Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Louis Ferdinand Céline

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Max
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyVen 28 Mar 2014 - 13:26

Oups, gaulé innocent 

Promis j'arrête  honte

Bonne lecture !
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Max
Main aguerrie
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 8 Mai 2014 - 13:52

 - Louis Ferdinand Céline - Page 15 41Z7FPBM0XL._SY300_

Jean-Marie Turpin est le petit-fils de Céline.

 - Louis Ferdinand Céline - Page 15 Images?q=tbn:ANd9GcT2j5vAS2tHlE_1IjEjIC2HUNvDkhi5Tl5Bz0wjjUwuw6aWA6KGSQDwdKAjrQ

Je m’attendais donc de par ce lien filial à un témoignage original, à un regard inédit et intéressant sur l’homme et l’œuvre. Or il s’agit en fait d’une étude tout ce qu’il y a de plus "classique", dans laquelle l'angle filial est rarement mis en avant, sauf dans le dernier chapitre (il s’appuie toutefois de temps en temps sur quelques souvenirs de sa grand-mère, Edith Follet, la première femme de Céline, mais très très occasionnellement. Et aussi sur des extraits de la correspondance entre Céline et Colette Destouches, c’est-à-dire la mère de Turpin, faut suivre ^^).
Mais c’est normal puisqu’ils n’a quasiment jamais vu son grand-père...
Je me souviens surtout d’une visite (en cachette) de Turpin dans son adolescence au vieux Céline à Meudon. Ca a donné ce genre d’entrevue expéditive :
- Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?
- Je veux être écrivain.

Turpin s’allume une pipe...
- Rimbaud, la pipe ! Eh bien alors, passez le bac d’abord et revenez me voir. Je n’ai pas le temps. J’ai du travail.

...

Donc le livre !
C’est une étude qui s’attache quasi exclusivement au mysticisme célinien, au désespoir spirituel de Céline, à son rapport au néant. Il y a quelque chose de sacré aux racines de l’œuvre de Céline.
Je précise que Jean-Marie Turpin est théologien et philosophe.

A noter que pour une fois j’ai pris des notes pendant ma lecture. Je ne le fais jamais (et je le regrette souvent... je passe un temps fou après à retrouver les formules que j’ai aimées). Donc là j’ai beaucoup noté...

Je résume en gros et en vrac le livre (désolé pour le côté décousu) :
L’intérêt majeur de Céline est son rapport au néant qui l’obsède et le désespère. Céline est quelqu’un qui souffre intérieurement de l’essence du rien, de "l’idée qu’il n’y a pas d’idées". Ses livres sont enveloppés d’un mystère profond, d’une ténèbre mystique, mais toutefois pas décelable au premier abord. Une des originalités de Céline est qu’il aborde cette Question dans un langage nouveau, qui souvent lui permet de toucher au Rien, de capter ce Rien qui enveloppe le monde. Céline nous le dit : "Ma phrase dit ce que vous pensez sans oser dire". Il y a donc quelque chose de sacré dans la turbine émotive célinienne qui, dans son originalité stylistique, dans ses points de suspension même, rend familier au lecteur des "abstractions négatives touchant à l’Infini".  
Et Turpin rappelle que conduire l’enfer de cette souffrance intérieure à la parole pure est un acte de Titan. Céline écrit en damné. Et cette "descente dans le vide" n’est réalisable principalement qu’à partir d’un "remaniement" langagier lyrique, au prix de peines extraordinaires... Et lorsque Céline y parvient, alors il touche au sublime...

Et le style de Céline, cette façon de mise en abîme "émotive" ne cessera d’évoluer au fil des livres. Mon avis perso est que c’est l’auto-régénérescence de sa plume qui fait l’originalité, le génie de Céline. Mais Turpin estime, lui, que le but était déjà atteint dès le Voyage, et que la suite n’est qu’une redite. En effet, il considère les derniers romans comme un labyrinthe sans issue dans lequel Céline fait preuve "d’avarice spirituelle" et où il s’efforce de ne plus rien éprouver, de se dérober systématiquement derrière sa prose éclatée mais "intuitive", dans un monde en décomposition, liquéfié, peuplé d’êtres fantomatiques.

