| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Wang Bing | |
| | Auteur | Message |
---|
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Wang Bing Mer 20 Mai 2015 - 22:29 | |
| - Citation :
- Wang Bing est un cinéaste chinois né en 1967. Après avoir étudié la photographie il intègre le département de la photographie de l'Académie du film de Pékin. Sa première oeuvre ambitieuse est un documentaire qui dure plus de 9h intitulé A l'ouest des rails . Pour ce projet il a filmé de 1999 à 2003 le vieux quartier industriel où il vit à Shenyang. Son film est un témoignage de la vie de ses habitants, principalement des ouvriers, avant la destruction du quartier décidée par la municipalité.
En 2010 il réalise Le fossé, son premier film de fiction. Inspiré d'un recueil de nouvelles de Yang Xianhui, Adieu Jiabiangou, il raconte le destin tragique des chinois envoyés dans des camps de rééducation entre 1958 et 1960. Pour réaliser Le fossé il s'est entretenu avec des survivants de ces camps, à l'époque considérés comme "déviants de droite". En 2012, Le fossé sort sur les écrans français. Un autre documentaire de Wang Bing, Fengming, chronique d'une femme chinoise , réalisé en 2007, bénéficie également d'une sortie en France en 2012. source : franceinter.frA la folie (2013) Vient le moment ou je dois essayer de vous convaincre d'aller passer 3h45 au cinéma devant un documentaire sans commentaires. Ou le moment de me poser la question de si je dois vraiment essayer de vous convaincre. Et je ne suis pas sûr d'avoir la réponse. J'ai du dormir une vingtaine de minutes, mais ce n'est pas forcément grave. L'essentiel du temps du film s'écoule à l'étage des hommes d'un établissement psychiatrique de la province du Yunnan. Bâti autour d'une cour intérieure, le bâtiment donne des étages avec un couloir côté cour et les chambres/cellules sur l'extérieur... micro fenêtres en hauteur et barrées d'un côté, lieu de vie et barreaux de l'autre. Les patients/internés peuvent se déplacer librement dans cet étage aux chambres et salle commune non fermées. 4, 5 ou 6 par chambrée avec plus ou moins un lit par personne. Les conditions d'hygiène font froid dans le dos (crachats, urine, crasse, ...) et les conditions de traitement ou leur absence laisse perplexe, semblant se résumer à une distribution quotidienne de cachets ou de piqûres. Le personnel apparaissant rarement ou servant à contrôler l'éventuel surplus de débordement. La caméra à hauteur de poitrine, "muette", suit l'un ou l'autre, s'attarde dans une chambre, revient, au fil des jours et des nuits. Parfois une visite, plus tard une permission. On sent rapidement une grande diversité dans les internés : handicapés, gens qui ont craqué avec ou sans dépendances, faits divers et de violence, religion (minorité musulmane), peut-être politique, tout le monde est à la même enseigne dans cette marge organisée de la société, ou trou noir. Une zone d'effacement. Bien que l'on comprenne que l'on ne voit pas tout et certainement pas le pire, difficile d'échapper à une impression de voyeurisme, difficile aussi de ne pas se poser la question de cette forme minimaliste mais à rallonge. Tout comme il est impossible d'échapper aux images dures, dérangeantes, effrayantes mais qui n'en restitue pas moins une ressemblance avec l'extérieur. Un phénomène de cohabitation avec des manies, des faire avec et quand même un peu de chaleur humaine ou de réconfort, incertain certes mais tout de même... Un commentaire, un texte pour ce documentaire aurait certainement permis d'en dire plus et d'en faire apprendre plus sur les moyens, certains choix, tout d'un tas de choses ? La durée et virtuellement l'absence de sortie du cadre de cet étage, de l'enfermement dans ce monde dérangé a certainement le bénéfice de ne faire venir le discours qu'après pour mieux ramener une fruste, brusque, ténue humanité de chacun de ces types dont beaucoup ne reverront sans doute pas le jour de l'autre côté du mur. Seul quelques mots (c'est court) sur les personnes enfermées et les conditions du tournage éclairent un peu le film. Le titre anglais Til madness do us part correspond mieux à cette idée de la séparation qui n'est pas tant arbitraire que sans solutions pour tous et sous mélangés 'fous' ou non. Et effacés. Caricatural dans sa forme (durée incluse) perturbant au possible sans choc brutal, sans révélation esthétique ou même tout court je me vois mal encourager à y courir et pourtant je me garderais bien de décourager ceux qui seraient prêts à tenter, risquer, l'expérience. La durée n'est peut-être que le seul moyen finalement à la portée du spectateur pour aller vers ce qui est montré à l'écran ?
