Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Milos Tsernianski [Serbie]

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bix229
Parfum livresque
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MessageSujet: Milos Tsernianski [Serbie]   Milos Tsernianski [Serbie] EmptyLun 11 Fév 2013 - 18:45

Milos Tsernianski [Serbie] A49

Milos Tsernianski, 1893-1977


Milos Tsrnianski est né à Tchongrad, Voivodine, une région clé de l' ex Yougoslavie, à l' époque rattachée à l' Empire austro hongrois. En 1914, la guerre éclate et Tsernianski est emprisonné avant d' etre enrolé de force dans les troupes de l' Empire contre le Royaume de Serbie. C' est à dire contre les siens. Cet épisode tragique le marquera durablement dans sa vie et dans son oeuvre.

Le journal de Tchanoeivitch, publié en 1921 est un texte autobiographique qui eut un grand retentissment dans l' histoire de la littérature serbe. Par le forme déjà, mais aussi par le ton.
Son oeuvre poétique allait dans le meme sens.. Elle allait s' inscrire dans le mouvement littéraire qui allait prendre naissance sur les ruines de l' Empire austro-hongrois.

Tsernianski publia peu dans les années suivantes et parut oublié. En 1941, il connut de grandes difficultés et connut divers métiers, diverses misères. Jusqu' en 1956, où les jeunes de son paus redécouvrirent son oeuvre. Tsernianski publie alors des essais, des journaux de voyage et des pièces de théatre. Et surtout deux grands romans : Migrations et Le Journal de Londres.

A la mort de sa femme, Vida, en 1976, il se laisse mourir de faim.

Bibliographie française :

- Le Journal de Tcharnoievitch. - L' Age d' homme

- L' Amour en Toscane. - L' Age d' homme

- Migrations. - L' Age d' homme

- Chez les Hyperboréens. - L' Age d' homme

- Le Roman de Londres. - L' Age d' homme
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bix229
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MessageSujet: Re: Milos Tsernianski [Serbie]   Milos Tsernianski [Serbie] EmptyLun 11 Fév 2013 - 20:22

- Le Journal de Tcharnoievitch : Milos TSERNIANSKI. - L' Age d' homme

Né en 1893, Tsernianski a le malheur de naitre dans une province annexée par l' Empire austro-hongrois.
Et lorsque le guerre éclate en 1914, il est d' abord emprisonné puis enrolé de force par les troupes hongroises sur le front polonais de Galicie et contraint de se battre contre ceux dont il se sent le plus proche, les Serbes.

Il erre de combat en champs de bataille, de batailles en hopital et de camp de prisonniers à sa maison.
Ce livre est donc un journal de guerre, un récit halluciné et dont l' atrocité est renforcée par l' absurdité
de se battre contre les siens. On sent un homme hagard, désespéré, dépassé et qui tente de survivre
sans repère... sinon ce journal qui est un peu comme une boussole follemais dans lequel il tente de donner un semblant de sens à sa vie.

Partout où il passe, il rencontre des naufragés comme lui et qui, dans ce naufrage forcé qu' on leur impose n' ont en commun que leur misère physique et morale et leur incompréhension.
Blessé, malade, il est comme anesthésié par ce qu' il voit. A tel point qu' il se sent incapable de tout sentiment, sinon la pitié, une pitié énorme pour les enfants, victimes criantes parmi les autres victimes.

Les notations du journal traduisent son état. Ses notations sont morcelées, comme inachevées. Les souvenirs se mélangent et se télescopent. Ceux de sa vie passée, de sa jeunesse, de sa mère. De la femme qu' il rencontre et qui essaie de s' accrocher à lui, comme une naufragée.

"Arrivés à l' orée de la foret, nous partimes à pied. Elle se serrait craintivement contre moi. Dernièrement, une fille avait été égorgée là, par les soldats.
Nous pénétrames dans la foret noire aux cimes rousses. Le feuilles tombaient sur nous et le clair de lune roux pénétrait parmi les arbres. Nous étions pris aux larmes d' une douloureuse tendresse. Je l' embrassai comme si je n' avais personne au monde. Elle, tout éprouvée, affolée, haletante, murmurait amèrement qu' il n' y avait que des salauds, que tout était vil, que tous cherchaient à l' appater. Que sa mère meme la persécutait toute la journée, mais qu' elle voulait rester honnète.

En bas, le bourg baignait dans le clair de lune roux et la fontière prussiènne , avec ses bornes blanches nous entourait. Son linge était parfumé. Cette attention, ces préparatifs ingénus m' ont touché et je le lui dis.Elle s' est véxée. Dans l' obscurité, je voyais à peine sa tete, mais ses bras m' étaient infiniment chers...

Loin de nous, le bourg luisait et resplendissait avec ses maisonnettes, on aurait dit des jouets d' enfant.
Subitement, elle poussa un cri aigu. Un oiseau s' envola et heurta un tronc. Elle gémit douloureusement et le suivit des yeux dans la foret. Au clair de lune, elle était atrocement pale et belle. En bas, dans le bourg, une musique militaire commença à jouer." P. 29

Il y a aussi constamment des évocations récurrentes de la nature : magnifique et pourtant vaine et hors d' atteinte. Sinon par l' imagination.

"Avant la nuit, le soleil a inondé les blés et je me sus calmé... Lorsqu' une caille s' envole, je me rappelle la terre, je me couche dans ' herbe et je me tais...
Les clairs de lune mouillés, au front lumineux, se couchent dans les puits. Le coeur s' envole, s' assied sur une étoile filante puis retombe vertigineusement. Tombe devant vous ; et on le prend, on le regarde, il vous sourit. Autour de vous, tout près, l' eau qui coule ; on se met à chanter à pleine voix ; on aperçoit tout à coup un arbre sombre et de nouveau c' est le silence.

On s' étend et l' on prend la nuit pleine d' étoiles sur le coeur ; il ne bat plus. Les mains douces, fatiguées, se melent à l' herbe et entre les doigts afflue la terre au souffle immense, infini, plein de ténèbres. Quelque part, derrière les maisons, on entend une faucille et les larmes jaillissent ; les feuilles tombent des peupliers. Ce n' est pas encore l' automne et pourtant, il est déjà dans le mais, derrière les maisons." P. 32

C' est cette manière d' écrire, tout en notations brèves, hachées, enchevetrées et désordonnées volontairement, qui font l' originalité de ce livre superbe et lyrique. Il y a dans cette violence meme, quelque chose de russe et de romantique qu m' ai fait penser à Lermontov ou Pouchkine.


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