Turpin est souvent très sévère avec Céline l’écrivain, je veux dire même avec les livres qu’il apprécie. Il fait vraiment la part des choses entre son grand-père et Céline.

Que dire de plus ? J’aime beaucoup la façon dont il parle du "métro émotif" (expression inventée par Céline). Pour Turpin, ce "style métro" est une façon d’exorcisme qui permet à Céline de déposséder les êtres, en l’occurrence les personnages, de l’Existence.  Ce "métro" peut également s’apparenter à un monologue "interne" ému à loupe déformante qui dépeint l’hallucination de l’angoisse spirituelle de Céline. Un "air sans notes" que Céline parvient à diriger, dominer, transposer, coucher sur papier. "Rien n’est plus difficile de le fixer sans le tuer. Essayez...  Voilà la "technique" où la plupart des écrivains s’effondrent..." nous rappelle–t-il dans Bagatelles.

L’angoisse métaphysique de Céline, Turpin s’appuie sur un extrait du Voyage pour la définir :
"C’est la conscience lucide d’être dans l’incapacité de percevoir la vie comme réellement existante, "une immonde détresse qui vous force, débile, à discerner les gens et l’avenir tels qu’ils sont, c’est-à-dire des squelettes, rien que des riens, qu’il faudra cependant chérir, défendre, aimer comme s’ils existaient".

Cette angoisse célinienne, cette "inquiétude de sens" transposée émotivement, donc "déformée", oblige le lecteur à procéder mentalement (en direct, lors de la lecture) à une distorsion de notre perception du réel pour pénétrer l’intimité de l'écriture de Céline, et donc son émotivité métaphysique.
De plus, et ceci vaut surtout pour le Voyage, la puissance du texte est telle qu’il renvoie chacun à ce qu’il doit, lui, en penser.

Pour revenir à cette "mise en abîme",  à ce voyage au bout de la nuit... Céline procède à une désincarnation de son "je" tandis que les autres personnages peuplant ses romans ne sont que le "fantôme anticipé d’eux-mêmes".
Cette "désincarnation" se rapproche beaucoup du Céline de Philippe Muray (qui parle lui d'un "je" de résurrection) et, dans une moindre mesure, des travaux de Nicole Debrie.

J’aime bien aussi comment il résume en huit mots la première moitié du Voyage :
- Guerre : panique existentielle
- Séjour aux arrières : déchéance morale
- Afrique : misère de la solitude
- New-York : échec vital

A noter que pour Turpin, Céline s’éloignera dans ses pamphlets de ces questions existentielles, de sa mystique première. Une sorte de désertion, quoi. Il essayera, nous dit l’auteur, de trouver dans ces livres un remède au Rien en se cherchant une cible et en criant très fort (une façon d’exorcisme là-aussi, mais plus discutable, agressive et aveugle), en vociférant, grimaçant, et par mille contorsions explosant, écrabouillant, pulvérisant tout sur son passage sous une grêle de boules de merde... "comme si des milliers de chiens irrités en appelaient de leur sort à la lune" (pour reprendre un mot que j’a-do-re de Léon Daudet). En gros, d’après Turpin, Céline dans ses pamphlets "laisse sa parole inventer sa pensée".
Là aussi ça se discute, car il y a dedans (dans Bagatelles surtout) une émotion lyrique incontestable, hallucinante, "égarée" certes (mais c’est justement ce qui fait la force et l’originalité de ce livre) où le mysticisme célinien a toute sa place... pour qui sait le trouver... Je pourrais citer le final des Beaux draps mais aussi nombre de passages de Bagatelles : "Un petit sursaut simplement entre la mort et l’existence... exactement à notre mesure...".

