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| LC Simone Weil : L'enracinement | |
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+5Heyoka jack-hubert bukowski colimasson GrandGousierGuerin Bédoulène 9 participants | |
Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Lun 20 Oct 2014 - 22:22 | |
| tu fais d'une pierre 2 coups Allumette ! GGG je crois qu'on se rejoint un peu là ! JHB je ne pense pas qu'elle médite sur la condition Juive car elle répond clairement (dans une des notes que j'ai dans ma version où sa vie est déroulée par année) à l'administration française qu'elle est chrétienne (elle a d'ailleurs appris tardivement qu'elle était d'origine juive), quant à De Gaulle elle critique l'hégémonie de "la France libre" qu'il dirige. je continue, mais j'ai peu de temps à lire en ce moment en continuant sur l'égalité : "L'égalité est d'autant plus grande que les différentes conditions humaines sont regardées comme étant, non pas plus ou moins l'une que l'autre, mais simplement autres. Que la profession de mineur et celle de ministre soient simplement deux vocations différentes, comme celles de poète et de mathématicien." cela résulte d'un bon sentiment, mais à notre époque encore le regard porté sur un mineur et un ministre ( c'est pour reprendre ses mots ) n'est pas un regard égalitaire. Quant à la guerre et quel que soit l'esprit de l'armée je vois mal un soldat heureux et fier d'être sous le feu ; le général sera peut-être fier que le sort de la bataille dépende de sa pensée cependant les risques encourus seront plus dramatiques pour le soldat au front que pour le général au quartier général !! Hiérarchie J'ai du mal à comprendre qu'avec son parcours (alors qu'elle a tâté du travail en usine) S. Weil pense qu'un ouvrier puisse vénérer son patron et le voir comme un symbole. Elle ajoute "La vraie hiérarchie a pour effet d'amener chacun à s'installer moralement dans la place qu'il occupe." (comme si l'individu ne devait pas en bouger) ceci je le rapproche de l'idée qui précède dans le chapitre Egalité où il semble que "s'élever" serait un stimulant de l'inégalité (?) En fait, oui je dois me rappeler que S. Weil a écrit "un plaidoyer" pour une civilisation nouvelle, c'est à dire qu'elle a pris la peine de chercher ce qui, selon elle, pouvait améliorer la destinée de l'Etre humain, en soi c'est honorable mais comme dit vulgairement un "voeu pieux". Toutefois eu égard au (trop peu) que je connais d'elle mais dont je reconnais la volonté, le courage, l'humanité dont elle a fait preuve et peut-être parce que j'aime que l'on se batte pour ses idées je dois la lire. (j'aurais du écrire cela au début moi ) Honneur Beaucoup se contenterait d'être respecté dans leur travail, mais bon allons y des honneurs. On retrouve encore la différence entre l'honneur accordé au mineur ou au pêcheur qui ,'est connu que dans la profession et l'honneur accordé à certains qui est reconnu par le pays entier. quelle collectivité est responsable de cette inégalité ? les médias qui n'ont pas relaté l'honneur du mineur à la une comme ils l'ont fait pour par exemple Mermoz ou..., la société que cela importe peu. Quant au repris de justice, bien évidemment sa peine accomplie il retrouve logiquement ses droits de citoyen mais pour gagner la considération de la société je crois qu'il faudra la complicité du temps. Châtiment la peine de mort était toujours en vigeur à l'époque de cet écrit. En france, à notre époque, il est demandé au jury de donner la peine la plus appropriée au crime commis et le système fait que c'est rarement la peine la plus haute qui est retenue. Elle précise "l'échelle des peines qui prévoit une punition bien plus cruelle pour dix menus vols que pour un viol ou pour certains meurtres" les règles ont peut-être évoluées car à présent en cas de plusieurs crimes seule la peine la plus haute est retenue, les peines ne s'ajoutent pas. Mais je remarque que dans son esprit," le degré d'impunité doit augmenter non pas quand on monte, mais quand on descend l'échelle sociale." ce qui se rapproche de la plus grande punition pour le patron que pour le manoeuvre vu avant dans la responsabilité. C'est donc que celui qui est placé plus haut dans l'échelle sociale devrait garantir avec plus d'acuité les obligations. à suivre | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Lun 20 Oct 2014 - 22:52 | |
| Shanidar tu penses à "civilisation nouvelle" en disant de relire le titre ?
mais même nouvelle une civilisation aura toujours des collectivités, non ?
tu nous expliqueras !
