Lionel Baier

Citation :

Lionel Baier naît en 1975 à Lausanne dans une famille suisse d’origine polonaise. Dès 1992, il programme et cogère le Cinéma Rex à Aubonne. Entre 1995 et 1999 il fait des études à la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne. Depuis 2002, Lionel Baier est responsable du département cinéma de l’école cantonale d’art de Lausanne (ECAL).

En 2000 il réalise son premier film, « Celui au pasteur (ma vision personnelle des choses) », un documentaire sur son père, pasteur en terre vaudoise.

« La Parade (notre histoire) » réalisé un an plus tard, suit la mise en place de la première parade homosexuelle dans le canton catholique du Valais. Ces deux films ont eu un bon succès dans les salles de cinéma helvétiques et dans de nombreux festivals de par le monde et ont contribué à faire connaître Lionel Baier du grand public.

Le cinéaste passe alors à la fiction en réalisant « Garçon Stupide », puis « Comme des voleurs (à l’est) ». Ces deux films ont bénéficié d’une large distribution internationale, en sortant sur les écrans de nombreux pays européens et aux États-Unis. «Garçon Stupide» et «Comme des voleurs (à l’est)» ont également escompté un très bon accueil critique et public dans de nombreux festivals. En 2006, « Garçon Stupide » était un des quatre films sélectionnés pour représenter le cinéma suisse au festival du film de Cannes dans la section « Tous les cinémas du monde ».

Son troisième long-métrage de fiction « Un autre homme» est sorti sur les écrans suisses en janvier 2009, en France en mai 2009, en Espagne et au Portugal en novembre 2009. Il sortira en Autriche, en Belgique et Canada durant l’hiver 2010.

En novembre 2009, Lionel Baier fonde Bande à part Films avec les cinéastes Ursula Meier, Frédéric Mermoud, Jean-Stéphane Bron ainsi que les producteurs Ruth Waldburger et Robert Boner. Il est également un des membres du conseil de fondation de la Cinémathèque suisse.

source : rts.ch



La vanité

de Lionel Baier
avec Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev

Un vieux motel aux accents américains et quasi désert dans lequel revient un architecte pour s'y faire aider à mourir, comme c'est prévu dans ce pays. Parce qu'on est en Suisse, sur les hauteurs de Lausanne avec de discrètes vues sur le lac, la nuit, avec un soupçon de neige. C'est une espagnole qui doit "l'accompagner" et l'occupant, "travailleur" de la chambre d'à côté qui devra remplacer le témoin.

C'est en suisse et ça a tout l'air d'une suisserie avec son sujet délicat traité sur le ton de la comédie ? pas tout à fait. De l'ironie ? il y en a mais ce n'est pas tout. Des louches de pathos ? vraiment pas. Le sujet du film n'est pas non plus un prétexte. Mais c'est franchement marrant notre bonhomme poli mais directif peut se faire renvoyer dans les cordes sans manquer pour autant de répartie.

On a quand même une esquisse de suisse composite avec des portraits d'ensemble des trois protagonistes finement calculés, on a en prime un diffus sentiment du temps qui se conclut par un Lausanne by night dans la très exotique Reliant Scimitar GTE du bonhomme, une sorte de nostalgie constructive(-iste ?).

Malgré tout le sujet ou l'autre sujet de la mort assistée est abordé de façon concrète, sans réponse facile, sans mauvais pas non plus (à mon sens en tout cas).

En tout cas j'ai passé un bien bon moment (si si c'est possible) avec cet humour suisse et une esthétique qui sait prendre quelques détours. C'est stimulant et les acteurs sont excellents. Je vous encourage à tenter l'aventure...

Si mon ciné tente l'aventure, je la tenterai !

animal a écrit:

La vanité

de Lionel Baier
avec Patrick Lapp, Carmen Maura, Ivan Georgiev

Un vieux motel aux accents américains et quasi désert dans lequel revient un architecte pour s'y faire aider à mourir, comme c'est prévu dans ce pays. Parce qu'on est en Suisse, sur les hauteurs de Lausanne avec de discrètes vues sur le lac, la nuit, avec un soupçon de neige. C'est une espagnole qui doit "l'accompagner" et l'occupant, "travailleur" de la chambre d'à côté qui devra remplacer le témoin.

