Thomas Lilti (Hippocrate)

Citation :

Thomas Lilti (né le 30 mai 1976) est un réalisateur et scénariste français.

Le parcours de Thomas Lilti est atypique puisqu'il pratique toujours son métier de médecin généraliste en parallèle de ses activités de réalisateur et de scénariste1. Bachelier à 17 ans, il est déjà tenté par le cinéma mais, pensant que cela est difficilement envisageable, il entreprend des études de médecine, durant lesquelles il réalise trois courts métrages, qu'il présente dans des festivals dédiés aux étudiants2. Repéré grâce à ces courts métrages par Alain Benguigui et Thomas Verhaeghe2, il réalise alors son premier long métrage, Les Yeux bandés, qui est projeté pour la première fois en 2007.

Scénariste et réalisateur, il collabore à de nombreux projets de fictions pour la télévision et le cinéma. En septembre 2014, il sort son second long métrage, Hippocrate, dans lequel il raconte l'histoire d'un jeune médecin

source et plus : wikipedia.org




Un jeune interne prend son premier poste dans le service de son père. Il est plein d'assurance et d'arrogance un peu désinvoltes qui masquent son malaise.  Puis les choses se compliquent. Sur son chemin il rencontre un médecin algérien travaillant comme interne (FFI) avant de pouvoir obtenir son équivalence en France. Il va en recevoir une belle leçon d'intégrité.

Le projet du film est moralement superbe. Le réalisateur est (ou était) médecin généraliste et l'atmosphère de l'internat comme celle du service sont d'une grande justesse quasi documentaire. Il aborde des questions essentielles sur la nature même du métier de médecin (une sorte de "malédiction" comme le dit Reda Kateb, formidable acteur), la relation au malade, les conditions de travail, les tensions avec l'administration, les enjeux moraux dans des situations de souffrance chez des patients en fin de vie... On est loin de la comédie annoncée.

Il y a une belle galerie de personnages qui illustrent différents rapports à l'autorité et à la dimension du soin. Ce jeune interne oscillera entre toutes ces options possibles avant de se positionner dans un passage à l'acte très réjouissant.

Je ne suis malheureusement pas totalement conquis parce que le film a un côté trop fabriqué et démonstratif. On voit bien où il veut en venir très rapidement et le scénario n'évite pas certaines facilités proches de la caricature même pour servir un propos incontestable. On en voit trop les grosses ficelles et il est peut-être trop manichéen bien qu'on puisse observer des comportements aussi contrastés que ceux montrés ici.

Reste que la relation entre Vincent Lacoste et Reda Kateb est particulièrement réussie et libératoire.  La plupart des situations avec les patients et leurs proches sont également assez subtiles et émouvantes. Les scènes finales intenses et vibrantes.

A voir et à recommander vivement à tous les étudiants en médecine!!

Marko a écrit:

A voir et à recommander vivement à tous les étudiants en médecine!!

Et les autres?

topocl a écrit:

Marko a écrit:

A voir et à recommander vivement à tous les étudiants en médecine!!

Et les autres?

C'était à lire en 2 temps À voir par tous et à recommander spécialement aux étudiants en médecine (aux soignants en général) pour rappeler l'humanisme à associer au serment d'Hippocrate. Le film montre aussi l'arrogance entre médecins de disciplines différentes et dans la hiérarchie (avec les FFI également injustement mal considérés), entre médecins et infirmier(e)s, direction et personnel, les problèmes budgétaires, la pression face aux responsabilités... Un bon film malgré son intrigue trop fabriquée. L'essentiel est sur l'écran.

Je m'interrogeais sur Hippocrate, et ton commentaire Marko, confirme un peu mes craintes, sur le côté un peu simpliste et démonstratif du scénario. Je crois que je vais peut être m'abstenir.

L'institutrice, en revanche, me tente beaucoup.

Hippocrate

Comme Marko, j'ai aimé l'interprétation de Vincent Lacoste (qui élargit son registre) et de Reda Kateb, qui mettent en valeur l'évolution d'une relation alors que celle-ci est le moteur du film. Thomas Lilti sait donner une intensité cinématographique à son exploration d'un milieu médical et s'écarte en effet largement de la comédie (la bande-annonce étant plutôt trompeuse) pour saisir le poids d'un quotidien et la portée émotionnelle d'un choix de vie.

