| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| Pierre Michon | |
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Auteur | Message |
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shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Pierre Michon Lun 14 Juin 2010 - 8:49 | |
| a priori Michon éveille la polémique !! Il a la réputation d'être un auteur élitiste !?! Difficile d'accès !?! Prétentieux !?! Bon. Je viens de lire Corps du roi , objet littéraire non-identifié, qui balance entre l'essai littéraire, la confession intime (tiens, tiens...) et un hommage appuyé à quelques grands auteurs. S'il fallait résumer en une phrase ces textes curieux, extraordinairement bien écrit, peut-être serait-ce celle-ci : "Soyons sérieux, rions, puisque tout passe, même et surtout l'art". Le recueil s'ouvre sur une photo (superbe) de Beckett, yeux transparents fixés sur vous et clope au bec, Beckett en toute splendeur. Et Michon part de cette photo pour entamer une réflexion sur les deux corps du roi (le roi étant l'auteur, en toute humilité...), le corps physique et le corps éternel (celui de l'oeuvre). Percutante reflexion de 4 pages sur la réalité physique de l'auteur, sur la transmutation matérielle par le Grand Oeuvre de l'écriture. Alors qu'est-ce qu'un auteur ? Sans doute (pour Michon) : Flaubert qui habite (véritablement) le deuxième texte : Corps de bois, hallucinante déambulation dans l'oeuvre du ci-devant nommé. Mais surtout réflexion sur le masque, celui que revêt l'auteur livrant son oeuvre. De Flaubert, Michon écrit : "il se bricola un masque qui lui fit la peau et avec lequel il écrivit des livres (...)" Ici s'ouvre une réflexion sur le sérieux de la littérature, sur cette violence de l'écriture à l'oeuvre, sur cette impossibilité pour un auteur d'être autre chose que son art et Michon déroule avec une grande virtuosité les intestins de l'écrivant (ses doutes, ses folies, ses empêchements, ses masques et ses misères). A travers l'exemple de Flaubert, c'est de toute la littérature (cette souffrance) dont nous parle Michon. "Le sérieux avec lequel nous considérons la littérature sert le coeur." Il faudrait pouvoir citer le texte entier pour en éprouver la saveur, la rectitude, l'inventivité, l'ironie, le respect. Suit un texte intitulé : L'oiseau sur un auteur arabe du XIIème siècle : Muhamad Ibn Manglî, qui écrivit un traité sur la chasse. Par l'intermédiaire de cet auteur, Michon s'interroge sur la mort, la manière dont elle survient, la manière dont on la met en scène, dont on l'imagine, dont on la vit : "Il y a deux sortes d'hommes - ceux qui subissent le destin, et ceux qui choisissent de subir le destin." Suit L'éléphant sur Faulkner et cette guerre dont il rêva et qu'il ne fit pas, puis : Le ciel est un très grand homme sur la récitation de Booz endormi , sorte de médiation alcoolique, érotique, confessionnelle de Michon. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces courts textes, dont l'écriture vivante, allant par "sauts et gambades", apporte avec fraîcheur, netteté, une très percutante et intéressante refléxion sur l'Auteur et son Oeuvre. Plein de citations, de rappels, de curiosités, ces textes se lisent si facilement qu'une fois achevés on y revient, cueillant une phrase au hasard sur laquelle il est possible de méditer un temps infini ou très court, comme on veut. Un vrai plaisir. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Pierre Michon Lun 14 Juin 2010 - 9:03 | |
| Merci pour ce commentaire - shanidar a écrit:
- J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces courts textes, dont l'écriture vivante, allant par "sauts et gambades", apporte avec fraîcheur, netteté, une très percutante et intéressante refléxion sur l'Auteur et son Oeuvre. Plein de citations, de rappels, de curiosités, ces textes se lisent si facilement qu'une fois achevés on y revient, cueillant une phrase au hasard sur laquelle il est possible de méditer un temps infini ou très court, comme on veut.