Donc, à partir de ce constat de départ que j’ai essayé péniblement de résumer (je suis en train de m’éponger le front tellement j’ai sué pour synthétiser mes prises de notes... Actuellement je suis en nage...), Turpin analyse surtout le Voyage (85 % de l’essai) et tente de définir puis d’analyser ce rapport au néant chez Céline. Il cherche aussi à expliquer le "prosélytisme du mal" dans les personnages céliniens. Notamment bien sûr Robinson, qui est la mort spirituelle de Bardamu et, en quelque sorte, la révélation du Mal. Et c’est la force proprement maléfique de Robinson qui permet à Bardamu de franchir chaque fois de nouvelles étapes dans sa "nuit". Il y aussi La Vigue dans la barque à Caron dans D’un château l’autre. Mais très étonnamment, Turpin oublie de mentionner la sirène dans l’ouverture de L’Ecole des cadavres : "Je la connaissais comme sirène, cette effrontée, je l’avais déjà rencontrée assez souvent, dans des circonstances délicates, en des estuaires bien différents, à d’autres moments de la vie..." Bref, cette thèse est longuement développée. L’auteur parle d’un "pacte diabolique" conclu par Bardamu "qui l’assigne à une solitude absolue". On trouverait dans Bardamu (et dans Céline) la part du Diable que l’on a tous en nous et que l’on se cache, dont on n’a seulement pas conscience si elle ne nous a jamais été révélée. C’est ainsi que Turpin analyse les accès de délire, ces "sabbats" internes que Céline s’inflige dans chacun de ses romans avant de commencer toute narration. Ca paraît merdique résumé comme ça en deux phrases, mais dans le livre c’est assez intéressant. "Force obscure" qui, d’après Turpin, explosera dans les pamphlets via son Ferdinand "bête de cirque".

Le dernier chapitre est une vraie surprise. L’étude est terminée et l’auteur se plonge dans l’histoire de ses ancêtres (jusqu’à remonter à Céline) et offre un témoignage généalogique très original. Une étude familiale singulière puisqu’elle est basée sur des documents authentiques, transmis de génération en génération, rédigés par le grand-père de Céline à partir d’une méthode de voyance qui lui aurait permis de recouvrer le passer de la famille depuis des siècles... Basé sur ces archives familiales étranges, enjolivées "mystique" dans des récits par Turpin, ce dernier chapitre tend à démontrer qu’il y a un esprit de damnation atavique dans les gênes de la famille... On termine sur une pirouette qui laisse coi. Marguerite Destouches aurait eu une sorte de "délire" juste après avoir accouché de Céline. Elle affirmait avoir entendu Céline nouveau-né lui parler... Le bébé est ensuite placé en nourrice dans l’Yonne quelques années, et voici des extraits de ce qu’écrit aux parents de Céline la personne en charge du bébé de quelques semaines :  "Le voyage de votre bébé a été bien car il n’a pas dit un seul mot dans le chemin de fer"... à quatre mois : Il rit mais ne parle plus du tout"... à six mois "Il commence à bien vieillir"... et enfin à sept mois : "Il parle pour de bon. Mais c’est pour moi du haut allemand. Plutôt que de marcher, il danse"...

WTF ?!

On trouve par ailleurs dans cet essai un grand nombre de formules heureuses, formidables. Celle-ci par exemple :
L’œuvre de Céline s'apparente à "une Fête du malheur de l’âme qui se chauffe à la commune infortune, dont Céline semble tirer une revanche intime, profonde et inexplicable".