J'ai cependant aussi été gêné par la construction du récit. Lilti veut aborder énormément d'enjeux au détriment d'une cohésion : du débat sur la fin de vie aux protestations face aux conditions de travail, il pose beaucoup de questions mais ces développements semblent peu à peu écraser les individus. Le dernier tiers du film est marqué par des rebondissements maladroits malgré leur intensité et j'ai davantage été touché par la spontanéité, la simplicité d'émotions instantanées. Hippocrate offre une vision contrastée et (presque trop) ambitieuse de l'exercice de la médecine, la qualité des intentions ne parvenant pas à éviter une dimension schématique et forcée.

Marko a écrit:

topocl a écrit:

Marko a écrit:

A voir et à recommander vivement à tous les étudiants en médecine!!

Et les autres?

C'était à lire en 2 temps À voir par tous et à recommander spécialement aux étudiants en médecine (aux soignants en général) pour rappeler l'humanisme à associer au serment d'Hippocrate. Le film montre aussi l'arrogance entre médecins de disciplines différentes et dans la hiérarchie (avec les FFI également injustement mal considérés), entre médecins et infirmier(e)s, direction et personnel, les problèmes budgétaires, la pression face aux responsabilités... Un bon film malgré son intrigue trop fabriquée. L'essentiel est sur l'écran.

J'avais peur que ta phrase soit restrictive c'est à dire que tu penses que c'était surtout intéressant pour des étudiants en médecine, mais pour les autres pas tant que ça. Les autres aussi, alors! c'est très bien !.

J'ai bien aimé dans la bande annonce (je n'ai pas encore vu le film) la remarque sur les gens qui s'allongent sur le ventre quand on leur dit allongez vous sur le dos, et qui s'allongent sur le dos quand on leur dit allongez vous! Ca correspond tout à fait à la réalité!

Je partage son regard sur le film.

Avadoro a écrit:

Hippocrate

Comme Marko, j'ai aimé l'interprétation de Vincent Lacoste (qui élargit son registre) et de Reda Kateb, qui mettent en valeur l'évolution d'une relation alors que celle-ci est le moteur du film. Thomas Lilti sait donner une intensité cinématographique à son exploration d'un milieu médical et s'écarte en effet largement de la comédie (la bande-annonce étant plutôt trompeuse) pour saisir le poids d'un quotidien et la portée émotionnelle d'un choix de vie.

J'ai cependant aussi été gêné par la construction du récit. Lilti veut aborder énormément d'enjeux au détriment d'une cohésion : du débat sur la fin de vie aux protestations face aux conditions de travail, il pose beaucoup de questions mais ces développements semblent peu à peu écraser les individus. Le dernier tiers du film est marqué par des rebondissements maladroits malgré leur intensité et j'ai davantage été touché par la spontanéité, la simplicité d'émotions instantanées. Hippocrate offre une vision contrastée et (presque trop) ambitieuse de l'exercice de la médecine, la qualité des intentions ne parvenant pas à éviter une dimension schématique et forcée.

Je l'ai vu mais ayant fait ma carrière durant plus de 40 ans à l'hopital public, j'avais l'impression d'y retourner

Nous avons vu hier << l'institutrice >>: quelle satire de la société israelienne...le chant patriote fait froid dans le dos pour des enfants de 5 ans
& . L'institutrice est une vraie psychopathe.... A voir quand même

Hippocrate

Marko a écrit:

Le projet du film est moralement superbe.

(..). On est loin de la comédie annoncée.

I

Je ne suis malheureusement pas totalement conquis parce que le film a un côté trop fabriqué et démonstratif. On voit bien où il veut en venir très rapidement et le scénario n'évite pas certaines facilités proches de la caricature même pour servir un propos incontestable. On en voit trop les grosses ficelles et il est peut-être trop manichéen bien qu'on puisse observer des comportements aussi contrastés que ceux montrés ici.

je partage complètement le point de vue de Marko.

C'est un film plein de bonnes intentions et par bien des aspects très sympathique, avec des les éléments très touchantes dans les relations entre les jeunes médecins, une façon particulièrement réaliste de montrer leurs doutes (enfin, pour ceux qui doutent…).
Ce qu'on peut reprocher au film, c'est sans doute de vouloir  aborder trop de choses : le malaise dans les hôpitaux lié à une gestion purement budgetaire, la difficile position des internes, la vérité au malade, le respect de ses choix, l'acharnement thérapeutique, les médecins étrangers, certaines survivances  qui ressemblent au mandarinat... Certes beaucoup de ces thèmes sont liés , mais cela fait quand même beaucoup pour un seul film qui, en outre, laisse la part belle à la comédie.
Finalement rien n'est approfondi, les situations sont souvent simplistes voire improbables, les personnages pour certains manichéens.