Un vrai plaisir. .. et voilà que tu m'as bien donné envie de retrouver cet auteur.. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pierre Michon Lun 14 Juin 2010 - 14:03 | |
| - shanidar a écrit:
- a priori Michon éveille la polémique !! Il a la réputation d'être un auteur élitiste !?! Difficile d'accès !?! Prétentieux !?! Bon.
Je viens de lire Corps du roi , objet littéraire non-identifié, qui balance entre l'essai littéraire, la confession intime (tiens, tiens...) et un hommage appuyé à quelques grands auteurs.
S'il fallait résumer en une phrase ces textes curieux, extraordinairement bien écrit, peut-être serait-ce celle-ci : "Soyons sérieux, rions, puisque tout passe, même et surtout l'art".
[...]. Plein de citations, de rappels, de curiosités, ces textes se lisent si facilement qu'une fois achevés on y revient, cueillant une phrase au hasard sur laquelle il est possible de méditer un temps infini ou très court, comme on veut. Un vrai plaisir. Corps du roi...Je l'ai encore dans ma PAL...Un peu comme un trésor que je me garde...J'admire Pierre Michon...et me régale à le lire... Il n'y a rien qui m'éverve autant que lorsqu'on le dit prétentieux , " ce barbare au phrasé princier"... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Pierre Michon Lun 14 Juin 2010 - 14:23 | |
| J'avoue ne pas avoir été totalement 'emballée' par les Vies minuscules, sans doute l'ai-je lu trop jeune, ou pas au 'bon' moment. Mais je savais que je reviendrai vers Michon et ce Corps du roi est vraiment une leçon sur/de littérature impressionnante. Michon vise haut à nous parler de Flaubert comme s'il s'agissait d'un de ses pairs, mais pourquoi pas... Surtout j'ai aimé l'aspect sanguin de son écriture (je ne sais pas le dire autrement), comme s'il était en colère et voulait prouver quelque chose en balbutiant de rage, ce qui est beau, me semble-t-il... extrait : "Qu'il n'y ait pas de bonne littérature, qu'on déduirait par opposition à une autre, mauvaise, c'est suggéré dans Madame Bovary. Homais affirme en effet qu'il existe de la mauvaise littérature, et on sait que tout ce que dit Homais relève de l'opinion, de la bêtise, de ce qui ne doit pas être. Voici : "Certainement, continuait Homais, il y a la mauvaise littérature comme il y a la mauvaise pharmacie." D'où peut-être on peut tirer cet axiome : quiconque postule qu'il y a de la mauvaise littérature, et aime cette idée, n'écrira jamais de bonne littérature." ce qui me fait penser aux paroles de Boris Vian : "Où placer la bonne variété française par rapport à du mauvais classique ?" | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pierre Michon Sam 17 Juil 2010 - 21:46 | |
| J'ai terminé Les onze et ce n'est pas ce livre qui va faire disparaître mes réticences vis à vis de l'auteur. Le style si particulier de Michon est évidemment présent, et il est la plus grande qualité du livre à mon avis. Je crains même que ce soit la seule, enfin c'est la seule que j'a trouvé à ce livre. Même si cette écriture à quelque chose de forcée, on dit que quelqu'un s'écoute parler, là j'aurais presque envie de dire que Michon s'écoute écrire, enfiler les phrases. Certaines images ou métaphores néanmoins frappent, font mouche, provoquent quelque chose. Mais je n'ai pas du tout été convaincue par le contenu derrière les phrases, cette histoire d'un tableau imaginaire qui nous ramène à l'Histoire via Michelet, c'est forcé et pas abouti dans la construction. Cela devrait être puissant et c'est bancal.
