Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Mohammed Taleb

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colimasson
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MessageSujet: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyMar 20 Jan 2015 - 21:00

Mohammed Taleb


Mohammed Taleb Mohamm10

Biographie
Citation :
Historien et philosophe, il a publié de nombreux travaux sur la question palestinienne et sur la pensée arabo-musulmane contemporaine.

Il dirige, avec Fouzia Lamrani, l'association culturelle Ishtar qui veut être un espace de recherche et de valorisation de la civilisation arabo-musulmane, des civilisations anciennes du Proche-Orient et du Maghreb, en même temps qu'un acteur dans le dialogue des cultures.

Il travaille également dans le domaine de l'éducation relative à l'environnement, dans lequel il est formateur et conférencier.


Bibliographie
Citation :

Il est notamment l'auteur de Sciences et Archétypes.

Fragments philosophiques pour un réenchantement du monde, Paris, éd. Dervy, 2002 et de "Visages du sionisme chrétien.

Essai d'interprétation historique et théologique", Revue des études Palestiniennes, n° 21, automne 1999, n° 22, hiver 2000).

Source
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MessageSujet: Re: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyMar 20 Jan 2015 - 21:26

Sciences et archétypes - Fragments philosophiques pour un réenchantement du monde (2002) sous la direction de Mohammed Taleb


Mohammed Taleb 41bpg210

Le but de cet ouvrage est annoncé clairement par Mohammed Taleb. Il s’agit de déconstruire le modèle scientiste, réductionniste et matérialiste de la connaissance actuelle en montrant quelles sont les raisons qui la rendent inséparables de la modernité capitaliste. Cette déconstruction n’est pas seulement théorique. Elle vise également une application pratique de réenchantement du monde et se rattache à la pensée d’un anticapitalisme qui serait plus éthique, culturel et spirituel que notre bon vieux capitalisme séculaire.


Les moyens envisagés dans la réalisation de cet objectivisme s’organisent autour de la réhabilitation de philosophies et de paradigmes délaissés au moins depuis la Renaissance mais parfois aussi depuis les temps plus anciens de l’antiquité. La question de la transdisciplinarité est aussi évoquée comme élément essentiel dans la construction d’un nouveau modèle de réflexion qui éviterait de sombrer dans le totalitarisme et la prétention de notre modèle scientifique actuel. La forme de l’ouvrage illustre cette qualité en réunissant une dizaine d’intervenants qui abordent chacun, d’après le point de vue spécifique de leurs affinités intellectuelles, de leur profession et de leur expérience, les conditions d’évolution de notre rapport à la science. Ces fragments décloisonnent le système d’une pensée univoque et favorise l’émergence de connexions entre les différentes voix et idées soumises à la réflexion.


Parmi les interventions les plus enrichissantes, on citera tout d’abord celle de Mohammed Taleb. En revenant sur la différenciation qui s’est opérée entre l’église occidentale et l’église orientale, il nous montre que la pensée scientifique moderne ne s’est pas faite contre le christianisme, comme aimeraient le croire les partisans « libérés » de la pensée « laïque », mais qu’elle s’est au contraire constituée en alliance avec un certain christianisme qui a évolué en synergie avec la nouvelle civilisation capitaliste. Jean-Jacques Wunenburger revient plus précisément sur la constitution de ce christianisme qui se justifie selon lui par la synthèse que Thomas d’Aquin réalisa entre la métaphysique chrétienne et la logique d’Aristote. En créant une métaphysique de la religion, il aurait contribué à l’idée selon laquelle Dieu et le monde sont des réalités connaissables accessibles à l’homme rationnel. Cette pensée s’oppose à la théologie négative de la philosophie néoplatonicienne qui articule la thèse d’une ineffabilité du principe (l’Un) à celle de l’émanation. Jusqu’à la Renaissance, les deux pensées étaient encore représentées mais le développement des sciences et de la technique, conduites et favorisées par les nécessités d’un nouveau système capitaliste, ont rapidement privilégié la première au détriment de la seconde. Et si on a du mal à voir le lien entre religion et science, souvenons-nous que l’établissement de la méthode scientifique expérimentale de René Descartes constituait selon lui un acte de piété qui permettrait d’atteindre l’instance dernière de la religion chrétienne : la vérité révélée grâce à la raison objective.  Anne Perol nous explique que « la méthode cartésienne […] se donne pour but d’ordonner le monde concret en y retrouvant la perfection divine, l’existence de Dieu ayant été au préalable démontrée par l’existence même, chez les hommes sages, du désir de perfection et de connaissance. »


Philippe Jouët évoque également les modalités de constitution d’une science laïque en accord avec les principes les plus fondamentaux de la pensée religieuse chrétienne :