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Lun 20 Oct 2014 - 23:31 | |
| Oui Bedou, à ton commentaire je me retrouve parfois dans l'interrogation : pourquoi tel concept ou idée ? Pas vraiment justifié ... J'ai parfois l'impression que la rédaction de cet essai s'est fait dans l'urgence et que tous les aspects ne sont pas affinés ou encore finalisés. Un peu comme un premier jet à peine relu ... Et je m'interroge aussi dans le choix de l'ordre de ces besoins : je ne vois pas une échelle de valeurs qui permettrait de comprendre pourquoi tel besoin est plus important qu'un autre ...
@shanidar : oui j'ai eu l'impression au fur et à mesure de ma lecture que cette phrase avait un sens, diffus et pas forcément précis ... Je me suis même demandé si ma version était tronquée tellement j'étais perdu ...
Demain nouvelle note de lecture ... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mar 21 Oct 2014 - 17:31 | |
| Tout d'abord, je suis vraiment désolée mais je vais sans doute mettre beaucoup plus de temps à lire cet essai que la plupart d'entre vous (manque de disponibilité...).
Mais je vous lis et retrouve un peu mes premières impressions, en particulier sur le côté un tantinet péremptoire de l'analyse. Weil semble énoncer des vérités toute faite et qui ont le mérite de nous interroger sur la manière dont nous traiterions le sujet des besoins (je n'en suis pour l'instant que là). J'ai beaucoup peiné à comprendre ce que Weil voulait dire par obligation : quelle serait une obligation qui pourrait être aussi importante que se nourrir, être protégé de la violence, avoir un logement et être au chaud ? De quelle nourriture intérieure ne pourrions-nous nous défaire ?
_ Je trouve ça épatant, Allumette que cette lecture puisse te servir dans ton travail. Il faudrait faire fructifier cette idée...
_ Pour revenir à l'idée de GGG sur la brièveté des enchaînements peut-être faut-il rappeler le sous-titre de cette essai : Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, ce qui laisse penser que Weil prévoyait des développements à cette première analyse, rapide, concise, en germe...
Pour finir et répondre à Bédou, je ne pense pas en terme de civilisation nouvelle mais je pense que Simone Weil en notant Prélude à une déclaration envers l'être humain et non envers l'humanité ou la civilisation humaine, mettait justement en relief sa volonté de s'adresser non pas à une communauté ou à un collectif, à une nation ou un groupe social mais bien à chacun d'entre nous, individuellement, dans ses particularités, ses différences et aussi ses invariants.