C'est en suisse et ça a tout l'air d'une suisserie avec son sujet délicat traité sur le ton de la comédie ? pas tout à fait. De l'ironie ? il y en a mais ce n'est pas tout. Des louches de pathos ? vraiment pas. Le sujet du film n'est pas non plus un prétexte. Mais c'est franchement marrant notre bonhomme poli mais directif peut se faire renvoyer dans les cordes sans manquer pour autant de répartie.

On a quand même une esquisse de suisse composite avec des portraits d'ensemble des trois protagonistes finement calculés, on a en prime un diffus sentiment du temps qui se conclut par un Lausanne by night dans la très exotique Reliant Scimitar GTE du bonhomme, une sorte de nostalgie constructive(-iste ?).

Malgré tout le sujet ou l'autre sujet de la mort assistée est abordé de façon concrète, sans réponse facile, sans mauvais pas non plus (à mon sens en tout cas).

En tout cas j'ai passé un bien bon moment (si si c'est possible) avec cet humour suisse et une esthétique qui sait prendre quelques détours. C'est stimulant et les acteurs sont excellents. Je vous encourage à tenter l'aventure...

Un excellent moment pour moi aussi. Un vrai sujet, qui peut sembler sinistre et austère, mais Lionel Baier adopte un ton décalé et plein d'humour, sans éluder l'émotion. C'est intelligent, drôle et touchant. Les acteurs sont en effet excellents, les dialogues percutants, et il y a une vraie façon de filmer, avec des angles de prise de vue, qui participent à une distance, sans pour autant être froids.
Un réalisateur à suivre.

Un autre homme / Lionel Baier



Un jeune homme, pour suivre sa compagne, devient presque par hasard journaliste dans un petit journal local. Il lui appartient de faire entre autres fêtes de village et chiens écrasés, de rendre compte de films. Or il ne connaît rien et n'a aucune attirance pour le cinéma. Il finit par se prendre au jeu, d'aller voir des films dans des séances de presse, d'autant plus que son chemin croise celui d'une critique renommée, et que l'attirance de l'image s'associe à une attirance amoureuse.

Un film étonnant, au noir et blanc maîtrisé, hommage au cinéma. Un film d'apprentissage aussi, où l'art joue un rôle essentiel, libératoire, même si exigeant. Il y des évidentes références à la littérature du XIXe (Bel Ami en tout premier), un côté conte cruel, une satire sociale....Plein de choses en fait, qui font que le film passionne et interroge. La toute dernière séquence, avec Bulle Ogier est enchanteresse.

je bidouillerai un fil pour le réalisateur. vous me tirez les oreilles si j'oublie ?

Tirer les oreilles d'un panda...c'est tentant.

n'est-ce pas ?

Spoiler:

Carrément irrésistible !

Les grandes ondes / Lionel Baier



Suite à une sommation politique de faire des émissions positives, une équipe de radio Suisse romande est envoyée au Portugal, pour réaliser des reportages sur l'aide apportée par la Suisse à ce pays. Une équipe de plus improbables est constituées, et la voilà partie dans un voyage ubuesque à la recherche des traces de cette fameuse aide suisse, qui s'avère aussi volatile que dérisoire. Survient à ce moment la révolution des oeillets, que nos journalistes de choc apprennent par hasard, et bien après tout le monde. Cela fait encore plus dérailler l'ensemble....

C'est vraiment amusant, plutôt décalé et sympathique. Plus grand public et moins personnel que ces autres films que j'ai vu. Il semble que Lionel Baier s'essaie à des genres et ambiances différentes, même si on peut retrouver quelques thématiques et obsessions récurrentes.

Le DVD comprenait également un moyen métrage, Low Cost, auquel je n'ai pas réussi à m'intéresser.

L'équipe est sympathique et ce double, triple ? voyage a de bons moments et réserve quelques perspectives. La carte années 70 peut se voir comme une façon de réactualiser certains clichés et de faire le point, l'événement historique peut lui aussi se voir dans un contexte actuel de crise et question d'une identité européenne (en prenant au passage un solide ancrage historique). Sans oublier la question de la Suisse dans tout ça entre argent et image. Et puis il y a cet envers du décor suisse avec une équipe sympathique dont le succès professionnel doit, avec l'angle choisi, bien peu aux qualités habituellement mise en vitrine de rigueur quasi-horlogère...

Moins personnel et qu'on aurait souhaité plus piquant le film joue bien des décalages au profit de l'humour et du propos et c'est déjà beaucoup pour un petit film qui ne paye pas de mine.

L'humour suisse ça ne fait de mal.