Quelques réserves toutefois :
- l’écriture est beaucoup, beaucoup trop brillante. On se perd (à mon sens) souvent dans des chinoiseries impossibles. J’ai décroché souvent. C’est chiant. De même que le vocabulaire, universitaire par trop, m’a agacé considérablement.
- l’essai est réservé à un public célinien très très averti.
- Jean-Marie Turpin se la pète un peu trop, je trouve... A plusieurs reprises il déconsidère la plupart des études céliniennes antérieures. Il se gausse, avec hauteur ! (vraiment) des "célinolâtres" qui, nous prévient-il, n’ont tous, et sans la moindre exception, strictement rien compris à Céline... Je veux bien et je sais que beaucoup de fans de Céline ne savent pas toujours le lire en ne s’intéressant qu’à sa gouaille, à son dynamisme, à son humour et à son énorme sensibilité. Je sais bien aussi que les spécialistes de Céline les plus médiatisés sont souvent les moins intéressants (Vitoux, Gibault, Luchini...). Mais tout de même, disqualifier tous ceux qui s’intéressent à Céline, c’est fort en cacao. A l’en croire, il n’y a que lui qu’a tout pigé, en arpenteur solitaire... lui et sa vision "détachée olympienne des faits", lui et sa très très grande intelligence... son très grand cerveau... Il ne le dit pas textuellement bien sûr, mais c’est ce qui à plusieurs reprises ressort du livre.


Au final, cette lecture éprouvante mais fort enrichissante met en lumière trois choses que j’aimerais relever :

1° La préface de Céline à la réédition du Voyage en 49. Voyez plutôt  :
Citation :
"C’est pour le Voyage qu’on me cherche ! Sous la hache je l’hurle ! c’est le compte entre moi et "Eux" ! au tout profond... pas racontable... On est en pétard de mystique ! Quelle histoire ! (...) Le seul livre vraiment méchant de tous mes livres c’est le Voyage... je me comprends... le fonds sensible..."

2° Ce mot à Ole Vinding, un écrivain danois avec qui Céline avait sympathisé durant son exil. C’est à propos du sort que voulait lui réserver alors le "Tout-Paris", la meute qui voulait extrader et assassiner Céline en raison de ses soit-disant "faits de collaboration notoires". Céline dit ceci à Vinding (je cite de mémoire) :
Citation :
"J’en ai marre de l’hallali. Je ne veux plus être attaqué que sur un plan spirituel et mystique".

3° Le plus beau commentaire (à ma connaissance) de Voyage au bout de la nuit. Il s’agit d’une lettre ouverte à Céline d’un certain René Schwob, juif apostat, publiée dans la presse en mars 1933 :
Citation :
(...)
Après avoir eu l’impression que vous haïssiez tous les êtres, je me suis aperçu que ce dont vous souffriez au contraire — tant est grand votre amour des êtres — c’est qu’il ne soit pas plus grand encore ; et qu’il reste impuissant à sauver ceux dont vous connaissez pourtant toutes les tares. Cette impossibilité d’être utile à qui que ce soit, telle est une des grandes leçons de votre livre, et qui pousse au délire notre dégoût de nous-mêmes. Il faut, je crois, que vous ayez beaucoup souffert pour être capable de nous convoquer, sans en parler, à un si grand amour.
(...)
C’est ma foi chrétienne qui me fait vous défendre et vous approuver. Car si jamais, sauf en quelques lignes et pour le rendre ridicule, si Dieu n’apparaît jamais dans votre œuvre, il y est sous cette forme d’aspiration inavouée à l’Amour — sous cette forme de la souffrance (qui s’exhale de chacune de vos lignes) à vous sentir doué d’un insuffisant amour. Oui c’est par là je crois que, tout en n’aimant que les œuvres où l’amour de Dieu et des êtres est exalté, j’ai pu être si sensible à votre œuvre où l’ignominie humaine est seule peinte. Parce que je vous ai senti plus misérable encore de votre incapacité à vous sacrifier totalement, de l’incapacité où est tout homme à se sacrifier pour un compagnon de misère, que souffrant de vos misères mêmes.
(...)
Je suis sûr que c’est votre intense quoique secrète spiritualité qui a incité, à son insu, la N.R.F. à refuser votre ouvrage.
(...)
Pour moi, Monsieur, qui n’avais commencé cette lettre que pour vous remercier du bien que m’aviez si cruellement fait, je vous prie de croire à ma durable reconnaissance, car, je vous l’avoue : peu d’auteurs — même chrétiens — m’ont autant que vous convaincu de l’inhabilité d’un monde sans espérance et sans amour.
Je suis à vous fraternellement dans ce Christ qui est l’Amour, et vers lequel, sans le savoir, vous nous poussez si violemment.

