topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Frédéric Badré Sam 18 Juil 2015 - 9:26 | |
| Frédéric BadréAutoportrait 2012Après des entretiens avec François Nourrissier et une biographie de Jean Paulhan (Paulhan le juste, Grasset, 1996), Frédéric Badré rencontre Yannick Haenel et François Meyronnis et participe à la création de la revue " Ligne de risque", ce qui l'incite à repenser L'avenir de la littérature dans un essai publié à l'Infini en 2003. (Le Seuil) | |
|
topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Frédéric Badré Sam 18 Juil 2015 - 10:04 | |
| La grande santé Quand il entre à l’hôpital en juin 2012, Frédéric Badré est assez serein, car, pense-t'il, « comprendre, c'est guérir ». Mais malheureusement non, comprendre ce n’est pas guérir, comprendre c'est ici la SLA, cette furieuse maladie neurologique qui coupe peu à peu la force, le geste, la parole et le souffle, mais préserve la pensée et face à laquelle tous les efforst sont vains : - Citation :
« Tous les trois mois je viendrais constater les dégâts avec lui « (le neurologue)
Alors que faire ? - Citation :
Depuis que je suis malade, ma vie a subi une métamorphose. Au milieu de tant de chamboulements, j'ai pourtant décidé d'être obéissant. Mon corps peut bien vieillir, et Dieu sait qu'il vieillit en accéléré, j'obéis à cette loi impérieuse de la nature. Je continue, dans la mesure du possible, à me livrer au cours ordinaire des choses. Dans mon cas, la musique, la lecture, la peinture.(...) Mes neurones sont activés par des phrases musicales. Je tire de ma bibliothèque la force de vivre. Après une brève rage et au delà d'une constante angoisse, qui ne parait qu'en filigrane car elle "ligote l'esprit", Frédéric Badré nous offre quelques notes ordonnées. Quelques allusions éparses sur son entourage, familial ou médical, laissent entrevoir la sensibilité et la confiance de l'auteur en un entourage solide et attentif. On suit peu à peu la perte de des compétences dans un discours qui se veut sans plainte et sans apitoiement. Mais l'essentiel est une relecture de différents épisodes de sa vie, d'œuvres littéraires (en particulier un intéressant parallèle avec La métamorphose de Kafka qui tient beaucoup de place dans le livre), musicales ou picturales (Bacon, Lucian Freud, la Pieta du Titien). Cela donne un ensemble assez intéressant, plutôt hétéroclite voire bancale, qui n' a pas le caractère prenant qu'on aurait pu présager. Un homme qui se raconte au seuil de la mort et tâche de le faire paisiblement, ce qui n'est possible qu'à travers une certaine raison qui gomme l'émotionnel. | |
|