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| Bertrand Bonello | |
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+7colimasson darkanny kenavo traversay shanidar Marko Avadoro 11 participants | |
Auteur | Message |
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Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Bertrand Bonello Ven 16 Sep 2016 - 23:59 | |
| Nocturama
J'attendais également davantage du film étant donné l'estime que je porte au cinéma de Bonello, mais Nocturama reste un objet fascinant sur le plan formel, avec quelques fulgurances. Cette évocation d'une jeunesse se révèle dans un espace clos, hors du temps et cette dimension intemporelle est à la fois un atout et un handicap. L'abstraction accentue un mystère, un décalage sans cependant parvenir à éviter complètement une frustration et une sensation de surplace. Comme Marko, j'ai été déçu par les séquences musicales qui échouent à devenir des temps forts.
La mise en scène m'a tout de même impressionné dans l'expression d'un silence, d'une rigidité mortifère et désespérée. Une gestuelle figée se répète jusqu'à l'épuisement, qui semble contenir la source de son propre anéantissement. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Bertrand Bonello Ven 30 Sep 2016 - 22:46 | |
| Nocturama
Des jeunes vont et viennent dans une sorte de chorégraphie orchestrée dans Paris, se croisent, prennent et donnent des objets. Avant de passer à l'acte, puis de se réfugier dans un magasin pour la nuit, en espérant pouvoir revenir à leur vie habituelle après.
On a reproché beaucoup de choses à ce film. De faire l'impasse sur la question politique, sous-jacente à l'action. De faire un récit absolument pas réaliste (les allers et retours du début sont absurdes par exemple). De ne pas expliciter les motivations et de s'absoudre de toute psychologie pour ses personnages.
Ce n'est pas la vrai problème à mon sens. Bonello avait bien évidemment le droit de choisir la voie d'une sorte de fable ou conte, même si étant donné le sujet, il fallait être sacrément costaud pour que cela soit convaincant. Et il ne tient pas son pari.
Son argument principal semble être ses images, une esthétique, une maîtrise. Mais à force de complaisance et de répétitions, au lieu que cela soit brillant, ce n'est que clinquant et tape à l'oeil. Les pérégrinations du début du film accrochent quelques minutes, j'ai été séduite, mais à force de les voir durer, avec toujours la même façon de faire, voilà, j'ai attendu (longtemps) que l'on passe à autre chose. Puis les explosions vues sous des angles différents (et il n'est pas le premier à faire ça), enfin les scènes dans le magasin, par exemple les répétitions des ombres dans les escaliers, j'en ricanais méchamment. Comme on dit que quelqu'un s'écoute parler, Bonelle se regarde filmer, faire des "belles" images. C'est comme un écrivain qui s'imagine d'avoir un beau style parce qu'il fait des longues phrases au style complexe et en utilisant des mots rares.
Si on rajoute en plus le jeu approximatif de ses comédiens, dont on se demande comment ils ont été choisis et dirigés, il n'y vraiment rien qui sauve ce film. Lorsqu'au milieu du film, des spectateurs sont sortis de la salle, j'ai été très tentée de suivre leur exemple.
Si on met cela à côté de l'incontestable réussite de Yves St-Laurent, on peut se poser la question si Bonello a vraiment quelque chose à dire, où s'il ne ferait pas mieux de travailler sur commande, avec des sujets imposés et écrits par d'autres, auxquels il pourrait apporter son savoir faire. | |
| | | | Bertrand Bonello | |
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