Si certains veulent lire cette magnifique lettre en entier, dites-moi. Je me ferais un plaisir de vous la recopier  content
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shanidar
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 8 Mai 2014 - 16:02

ce que tu dis Max rejoint ce que j'ai entendu dans une émission de France culture écoutée il y a pas mal de temps (mois , année(s) ??) : si Céline déteste les hommes, c'est qu'ils ne sont pas à la hauteur de son espérance (je schématise et j'emploie sans doute des mots qui ne correspondent pas). Je vais vraiment me mettre à la relecture du Voyage... pour suivre un peu mieux tout ça.
En tout cas bravo pour l'enthousiasme de ton message ! (et au diable la suée !!)
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 8 Mai 2014 - 16:04

... Parce que l' homme Céline était "à la hauteur de ses espérances" pendant les années 40 ?
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Max
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 8 Mai 2014 - 23:19

shanidar a écrit:
ce que tu dis Max rejoint ce que j'ai entendu dans une émission de France culture écoutée il y a pas mal de temps (mois , année(s) ??) : si Céline déteste les hommes, c'est qu'ils ne sont pas à la hauteur de son espérance (je schématise et j'emploie sans doute des mots qui ne correspondent pas)

Non non, c'est pas mal...

Pour l'émission radio, Jean-Marie Turpin a participé justement à une (c'était peut-être celle-là que tu as écoutée ?).
"Rigodon pour une autre fois" sur France Culture, 1992.
On peut réécouter l'émission ici :
http://www.lepetitcelinien.com/2010/07/louis-ferdinand-celine-rigodon-pour-une.html

Si je me souviens bien, intervention énorme de Jacques Henric Cool (pas celle du début, mais vers le milieu de l'émission).
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptySam 10 Mai 2014 - 14:10

Ouah ! quel commentaire !
Dommage toutefois que l'écriture de cet essai soit élitiste... j'ai repassé récemment un essai qui est aussi écrit d'une manière opaque et prétentieuse et c'est vrai que je suis restée souvent sur la touche, même avec toute la meilleure volonté du monde. S'il faut être un acharné de Céline pour aller jusqu'au bout de ce livre, je n'irai pas plus loin que ton résumé qui me semble déjà assez exhaustif.

J'ai l'impression qu'il ne parle presque exclusivement que du Voyage...
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptySam 10 Mai 2014 - 14:38

colimasson a écrit:
Ouah ! quel commentaire !
Dommage toutefois que l'écriture de cet essai soit élitiste... j'ai repassé récemment un essai qui est aussi écrit d'une manière opaque et prétentieuse et c'est vrai que je suis restée souvent sur la touche, même avec toute la meilleure volonté du monde.

C'était lequel ?

colimasson a écrit:
J'ai l'impression qu'il ne parle presque exclusivement que du Voyage...

Ouais. Il y a juste un chapitre consacré à Semmelweis. Tout le reste de l'étude concerne le Voyage. Avec bien sûr de temps en temps quelques "passerelles" avec D'un château l'autre, et plus rarement avec Féerie ou Rigodon, par exemple.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyLun 12 Mai 2014 - 21:47

Max a écrit:
colimasson a écrit:
Ouah ! quel commentaire !
Dommage toutefois que l'écriture de cet essai soit élitiste... j'ai repassé récemment un essai qui est aussi écrit d'une manière opaque et prétentieuse et c'est vrai que je suis restée souvent sur la touche, même avec toute la meilleure volonté du monde.

