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 Andrzej Sapkowski [Pologne]

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Merwyn
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Merwyn


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MessageSujet: Andrzej Sapkowski [Pologne]   Andrzej Sapkowski [Pologne] EmptyDim 20 Déc 2015 - 14:04

Andrzej Sapkowski [Pologne] 151220010402703681
Andrzej Sapkowski

Wikipedia a écrit:
Andrzej Sapkowski, né le 21 juin 1948 à Łódź, est un écrivain polonais d'histoires fantastiques et de fantasy.

Sapkowski a étudié l'économie et, avant de se mettre à l'écriture, a travaillé en tant que représentant de ventes senior pour une compagnie d'échanges internationaux. Sa première nouvelle, Le Sorceleur (Wiedźmin), fut publiée en 1986 dans Fantastyka, le magazine de littérature fantastique polonais de référence, et reçut un énorme succès de la part des critiques. Sapkowski a créé un cycle de contes basé sur le monde du Sorceleur qui comprend trois collections d'histoires courtes et cinq romans. Ce cycle et ses nombreux autres livres ont fait de lui l'un des auteurs fantastiques les plus connus de la Pologne des années 1990.

Le personnage principal du Sorceleur (en anglais : The Witcher ou The Hexer) est Geralt, un assassin mutant qui a été entraîné depuis son enfance à chasser et à détruire monstres et autres vermines. Geralt évolue dans un univers moral ambigu, réussissant à suivre son code éthique personnel cohérent. À la fois cynique et fier, Geralt a été comparé au personnage de Philip Marlowe créé par Raymond Chandler. Le monde dans lequel se déroulent ses aventures est fortement inspiré par l'histoire polonaise et la mythologie slave.

Sapkowski a gagné cinq fois le prix Janusz A. Zajdel, trois fois pour les nouvelles Mniejsze zło (Moindre mal) (1990), Miecz przeznaczenia (L'Épée du Destin) (1992), W leju po bombie (Dans un cratère de bombe) (1993), et deux fois pour les romans Krew elfów (Le Sang des Elfes) (1994) et Narrenturm (2002). En 2009, il gagne le tout premier prix David Gemmell du meilleur roman de fantasy pour Krew elfów (Le Sang des Elfes)1.

En 1997, Sapkowski a remporté le prestigieux prix Paszport Polityki, remis annuellement aux artistes ayant de fortes perspectives de succès international.

En 2001, une série télévisée basée sur le cycle du Sorceleur est sortie en Pologne et à l'international, intitulée Wiedźmin (The Hexer). Un film du même nom fut monté à partir de la série, mais l'un comme l'autre ont été des échecs commerciaux.

Les livres de Sapkowski sont traduits en anglais, tchèque, russe, lituanien, allemand, espagnol, français, slovaque et portugais.

L'éditeur de jeux polonais CD Projekt a réalisé un jeu de rôle PC basé sur cet univers, appelé The Witcher, sorti le 26 octobre 2007 en Europe. Une suite appelée The Witcher 2 : Assassins of Kings est sortie le 17 mai 2011 toujours développée par le studio CD Projekt. Et le 19 mai 2015 est sorti The Witcher 3: Wild Hunt, toujours développé par CD Projekt.


Après cette synthèse, quelques prolégomènes...

J'ai lu beaucoup de Fantasy et j'en lis toujours mais peu, en ne retenant que les auteurs qui ont du talent (avis subjectif bien entendu) et, vu le peu d'auteurs de fantasy (comparativement aux auteurs en général), il y en a bien plus qui ont du talent que parmi les autres auteurs (encore une fois en valeur relative, pas en valeur absolue), peut-être parce qu'il est plus difficile de s'y faire publier... m'enfin... quand on connait la difficulté de se faire publier hors compte d'auteurs... cela reste tout de même un exploit, toutes littératures confondues...

Pour ce qui est de l'auteur, le cycle dont je vais vous parler "Le Sorceleur", a été tiré à plus de 2 millions d'exemplaires, c'est une icone en Pologne alors qu'il est moins connu dans le reste du monde.