Dernière édition par animal le Lun 31 Oct 2016 - 23:18, édité 1 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Wang Bing Mer 20 Mai 2015 - 22:40 | |
| Je regrette beaucoup de l'avoir raté en salle mais je le verrai. Les asiatiques sont vraiment les rois du cinéma actuellement. | |
| | | Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Re: Wang Bing Mer 20 Mai 2015 - 23:29 | |
| Il a réalisé un documentaire beaucoup plus long, A l'ouest des rails, qu'on m'a recommandé plusieurs fois. Mais je manque de plus en plus de courage à regarder un film d'une heure trente, alors pensez donc. Peut-être envisager de le regarder en plusieurs fois. En tout cas, mission accomplie pour toi (bon, j'étais déjà assez intéressé par Wang Bing en général) pour me convaincre de le regarder. Maintenant, c'est à moi de m'y mettre. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Wang Bing Jeu 21 Mai 2015 - 6:21 | |
| juste en dessous de la barre des 10h il va falloir faire des coupes, oui. | |
| | | Dreep Sage de la littérature
Messages : 1435 Inscription le : 14/03/2014 Age : 32
| Sujet: Re: Wang Bing Jeu 21 Mai 2015 - 10:23 | |
| Ben justement le film est en en trois parties, mais je parlais de A la folie | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Wang Bing Jeu 21 Mai 2015 - 12:49 | |
| mmmmh... dans ce cas, le tout en bloc aurait plus de sens malgré tout. il me semble.... (mais on fait aussi comme on peut !) | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Wang Bing Sam 29 Oct 2016 - 23:42 | |
| Ta'ang Les Ta'ang sont une peuplade minoritaire de Birmanie, une guerre est en cours depuis une vingtaine d'année avec le pouvoir central, avec une revendication d'indépendance. Un certain nombre de Ta'ang sont réfugiés en Chine, près de la frontière. Wang Bing, un peu par hasard les a rencontré et décidé de leur consacrer un film. Nous suivons donc en certain nombre d'entre eux, d'abord en Chine, dans un camps plus ou moins improvisé, aussi dans leurs déplacements, dans le travail des champs pour le compte de paysans chinois. Puis pour bien comprendre la situation, Wang Bing se rend en Birmanie, où il filme des gens qui viennent juste de fuir leur village, à l'approche de la guerre. Wang Bing reste fidèle à ses méthode, il suit les gens en prenant le temps, en les suivant dans des gestes quotidiens, sans poser de questions, mais juste en les regardant vivre. Il ne nous explique pas non plus le conflit en cours, la situation politique. Sans autorisation de filmer, il a fait les choses en urgence, beaucoup de scènes sont de nuit, car c'était plus facile et moins dangereux. Ce qui ne l'empêche pas de faire une vraie oeuvre, une fois de plus. Il y a une vraie progression ; dans les camps de la Chine, où les personnes sont plus ou moins installées, même si c'est matériellement difficile, qu'il y a l'inquiétude pour ceux qui sont restés, pour les biens,pour savoir aussi comment on va s'en sortir, si on pourra revenir un jour, il y a malgré tout un semblant de sécurité. Cette sécurité n'existe pas lorsqu'on va en Birmanie, nous entendons les tirs, l'artillerie, certains viennent juste de fuir avec les soldats presque sur les talons, sans grand chose ou avec rien. Wang Bing nous montre ces personnes avec une immense dignité, et leur laisse la parole, toute la place pourrait-on dire. Un film bouleversant et intelligent à la fois. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Wang Bing Dim 30 Oct 2016 - 2:02 | |
| ça sera pour lundi soir ou mardi.
je repense souvent à A la folie. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Wang Bing Lun 31 Oct 2016 - 23:31 | |
| Ta'angEssayons d'être complémentaires. La marmaille piaille dans tous les coins et les adultes, les femmes surtout parlent. Autour du feu, en faisant la cuisine, dans les temps d'arrêt de leur errance à la frontière chinoise. L'absence d'explications rend la confusion encore plus palpable. Quelques appels sur portable pour essayer de retrouver la famille ou simplement d'avoir des nouvelles. C'est déroutant sans être écrasant. Un effet saoulant, au sens enivrant qui fait voisiner l'hébétude (si ce n'est le sommeil, temporairement). On a bien les effets utiles du minimalisme, ce qu'on pourrait approximativement résumer en : dure réalité sans misérabilisme, sans apitoiement. Dans ce contexte de drame, dont on ne voit pas le pire, c'est la vie qui l'emporte, une proximité élémentaire, une chaleur, une solidarité avec des râleries et des distances. (Ce minimalisme est aussi assez caricatural). | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Wang Bing | |
| |
| | | | Wang Bing | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|