« Le scientisme retrouve, sur un mode laïcisé, les principaux éléments de cette conception religieuse : la linéarité segmentaire d’un temps finalisé qui, tiré du néant par un opérateur censé être omniscient, s’auto-consomme jusqu’à sa résorption dans une « loi » absolue ; l’isolement du sujet de tout aléatoire et sa totale soumission à la subjectivité de l’opérateur ; la réduction des aléas biologiques au « péché » (ce n’est pas l’opérateur qui se trompe, c’est la nature) ; la signification morale de l’expérience ; l’universalisation des résultats et des fins, etc., voilà le protocole d’expérimentation de ce christianisme-là. »


La déconstruction de la pensée scientifique moderne se fait avec une facilité si étonnante et convaincante qu’on se sent bien obligé d’admettre qu’elle est d’une inconsistance navrante. Mais pour approuver de tout cœur cette démarche, il faut avoir déjà soi-même ressenti la déception que suscite la science moderne lorsqu’elle définit, catégorise et réduit les phénomènes en steaks sacrificiels destinés à assouvir la faim du progrès capitaliste. Alors, si ces fragments transdisciplinaires ne convainquent pas l’unanimité, ils draineront au moins dans leur sillage ceux qui espèrent retrouver bientôt une pensée vivifiante, ceux qui aimeraient souffler et retrouver une souplesse de la pensée plus uniquement asservie au technicisme et au profit.


Mohammed Taleb Tumblr10

Quel est le lien entre la pensée scientifique et la pensée chrétienne occidentale issue de Thomas d'Aquin ? -le dualisme :

Citation :
« La philosophie de la science classique est en profonde harmonie avec la philosophie chrétienne occidentale de la nature : les deux pensent la réalité sous le double signe du dualisme ontologique, c’est-à-dire de la séparation de l’humain, du cosmique et du divin et de l’objectivation (la réalité est connaissable dans son essence). »


Une explication de la métaphysique thomiste :

Citation :
« En tant qu’elle est une ontologie, la métaphysique thomiste est une détermination de Dieu. La structure logico-ontologique de cette métaphysique, en rendant intelligible l’Être suprême, ouvre la voie à une objectivation du divin qui va culminer dans l’onto-théologie. Il y a objectivation parce qu’il a détermination de Dieu en tant qu’être. Cette détermination n’est même pas négative car l’ontologie constitue, par excellence, le régime de la positivité : Dieu est. »


La méthode scientifique n'est pas absolutiste en soi, mais dans le fait qu'elle prétend être la seule grille de lecture valable du monde :

Citation :
« On en est venu à considérer ce qui n’est pas rationnel comme quelque chose d’anormal, profondément hétérogène par rapport à notre nature. C’est encore, insidieusement, passer d’un réductionnisme méthodologique nécessaire (la raison comme outil scientifique) à un réductionnisme ontologique abusif (la rationalité comme essence de l’homme, conforme à sa nature). »


*dessin de Richard Müller
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MessageSujet: Re: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyMar 20 Jan 2015 - 22:06

ça a l'air riche en amalgames. ange

je ne pense pas que ça date d'aujourd'hui mais si la science en tant qu'outil a été et est utilisé à tort et à travers pour justifier n'importe quoi c'est aussi une "arme" pour ceux qui ne sont pas d'accord (et combien pleurent dans le vide de scientifiques acharnés, croyants ou non d'ailleurs ?). c'est aussi quelques principes qui permettent de la différencier d'autres disciplines ou doctrine (l'économie par exemple qui est souvent appelée comme science, lire le regretté Bernard Maris). et la science n'est pas historiquement l'apanage de l'occident ou de l'occident chrétien ?

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MessageSujet: Re: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyMer 21 Jan 2015 - 8:49

la science oui mais pas n'importe laquelle comme le soulignerait Simone Weil sourire
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MessageSujet: Re: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyVen 23 Jan 2015 - 21:06

animal a écrit:
ça a l'air riche en amalgames. ange

je ne pense pas que ça date d'aujourd'hui mais si la science en tant qu'outil a été et est utilisé à tort et à travers pour justifier n'importe quoi c'est aussi une "arme" pour ceux qui ne sont pas d'accord (et combien pleurent dans le vide de scientifiques acharnés, croyants ou non d'ailleurs ?). c'est aussi quelques principes qui permettent de la différencier d'autres disciplines ou doctrine (l'économie par exemple qui est souvent appelée comme science, lire le regretté Bernard Maris). et la science n'est pas historiquement l'apanage de l'occident ou de l'occident chrétien ?