C'était lequel ?

Non mais rien à voir avec Céline... c'était Le silence des bêtes d'Elisabeth de Fontenay... ultra indigeste... je comprends que ça puisse dégoûter d'un thème a priori passionnant.

Citation :


Pas un mot sur Guignol's band, comme d'hab  innocent

ça peut se comprendre.. Razz
mais de la part d'un féru de Céline, c'est vrai qu'on aurait pu espérer un peu de jugeote !
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyMar 13 Mai 2014 - 12:08

colimasson a écrit:
Non mais rien à voir avec Céline... c'était Le silence des bêtes d'Elisabeth de Fontenay... ultra indigeste... je comprends que ça puisse dégoûter d'un thème a priori passionnant.

Ah ok, j'avais pas compris...


shanidar a écrit:
si Céline déteste les hommes, c'est qu'ils ne sont pas à la hauteur de son espérance

Je viens de retomber par hasard sur ce mot de Céline à Eugène Dabit (septembre 1935). Ca rejoint assez bien ton ressenti :
"Que le monde change d'âme, je changerai de forme."
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyMer 14 Mai 2014 - 9:44

Max a écrit:
Je sais bien aussi que les spécialistes de Céline les plus médiatisés sont souvent les moins intéressants (Vitoux, Gibault, Luchini...).

Salut Max,

J'ai une question pour toi. Où se situe Henri Godard parmi la confrérie des spécialistes de Céline? Il a eu beaucoup de livres de publiés dernièrement à ce sujet.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 15:44

jack-hubert bukowski a écrit:
J'ai une question pour toi. Où se situe Henri Godard parmi la confrérie des spécialistes de Céline? Il a eu beaucoup de livres de publiés dernièrement à ce sujet.

Salut Jack.

Difficile de le situer comme ça. D'autant plus que la sphère célinienne est un monde un peu étrange... où absolument tous les profils cohabitent... avec pas mal de chahuts. Certains se tirent dans les pattes régulièrement, se répondent par livres interposés... Il y a même des céliniens qui n'aiment pas Céline et qui passent leur temps à sortir des livres "contre"... Laughing 

Pour Godard, certains aiment à le citer, mais d'autres ne peuvent pas le blairer du tout...
Mais je peux comprendre que ça puisse être agaçant de le voir cité partout comme LE spécialiste de Céline... alors que d'autres sont plus intéressants (Mazet, Debrie, Laudelout...).

Bon du coup je te te donne mon avis perso.
A mon avis, il est excellent pour tout ce qui touche à la l'écriture célinienne sur un plan purement "technique". C'est un universitaire et il est très bon pour ça. Son premier texte, Poétique de Céline, vient d'ailleurs d'être réédité en poche récemment. Il a aussi beaucoup étudié la genèse des textes, les manuscrits, des cahiers de prison "préparatoires"...
C'est aussi lui qui dirige et annote les cinq tomes de la Pléiade.

Mais en fait je n'ai lu qu'un seul livre de lui, Céline scandale (1994). Mais je n'étais à l'époque pas assez "armé" et je suis passé à côté de plein de choses, de références, d'analyses... Après, d'un autre côté, j'ai écouté la plupart de ses interventions à la radio, télé, conférences, colloques, etc. donc je situe pas mal sa vision de Céline quand même. Et je suis assez partagé. Sur un plan "technique", donc, il est très bon, très intéressant. Mais pour le reste, pour tout ce qui touche à Céline d'un point de vue historique, à l'homme, à certains aspects "polémiques", je le trouve complètement à côté de la plaque... Ce n'est que mon avis. Pour le dire en un mot, Godard est le partisan premier de "Céline, génie incontestable mais parfait salaud" : le visionnaire génial, insurpassable, le styliste de génie, l'écrivain du siècle, mais quand même aussi l'ordure intégrale, l'irrémissible caca impardonnable, le méchant, l'incarnation de l'abjection verbale, etc.
A force de vouloir faire ça, coûte que coûte, de scinder à tout prix Céline en deux, on finit par passer complètement à côté... C'est dommage.

