Bertrand Blier

Bertrand Blier est né le 14 mars 1939 à Paris.

Citation :

Après avoir débuté comme assistant réalisateur en 1959 sur Oh! que mambo de John Berry et s'être fait remarqué pour ses docu-fiction Hitler... connais pas ! en 1963, Bertrand Blier dirige son père, le légendaire Bernard Blier, dans son premier long métrage de fiction, Si j'étais un espion (1967).
Il faut cependant attendre 1974 pour que Blier réalisateur se fasse un nom avec le triomphe public des Valseuses et de son trio vedette Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou. La patte Blier s'instaure : humour acerbe et vérité sociale. Quatre ans plus tard, Bertrand Blier retrouve son duo masculin Depardieu-Dewaere pour Préparez vos mouchoirs avant de diriger Depardieu en solo et son père dans Buffet froid (1979), César du meilleur scénario, puis Dewaere dans le subversif Beau-Pere (1981).
Scénariste de la totalité de ses films (mais également de Grosse Fatigue de Michel Blanc en 1994), le cinéaste signe avec Tenue de soirée l'un des plus gros scandales du cinéma français des années 80 avec ses thèmes d'homosexualité et de triolisme abordés sans détour. Il y retrouve une nouvelle fois Gérard Depardieu et Miou-Miou et glane le Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes (pour Michel Blanc) et trois nominations aux Césars. Trois ans plus tard, le succès public et critique de Trop belle pour toi est encore plus imposant : Grand Prix du jury du Festival de Cannes et cinq Césars dont ceux du meilleur film, meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (pour Carole Bouquet).
Les années 1990 seront marquées par un raz-de-marée de récompenses, largement dû à sa collaboration avec Anouk Grinberg, nouvelle venue dans la galerie des comédiens de Blier. On citera Merci la vie (un César et 6 nominations) et Un, deux, trois, soleil en 1993 (deux César et surtout la Coupe Volpi du Meilleur Acteur du Festival de Venise pour Marcello Mastroianni) ainsi que Mon homme (1996), Prix de la meilleure actrice pour Anouk Grinberg au Festival de Berlin.
En 2000, le cinéaste réunit une trentaine de grands noms du cinéma français pour Les Acteurs, un hommage au métier du jeu teinté de dérision. Si le film est plutôt bien accueilli, Les Côtelettes, avec Philippe Noiret et Michel Bouquet en vieux épicuriens dissertant sur le sens de la vie et les plaisirs de la chair divise le public cannois, et reçoit un accueil national mitigé du public et de la critique. Blier revient en 2005 avec Combien tu m'aimes ?, l'histoire d'un amour monnayé entre la péripatéticienne Monica Bellucci et son client Bernard Campan. Dix ans après Les Acteurs, il dirige à nouveau Albert Dupontel, devenu l'incarnation du cancer de Jean Dujardin, dans la comédie dramatique Le Bruit des glaçons.

Souce : AlloCiné

Filmographie :

1963 1967 1974 1976 1978 1979 1981 1983 1984 1986 1989 1991 1993 1996 2000 2003 2005 2010

Interview de Bertrand Blier dans le dernier numéro de Télérama...
Les memes qustions reviennent, comme d' habitude..
Est il vraiment mysogine, est il un anar de droite, que pense t-il de son père ?
Pourquoi est -il un provocateur ? Etc.

Sinon, on apprend que le cinéma français est mort pour lui, à l' exception de jacques Audiard.
A la rigeur...
"Qu' il ne respecte pas le cinéma, qu' il ne l' idéalise pas, qu' il le considère comme un art mineur."
Exceptions faites pour Welles, Bergman et quelques autres.
"On est tous des nains à coté d' eux."
Il parle de son dernier film, Le Bruit des glaçons, qu' il estime etre le plus "épuré", le "mieux mis en scène".
A propos d' Anne Alvaro et de Jean Dujardin, il ajoute qu' " il a tourné en partie le film pour les
scènes d' amour entre Anne Alvaro et Dujardin.
Quand on a une tumeur au cerveau inguérissable, l' accomplissement de la vie qui vous reste passe obligatoirement par les bras d' une femme. On cherche celle qui vous fermera les yeux et ce n' est pas toujours celle qu' on attendait qui le fait."