Pas une lecture désagréable, mais qui touchera sans doute plus les lecteurs sensibles à la forme qu'au fond, aux phrases plus qu'au propos. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Pierre Michon Mar 18 Jan 2011 - 20:29 | |
| J'ai terminé Vie minuscules ! J'ai été enchantée par ma lecture ! Il me fallait un peu de concentration pour lire la phrase dans son entier (et encore, il ne fait pas comme Proust, trois phrases par page) mais son style m'a absolument ravie ! La façon dont il cisèle ses phrases, agence les mots, c'est comme une musique, ou plutôt, comme certains l'ont dit, un tableau. C'est magique ! j'avais beaucoup moins apprécié Les Onze (et en plus j'ai appris en vous lisant que le fameux tableau n'existe pas ! quelle frustration ! il n'y a pas parmi vous un peintre qui pourrait le peindre, en suivant les indications du roman ? ça serait sympa). Mais là vraiment, du début à la fin, ce récit est magnifique, les phrases sont pleines d'évocations, de parfums, de sentiments. Bref une découverte et je vais sans doute poursuivre avec Rimbaud le fils... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Pierre Michon Mar 18 Jan 2011 - 20:31 | |
| - krys a écrit:
- J'ai terminé Vie minuscules ! J'ai été enchantée par ma lecture ! Il me fallait un peu de concentration pour lire la phrase dans son entier (et encore, il ne fait pas comme Proust, trois phrases par page) mais son style m'a absolument ravie ! La façon dont il cisèle ses phrases, agence les mots, c'est comme une musique, ou plutôt, comme certains l'ont dit, un tableau. C'est magique ! j'avais beaucoup moins apprécié Les Onze (et en plus j'ai appris en vous lisant que le fameux tableau n'existe pas ! quelle frustration ! il n'y a pas parmi vous un peintre qui pourrait le peindre, en suivant les indications du roman ? ça serait sympa). Mais là vraiment, du début à la fin, ce récit est magnifique, les phrases sont pleines d'évocations, de parfums, de sentiments.
Bref une découverte et je vais sans doute poursuivre avec Rimbaud le fils... Oui, Rimbaud le fils, j' allais te le suggérer, et aussi d' autres récits "minuscules" qui sont autant de biographies imginaires. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pierre Michon Dim 4 Déc 2011 - 23:00 | |
| La Grande Beune ; photographié au Mont Cassel, le 27 novembre 2011. La Grande Beune (1995). Verdier. 88 pages. On commence par une belle citation d'Andrei Platonov : "La terre dormait nue et tourmentée comme une mère dont la couverture aurait glissé." Puis, c'est le texte qui commence : - Citation :
- "Entre Les Martres et Saint-Armand-le-Petit, il y a le bourg de Castelnau, sur la Grande Beune. C'est à Catelnau que je fus nommé, en 1961 : les diables sont nommés aussi je suppose, dans les Cercles du bas ; et de galipette en galipette ils progressent vers le trou de l'entonnoir comme nous glissons vers la retraite. Je n'étais pas encore tombé tout à fait, c'était mon premier poste, j'avais vingt ans." (page 9).
On est donc dans un coin isolé, en Dordogne, près de Lascaux. Le narrateur prend "pension Chez Hélène qui est l'unique hôtel, sur la lèvre de la falaise en bas de quoi coule la Beune, la grande ; je ne vis pas davantage la Beune ce soir-là, mais par la fenêtre de ma chambre me penchant sur du noir plus opaque je devinai derrière l'auberge un trou." (page 10). - Citation :
- "Hélène était vieille et massive comme la sibylle de Cumes, comme elle réfléchie, et de même attifée de belles guenilles, coiffée d'un fichu roulé ; son gros bras à la manche relevée essuyait la table devant moi ; ces gestes humbles rayonnaient d'orgueil, d'une joie silencieuse [...]" (page 11).
- Citation :
- "Je lui demandai à dîner ; elle s'excusa modestement de ses fourneaux éteints, de son grand âge, et me servit à profusion de ces choses froides qui dans les récits tiennent au corps des pèlerins et de gens d'armes, avant que dans leur corps ne passe le fil d'une épée, à la traverse d'un gué tout noir et plein de lames. [...] Je mangeai ces charcutailles de haute époque ; à la table voisine les propos se faisaient rares, les têtes se rapprochaient, alourdies par le sommeil ou le souvenir de bêtes descendues en plein bond, mourant ; ces hommes étaient jeunes ; leur sommeil, leurs chasses, étaient vieux comme les fabliaux." (pages 11-12).
