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| Bernard Malamud | |
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Auteur | Message |
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domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Bernard Malamud Ven 27 Mar 2015 - 19:22 | |
| Suis contente que Malamud ait du succès. On l'avait oublié,, j'espère que l'éditeur ne va pas s'arrêter en si bon chemin.
Queenie, je pense venir à la lecture demain matin à la librairie. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Bernard Malamud Ven 27 Mar 2015 - 21:38 | |
| - domreader a écrit:
- Suis contente que Malamud ait du succès. On l'avait oublié,, j'espère que l'éditeur ne va pas s'arrêter en si bon chemin.
Queenie, je pense venir à la lecture demain matin à la librairie. Il y a tellement de bons retours sur L'homme de Kiev, je pense que Rivages va continuer sur sa lancée ! Et je suis Ravie que tu viennes à la lecture. (Je stresse un peu légèrement du tout) | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Bernard Malamud Mar 31 Mar 2015 - 20:38 | |
| -Le meilleur-
Drôle de parcours que celui de ce joueur de base ball parti de rien et dont la future carrière est fauchée à la base à cause d'une rencontre étrange et maléfique avec une belle inconnue. Revenu dans le milieu du sport, quinze ans après pour tenter "son deuxième acte", il est décidé à conjurer le sort et rattraper le temps perdu en se créant une renommée...
C'est un roman assez cruel et sombre, mais Malamud sait mener son récit avec verve. Malgré les nombreux passages se rapportant aux matchs et décrits de façon très précises (trop pour moi, je les ai souvent survolés, j' avoue) j'ai pris un réel plaisir à suivre Roy Hobbes et ses co-équipiers. Il y a beaucoup de la fable dans ce roman, une certaine ironie parfois, des passages où le réel et l'imaginaire se confondent (et ils sont magnifiques) Mais c'est surtout une fable amère et déroutante, où les héros fatiguent et leurs rêves de gloire finissent fracassés face à une réalité trompeuse (souvent représentée par une femme, d'ailleurs)
Tout est question de choix malgré tout, Roy aveuglé par la réussite qui, pense-t' il, le mènera au bonheur, fera les mauvais. Il y a comme un avertissement donné sur un ton badin, qui reste très actuel. La vie est bordée de belles promesses, gare à la part d'ombre cachée derrière chacune d'elles! Un beau roman, j'ai bien envie de lire l'Homme de Kiev à présent :-)
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Bernard Malamud Mer 1 Avr 2015 - 6:42 | |
| te voilà peut-être prête pour te faire une petite séance de Moneyball | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Bernard Malamud Mer 1 Avr 2015 - 9:24 | |
| - kenavo a écrit:
- te voilà peut-être prête pour te faire une petite séance de Moneyball
Euh...ce sera pour Brad Pitt alors, toujours pas fan de ce sport Le plus drôle c'est que tout est expliqué sur la technique et les règlements du jeu dans les trois dernières pages, avec un glossaire récapitulatif. Mais bon, je n'allais pas relire tous les passages où il en question (ça remplit presque le tiers, et même plus!) Je note quand même ce film, Kena ;-) | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: L'homme de Kiev Lun 6 Avr 2015 - 9:30 | |
| L'homme de Kiev
Originale : The Fixer (Anglais/E-U, 1966)
CONTENU : Yakov Bok est le réparateur (sens de « fixer » en anglais) qui dans l'an 1911 quitte son shetl pour aller chercher à Kiev son bonheur, un petit boulot, du temps pour lire, voir s'instruire. Sa femme Raisl l'avait quitté après six ans de mariage qui était resté sans enfant, et donc comme une sorte de malédiction. A Kiev il va taire ses origines juifs qui de toute façon ne le marquent plus tellement. Il arrive de s'installer en dehors du quartier juif et de trouver même un bon poste auprès d'un antisémite qu'il sauve de la mort. Mais quand dans les environs un assassinat est commis, accompagné par l'idée d'une mort rituelle commise par des Juifs, il est le coupable idéal dans l'atmosphère antisémite sous le tsar Nicolas II. Tout est arrangé, même contre les évidences, pour d'abord l'arrêter, le mettre dans une cellule commune, puis – après un mois – le mettre dans l'isolation. Malgré des circonstances terribles d'internement et le desespoir qui rode, il va toujours en dernier ressort tenir à son innocence...