A la question de savoir s' il est misogyne, il répons qu' il ne l' est pas, mais qu' il est misanthrope.
Toatalement.
Voilà, sortie du film le 25 aout.

Le bruit des glaçons

Citation :

C'est l'histoire d'un homme qui reçoit la visite de son cancer. " Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance... "

La bande-annonce ment par omission (on y voit uniquement des scènes de la première partie du film). Le plan marketing itou, qui laisse accroire que le sens du comique absurde de Blier fait son grand retour. Non, Le bruit des glaçons se sert d'un dispositif et de recettes déjà éprouvés (répliques face caméra, monologues et situations surréalistes, langue verte jugée vulgaire par ses détracteurs, théâtralité assumée) mais ce n'est pas une comédie. On y est plus souvent au bord des larmes que du sourire et le drame est noir, dérangeant : c'est un corps à corps entre la mort et la vie et le combat sera rude. Elements relativement nouveaux dans le cinéma de Blier : l'attendrissement et l'espoir, autrement dit l'irruption de l'amour dont les métastases sont plus qu'un baume : un véritable remède. Le malentendu né de la promotion du film qui insiste sur l'affrontement Dujardin/Dupontel (parfaits tous les deux, mais ce n'est pas une surprise) risque de déconcerter plus d'un spectateur qui va découvrir que le personnage le plus important est celui d'Anne Alvaro, soit la bonne, celle qui n'est qu'une ombre, a priori sans importance, et qui pourtant possède tous les clés, y compris celle de la guérison. Quoi qu'il en soit, avec ses 71 ans, Blier démontre qu'il est le seul cinéaste aujourd'hui capable de "niquer" la mort sans prendre de gants. On aime ou on n'aime pas, mais on respecte.

traversay a écrit:

Le bruit des glaçons

Le plan marketing itou, qui laisse accroire que le sens du comique absurde de Blier fait son grand retour. Non, Le bruit des glaçons se sert d'un dispositif et de recettes déjà éprouvés (répliques face caméra, monologues et situations surréalistes, langue verte jugée vulgaire par ses détracteurs, théâtralité assumée) mais ce n'est pas une comédie.

Commentaire très inréressant...Merci Traversay!

Ah, c'est Bertrand Blier le realisateur de "Notre histoire" avec Delon et Baye? Je me rappelle ce film debordant de douceur pour le garagiste alcoolique et la fmme qui l'a aborde dans un train, une femme qui se donnait a tout le monde et en rendait les hommes heureux.
Je me rappelle bien que ces personnages pensaient à haute voix ou semblaient parler tout seul même quand ils etaient a deux. J'ai beaucoup aime la conception du realisateur:
Merci, Traversay, j'ai encore appris

-Le bruit des glaçons-

Bix 229 a écrit:

Il parle de son dernier film, Le Bruit des glaçons, qu' il estime etre le plus "épuré", le "mieux mis en scène"

Je trouve aussi! J'aime bien certains trucs chez Blier mais pas tout. Il y a de bonnes idées, des situations hors normes complètement réjouissantes et puis à un moment ça dérape et peut devenir trop lourd.

Dans ce film où il faut quand même être bien accroché (Coline il n'est pas pour toi par exemple) il y a juste ce qu'il faut. Les réparties sont bonnes et le propos pas bête. Une façon de rire de ce qui nous fait peur, un pied de nez à nos angoisses et qui finit sous forme de pirourette tout à fait réjouissante (L'Amour plus fort que tout?)