On sent la volonté ostentatoire de faire du style, mais c'est un style comme hors d'âge qui fait un peu penser à ces peintres contemporains qui s'obstinent à peindre des natures mortes à la manière des flamands du XVII° siècle. Peut-être est-ce fait exprès dans ce texte : la préhistoire est encore à portée de main, le passé lointain semble être encore du présent, les objets laissés par nos lointains ancêtres sont arrivés jusqu'à nous : Lascaux n'est pas loin. Côté vocabulaire, on trouve acheuléen, carrick, diaclases ; les gens pèlerinent de village en village, etc. On ne semble pas être dans les années 1960. Notre héros entre dans le bureau de tabac. - Citation :
- "J'entendis claquer des talons ; je me retournai et elle était derrière son comptoir. Je la voyais à mi-corps. Elle avait les bras nus. [...] C'est peu dire que c'était un beau morceau. Elle était grande et blanche, c'était du lait. C'était large et riche comme Là-Haut les houris, vaste mais étranglé, avec une taille serrée ; si les bêtes ont un regard qui ne dément pas leur corps, c'était un bête ; si les reines ont une façon à elles de porter sur la colonne d'un cou une tête pleine mais pure, clémente mais fatale, c'était la reine." (page 20).
Il flashe donc sur cette beauté. Son désir est violent. Un jour, il la voit sur un chemin. - Citation :
- "Le froid l'avait giflée, les lèvres étaient considérablement gercées, écorchées, mais maquillées sur la plaie." (page 46).
Et, plus loin : - Citation :
- "[...] ses narines frémissaient ; elle renversa un peu la tête vers la gauche comme pour regarder vers le bois, mais avec une lenteur affectée et sans me quitter des yeux : elle avait sur la droite ainsi découverte, épargnant le grain de beauté mais la poignant au plus plein, largement bourgeonnant au cou, fleurissant plus bas sous le carrick et effleurant la joue d'un pétale abject, la marque épaisse, boursouflée de sang noir et plus meurtrie qu'un cerne, plus mâchée que ses lèvres, que laissent avec éclat les fouets.
Le feu que cette vision fit circuler dans mes veines aurait dû m'arracher un cri. Rien ne pouvait égaler la mise à nu de ce visage où soudain avaient bondi comme ses autre lèvres, les fraises de ses seins." (page 46). Le désir violent de notre héros, le rabaissement de la Femme à une chose ("c'était un beau morceau"...) sont-ils censés être des échos de la préhistoire, de nos origines ? Question somme toute pas très intéressante. Il doit y en avoir d'autres, plus fondamentales sans doute, mais qui m'ont échappées. Je n'ai vu qu'un texte (assez ennuyeux) qui, trop souvent, se regarde parler avec du "beau" style, des phrases qui comportent de nombreux points-virgules, des mots placés pour marquer (le "abject" à côté de "pétale")... et, finalement, le livre ne se résume qu'à cela : du style... mais pas du style inoubliable. Et le sentiment étrange, l'impression que ce style ne correspond pas à notre époque, qu'il est issu de lectures assidues de la littérature du XIX° siècle. Je suppose que ce n'est pas son meilleur livre. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Pierre Michon Sam 6 Déc 2014 - 10:10 | |
| Vies minusculesJe suis assez d'accord avec Arabella - Arabella a écrit:
- De la même façon, les petites gens qu’il dépeint sont attachants, mais ce qui m’a gêné à d’autres, c’est que finalement, dans certains passages, ils finissaient instrumentalisés, parce que le seul vrai sujet du livre, c’est quand même Pierre Michon, et les personnes qu’ils évoquent, elles sont là pour parler de lui finalement. Et ils auraient eu droit à leur livre à eux.