Les produits dérivés autour de son livre sont une série (que je ne vous conseille pas), un film (dont vous devez vous préserver) et une trilogie de jeux vidéo, The Witcher, The Witcher 2, The Witcher 3 (excellents quant à eux, phénomènes mondiaux qui ont fait la fortune de leur studio CD Projekt) qui sont assez fidèles aux livres et dont la beauté graphique permet une excellente immersion (ce sont toutefois des jeux pour hommes où la femme est plutôt considérée comme décorative... en cela aussi, l'esprit de l'époque, Saint-Empire, est respecté).

Andrzej Sapkowski [Pologne] 151220012826734498
Le dernier vœu

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L'épée de la Providence

Ces deux premiers romans sont en fait des recueils de nouvelles (contrairement aux autres que je n'ai pas encore lu). Le dernier voeu donne une idée général du personnage principal, Geralt de Riv, de l'univers qui l'entoure et de certains personnages qui peuplent sa vie. L'approche n'est pas chronologique, on voyage dans ses souvenirs.
Dès lors, le second recueil de nouvelles, L'épée de Providence, quant à lui chronologique, commence avant les événements relatés dans le premier et permet de mieux les comprendre.

En ce qui concerne l'écriture d'Andrzej Sapkowski, elle est assez inégale.
Comprenez que n'importe qui peut écrire un livre (enfin, faut avoir un minimum d'éducation... un minimum), par contre pour "bien" écrire un livre, faut du talent et... du travail. Le premier jet est rarement le bon, il en est le squelette, et le livre prend réellement chair à la réécriture.
Je suis très sensible dans mes lectures à la musicalité des mots, à leur chant, certains auteurs (pour être honnête, la grande majorité) n'y arrivent pas, peut-être est-ce du à un choix de leur part, à des contraintes de temps ou au fait que cela ne fait pas partie de leur ADN... Pour n'en citer qu'un, Pierre Bottero est le grand maître de la musicalité des mots.
Bien entendu, cette musicalité, si elle était omniprésente, serait rapidement grotesque et perdrait son charme, sa sensibilité d'âme et sa raison d'être.

Prenez l'exemple de la montée paroxysmique de l’adagio pour cordes de Samuel Barber, il vous saisit et il est l'empreinte, l'encrage qui vous laisse retourné en sa recrudescence... Multipliez-le et vous auriez un adagio inécoutable.

Prenez sinon l'exemple de la vie, de notre vie. Si nous ne vivions que des moments flamboyants, de forte intensité, peu à peu ces moments deviendraient communs, fades, ils perdraient leur caractère unique, celui qui nous traverse et donne sens à notre existence. Nous avons besoin d'une routine de la vie, remplie de ces journées d'éternels déjà vus, pour goûter ces moments d'exceptions...

Il en va de même dans l'écriture, ce que Pierre Bottero (et oui, c'est mon parangon mais je n'essaye nullement de copier son style, j'en serais incapable, chacun son identité) maîtrisait parfaitement, une simplicité des mots, de l'émotion à la description, pour nous éblouir, au détour d'un échange, d'une phrase à la musicalité toute naturelle.


Hum... pour en revenir à Andrzej Sapkwoski, il n'a pas la maîtrise de Pierre Bottero et même, certains passages sont difficiles à comprendre (quelques soucis à retranscrire les actions rapides ou peut-être que le brouillon est voulu pour faire corps avec le caractère désordonné de ces actions...), d'autres empreints de lyrisme sans raison mais, il y a aussi des passages intéressants. Malgré l'univers sombre, l'auteur sait mettre en valeur l'humour de certains personnages (notamment du troubadour Jaskier) et de certaines situations.
Il y a aussi, au détour d'un paragraphe, des mots bien choisis

" Les mots naissaient avec la musique, capturés par elle comme des insectes par l'ambre translucide ".

Par ailleurs, l'auteur n'hésite pas à retranscrire certains contes traditionnels et c'est assez réussi.

