Sonia Ristić [Serbie]

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

Née le 3 août 1972 à Belgrade, Sonia Ristić a grandi en Afrique, au Congo (ex Zaïre) et en Guinée.
La moitié de sa scolarité s’est de ce fait, déroulée dans des établissements français.
Elevée dans un esprit francophile, ses premières lectures et les premiers mots qu’elle a écrits ont été en langue française.
C’est donc tout naturellement qu’elle est venue s’installer à Paris en 1991, afin de poursuivre des études de Lettres et de Théâtre.
Elle travaille comme comédienne, intervenante en ateliers (en ZEP, mais aussi dans l’humanitaire). Depuis quelques années, elle se consacre surtout à l’écriture et à la mise en scène, publie des nouvelles dans des revues, crée la compagnie « Seulement pour les Fous » en 2004 et monte ses pièces Le temps qu’il fera demain et Quatorze minutes de danse.

Source : Babelio

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

Une île en hiver

Citation :: Présentation de l’éditeur
Abel, un jeune homme privé de mémoire, hérite d'une maison sur une île qui ne figure sur aucune carte et que Dieu et le temps ont désertée il y a très longtemps. Arpentant les sentiers de rocaille, il écoute et s'imprègne des histoires de l'Île, de ses habitants, personnages atypiques, attachants et singuliers. Petit à petit, il apprivoise cet espace hors-temps, et va redécouvrir sa propre histoire... comme si, enfin, il rentrait chez lui après une très longue absence...
Auteure et comédienne de théâtre, Sonia Ristic nous entraîne, avec Une île en hiver dans un roman original et envoûtant, où la poésie se mêle au conte.

Oh quel coup de cœur ! Et encore une fois à cause de la LC des îles…
sinon je ne saurais pas dire si mes recherches m’auraient amené vers ce livre drunken

Un conte mélancolique on va dire, mais dont aucune tristesse n’émerge.

Une île qui ne figure sur aucune carte, on peut s’attendre à des événements qui sont à part. Et Sonia Ristić ne déçoit pas son public. Comme une conteuse elle aligne les mots qui commencent à danser devant les yeux du lecteur. Tellement enchantée j’étais, à chaque fois que je levais les yeux du livre, je ne pouvais pas croire que je me trouvais dans mon appartement et non pas sur cette île aux côtés d’Abel.

Oui, je suis susceptible pour une belle écriture et même si elle a quitté depuis longtemps sa patrie et qu’elle a écrit ce livre en français, ce talent des conteurs des Balkans se retrouve sur ces pages… c’est tout simplement magique !

Dans une interview, qu’on peut lire ici, on lui pose la question Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ? et elle donne, entre autre, la réponse : L' « Aranjuez » revisité par la trompette Miles Davis.

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

un petit extrait:

Le curé est arrivé sur l‘île avec une malle pleine de livres, un mal de mer atroce au bord des lèvres et dans les yeux, la mélancolie côtoyant l’espoir. Le visage labouré par la petite vérole, une jambe plus courte que l’autre et une ascendance trop pauvre avaient eu raison de ses rêves de jeunesse et de sa place dans la société du continent. Pas qu’il eût été ambitieux, non. Ce n’est pas de beau monde qu’il rêvait, le Curé, mais d’amour. Il avait lu trop de livres et il ne voulait ardemment qu’une chose : aimer.

Enfant, il n’avait pas eu de camarades de jeu, on se moquait de lui, on le fuyait, alors il s’était réfugié dans le silence des livres et à défaut d’amis, il avait aimé ce qui s’était laissé aimer par lui, les vallées de sa campagne, les cerisiers en fleurs et le chant des rouges-gorges. Jeune homme, les demoiselles avaient détourné les yeux de sa laideur, encore on se moquât de lui, encore on le fuyait, alors encore il s’était réfugié dans le silence des livres et avait aimé ce qui se laissait aimer par lui, le murmure du ruisseau, l’odeur de la pluie, l’éclat des blés mûrs et l’ombre des sous-bois. Il avait dépassé l’âge de prendre femme, et aucune n’avait voulu se laisser aimer par lui. La mélancolie avait jeté l’ancre dans son regard, et le trop plein d’amour dans son cœur s’était transformé en maladie pulmonaire qui le noyait de l’intérieur.

Ton commentaire donne envie.

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

laisse-toi tenter Wink

Sage de la littérature Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013

C'est pas légal d'ajouter Sketches of Spain après une com : je suis obligé de rallonger ma LAL !

Zen Littéraire Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007

j'ai élargi le proverbe En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis: "et aussi dans les commentaires" diablotin

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