Mais encore une fois, je suis seulement au tout début de cette lecture donc il me reste encore pas mal de chemin à parcourir pour comprendre (tenter de comprendre serait plus juste) les intuitions et les idées de Weil. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mar 21 Oct 2014 - 19:36 | |
| Ma parole ! A notre vitesse de lecture, on va tous s'enraciner | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mar 21 Oct 2014 - 21:42 | |
| là je suis tout à fait d'accord GGG merci Shanidar de tes explications, en effet elle s'adresse à chacun de nous. Je voudrais ajouter que l'idée de ce plaidoyer s'est pour ainsi dire "accrocher" à celle des services de la France libre qui avait en projet une "déclaration des droits de la personne" (lu dans mon livre) je suis d'accord avec " Weil semble énoncer des vérités toute faite ". je continue le châtiment, concernant l'impunité "La question du meilleur procédé pour empêcher qu'il s'établisse en haut une conspiration en vue d'obtenir l'impunité est un des problèmes politiques les plus difficiles à résoudre" toute ressemblance avec des personnages connus ne serait que fortuite ! La liberté d'opinion je pense que "les coopératives" peuvent être ce que S. Weil considère comme un expédient de la vie pratique. liberté d'expression totale et illimitée ----> besoin vital de l'intelligence ----> besoin vital de l'âme exercice de l'intelligence : 1) problèmes techniques --->rôle de servante 2) éclairage de la situation pour le choix d'orientation --->risque de destruction si elle se place du côté du mal dans une âme imparfaite 3) spéculation théorique concernant le point 2 , personne n'étant parfait je crois que cet exercice ne devrait selon S. Weil pas avoir lieu or, il me parait indispensable d' apporter cet "éclairage" . Pour ce qui concerne la publication dans la première hypothèse, celle-ci me semble réduite à une simple information ; si on ajoute l'obligation de faire l'éloge de ce qu'on réprouve le plus je ne suis pas sure que l'objectivité soit assurée, je dirais même encore moins que lorsqu'on fait l'éloge de ce qu'on apprécie. Quant aux publications d'opinion "elles ne doivent porter aucun préjudice illégitime à aucun être humain" Il y aurait donc un préjudice légitime ? et même dans ce cas, à mon avis, que le préjudice soit ou non légitime pour la personne qui le subit il est tout autant pénalisant. Je pense que S. Weil enferme ses concepts dans un cadre bien rigide qui sied mal à la liberté. En ce qui concerne la presse quotidienne et hebdomadaire "seules celles qui renieraient à cette fonction (opinion personnelle) pourraient prétendre à la liberté totale" je n'associerais pas le renoncement et la liberté totale !! | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mar 21 Oct 2014 - 22:45 | |
| A te lire Bedou, je me rappelle que je suis parfois gêné en dénotant parfois la rigidité du système (que j'ai peut-être associé à la brièveté des explications) alors qu'en parcourant sa biographie, elle a tout du chantre de la liberté avec certificat d'activité anti stalinienne et anti-nazie. Sa conception de liberté semble être réduite à un carcan dans lequel on doit s'insérer sans considération fine de personnalité et qui laisse peu de de degrés d'ouverture. Est-ce-que l'obligation finalement ne prime pas sur le besoin, de liberté notamment ? | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mer 22 Oct 2014 - 19:11 | |
| GGG je l'apprécie dans son parcours de vie, mais j'ai du mal avec sa façon de dire les choses. Je me rends compte qu' il aurait été utile de la connaître bien mieux que le peu que je sais (et je lirai certainement un autre livre qui me tente "la vie et la grève des ouvrières métallos" puisqu'elle a travaillé dans une des usines)
pour répondre à ta question Je comprenais que d'après elle l'obligation ne devrait être qu' au niveau du besoin.
je crois que je vais essayer de ne plus m'arrêter à chaque phrase (bien que cela soit utile) mais sinon comme tu dis je vais m'enraciner !
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Mer 22 Oct 2014 - 20:52 | |
| J'ai commencé la LC et ça va être laborieux car je souligne pratiquement tous les passages... ils me semblent tous très pertinents. Je comprends qu'on puisse être gêné par la façon péremptoire d'énoncer les choses, mais c'est le jeu de l'essai, non ? - Citation :
- « L'objet de l'obligation, dans le domaine des choses humaines, est toujours l'être humain comme tel. Il y obligation envers tout être humain, du seul fait qu'il est un être humain, sans qu'aucune autre condition ait à intervenir, et quand même lui n'en reconnaîtrait aucune. »
S. Weil essaie de définir une éthique qui ne soit pas immanente mais transcendante. C'est pourquoi les collectivités et le système légal est de moindre importance, bien qu'il détermine ensuite les obligations à rendre vis-à-vis de l'homme. L'éthique se lie à l'esthétique, il y a toujours une belle idée à poursuivre. On arrive presque du côté de la religion et d'un but noble à atteindre, une aspiration qui flotte toujours en arrière-plan, pour rappeler à l'homme qu'il ne vit encore que dans une dimension inférieure... - Citation :
- « On n'a même pas la certitude que l'idée d'un ordre où toutes les obligations seraient compatibles ne soit pas une fiction. Quand le devoir descend au niveau des faits, un si grand nombre de relations indépendantes entrent en jeu que l'incompatibilité semble bien plus probable que la compatibilité.