C’est à dire que les trois premiers récits m'ont subjuguée, ces gens de peu, peu d'argent et peu de mots, mais plus de labeur et de solitude que les autres. une fatalité de l'abandon. Puis vient l'histoire des frères Bakroot, deux gamins dans la cour de l'école, c'était beaucoup plus vu. Et ensuite, déjà Michon parle plus de personnages pittoresques que de gens ordinaires, et surtout le personnage qui prend de la place, c'est lui, jeune aspirant écrivain stérile et égoïste, et mon intérêt a lâché. Tout le contraire des précédents : un jeune homme sans humilité, tout en mots et en vanité, sur lequel l'auteur revient avec une certaine ironie détachée assez déplaisante. On se demande si c'est le même livre, le seul fil rouge étant leur bien pauvre arme commune, le vin dans lequel ils noient leurs malheurs. Mais je suis aussi d'accord avec coline pour vanter sa prose austère et lyrique, dense et puissante . En somme, je dirais, comme rivela - rivela a écrit:
- comme quoi il ne suffit pas de brillamment maitriser l’écriture il faut aussi que l’histoire plaise, .
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pierre Michon Sam 6 Déc 2014 - 17:05 | |
| Je suis contente de voir remonter ce fil et d'y retrouver toutes les nuances de nos ressentis. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Pierre Michon Jeu 5 Fév 2015 - 10:53 | |
| Je n'aurai sûrement pas honte d'admettre que je n'ai pas encore lu Pierre Michon. Je n'ai pas non plus un seul livre de lui dans ma bibliothèque. C'est grâce au forum que j'ai fini par le repérer, il y a un an ou deux. Spontanément, la réplique me vient : «Michon ou Michaux»? Si vous me suivez dans mes digressions et considérations sur la littérature à dos d'âne, vous saurez sûrement que le style est une de mes préoccupations majeures. Encore là, j'en viens à Vies parallèles de Plutarque que je médite longuement avant de daigner le lire. Peut-être que Michon est pour moi. En tous les cas, il contraste dans les impressions des lecteurs. Si je suis un goût pour l'analyse littéraire et le style, il est pour moi. Néanmoins, je reviens toujours sur cette impression première : Michon ou Michaux? | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Pierre Michon Jeu 5 Fév 2015 - 14:51 | |
| Fromage ET dessert, peut-être ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Pierre Michon Jeu 5 Fév 2015 - 16:40 | |
| Lire et relire Michaux. Dès le début (Ecuador, La Nuit remue, Voyage en Grande Garabagne) il a innové et son style n' a rien perdu de sa force et de sa nouveauté. Et ça m' oblige à dire que je n' ai rien lu de lui depuis longtemps.
Michon m' a passionné dès Les Vies minuscules. Meme s' il n' a pas toujours réussi à réiterer cette réussite, il reste un styliste rigoureux et qui se défie de lui-meme. Au point de ne produire que des micros récits, épurés au maximum.
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| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Pierre Michon Ven 6 Fév 2015 - 8:20 | |
| Merci bix, ça confirme pas mal mon intuition là-dessus. Je crois que je devrais aimer Michon du moins, même s'il reste inégal et recueille des critiques mitigées. On aime ou n'aime pas avec lui, on dirait. | |
| | | ArenSor Main aguerrie
Messages : 516 Inscription le : 16/11/2014
| Sujet: Re: Pierre Michon Dim 15 Fév 2015 - 20:15 | |
| Il y avait une émission littéraire à la TV que j'aimais beaucoup et qui s'appelait "Qu'est ce qu'elle dit Zazie ?" ou un titre approchant. Malheureusement, elle n'a pas duré longtemps. J'y avais vu un interview de P. Michon, visage âpre devant le clair-obscur d'un feu de cheminée d'une ferme creusoise. C'est ce qui m'a donné envie de le lire. Et je suis tombé totalement sous le charme. Pierre Michon est pour moi, avec Pascal Quignard, l'un des meilleurs écrivains français contemporains. J'ai bien entendu tout lu de lui. Mes livres préférés sont "Le Roi du bois" et "Rimbaud le fils". Dans, je ne sais plus quel ouvrage, il y a ce moment émouvant, où devant sa mère qui vient de décéder, il lit spontanément "Ruth et Booz" de Victor Hugo. Essayez de lire du Michon à haute voix, c'est fabuleux !
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| | | | Pierre Michon | |
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