Je sais aussi que Godard a terminé les notes pour les pamphlets pour la Pléiade. Il a planché dessus en secret dans l'attente d'un éventuel feu vert de Gallimard... Reste à savoir si ça sortira un jour. M'enfin à mon avis sa "supervision" (sic) de ces quatre textes risque d'être une catastrophe... (à mon avis).
Ah sinon il a publié dernièrement une biographie (2011). Je ne l'ai pas lue. Il paraît qu'elle est excellente. Mais j'avoue que ça ne fait pas partie de mes priorités pour l'instant de me replonger à nouveau dans une biographie énorme en repartant de zéro... Mais je la lirai un jour...

Et puis sinon, je me souviens d'une intervention de Godard dans un séminaire organisé par Julia Kristeva. La seconde partie de son intervention (à partir de 1h05 environ) est excellente, une de ses meilleures. Il traite vachement bien de la simulation de l'oralité chez Céline, de son monologue intérieur "tramé", du rapport troublé au temps, des "dénivellations" émotives, des fameux trois points... etc.
https://www.youtube.com/watch?v=i8oUfp2A-Vc
La seconde partie de cette vidéo mérite absolument d'être regardée...



Je me permets de rajouter que j'ai été un peu dur avec Gibault. Sa biographie en trois volumes fait toujours référence trente ans après. C'est un must absolu. Mais disons que Gibault n'est bon que dans la biographie pure. Dès qu'il s'essaye à une analyse de l’œuvre, il est pas terrible, répète toujours la même chose...


Voilà. J'espère avoir répondu à ta question.
Désolé, je sais pas faire court.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 22:45

en cours d'écoute du dernier lien (j'aborde les remarques et questions).

écoute un peu distraite, une oreille pour le rapport au temps... pour l'innovation et la violence (et les "dérives") je reste sur ma faim, je reste sur un doute quant à la grande originalité, y compris dans un rapport plus choisi à la langue. on peut penser que le parler populaire se trouvait dans une littérature populaire, et que ailleurs un éclatement et des recherches formelles (potentiellement tournées elles aussi vers une langue aux racines plus anciennes) pouvaient déjà se manifester. Pour donner mes maigres points de repère je citerai Francis Carco et Blaise Cendrars.

j'aurais aimé que le contexte historique (le racisme avait aussi "tout simplement" la cote à l'époque ?) soit plus développé pour tenter de comprendre avant de partir dans la construction de perspectives (qui n'abime pas autant que je m'y attendais à la lecture de ton message, héhé).

Il faudra que je lise autre chose que Mort à crédit un de ces jours, au moins pour étoffer la vision et construire un petit morceau de repère.
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Max
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyLun 19 Mai 2014 - 16:59

Désolé je me connecte moins en ce moment... du coup je suis un peu à la traîne pour te répondre   - Louis Ferdinand Céline - Page 15 937463 

En fait il ne s'agit pas d'oralité, ni de parler populaire. Ca n'a vraiment rien à voir (même si ça en a l'apparence). C'est le grand malentendu entre Céline et les gens qui croient ne pas l'aimer (et ceux qui ne l'ont pas lu).