Mais nous avons tous les jours sous les yeux l'exemple de l'univers, où une infinité d'actions mécaniques indépendantes concourent pour constituer un ordre qui, à travers les variations, reste fixe. Aussi aimons-nous la beauté du monde, parce que nous sentons derrière elle la présence de quelque chose d'analogue à la sagesse que nous voudrions posséder pour assouvir notre désir du bien. » Et lisez cet extrait : - Citation :
- « Si nous gardons sans cesse présente à l'esprit la pensée d'un ordre humain véritable, si nous y pensons comme à un objet auquel on doit le sacrifice total quand l'occasion s'en présente, nous serons dans la situation d'un homme qui marche dans la nuit, sans guide, mais en pensant sans cesse à la direction qu'il veut suivre. Pour un tel voyageur, il y a une grande espérance. »
Cela me rappelle la définition du mystique, telle que Michel de Certeau l'avait faite : - Citation :
- « Est mystique celui ou celle qui ne peut s’arrêter de marcher et qui, avec la certitude de ce qui lui manque, sait de chaque lieu et de chaque objet que ce n’est pas ça, qu’on ne peut résider ici ni se contenter de cela. Le désir crée un excès. Il excède, passe et perd les lieux. Il fait aller plus loin, ailleurs. Il n’habite nulle part… »
L'obéissance, oui, mais l'obéissance à celui qui obéit aux obligations. Sinon... - Citation :
- « Mille signes montrent que les hommes de notre époque étaient depuis longtemps affamés d'obéissance. Mais on en a profité pour leur donner l'esclavage. »
Très, très intéressant... | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 9:40 | |
| - colimasson a écrit:
- J'ai commencé la LC et ça va être laborieux car je souligne pratiquement tous les passages... ils me semblent tous très pertinents.
Bienvenue dans notre découverte des rhizomes, radicelles, radicules et notre quête du tubercule savoureux ... - colimasson a écrit:
- Je comprends qu'on puisse être gêné par la façon péremptoire d'énoncer les choses, mais c'est le jeu de l'essai, non ?
Des racines, des racines ... Mais cela n'empêche qu'on puisse laisser se développer la plante hors du sol pour donner de nouveaux fruits ou légumes ... Qui plante aime récolter, non ? - colimasson a écrit:
- Citation :
- « L'objet de l'obligation, dans le domaine des choses humaines, est toujours l'être humain comme tel. Il y obligation envers tout être humain, du seul fait qu'il est un être humain, sans qu'aucune autre condition ait à intervenir, et quand même lui n'en reconnaîtrait aucune. »
S. Weil essaie de définir une éthique qui ne soit pas immanente mais transcendante. C'est pourquoi les collectivités et le système légal est de moindre importance, bien qu'il détermine ensuite les obligations à rendre vis-à-vis de l'homme.
J'aime cette opposition immanence/transcendance. Mais je la trouve peut-être un peu hors contexte ? Je trouve que le concept d'immanence prime notamment dans la première phrase. La deuxième phrase ne parle plus de la nature de l'homme mais plus de son but qui est à caractère universel ... J'ai repris la patate chaude et je la lance au suivant ... - colimasson a écrit:
L'éthique se lie à l'esthétique, il y a toujours une belle idée à poursuivre. On arrive presque du côté de la religion et d'un but noble à atteindre, une aspiration qui flotte toujours en arrière-plan, pour rappeler à l'homme qu'il ne vit encore que dans une dimension inférieure... - Citation :
- « On n'a même pas la certitude que l'idée d'un ordre où toutes les obligations seraient compatibles ne soit pas une fiction. Quand le devoir descend au niveau des faits, un si grand nombre de relations indépendantes entrent en jeu que l'incompatibilité semble bien plus probable que la compatibilité.