REMARQUES : Quel livre d'un auteur qui me fût jusqu'à récemment inconnu (ce qui veut pas dire quelque chose!). Avec les premières lignes nous sommes jetés au milieu des événements, pas de répit, mais du vacarme et du bruit, une petite idée de la haine qui habite les gens autour de Yakov Bok. Bientôt après ces lignes d'ouverture on déroule la chronologie des faits à partir de l'entretien de départ entre Yakov et son beau-père. Nous trouvons un Yakov qui est abattu et revolté au même moment d'avoir été quitté par sa femme, pour un « goyim » (un non-Juif) en plus. Six années de vie commune n'ont pas apporté des enfants, et l'homme se sent (inclinaison de trouver la faute de coté femme, comme si elle doit toujours être là) berné, voir : maudit. Est-ce qu'ils auraient du partir et quitter le shetl avant comme sa femme lui suggèrait ?
Maintenant Yakov le fait, mais dès le début les choses ne vont pas comme il faut : même le vieux cheval n'aimerait pas tirer la charrette. Et le passeur peste contre les Juifs, tout en agissant lui-même selon ce qu'on s'était imaginé comme typiquemment « juif »… Mais oui, pendant un court lapse de temps on aurait pu croire qu'à Kiev le destin tourne : il trouve un bon poste, bien remunéré, et de responsabilité auprès d'un Cent Noir, membre d'un groupe antisémite extrême qui ignore l'origine de Yakov car il s'est bien présenté sous une autre identité. Même sa fille cherche à l'attirer, lui fait des beaux yeux (et plus).
Quand par contre dans les environs un assassinat terrible envers un garçon est commis, le voici le coupable idéal. Comme son identité de Juif est révélé, tout le monde, d'un coup, ont toujours « su » qu'il était dépravé et une figure à craindre. On l'arrête et il est mis pendant un mois dans une cellule commune avant de n'être transféré dans une cellule isolée. Le voici sous des conditions de plus en plus dures, isolées. Il traverse des humiliations, la perte de tout sens de temps ; vit des fois entre rêve, cauchemar et réalité. La cellule dans son manque de lumière, sa humidité et sa crasse sera pendant un bon trois quarts du roman le « lieu d'action ». Donc, un huis-clos. Certes, il y aura certaines répétitions, voir des longeurs, mais n'est-ce pas aussi pour souligner les manques de répéres temporels, l'étirement extrême du temps ?
Mais comment Malamud réussit ce tour de force que ce récit si opprimant d'injustice ne signifie pas la défaite intérieure de Bok ? Non, celui-ci n'est pas un superhéro qui ne gémit jamais ou ne souffre pas, mais au fond il va toujours insister sur son innocence, il ne va pas se laisser entraîner dans des jeux de collaboration plus ou moins grande avec ses adversaires.
Voilà qu'on touche une lecture et une compréhension plus profonde de ce roman, peut-être pas visible au premier regard ? C'est l'histoire d'un homme juste, souffrant innocemment. Certains passages du roman peuvent nous donner des pistes de comparaison : soit une sorte de Job, soit même – car il fait avec étonnement la lecture des Evangiles – la proximité avec le Juif Jésus. Il est et reste (malgré une certaine dureté de coeur envers sa femme au début du roman?) du bon coté, même si la souffrance se fait jour. Est-il dans un sens beaucoup plus profond un « fixer », un réparateur ???
Déjà à cause de son appartenance au peuple juif, Bok devient une figure de substitution qui dépasse de loin son destin individuel. Ce qui lui arrive ici dans la Russie antisémite sous le tsar Nicolas II ne le concerne pas seulement lui, mais à une portée universelle. Par ailleurs un acteur va lui dire ouvertement : « Si on ne te prend pas toi, ce sera un autre. » C'est terrible, mais le roman a un arrière-fond historique concret vers 1911-13 dans le cas Beilis, voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Beilis
Derrière ses cris, sa révolte et son desespoir, Yakov a une force de résistance incroyable et il reste entièrement homme, clamant son innocence. Ce livre me paraissait intemporellement actuel et mérite sa place dans un canon de littérature. Une belle découverte pour moi !