Après les déceptions de mes dernières lectures, découvrir un auteur surprenant fait du bien.
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Arabella
Sphinge incisive
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MessageSujet: Re: Andrzej Sapkowski [Pologne]   Andrzej Sapkowski [Pologne] EmptyDim 20 Déc 2015 - 19:23

J'ai lu tout le cycle, à l'exception d'un volume écrit bien plus tard, et qui sentait le réchauffé. J'ai préféré les deux premiers volumes de nouvelles au cycle romanesque qui a suivi, où il y avait pas mal de longueurs à mon sens. Ce que j'ai le plus apprécié dans les nouvelles, ce sont les détournements des contes de fées comme Blanche Neige ou La Belle et la Bête etc.
Je n'ai pas trouvé que c'était mal écrit, j'ai même été plutôt positivement surprise, mais je l'ai lu dans l'original, alors je ne sais pas ce que cela donne en traduction.
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Merwyn
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MessageSujet: Re: Andrzej Sapkowski [Pologne]   Andrzej Sapkowski [Pologne] EmptyDim 20 Déc 2015 - 23:11

Bravo pour l'avoir lu en polonais, je ne m'y risquerais pas (déjà qu'en anglais, c'est pas gagné).  bonjour

Pour l'écriture, je suis désolé si j'ai pu laisser entendre que c'était parfois mal écrit car ce n'est pas le cas. La plume est inégale certes mais pas au point d'être mal écrit.

Ne pouvant le lire en polonais, je ne porterai pas de jugement sur le traducteur d'autant que, parfois, le traducteur améliore l'oeuvre originelle. Cool
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Merwyn
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MessageSujet: Re: Andrzej Sapkowski [Pologne]   Andrzej Sapkowski [Pologne] EmptySam 30 Avr 2016 - 18:32

Andrzej Sapkowski [Pologne] Mini_160430060111526309
Le Sang des Elfes

Le Sang des Elfes est le premier roman qui fait suite aux deux ouvrages consacrés aux nouvelles. Même si je préfère ce dernier aux nouvelles, elles sont tout de même importantes car elles plantent les différents protagonistes et on aurait du mal à suivre la suite sans elles ou, en tout cas, notre plaisir en serait amoindri.

Contrairement à ce que l'on pourrait s'attendre, il y a peu de combats (contrairement au jeu vidéo éponyme), le machisme est moins présent avec une plus belle place faite aux femmes.

Sans dévoiler l'intrigue qui, de toute façon, se déroule si lentement, qu'il ne servirait à rien de la narrer, arrêtons-nous un instant sur les thématiques de ce roman.

Vous êtes dans un monde qui ressemble au moyen-âge du Saint-Empire mais, avec des monstres, des sorceleurs, des non-humains et des magiciens/magiciennes.

1. Les monstres : pas grand-chose à dire, on retrouve le folklore germanique et slave.

2. Les sorceleurs : formés depuis leur plus difficile enfance, ils sont dits choisis par la destinée (mais tout le monde n'y croit pas, peut-être juste le hasard), ils sont entraînés au combat contre les "monstres" pour préserver le monde. Toutefois, ils ne s'en prennent qu'aux monstres présentant un risque avéré pour les hommes, ceux qui se tiennent tranquilles peuvent dormir en paix. Ex: un dragon est un monstre mais ils ne vont pas les chasser (déjà qu'ils ont presque tous été décimés) s'ils font gentiment dodo dans leur caverne. S'ils attaquent une ville, ils interviendront... peut-être... En effet, le sorceleur anti-héros, Géralt, ne veut pas s'en prendre aux dragons, il en a fait un code de conduite.
Donc, ces enfants destinés à être sorceleurs sont entraînés mais, pour être de taille, ils doivent être plus forts, plus rapides, plus endurants qu'un humain normal, ils prennent donc des drogues très puissantes pour modifier leurs capacités surtout pendant leur enfance et adolescence, et seuls 30% survivent jusqu'à l'âge adulte. La prise de ces drogues a pour effet de les rendre stériles.
Par ailleurs, comme à l'époque où se déroule l'histoire, les sorceleurs ont éliminé la plupart des monstres dangereux des royaumes, les gens n'ont plus trop besoin d'eux, parfois on les chasse, les extermine et leur nombre a grandement baissé. Ils ne sont plus qu'une poignée. Ils vieillissent toutefois très lentement comme les elfes.