Mais nous avons tous les jours sous les yeux l'exemple de l'univers, où une infinité d'actions mécaniques indépendantes concourent pour constituer un ordre qui, à travers les variations, reste fixe. Aussi aimons-nous la beauté du monde, parce que nous sentons derrière elle la présence de quelque chose d'analogue à la sagesse que nous voudrions posséder pour assouvir notre désir du bien. » Avec cette comparaison à l'univers, on intègre aussi une notion de transcendance bien plus enrichissante à mon goût ... Esthétique cette vision ? Je la verrai plus mécanistique. Cela me fait penser un peu à la mécanique quantique où toute information sur l'état de la matière pourrait se retrouver dans l'équation de Schrödinger mais dont nous n'avons pas toujours les moyens d'extraire les données (cela fait si longtemps que je n'en ai pas fait que j'aurai bien besoin de rafraichir le sujet ... Ici je parle plus par extrapolation ...) Pour valider cette comparaison, la mécanique quantique était déjà mûre à l'époque de l'écriture de cet essai et pouvait avoir un impact sur l'intelligentsia par son caractère probabiliste et non déterministe : il faudrait relever des liens plus forts avec la MQ dans le reste de son oeuvre ou encore l'intégration de cette pensée chez d'autres philosophes et essayistes de son époque ... J'appelle cela Idée à casser : intéressant jusqu'à preuve du contraire. - colimasson a écrit:
- Et lisez cet extrait :
- Citation :
- « Si nous gardons sans cesse présente à l'esprit la pensée d'un ordre humain véritable, si nous y pensons comme à un objet auquel on doit le sacrifice total quand l'occasion s'en présente, nous serons dans la situation d'un homme qui marche dans la nuit, sans guide, mais en pensant sans cesse à la direction qu'il veut suivre. Pour un tel voyageur, il y a une grande espérance. »
Cela me rappelle la définition du mystique, telle que Michel de Certeau l'avait faite :
- Citation :
- « Est mystique celui ou celle qui ne peut s’arrêter de marcher et qui, avec la certitude de ce qui lui manque, sait de chaque lieu et de chaque objet que ce n’est pas ça, qu’on ne peut résider ici ni se contenter de cela. Le désir crée un excès. Il excède, passe et perd les lieux. Il fait aller plus loin, ailleurs. Il n’habite nulle part… »
Bien vu ! Cela colle bien avec la dimension mystique de Weil et ta définition de Certeau est convaincante ! - colimasson a écrit:
L'obéissance, oui, mais l'obéissance à celui qui obéit aux obligations. Sinon...
- Citation :
- « Mille signes montrent que les hommes de notre époque étaient depuis longtemps affamés d'obéissance. Mais on en a profité pour leur donner l'esclavage. »
Très, très intéressant... Bien sûr mais cette assertion ne semble pas plus étayée par la suite et ne correspond pas à un déroulement naturel de son propos. On reste dans l'évocation et le prélude ... Et on peut dire n'importe quoi comme un autre sur la mécanique quantique il me semble ...
Dernière édition par GrandGousierGuerin le Jeu 23 Oct 2014 - 10:33, édité 1 fois | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 9:57 | |
| Mécanique Quantique et S Weil ... J'ai trouvé cela : clic - citation a écrit:
- D'autant que sa conception de cette dernière s'élargit, sous l'influence des mathématiciens du groupe Bourbaki dont son frère André fait partie. Ils l'introduisent par le biais de la physique quantique à un questionnement sur la nature de la matière et de la conscience.
Dernière correspond ici à la réalité ... Pourquoi pas ? André Weil clic, son frère, était un éminent mathématicien, fondateur du fameux groupe Bourbaki clic ... Idée à casser : 1 bon point ... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 11:48 | |
| je vais continuer ma lecture de S.Weil mais comme j'ai du mal à vous comprendre aussi (MQ, philosophe, cosmologie etc....je ne capte rien) je vais surtout vous lire dans vos échanges.