Le roman gagna en 1966 le National Book Award et en 1967 le prix Pulitzer. Sous la direction de John Frankenheimer il a été adapte en 1968 au cinéma.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Bernard Malamud Mar 30 Juin 2015 - 21:44 | |
| LA VIE MULTIPLE DE WILLIAM D. . - FlammarionA 56 ans, William D. se sent à l' étroit dans sa vie. Il criaint de vieillir sans avoir assouvi ses désirs, ses fantasmes romaneques et érotiques. Ni achevé en beauté sa vie de biographe.Ecrivain et spécialiste du genre, il a déjà publié la biographie de Thoreau et, il envisage d' écrire celle de David Herbert Lawrence.Mais biographe est un métier à risque. Quand on consacre sa vie à raconter celle des autres, on risque de sacrifier la sienne et celle de ceux qui vousentourent.Sans parler des frustrations produites par l' excès de travail et de concentration.William D. aime sa femme, mais en vingt cinq ans de vie commune, les sentiments ont changé de nature. Ses enfants sont adultes et ils sont loin.Leur histoire a été un peu compliquée. Un peu plus que la notre -qui sait ?- Mais ce sont des personnages romanesques et Malamud n' a pas l' intentionde les laisser en paix.A commencer par William D. qui se juge trop jeune pour donner dans la continence et la chasteté !Et donc, il rencontre Fanny, 23 ans. Mais comme tout un chacun, l' éloignement attise ses désirs et William pense à elle tout l' hiver. Et chaud commeun lapin, il profite du printemps et de l' absence de Ruth, son épouse, pour inviter Fanny à vivre un séjour à Venise avec lui.Un séjour à moitié raté, parce que Fanny jette sa gourme ailleurs.Va-t-il devenir plus raisonnable, plus responsable ? Que nenni ! William retrouve Fanny à New York et ils vivent une relation passionnée et sensuelle.En courant toujours plus de risques. Il joue avec le feu et fatalement, il se brule. Bien entendu sa femme finit par tout savoir. Mais William ne veut renoncer à rien. Meme si les rapports conjugauxs deviennent la sources de disputes violentes et continuelles.Ainsi va la vie de William D.Mais sa vie elle meme change et le change. Il connait les premières atteintes de la vieillesse. Il frole le désespoir, se sent grotesque. Quand sa femme prendun amant et que sa fille bien aimée est lachée par son propre amant, un prof d' espagnol de la Fac, la boucle est bouclée.La vie n' est vraiment pas sérieuse, meme si elle peut etre dramatique.William D. se répète souvent à lui-même que toute personne a plusieurs vies, meme si elle ne fait que les inventer. Et William fait visiblement partie de ceux qui imaginent sans cesse. Et ce n' est pas pour rien qu' il est devenu biographe.Voilà un livre inoubliable parce que Malamud a l' art supreme de sonder les faiblesses et les contradictions de ses personnages. Leurs faiblesses, leurscompromissions, leur égoisme , leurs contradictions. Mais il ne les juge pas.Il traite de l' incertitude de tout un chacun, la crainte de rater sa vie. Leurs interrogations sur la souffrance, la solitude, leur appétit de vivre et l' obsession de la mort.Il laisse ses personnages errerr vers une forme ultime d' évolution, d' acceptation. La vie à deux finit souvent dans la solitude et la solitudeest davantage un pis aller qu' un choix.Malamud a des dons de conteur extraordinaire dans une tradition juive qu' il a connue et vécue. Ses dialogues sont d' une grande justesse.Et le style superbe. Celui d' un des grands romanciers de sa génération.Quant au livre lui meme, c'est l' un des meilleurs que j' ai jamais lus.Demain j' intègrerai quelques citations pour le prouver.
Dernière édition par bix229 le Mar 30 Juin 2015 - 23:26, édité 1 fois | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Bernard Malamud Mar 30 Juin 2015 - 21:47 | |
| J' ajoute que Philip Roth avait beaucoup de respect et d' admiration pour Malamud. Je comprends mieux pourquoi. | |
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| Sujet: Re: Bernard Malamud | |
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| | | | Bernard Malamud | |
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