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 Emmanuel Bove

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Sigismond
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MessageSujet: Re: Emmanuel Bove   emmanuel bove - Emmanuel Bove - Page 4 EmptySam 27 Fév 2016 - 18:31

Un caractère de femme
(Roman, 1936, découvert en 1979, 160 pages environ, 15 chapitres.)

Roman recalé par son éditeur (Arthème Fayard), qui, à mots à peine couverts, lui conseille de le ré-écrire en quasi-totalité. Mais, la conjonction d'une dèche noire, de soucis de santé de plus en plus prégnants, et l'incertitude de l'époque feront que ce manuscrit, en compagnie de deux autres, et de quelques effets vestimentaires de Bove, finira dans une valise sans poignée, tenue par des ficelles, à demeure sous le lit de Louise, la dernière des trois épouses de Bove. L'ouverture de cette valise n'est intervenue qu'au décès de Louise, en 1979 donc.

Les trois manuscrits découverts furent publiés par trois éditeurs différents, la particularité d'Un caractère de femme est qu'il y manque une page, qui n'a pu être reconstituée.
Disons-le tout net, ce n'est pas handicapant à la lecture, même si on s'en "rend compte" lorsqu'on y arrive (c'est vers le début), peut-être même est-ce que cela y ajoute une fragrance elliptique si discrète qu'elle ne se hume qu'une fois le livre refermé, dernière page lue.  

Bove nous conte l'histoire d'un amour toxique (comme il y a des amis toxiques), entre une jeune femme pleine d'abnégation et de dévouement et un jeune homme, de très bonne famille, auto-maudit, criminel par exaltation (cette variante du crime passionnel), inactif par désemparement, vélléitaire, valétudinaire et j'en passe.

Inactif disais-je, Bove est toujours ce chantre abouti de l'inaction , ce peintre du malaise à météo stabilisée, ce scrutateur des atermoiements.

Mais, si comme moi vous prenez l'auteur au mot lorsqu'il affirme:
Emmanuel Bove, Journal, cité en préface par Jean-Luc Bitton a écrit:
Quand un personnage sort de chez lui et se rend chez le coiffeur, une telle scène ne peut être justifiée que si elle éclaire le caractère du personnage.

Alors vous comprendrez que j'ai pu tourner dans ma tête avec une lancinante insistance par exemple des propositions d'apparence météorologiques,telles :
Chapitre I a écrit:
Dehors il pleuvait encore et des reflets tremblaient comme des flammes sur les trottoirs luisants. C'était une pluie fine, inclinée naturellement, qui vous mouillait à la lumière et semblait vous dédaigner dans l'ombre.

ou encore:
Chapitre IX a écrit:
Il était midi et demie. Le soleil inondait les rues désertes de sa lumière. Il y avait eu un orage vers dix heures mais déjà il n'en restait plus la plus petite trace. Quelques gros nuages blancs, semblables à des tourbillons, avançaient dans le ciel sans se défaire. L'un d'eux était particulièrement curieux à regarder. De son sommet partait une longue mèche à demi désagrégée. Elle traversa le ciel sans subir le moindre changement, au point qu'on eût dit qu'elle ne s'était pas déplacée, que c'était la terre qui s'en était éloignée. Jacques marchait droit devant lui, sans se soucier des rues qu'il empruntait. Il avait la tête haute. Il donnait l'impression de ne plus rien craindre.
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MessageSujet: Re: Emmanuel Bove   emmanuel bove - Emmanuel Bove - Page 4 EmptySam 27 Fév 2016 - 22:27

le bulletin météo me plait beaucoup !
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Sigismond
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MessageSujet: Re: Emmanuel Bove   emmanuel bove - Emmanuel Bove - Page 4 EmptyDim 28 Fév 2016 - 18:08

Adieu Fombonne
(Roman, 1937, 150 pages environ, 22 chapitres)
Accueil pour le moins mitigé pour ce roman, pourtant prudemment tiré à 3300 exemplaires pour un écrivain régulièrement publié et arrivé à maturité, et vendu à seulement 1300.
Il faut dire que ce fut, avec Un soir chez Butel, le roman de Bove le moins bien accueilli par la critique de son temps (selon le magazine littéraire Nuit blanche, François Ouellet).  

