venue des tout premiers Jésuites. Ainsi, Le Récit de l'homme de la montagne m'a fourni un certain canevas pour mon roman. Par contre, la passion que je relate dans L'Éternité n'est pas de trop, un amour précoce mais tardivement accompli, vient de moi. Je suis un homme qui a déjà pas mal vécu, et cette passion correspond à toute la nostalgie enfouie au fond de mon être. »


« Dans ma jeunesse, j'ai rencontré ce type de regards ou de sourires bouleversants. Ensuite, j'ai vécu ma vie en exil : j'ai été arraché à tout cela. Ainsi, la passion vécue par mes personnages est peut-être ma façon à moi de rattraper le passé. Ceci dit, il s'agit d'un roman. Ce n'est pas le récit de ma propre expérience ; c'est celle de la passion de deux personnages. "
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:08

L’éternité n’est pas de trop

Extrait:

"A ces mots, Lan-Ying ouvre sa paume et laisse Dao-Cheng y coller la sienne. Instant de muette communion et d’extase hors paroles. L’intimité née de deux mains en symbiose est bien celle mêmede deux visages qui se rapprochent, ou de deux cœurs qui s’impriment l’un dans l’autre. La corolle à cinq pétales, quand elle éclôt, est un gant retourné de l’intérieur vers l’extérieur, elle livre son fond secret, se laisse effleurer par la brise tiède qui sans cesse passe, ou butiner sans fin par d’avides papillons et abeilles qui accourent. Entre deux mains aux doigts noués, le moindre frémissement bruit de battements d’ailes ; la moindre pression provoque une onde qui s’élargit de cercle en cercle. La main, ce digne organe de la caresse, ce qu’elle caresse ici n’est pas seulement une autre main, mais la caresse même de l’autre. Caressant réciproquement la caresse, les deux partenaires basculentdans un état d’ivresse qui a peut-être été rêvé dans l’enfance, ou alors dans une avant-vie. Les veines entremêlées irriguant le désir se relient aux racines profondes de la vie ; les lignes entrecroisées qui prédisent le destin tendent vers le lointain, jusqu’à rejoindre l’infini des étoiles."
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:09

L'éternité n'est pas de trop

C'est un livre remarquable...Je n'hésiterai pas à l'offrir à plusieurs de mes amis, certaine de ne pas les décevoir.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:11

"Cinq méditations sur la beauté":

Bien sûr, il me sera impossible de résumer de quelque façon que ce soit un tel ouvrage...

C'est une nourriture si subtile, dense et bienfaisante ... que je ne saurais que vous recommander de le lire.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:13

Cinq méditations sur la beauté:

« Du fait de mon exil, je suis devenu un homme de nulle part, ou alors de toutes parts. »

Impossible de relater toutes les idées qui traversent ces cinq méditations sur la beauté.
Encore plus impossible de les résumer bien sûr.
C’est pourquoi je choisis de poster ces citations par lesquelles François Cheng explique ce qui est à la source de ses réflexions.

C’est aussi l’occasion de lire avec quelle poésie et quelle humanité l’auteur s’est approprié notre langue.

La base de sa réflexion prend en compte ses deux cultures, chinoise et occidentale : philosophie, religion et Art bien sûr.
Pour moi, cela a été une bonne initiation aux grands principes du Taoïsme.

« Il vaut peut-être la peine que je m’attarde sur la raison intime qui me pousse à traiter de la question de la beauté et à ne pas négliger non plus celle du mal. C’est que très tôt, enfant encore, en l’espace de trois ou quatre ans, j’ai été littéralement terrassé par ces deux phénomènes extrêmes. Par la beauté d’abord. »

(François Cheng est originaire de la province de Jiangxi où se trouve le Mont Lu, dominant le fleuve Yang-Zi) :
« Les nuits d’été qu’enfièvrent les lucioles, entre le fleuve et la Voie Lactée, la montagne exhale ses senteurs venues de toutes les essences ; enivrées, les bêtes éveillées se donnent à la clarté lunaire, les serpents déroulent leur satin, les grenouilles étalent leurs perles, les oiseaux, entre deux cris, lancent des flèches de jais… »

(Fin 1936. Moins d’un an après éclate la guerre sino-japonaise. François Cheng a dix ans lors du terrible massacre de Nankin) :