Je ne vais pas m'aventurer à définir son style... je n'en suis pas capable... mais disons, pour sortir un grand classique (mais tellement vrai) que c'est non pas le langage parlé mais L'EMOTION du langage parlé (une intonation, un soupir, une tournure émue, une détresse exprimée, une gorge serrée, un rire énorme qui jaillit, un épanchement amical sous-entendu dans un propos, enfin tout ce qui ne s'exprime pas directement avec des mots mais qui modifient leur portée) que Céline essaye de transposer de façon littéraire, musicale, dans la phrase.
Lettre à Marie Bell (avril 1943) : Tout devrait se rejoindre - voix et musique. Ne jamais oublier que l'Homme chantait avant de parler. Le chant est naturel, la parole est apprise. Les sources à poésie sont au chant, pas au bavardage.

Ce n'est donc pas ce que Céline raconte qui est émouvant, ni même ses tournures de phrase qui sont émotives, mais ce sont les phrases elles-mêmes ("du dedans") qui sont émues. Les phrases ont comme une existence propre (alors que les personnages eux sont souvent retranchés de l'existence, sont des fantômes). C'est pas évident à expliquer... M'enfin toujours est-il que lorsqu'on parvient à ressentir ça, à pénétrer l'intimité de ses rails émus explosés, on touche à des zones inconnues (sérieux), "de l'autre côté de la vie". C'est comme si chaque phrase revenait à la vie, dans une réalité déformée par l'émotion (je l'ai déjà dit, Muray appelait ça le "présent de résurrection"). C'est surhumain comme procédé. En fait c'est plus ou moins comme un "mécanisme". Un mécanisme interne propre à chaque lecteur que Céline parvient à faire "actionner"...

Mais cela vaut surtout à partir de Guignol's band (1944). Pour faire mon puriste hardcore, je serais presque tenté de dire que Mort à crédit n'est pas encore tout à fait du Céline "pleine mesure" (ouais bon, j'abuse un peu Wink ). M'enfin il y a du vrai je crois. On sait que le Voyage est un livre à part dans son oeuvre. Ben même Mort à crédit je trouve, est encore un peu dans la lignée... avec une trame classique même si, c'est sûr, les phrases sont déjà plus baroques, n'ont plus rien à voir et les scènes plus "déconstruites"...

Du coup, pour comprendre les propos de Godard dans la vidéo il te faut absolument avoir lu au moins un roman post-Mort à crédit : c'est-à-dire entre Guignol's et Rigodon (n'importe lequel).

Je dis ça mais j'ai moi-même du boulot vu que je n'ai lu qu'une seule fois certains romans... Va falloir m'y remettre un de ces quatre...  Embarassed


Dernière édition par Max le Lun 19 Mai 2014 - 22:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyLun 19 Mai 2014 - 22:10

ok. je tâcherai de suivre le conseil.

et merci pour la réponse, je crois que j'entrevois ce que tu veux dire même si en l'état je ne peux qu'imaginer le ressentir.  Wink 

dans Mort à crédit j'ai par moment saturé de l'hystérie et de ses penchants narcissiques et d'un sentiment de répétitif.

pour aller au-delà du parler familier ou populaire vers une expression aussi plus recherchée, j'irai fouiller du côté d'une lecture sur Cendrars et Cingria par ici, ce qui ne dira pas grand chose si ce n'est peut-être "latin médiéval et la musique" (mais comme ça m'est globalement étranger... ). enfin ce qui me laisserait imaginer qu'il y a pu y avoir (eu) des tensions en ce sens dans cette période.

mais je note, ça m'intrigue !
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline    - Louis Ferdinand Céline - Page 15 EmptyLun 19 Mai 2014 - 22:59

animal a écrit:
et merci pour la réponse, je crois que j'entrevois ce que tu veux dire même si en l'état je ne peux qu'imaginer le ressentir.  Wink 

Ouais en fait voilà, c'est un truc qui se ressent avant tout, mais qu'est chaud à expliquer... Du coup on pourrait croirait que c'est hyper conceptuel, alors qu'en fait pas du tout... Ca se lit tout seul. C'est musical. Ce sont des "dérapages" émotifs instantanés qui te pénètrent en direct live sur 500 pages via les nerfs.
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