Les amalgames, c'est de ma faute, parce que je n'ai pas pu résumer l'ouvrage. Pour le reste, je te laisse à Bédoulène :

Bédoulène a écrit:
la science oui mais pas n'importe laquelle comme le soulignerait Simone Weil sourire

(et je ne connais pas Bernard Maris, à découvrir).
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MessageSujet: Re: Mohammed Taleb   Mohammed Taleb EmptyLun 16 Mar 2015 - 21:01

L’écologie vue du sud – Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel (2014)


Mohammed Taleb 4215010

Les pires mécanismes se dissimulent parfois sous les justifications les mieux attentionnées. Voir l’écologie depuis le référentiel des pays du Sud contribue ainsi à la déconstruction d’une certaine forme d’écologie paternaliste que les pays du Nord essaient d’imposer au niveau mondial, sans se douter qu’ils propagent en même temps –qu’ils le veuillent ou non- toute une idéologie culturelle, politique et économique liée au capitalisme. Les mécanismes généraux de cette domination sont décrits dans l’introduction. Mohammed Taleb énonce ses principales observations dont la plus importante est la suivante :


« Il ne peut y avoir de développement réel du Sud dans le cadre d’une dépendance structurelle avec les centres économiques et techniques occidentaux. »


Parlons également du terme abusivement employé aujourd’hui de « développement durable ». Si nous faisons enfin taire la langue de bois, nous devons nous poser la question suivante : que faisons-nous véritablement durer ?

« Disons-le dès maintenant, le développement durable est l’une des formes de l’écologie occidentale. […] L’environnement réduit à un ensemble de ressources matérielles, la gestion environnementale et la croissance verte sont les seuls outils que ce développement se donne. Son approche est clairement technocratique, technoscientifique, économiciste. Elle occulte la profondeur historique de la crise écologique, en même temps qu’elle réprime toutes les écologies dissidentes. »


Dans le reste de cet essai, Mohammed Taleb a pour objectif de montrer que les peuples du Sud ne sont pas seulement de pauvres victimes immobiles de la crise écologique, incapables de se sauver sans l’intervention omnisciente et omnipotente de la civilisation occidentale, mais qu’ils sont au contraire producteurs de significations, d’analyses et de solutions alternatives qu’un peu d’humilité devrait nous permettre de considérer sérieusement.


Mohammed Taleb évoque ainsi la lutte des paysans en Inde qui se déroule avec Rabindranath Tagore, Vandana Shiva et les mouvements de Chipko et de la Narmada ; celle des paysans en Amérique du Sud autour de Chico Mendes, José Marti, le Mouvement des Sans Terre et l’association Bionatur ; les revendications des indiens en terre américaine avec la constitution de l’American Indian Movement et le Wounded Knee ; le développement d’une écologie de résistance en Palestine autour des poètes vitalistes, de la Journée de la terre et de la fondation du mouvement al Ard ; les avancées de l’écologie africaine permises grâce à Sankara et à l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique.


Selon Mohammed Taleb, « il paraît indéniable que la justice écologique et la justice sociale sont deux dimensions d’un unique processus de libération ». De plus, il considère qu’« il existe un lien intime entre la dégradation du cadre environnemental et la perturbation qui existe sur le plan socioculturel (et même psychologique) ». La vraie justice sociale ne découlerait donc plus de la transposition inadaptée d’un capitalisme propre aux structures occidentales au monde entier mais dans la reconnaissance de la particularité propre à chaque civilisation. Sachant bien que le discours seulement théorique risquerait de le faire passer pour un idéaliste dénué du sens de la réalité, Mohammed Taleb ancre son essai dans la pratique en exposant les principales réussites de l’écosocialisme.


« Plus qu’une simple alliance conjoncturelle du rouge et du vert, l’écosocialisme est bel et bien un paradigme qui entend dépasser à la fois l’environnementalisme asocial de nombreux courants écologistes et le productivisme et l’industrialisme de nombreux courants de gauche. »


Ce modeste essai ne propose qu’une partie de la déconstruction générale à laquelle travaille Mohammed Taleb. On croisera avec profit cette lecture à celle de Science et Archétypes.


Mohammed Taleb Richar10

Léon Tolstoï avait déjà ressenti la férocité du paternalisme :

Citation :
« Je suis assis sur le dos d’un homme, je le fais suffoquer et je l’oblige à me porter ; pourtant, je m’assure moi-même et à d’autres que je suis désolé pour lui et que je désire soulager mon sort par tous les moyens possibles –sauf de descendre de son dos. »


Le message des Iroquois au monde occidental :

Citation :
« Nous saluons et exprimons notre reconnaissance aux nombreuses choses qui soutiennent notre vie : le blé, les haricots, la bouillie, les vents, le soleil. Lorsque les gens cessent de respecter et d’exprimer leur gratitude pour toutes ces choses, alors toute vie commence d’être détruite, et la vie humaine sur cette planète touche à sa fin. »


On espère bien sûr que cette déclaration n'est pas l'aveu d'un paternalisme mieux dissimulé...

Citation :
« Le défi colossal que les sociétés civiles du Sud doivent relever n’est pas de donner une morale au capitalisme (qui aurait pu envisager de moraliser l’apartheid, ou l’esclavage !) ou encore une âme à la mondialisation, mais bien, à l’inverser, de révéler l’âme de ce qui résiste à cette dernière. »


*Peinture de Richard Müller
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