Un peu en-deçà, au niveau de mon ressenti, d'Un caractère de femme, Adieu Fombonne nous livre encore sa palanquée de caractères sans perspectives ni futur (no future au sens punk du terme).

A la Bove toujours, des liens de familles compliqués, distants/distendus mais entendant inter-agir entre eux, si opportunités (celles, bien entendu, de l'opportuniste).
Humanité cimentée par le malentendu, et mise en exergue du goût de l'ordinaire de préférence bourgeois, comme on disait alors.
On note que le rythme, sans être primesautier n'exagérons riens, est tout de même soutenu, une paradoxale constante (vis-à-vis des thématiques abordées, du contenu) chez cet auteur.

Les Trompettes Marines (http://www.lestrompettesmarines.com) a écrit:
La plupart des actions, ou plutôt des inactions de ce roman, ce déroulent à Drugny et Fombonne, des villes qui n’existent pas, mais que le narrateur situe, avec une curieuse précision entre Chalon-sur-Saône et Mâcon pour Drugny et plus vaguement sur l’Oise pour Fombonne. De surcroît, à l’intérieur de ces lieux introuvables sur une carte, les rues, les avenues, les places sont (dans le but peut-être de les rendre plus authentiques) abondamment nommées : place Saint-Lazare, rue Félix Faure, l’avenue Henri Martin, rue Saint-Corneille, etc.

On note qu'à la date d'écriture de se roman (1936), dont la narration se déroule concomitamment (c'est indiqué dès la première phrase du roman), les Bove habitent Compiègne dans l'Oise: Ici, Bove travaille fenêtre ouverte sur ce qui l'environne au plus immédiat.

Charles Digoin, le personnage principal (on n'ose parler de héros), est particulièrement falot, désespérant de conformisme et d'absence totale d'intérêt, avant tout soucieux de qu'en-dira-t-on et de respectabilité discrète, de vie sans heurts.

Deux caractères secondaires (sa seconde épouse et son cicerone) parviendraient presque à hausser un peu le niveau global de cette société, au reste ils sont aussi presque prétexte à quelque humour, si ça, ce n'est pas un signe, alors !!

Mais Bove nous surprendra en dégainant une inattendue conclusion à ce roman, vraiment je ne m'attendais pas le moins du monde au tout dernier paragraphe, y compris en étant arrivé à la phrase qui le précède !

En y réfléchissant on pourrait presque parler de fin heureuse, n'est-ce pas là un cas unique chez cet auteur ?

Un extrait, toujours de l'ordre de ces à-côtés, textes de liaison, à propos desquels j'ai la conviction qui faut les soupeser longuement (voir mon message précédent):

Chapitre XIX a écrit:
Le mois de juin arriva. Les arbres s'étaient tous couverts à leur façon de feuilles. Les chênes laissaient entrevoir leurs branches. Ils ressemblaient à des hommes en pleine force, mais chauves. Les marronniers étaient impénétrables comme des maisons où on vient de s'installer et où la maladie et la pauvreté n'entreront pas pendant des années. Le chalet était ensoleillé du matin au soir. Chaque fois que Digoin revenait d'une promenade et qu'il le revoyait avec ses hauts de meubles dans l'embrasure des fenêtres, son écurie transformée en buanderie, ses fauteuils dans le jardin, ses ouvriers posant des stores, l'émotion lui entr'ouvrait la bouche. Etait-il vraiment chez lui dans ce chalet ? Ou bien celui-ci faisait-il bloc avec les constructions voisines ?    
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MessageSujet: Re: Emmanuel Bove   emmanuel bove - Emmanuel Bove - Page 4 EmptyLun 29 Fév 2016 - 18:22

Sigismond a écrit:


Bove nous conte l'histoire d'un amour toxique (comme il y a des amis toxiques), entre une jeune femme pleine d'abnégation et de dévouement et un jeune homme, de très bonne famille, auto-maudit, criminel par exaltation (cette variante du crime passionnel), inactif par désemparement, vélléitaire, valétudinaire et j'en passe.



Je lirai bien l'histoire d'un amour toxique. Merci pour ton commentaire Sigismond!
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