« En deux ou trois mois, l’armée japonaise, déchaînée, réussit à mettre à mort trois cent mille personnes, cela sous des formes variées : mitraillage de la foule en fuite, exécutions massives par décapitation au sabre, innocents précipités par groupes entiers dans de larges fossés où ils sont enterrés vifs…Aussi horrible est le sort réservé aux femmes…
Evoquant ces faits historiques, je ne veux absolument pas signifier que les actes d’atrocité sont l’apanage d’un seul peuple. Par la suite, j’aurai le temps de connaître l’histoire de la Chine et celle du monde. »

« Toujours est-il que ces deux phénomènes saillants, extrêmes, hantent maintenant ma sensibilité. Il me sera aisé plus tard de me rendre compte que le mal et la beauté constituent les deux extrémités de l’univers vivant, c’est-à-dire du réel. Je sais donc que, désormais, il me faudra tenir les deux bouts ; en ne traitant que l’un et en négligeant l’autre, ma vérité ne sera jamais valable. »
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:15

Bibliographie de François Cheng :

Analyse formelle de l'œuvre poétique d'un auteur des Tang : Zhang Ruoxu (1970)
Le Pousse-pousse, de Lao She (1973)
L'Écriture poétique chinoise, Editions du Seuil, (1977 et 1996)
Vide et plein, : le langage pictural chinois, Editions du Seuil, (1979 et 1991)
L'Espace du rêve : mille ans de peinture chinoise, Phébus, (1980)
Sept poètes français (1983)
Henri Michaux, sa vie, son œuvre (1984)
Chu Ta : le génie du trait, Phébus, (1986)
Some Reflections on Chinese Poetic Language and its Relation to Chinese Cosmology dans The Vitality of the Lyric Voice (1986)
The Reciprocity of Subject and Object in Chinese Poetic Language dans Poetics East and West (1988)
De l'arbre et du rocher, poèmes, Fata Morgana, (1989)
Souffle-Esprit, Editions du Seuil, (1989 et 2006)
Entre source et nuage, Voix de poètes dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui Albin Michel (1990 et 2002)
Saisons à vie, poèmes, Encre marine, (1993)
Trente-six poèmes d'amour, poèmes, Unes, (1997)
Quand les pierres font signe (1997) (avec Fabienne Verdier)
Le Dit de Tyanyi, Albin Michel, (1998) Prix Femina
Double chant, Encre Marine, (1998) Prix Roger-Caillois
Shitao : la saveur du monde, Phébus, (1998) Prix André-Malraux
Cantos toscans, Unes, (1999)
D'où jaillit le chant, Phébus, (2000)
Poésie chinoise, poèmes, Albin Michel, (2000)
Et le souffle devient signe, Iconoclaste, (2001)
Qui dira notre nuit, poèmes, Arfuyen, (2001)
L'éternité n'est pas de trop, Albin Michel, (2002)
Le Dialogue, Une passion pour la langue française, Desclée de Brouwer, (2002)
Le Long d'un amour, poèmes, Arfuyen, (2003)
Le Livre du vide médian, poèmes, Albin Michel, (2004)
Que nos instants soient d'accueil, avec Francis Herth, Les Amis du Livre contemporain, (2005)
À l'orient de tout, poèmes, Gallimard, (2005)
Cinq méditations sur la beauté, Albin Michel, (2006) (ISBN 2226172157)
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:16

Quelques citations de François Cheng:


Ce qu'il y a de plus beau dans la création artistique c'est justement cette part féminine, cette musique qui n'en finit pas de chanter.

Pour un chinois, le papier est un espace vital. Il s’y meut comme dans l’univers.

Il n’est pas trop d’une petite vie pour fouiller ce que la terre déploie et dévoile.

Le temps m’est désormais compté, j’en savoure chaque minute.

L'infini n'est autre que le va-et-vient entre ce qui s'offre et ce qui se cherche.

L'individu a toujours connu son épanouissement grâce à ces rencontres successives avec l'extérieur.

N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres.

La vraie passion c'est une quête, pas une impulsion, un emportement, un instinct de chasseur.

Sur terre, seule l'écriture permet de tendre vers le tout de son vivant.

Le véritable réel ne se limite pas à l'aspect chatoyant de l'extérieur.

La passion charnelle reste la plus haute forme de quête spirituelle. Elle est un aperçu d'éternité.

La joie ne dure qu'un printemps !

Par-delà les mots, il y a la musique des vers.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:17

Le dit de Tianyi

Il s´agit de la première création narrative de François Cheng.
Lors d'un voyage en Chine, l'auteur a retrouvé le peintre Tianyi qu’il a connu autrefois. Après de longues heures de conversation, Tianyi lui remet ses confessions écrites. Un texte miraculeusement sauvé d´une destruction certaine.