Alors on sort de là mi figue- mi raisin, le rire n'est plus le même, il dérange, met mal à l'aise d'autant qu'il touche des vérités. J'ai eu l'impression que Blier nous parlait vraiment de lui, qu'il nous livrait pour une fois le fond de sa pensée, je crois que c'est peut-être son film le plus personnel (mais je ne connais pas toute sa filmographie)

J'aime bien Dupontel mais aussi beaucoup Anne Alvaro (découverte dans ce bon film qu'était le Goût des autres d' Agnès Jaoui) et comme le souligne Traversay elle incarne une tendresse à laquelle on n'était pas habitué chez lui. (J'ai aimé aussi la confrontation avec son fils dans le bureau, joli moment)

Bref, je ne dirais pas que c'est le film de l'année mais il est à voir parce qu'il nous surprend différemment. Vous ne perdrez pas votre temps et certaines scènes sont vraiment drôles.
Mais âmes sensibles méfiez vous, c'est assez grinçant ce bruit tout de même!

Ce film est à voir , lorsqu'à mon avis, on a fait son cheminement personnel vis à vis du cancer; sinon cela peut choquer.
J'y ai vu comme un appel criant pour que cette maladie ne soit plus un tabou, mais qu'on en parle comme une maladie ordinaire,pour ne plus isoler les malades et leur famille.
Blier a bien cerner ce qu'est le cancer: un "compagnon" encombrant, gluant, tenace, qui s'invite où il veut, quand il veut, et qui seul décide de partir ou non. C'est contre cet encombrant passager que se battent les malades et leurs proches. Aidons les en ayant un autre regard sur cette maladie.

mimi54 a écrit:

lorsqu'à mon avis, on a fait son cheminement personnel vis à vis du cancer

Je ne vois pas bien ce que tu entends par là...


Quand Desprojes ironisait sur son cancer, j'acceptais ...voire admirais que cela soit possible...l'ironie du désespoir...
Mais j'arrive mal à m'imaginer comment faire de l'humour avec le sujet (même pour bien faire, dédramatiser... mais dédramatriser quoi?...Le cancer est et restera un drame, pour toute personne qu'il touche, personnellement ou de près...Une saloperie qui ronge, dégrade et souvent tue...ou alors laisse à jamais des séquelles dans le mental et sur le corps )
Le film vaut peut-être mieux , d'après ce que vous dites, que sa bande-annonce et sa promotion racoleuse basée sur Dujardin et Dupontel.
Je parle de ce film à partir de sa promotion, je ne l'ai pas vu...Et que j'ai un regard faussé d'emblée par mon passé...
En ce qui me concerne, je pense que je vais suivre le conseil personnalisé d'Aériale...

coline a écrit:

mimi54 a écrit:

lorsqu'à mon avis, on a fait son cheminement personnel vis à vis du cancer

Je ne vois pas bien ce que tu entends par là...


Quand Desprojes ironisait sur son cancer, j'acceptais ...voire admirais que cela soit possible...l'ironie du désespoir...
Mais j'arrive mal à m'imaginer comment faire de l'humour avec le sujet (même pour bien faire, dédramatiser... mais dédramatriser quoi?...Le cancer est et restera un drame, pour toute personne qu'il touche, personnellement ou de près...Une saloperie qui ronge, dégrade et souvent tue...ou alors laisse à jamais des séquelles dans le mental et sur le corps )
Le film vaut peut-être mieux , d'après ce que vous dites, que sa bande-annonce et sa promotion racoleuse basée sur Dujardin et Dupontel.
Je parle de ce film à partir de sa promotion, je ne l'ai pas vu...Et que j'ai un regard faussé d'emblée par mon passé...
En ce qui me concerne, je pense que je vais suivre le conseil personnalisé d'Aériale...

faire son cheminement: j'entends par là, que quand on est passée par là, il faut à mon avis un peu de recul, ne pas baigner dedans à ce moment là.

Merci de tes précisions.

Vu en Dvd.
Une excellente fable philosophique et réaliste plutôt que surréaliste..Après tout, nous sommes tous porteurs de cellules cancéreuses susceptibles de se manifester! Très bonne idée de les incarner et d'instaurer le dialogue dans ce scénario très théâtral . Un peu déçue par la fin, un peu trop facile à mon goût, et par le jeu de Dupontel qui ne varie pas beaucoup. J'avoue avoir été bluffée par Dujardin et tous les seconds rôles bien sûr. Photos et décors magnifiques.
Le making of du bonus est pour une fois très amusant ( beaucoup plus que le film lui-même qui n'a absolument rien de drôle!).