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| | Yvette Szczupak-Thomas | |
| | Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Yvette Szczupak-Thomas Jeu 18 Déc 2014 - 16:56 | |
| La vie des paysans dans France rurale des années précédant la Seconde Guerre mondiale était incroyablement rude. La population des petits paysans vivaient précairement dans une économie de survie. Sans confort, sans hygiène. Beaucoup d' enfants mouraient prématurément et les femmes vivaient dans la terreur d' enfanter. Dans les villes et les villages, la situation était plus diversifiée, mais la pauvreté guère moins importante. Et les victimes étaient les enfants. S' ils étaient orphelins, leur situation devenait alors dramatique. Leur sort était entre les mains d' un organisme bureaucratique, l' Assistance Publique. Il s' agissait de placer les enfants dans des familles d' accueil. Et quand il s' agissait de familles rurales, les enfants devenaient souvent des esclaves bons à tout faire. Jamais l' Assistance ne prenait en compte les défaillances des familles d' accueil ni la détresse profonde des enfants. On a meme l' impression di contraire. La pauvreté ne rend pas les gens meilleurs, c' est meme souvent le contraire. Tel fut le sort d' YvetteThomas. L' Assistance Publique la retira brutalement de la seule famille où elle trouva de l' affection et une véritable mère. Qui lui conseilla de ne jamais capituler quelle que soit la situation.Une phrase qu' Yvette n' oublia jamais, animée qu' elle était d' un courage rebelle et d' une intelligence hors du commun.Elle toucha le fond dans la famille suivante où la fermière ne se contentait pas de la faire trimercomme une bète, mais où elle était battue comme platre.A l' age de 10 ans, elle fut placée dans une famille de braves gens. Mais elle comprit très vite qu' elleavait été adoptée en tant que substitut des deux enfants qui avaient quitté la ferme pour une viequ 'ils espéraient meilleure.C' est dans cette famille qu' elle fut remarquée par un couple d' intellos parisiens, les Zervos qui s' étonnèrent de ses qualités hors pair de "diamant brut." Et qui dècidèrent de l' adopter.On était alors dans les années de la fin de la guerre et les Zervos se cachaient dans la villede Vezelay. ¨Plongée dans un milieu dont elle ignorait tout, elle apprit rapidement ce qu' on attendait d' elle.Et elle déchanta rapidement quand elle se rendit compte qu' elle avait été choisie surtout parce queMme Zervos était stérile. Elles sut ensuite qu' elle n' avait meme pas vraiment éyé adoptée. Les Zervos se disputaient continuellement et calculaient des coups tordus dont Yette étaitparfois l' enjeu et le bouc émissaire. Zervos était certes intelligent, mais coléreux, ambitieux et rusé.Il usa et abusa d' Yvette alors qu' elle était encore ado. Dès lors sa volonté dicta sa conduite,quitter absolument ce milieu à sa majorité.Dans son malheur, elle eut quand meme la chance de connaitre des artistes et intellectuels réputésqui, dans la France de l' immédiat après guerre reprirent leurs activités.C 'est ainsi qu' elle connut Picasso, Braque, Calder,Eluard, Giacometti, Balthus, Léger, Bataille, Char, en bref une grande partie des meilleurs artistes de l' époque.Certains d' entre eux se montrèrent vraiment généreux et gentils à son égard.Notamment Braque et plus envore, Eluard et sa femme Nusch. Picasso lui donna des leçons et lui apparut dans tout son génie. Ce qui ne l' empechait pas de semontrer parfois odieux. Notamment à l' égard de Braque, qu 'il ne fallait jamais inviter luiprésent...Et c' est ainis qu' Yvette se rendit compte que dans ce milieu relevé on était pas à l' abri desmesquineries, des jalousies, des intrigues amoureuses et parfois sordides.Sa lucidité et son intelligence lui permirent de trier ce qui lui apportait quelque chose de positif. On se rend compte en lisant ce livre qu' Yvette Thomas sut traverser toutes ses épreuves la tetehaute. Suffisamment forte et indépendante pour avoir conscience de ce qu' elle était et de qu' elle voulait. Et d' abord, ce qu' elle ne voulait pas.A 21 ans, l' age légal de la majorité de l' époque, elle se maria et alla se fixer en Israel où elle vécutjusqu' à sa mort en 2 003.Elle commença à écrire ses mémoires dans les années 80 et le manuscrit fut envoyé après sa mortà l' éditrice A.M. Métailié. Grace lui soit rendue. Ce livre est un grand livre autobiographique. Un livre d' écrivain merveilleusement doué.Et qui sut tirer des ses expériences le meilleur de ce qu' elle était. Une oeuvre littéraire rare, à la fois violente et sensible. Unique. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Yvette Szczupak-Thomas Jeu 18 Déc 2014 - 18:04 | |
| ¨Postface de l' auteur"
"L' adoption se compte au nombre des meurs les plus appaudies, dont on assure qu' elles cristallisent en elles un summum d' altruisme et d' humanisme. L' enfant adopté détient pour toute richesse son tourment parental, sa soif d' amour, l' immensité de sa gratitude et son age.
La confrontation finale avec la manipulation dont je fus l' objet a rendu précaire mon estime envers les gestes de "bonté".
Mon récit rend compte des lieux, des cadres affectifs et mentaux, dans les données du
quotidien, au plus près de ma mémoire, de ma vérité intérieure, personnelle, individuelle, -subjective forcément.
Ma confession expose mes ignorances, mes retards, mes chutes, une autodéfense consciente qui, me semble-t-il est commune à ceux qui parviennent à "grandir" en dépit d' une adversité franche ou perfide.
De façon sous-jacente, mon plaidoyer propose : Société, institutions , parents de sang ou non, ne saccagez plus les floraisons printanières ! Du berceau à l' age adulte, les enfants, les adolescents vivent en état de dépendance, ils existent en deçà de leur vie future. Ne les laissez pas dans l' obligation d' avoir à prouver qu' ils portent en eux le don de résilience. | |
| | | | Yvette Szczupak-Thomas | |
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