" Avant que tout ne soit perdu, avant que le siècle ne se termine, quelqu’un, du fond de l’insondable argile, a tout de même réussi, par la seule vertu de la parole, à faire don des trésors amassés le long d’une vie " emplie de fureurs et de saveurs ".

Le dit de Tianyi raconte l´histoire d´une amitié tragique mais inébranlable entre Tianyi et Haolang, son ami de lycée, admirateur de Gide, poète et partisan convaincu de la révolution communiste. Tous deux sont opposés mais complémentaires.

Adolescent Tianyi s'était épris de la lumineuse Yumei. Il avait dessiné pour elle son portrait en buste :
" Dans une sorte d’effervescence, je rendis trait par trait ma vision intérieure. Ce visage ovale à la pureté de jade, cette bouche nette et sensible où affleurait une sensualité retenue, ces yeux aux reflets sans fond emplis de candeur étonnée qui en augmentait le mystère… A mesure que j’accouchais de l’image, je me délivrais du poids qui m’étouffait …".

Avec Haolang, Tianyi traversera une partie de la Chine pour rejoindre Yumei, devenue comédienne dans une troupe de théâtre….C'est "l'épopée du départ".

Tianyi , Yumei et Haolang : trois destins, trois histoires entremêlées, drame d'amour et d'amitié sur fond de drame historique : le drame du peuple chinois qui a subi la guerre sino-japonaise, la révolution et la révolution culturelle.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:19

Le dit deTianyi

Tianyi est né en 1925 au bord du Yangtzé, au pied du mont Lu dont les cimes sont dissimulées dans des voiles de brouillard.

" Brumes et nuages du mont Lu, si célèbres qu’ils s’étaient mués en proverbe pour désigner un mystère insaisissable, une beauté cachée mais ensorcelante. Par leurs mouvements capricieux, imprévisibles, par leurs teintes instables, rose ou pourpre, vert jade ou gris argent, ils transformaient la montagne en magie.
Dès cette époque, quoique confusément encore, j’avais l’intuition que le nuage serait mon élément, cette chose qui est immatérielle et pourtant substantielle, cette présence éthérée et presque palpable. Je comprendrai plus tard pourquoi les chinois sont si férus de nuages, pourquoi ils usent de l’expression " nuages et pluies " pour désigner l’acte d’amour et l’état d’extase et pourquoi les poètes et taoïstes parlent de manger ou caresser brumes et nuages
".

Tianyi a longuement contemplé la nature environnante. Ensuite il l’a peinte après avoir travaillé auprès d'un maître.

" Le maître exigeait de moi que je capte les poussées internes, les lignes de force qui animaient les choses. De tout temps, à travers ces choses, les chinois expriment leurs états intérieurs, leurs élans charnels aussi bien que leurs aspirations spirituelles ".

A 20 ans, dans une Chine encore imprégnée de ses traditions, il recopiait les fresques récemment découvertes de Dunhuang (1000 ans de peinture chinoise). Puis avec une maigre bourse, il partit en 1948 pour aller étudier la peinture en France (et un peu en Europe : Italie, Pays-Bas…). Il y mène une existence précaire mais découvre une conception différente de l'art et de la vie. L'Occident ne pense que par le riche, le plein alors que la Chine fait confiance au Souffle, au vide promesse du plein.

François Cheng est un spécialiste de la poésie et surtout de la peinture chinoise à laquelle il a consacré des essais. Le Dit de Tianyi est nourri de cette connaissance. Le roman est enrichi de développements passionnants sur la calligraphie et la peinture.

Lors du retour de Tianyi en Chine en 1957, son pays est soumis aux bouleversements de la révolution et il se retrouve entraîné dans des drames au cœur desquels il essaie de vivre, de découvrir et de conserver son identité.

Tianyi, au long de sa vie, a connu la barbarie japonaise, la guerre civile, puis les folies et les crimes de Mao. Le roman s'achève en 1968 en plein chaos de la Révolution culturelle.
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyLun 5 Fév 2007 - 1:20

Le dit de Tianyi

François Cheng a gardé l'oeil du peintre et la philosophie du Tao, de la Voie. Une voie que l'on ne peut appréhender qu'au travers de la nature.