En somme si on va voir une comédie, c'est plutôt réussi, si on le prend comme un film à thèse on reste sérieusement sur sa faim.

-Médecin de campagne-



Un joli petit film bourré d'humanité, très bien joué par Cluzet (que j'adore) partenaire réticent de Claire Denicourt ici, pour la former à sa nouvelle fonction de médecin de campagne. Je ne vous en dis pas plus, on imagine bien que ces deux là vont devoir apprendre à s'apprivoiser, mais si le pitch est simple, la relation entre les personnages est assez bien amenée, et va bien sûr évoluer...

Ce qui nous a beaucoup gênées ( j'étais avec une amie) c'est que l'on y côtoie de très près la maladie et la vieillesse, les hôpitaux et les scanners, toutes ces choses que l'on redoute ou qui hélas font partie du quotidien de certains amis, parfois de nos proches. Bref, j'étais mal pendant une bonne partie de ce film, tant il nous renvoie plein de choses. À part ça, il y a de jolis moments. Ces gens de la terre nous montrés sans artifice aucun, Thomas Lilti les a choisi fragiles et donc plus touchants. A chacun ( à part le pervers qui sait tout) il leur donne une sorte de lumière, et c'est cela qui m'a plu, même s'il joue quand même un peu facilement sur la corde sensible. C'est aussi un bel hommage à ces médecins dont l'attention aux autres est permanente, un métier vécu comme un sacerdoce, voué à se perdre dans notre monde en évolution permanente. Pas incontournable, mais il faut être prévenu, pas non plus joyeux  



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Médecin de campagne
J'ai beaucoup aimé ce film, déjà  dans l'approche du médecin "réparant la nature", cette façon d’endosser l'une après l'autre les histoires de vie successives. Mais aussi un certain hommage à la province, aux petites gens, leurs générosités, leurs histoires uniques. Et enfin un écho secouant de ce médecin-malade, cet homme bon d’une solitude telle qu'il n' a personne à qui dire. Les qualités d'humanité du film ont complètement gommé les petits écarts de couchers de soleil, les un-peu-trop-beaux yeux de Marianne Denicourt et quelques situations un peu "trop"

Médecin de campagne

J'ai trouvé que le film marquait une progression par rapport à Hippocrate. A travers ce contexte rural, Thomas Lilti insiste sur la nécessité d'un lien, d'une transmission, d'un partage et la situation personnelle du médecin joué par François Cluzet fait écho à cette ambition : il s'agit d'accepter une fragilité pour continuer à pouvoir donner de soi, et de renoncer à une maîtrise, à un contrôle pour intégrer la possibilité d'une continuité.

La structure du scénario apparait tout de même bancale, et l'enchaînement de scènes certes touchantes prend trop souvent la forme d'une suite d'anecdotes.  Et si Lilti évite la plupart du temps une caricature, quelques moments (la réunion administrative, le festival de musique country) m'ont semblé plus maladroits. Médecin de campagne a cependant le mérite de partager une réalité difficile (l'avenir d'une certaine vision de la médecine) avec beaucoup d'humilité et d'humanité.

Médecin de campagne

J'ai également beaucoup aimé ce film. Moins fort d'un point de vue purement cinématographique que La maladie de Sachs de Michel Deville mais il en partage un humanisme qui pourrait paraître dégoulinant s'il n'était essentiel. Ce médecin cinéaste est d'ailleurs un ami de Martin Winckler et ce qu'il propose comme vision de cette médecine de proximité me semble important et juste. Tout est question de regard, d'écoute, de respect d'autrui jusque dans les plus petits détails. Le scénario est peut être simple et prévisible mais la force du film est dans cet altruisme individuel et social. Pas une utopie mais bien un combat quotidien pour lutter contre la barbarie naturelle. C'est émouvant de voir, par temps de cynisme, ce genre de film qui interroge également, une fois de plus après Hippocrate, la question de la fin de vie. Un beau moment qui n'exclut pas d'ailleurs l'humour et la fantaisie.