3. Les non humains : ce sont les elfes, les nains, les gnomes, les dryades... Ceux qui vivaient sur ces terres avant la venue des hommes. Les non-humains sont des citoyens de seconde zone dans les villes humaines. Dès lors, ils préfèrent vivre en dehors. Les elfes et les dryades, dans leurs forêts, les nains dans les sous-sols (point à vérifier car il n'en a pas encore été fait mention)...
La domination par les hommes s'explique par la fécondité. Quand une femme humaine peut avoir facilement une douzaine d'enfants dont 1/3 arrivent à l'âge adulte (soit 4, ce qui est conforme au Moyen-Âge à partir du 12e siècle avec la découverte des plantes fourragères...), les elfes et les dryades (qui vivent des siècles) n'en ont que 1 ou 2, les nains, 2 ou 3 (sans compter ceux qui n’arrivent à l'âge adulte)...
Or, comme les humains en débarquant leur ont fait la guerre et que ce sont les jeunes elfes et nains, soit les moins réfléchis mais aussi les seuls féconds, qui ont riposté, leur population a très vite décliné, permettant l'hégémonie des hommes...

4. Les magiciens et magiciennes sont, avec les sorceleurs, les personnages les plus mis en valeurs dans la saga. On ne naît généralement pas magicien, l'apprentissage a pour conséquence de les rendre presque tous stériles (point commun avec les sorceleurs). Certaines magiciennes souffrent de ne pas pouvoir donner naissance comme le grand amour de notre sorceleur Geralt.
Les magiciennes sont toutes des femmes physiquement sublimes car elles ont utilisé la magie pour remodeler leur corps. Ce qui prend des décennies et des souffrances atroces. Pourquoi font-elles cela me direz-vous ? Tout simplement parce qu'elles ont de graves handicaps physiques avant de devenir magicienne. Sachant les souffrances et les sacrifices que demande l'apprentissage de la magie, elles choisissent cette voie car c'est leur seule chance de survivre. L'amour de Geralt, Yennefer, par exemple, était une bossue or les bossues, surtout si elles sont femmes, ne vivent pas longtemps (prise pour des sorcières, on les brûle très vite). Outre la transformation de leur corps, les magiciens/magiciennes stoppent leur vieillissement, là aussi, au prix d'importantes souffrances.
Leurs pouvoirs me direz-vous ? Ceux que j'ai cité plus tout ce que vous pouvez imaginer mais c'est un pouvoir qu'il faut puiser soit à l'intérieur de son corps soit dans la nature. Puiser trop à l'intérieur de son corps expose à y laisser sa vie, puiser trop dans la nature expose à l'explosion de son corps. En somme, vous l'aurez compris, tout est question de maîtrise et les magiciens/magiciennes sont donc tout de même limités. Par ailleurs, même si plus nombreux que les sorceleurs, ils sont rares.
Enfin, il arrive qu'une magicienne donne naissance à un enfant, ce dernier a donc des dons innés pour la magie, ce qui lui ouvre des voies de pouvoirs très importantes. Pour certains magiciens/magiciennes, ces enfants ne doivent pas naître car trop dangereux, d'autres les abandonnent à la naissance, ils ne vivent longtemps car ne peuvent maîtriser leurs pouvoirs (les rares survivant deviennent fous, ils voient l'avenir en croyant que c'est le présent... un peu comme la pythie...), très peu sont pris sous la protection d'un magicien ou magicienne pour apprendre à contrôler leurs terribles pouvoirs mais cela est très mal vu (en fait, on va essayer de les éliminer) car la puissance obtenue à l'âge mature en magie (des décennies) pourrait sonner la fin du monde si mal utilisée...


Dans ce roman, il est question d'un de ses enfants, protégée de Géralt, mais aussi:
- de la diversité et de la difficulté à vivre ensemble ;
- des ambitions du pouvoir politique ;
- du populisme ;
- d'une histoire d'amour impossible (pour une fois réaliste et pas avec les clichés traditionnels).
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