Jusqu'à présent j'ai compris que son projet était ambitieux, très étudié, qu'il s'inscrit dans un but honorable, (les obligations envers les êtres humains, càd que l'être humain puisse vivre dans les meilleures conditions en ayant les moyens adaptés) mais que l'exercice en est très difficile, et qu'il a besoin pour exister de toutes les bonnes volontés de chaque être humain (c'est là la difficulté)
Elle met des "garde fous" aux concepts afin de les protéger.
En ce qui concerne ce qui est appelé aujourd'hui les médias, je pense que si les contrôles qu'elle évoque avaient été mis en place nous n'aurions pas aujourd'hui la crainte des publications, des endoctrinements, des crimes etc.... qui échappent à la vigilance des autorités (notamment par le biais d'internet) et mettent en danger les êtres humains (il y a bien des exemples actuels).
à plus tard
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 12:44 | |
| - Bédoulène a écrit:
- je vais continuer ma lecture de S.Weil mais comme j'ai du mal à vous comprendre aussi (MQ, philosophe, cosmologie etc....je ne capte rien)
je vais surtout vous lire dans vos échanges. Fais au mieux .... Mais ton éclairage est très intéressant, ce serait dommage de nous en priver ! Concernant la mécanique quantique (MQ), j'ai pas senti une très forte influence pour le moment ... alors on peut oublier - Bédoulène a écrit:
- Jusqu'à présent j'ai compris que son projet était ambitieux, très étudié, qu'il s'inscrit dans un but honorable, (les obligations envers les êtres humains, càd que l'être humain puisse vivre dans les meilleures conditions en ayant les moyens adaptés) mais que l'exercice en est très difficile, et qu'il a besoin pour exister de toutes les bonnes volontés de chaque être humain (c'est là la difficulté)
Elle met des "garde fous" aux concepts afin de les protéger. Moi je reste un peu dans l'esprit que cela a été ecrit soit dans l'urgence ou que c'est une version non finalisée comme nous le laisse le sous titre prélude ... Et je te trouve lorsque tu reconnais que son projet est ambitieux et souhaite englober un très grand nombre de faits ... - Bédoulène a écrit:
- En ce qui concerne ce qui est appelé aujourd'hui les médias, je pense que si les contrôles qu'elle évoque avaient été mis en place nous n'aurions pas aujourd'hui la crainte des publications, des endoctrinements, des crimes etc.... qui échappent à la vigilance des autorités (notamment par le biais d'internet) et mettent en danger les êtres humains (il y a bien des exemples actuels).
Moi j'ai surtout pensé aux méfaits de la censure et j'ai été étonné qu'elle propose de combattre les choses fausses par un contrôle accentué qu'on ne peut appeler que la censure. Je m'interroge pour savoir s'il y a un biais ou si je me suis trompé quelque part mais censure signifie restriction de liberté et de liberté d'expression. Il faudrait que je relise ... - Bédoulène a écrit:
à plus tard
Bonne recherche de tubercules savoureux dans cet enracinement ! | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 12:50 | |
| Notes de lecture J2 Et je reprends au niveau de l’Obéissance. Obéissance à des règles établies ou à des êtres humains regardés comme des chefs. Et la première difficulté à surmonter comme besoin de l’âme est cette obéissance au chef. « Ainsi toute collectivité régie par un chef souverain qui n’est comptable à personne se trouve entre les mains d’un malade. » Quatrième besoin : la responsabilité A propos de la responsabilité : « La privation complète à cet égard est la cas du chômeur, même s’il est secouru de manière à pouvoir manger, s’habiller et se loger. Il n’est rien dans la vie économique, et le bulletin de vote qui constitue sa part dans la vie politique n’a pas de sens pour lui. » Cinquième besoin : L’égalité A propos de l’égalité « Le respect est dû à l’être humain comme tel et n’a pas de degrés. » « L’égalité est d’autant plus grande que les différentes conditions humaines sont regardées comme étant non pas plus ou moins l’une que l’autre, mais simplement autres. » Sixième besoin : La hiérarchie … Septième besoin : L’honneur … étroitement lié à l’héroïsme d’ailleurs … Temps de guerre oblige ? Huitième besoin : le châtiment « Pour les fautes comme pour les crimes, le degré d’impunité doit augmenter non pas quand on monte, mais quand on descende de l’échelle sociale. » Neuvième besoin : la liberté d’opinion … Weil prône pour une littérature qui étale « dans toute leur force tous les arguments en faveur des causes mauvaises. »Qu’elle soit reconnue pour telle et permette de protéger son auteur qui ne défend pas ses idées mais répond à une demande selon une figure de style. Petit écart sur le rôle de la littérature et le rôle de conscience que se donnent certains écrivains. Le cœur de cible : Gide. Suppression de journaux, abolition des partis politiques : propositions devant le constat d’échec de la troisième république et du fourvoiement de la presse. L’intelligence ne peut être collective, elle est intiment reliée à la personne. Analyse du monde ouvrier tiraillé à la fois par la demande des sous, l’esprit syndicaliste libertaire et enfin les partis politiques : méli-mélo inextricable où l’ouvrier est déchiré. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: LC Simone Weil : L'enracinement Jeu 23 Oct 2014 - 20:51 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- Notes de lecture J2
Et je reprends au niveau de l’Obéissance. Obéissance à des règles établies ou à des êtres humains regardés comme des chefs. Et la première difficulté à surmonter comme besoin de l’âme est cette obéissance au chef. elle dit que les Milles signes (?) montrent que les hommes de notre époque étaient depuis longtemps affamés d'obéissance. il y a souvent des mots qui expriment l'excès dans son écriture je trouve « Ainsi toute collectivité régie par un chef souverain qui n’est comptable à personne se trouve entre les mains d’un malade. » Quatrième besoin : la responsabilité A propos de la responsabilité : « La privation complète à cet égard est la cas du chômeur, même s’il est secouru de manière à pouvoir manger, s’habiller et se loger. Il n’est rien dans la vie économique, et le bulletin de vote qui constitue sa part dans la vie politique n’a pas de sens pour lui. » Cinquième besoin : L’égalité A propos de l’égalité « Le respect est dû à l’être humain comme tel et n’a pas de degrés. » « L’égalité est d’autant plus grande que les différentes conditions humaines sont regardées comme étant non pas plus ou moins l’une que l’autre, mais simplement autres. » Ce qui n'est pas le cas ! Sixième besoin : La hiérarchie … Septième besoin : L’honneur … étroitement lié à l’héroïsme d’ailleurs … Temps de guerre oblige ? (cet écrit date de 49) Le respect ne suffit pas d'après elle (il me suffirait ) j'aime bien ce qu'elle dit à propos des autres catégories d'êtres humains. Huitième besoin : le châtiment « Pour les fautes comme pour les crimes, le degré d’impunité doit augmenter non pas quand on monte, mais quand on descende de l’échelle sociale. »Nous retrouvons son échelle de degrés qui me convient assez Neuvième besoin : la liberté d’opinion … Weil prône pour une littérature qui étale « dans toute leur force tous les arguments en faveur des causes mauvaises. »Qu’elle soit reconnue pour telle et permette de protéger son auteur qui ne défend pas ses idées mais répond à une demande selon une figure de style. Petit écart sur le rôle de la littérature et le rôle de conscience que se donnent certains écrivains. Le cœur de cible : Gide. tu m'expliques ? Suppression de journaux, abolition des partis politiques : propositions devant le constat d’échec de la troisième république et du fourvoiement de la presse. L’intelligence ne peut être collective, elle est intiment reliée à la personne. Analyse du monde ouvrier tiraillé à la fois par la demande des sous, l’esprit syndicaliste libertaire et enfin les partis politiques : méli-mélo inextricable où l’ouvrier est déchiré. oui mais quand il fait une grève quel qu'en soit l'initiateur, l'ouvrier sait tout de même pourquoi il la fait.à plus | |
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