"La nature n'est pas un décor, un agrément, mais la part vitale de notre propre esprit. Elle nous initie à la loi de la vie et au mystère de la beauté, tout en incarnant ce que notre esprit porte en lui de secret et de nostalgique."

François Cheng évoque avec grâce le rapport intime de soi à la nature. Des ruisseaux scintillants, des images de brumes, d’ombres … La nature est faite de beauté et de lenteur.
Souvent, il évoque le fleuve qui, sans cesse, coule, creuse, détruit et fait renaître dans le cycle infini de la vie. Ce fleuve qui est un véritable symbole du souffle-esprit.
Le fleuve est de la Voie, il participe aussi bien de l´ordre terrestre que de l´ordre céleste. Son eau s´évapore, se condense en nuage, retombe en pluie pour l´alimenter. Le fleuve assure la liaison entre la terre et le ciel.

Le dit de Tianyi, c’est le récit d’une aventure romanesque dramatique bien sûr mais sa lecture apporte comme un réconfort. Il s’en dégage une spiritualité très forte, mais sans Dieu…Tout est simple et naturel.
Patiemment, lentement, comme le fleuve, Tianyi raconte le long et dur cheminement de trois vies tragiquement mêlées…

La seule consolation reste la peinture et l’écriture :
" Il suffit au témoin qui n’a plus rien à perdre, toutes larmes ravalées, de ne pas lâcher la plume, de ne pas interrompre le cours du fleuve. L’invisible souffle, s’il est de vie, ne saurait oublier ce qu’il a connu sur cette terre, fureurs et saveurs confondues. Il porte en lui assez de nostalgie pour qu’il n’effectue pas, lui aussi, sa marche du retour, quand il voudra, où il voudra. »
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptySam 12 Mai 2007 - 11:41

Merci Coline pour tes precieux commentaires sur " Le Dit de Tianyi" que je suis en ce moment en train de lire.
Je me suis promenée à Paris, en compagnie de tant de beautés asiatiques ( Musée Cernuschi, Guimet, Grand-Palais) que je dois récapituler un peu tout le materiel oriental découvert au cours de mes visites.
C´est pourquoi je suis en plein "Dit de T." Je dois lire avec l´aide de 2 encyclopedies ouvertes sur des cartes, l´une m´indiquant le relief chinois et le tracé de ces immenses fleuves qui balaient la geographie, l´autre me permettant de repèrer la division du pays en cantons. Bref, je suis Tyanyi partout où il me mène dans ce pays qui m´est totalement inconnu. Un beau voyage que je n´ai pas l´intention de bacler!
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptySam 12 Mai 2007 - 15:01

swallow a écrit:
Merci Coline pour tes precieux commentaires sur " Le Dit de Tianyi" que je suis en ce moment en train de lire.
Je me suis promenée à Paris, en compagnie de tant de beautés asiatiques ( Musée Cernuschi, Guimet, Grand-Palais) que je dois récapituler un peu tout le materiel oriental découvert au cours de mes visites.
C´est pourquoi je suis en plein "Dit de T." Je dois lire avec l´aide de 2 encyclopedies ouvertes sur des cartes, l´une m´indiquant le relief chinois et le tracé de ces immenses fleuves qui balaient la geographie, l´autre me permettant de repèrer la division du pays en cantons. Bref, je suis Tyanyi partout où il me mène dans ce pays qui m´est totalement inconnu. Un beau voyage que je n´ai pas l´intention de bacler!

Je sens bien que ce livre aura tout pour te plaire...
Tu sais Swallow que j'ai enchaîné lecture et relecture immédiate pour Le dit de Tianyi?
D'abord le plaisir de la lecture du récit puis ensuite les recherches qui l'accompagnent pour saisir le maximum! Very Happy
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MessageSujet: Re: François Cheng   François Cheng EmptyDim 13 Mai 2007 - 12:50

Ma manière de LIRE explique ma lenteur.
Contrairement à toi, Coline:
Citation :
D'abord le plaisir de la lecture du récit puis ensuite les recherches qui l'accompagnent pour saisir le maximum!
Je fais tout en même temps. Intercalant recherches en plein récit.C´est pourquoi la méthode circulaire des recherches sur internet m´a d´emblée emballée, puis que telle un hirondelle, je vais un peu partout, oubliant rarement mon point de départ.
Tu finiras pas comprendre en quoi consiste ma claustrophobie, qui n´a vraiment rien à voir avec les ascenseurs! Laughing et pourquoi je lis rarement plus d´un ou 2 livres par mois. Embarassed
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François Cheng
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