Eric Rohmer

Les Amours d'Astrée et de Céladon

Citation :

Dans une forêt merveilleuse, au temps des druides, le berger Céladon et la bergère Astrée s'aiment d'amour pur. Trompée par un prétendant, Astrée congédie Céladon qui, de désespoir, se jette dans une rivière. Elle le croit mort, mais il est secrètement sauvé par des nymphes.
Fidèle à sa promesse de ne pas réapparaître aux yeux de sa belle, Céladon devra surmonter les épreuver pour briser la malédiction. Fou d'amour et de désespoir, convoité par les nymphes, entouré de rivaux, contraint de se déguiser en femme pour côtoyer celle qu'il aime, saura-t-il se faire reconnaître sans briser son serment ?

Les Amours d'Astrée et de Céladon est une adaptation de L'Astrée, roman pastoral d'Honoré d'Urfé.

Eric Rohmer signe ici encore un coup de génie. Je suis absolument bluffé par cette adaptation d'Urfé.
Un film en vers voyez vous ça, à l'heure du cinéma à gros budget? Un film ou le seul décor est la nature, et ou les personnages sont représentés en Gaulois (vu par le 17ème, ce qui donnent d'ailleurs lieux à des anachronismes absolument irrésistible, et toute cette passion pour les Gaulois Bucoliques, c'est d'une drôlerie, mais aussi d'une sérieusité époustouflante.)
Alors vous me direz, adapté un roman pastorale, qu'est-ce que ça doit être chiant... D'autant que je me doute que tout le monde ne connais pas non plus l'engouement que suscita ce genre qui s'exprima après Urfé dans un sous genre de la tragédie-comédie la pastorale dramatique. ( Simplifions en l'identifiant exclusivement d'ailleurs c'est presque le cas à Mairet)

Enfin tout de même je dirais que ce film est un véritable OVNI, et qu'à mon avis il restera comme un véritable film atemporel. Un chef d'œuvre dans une Œuvre, déjà Bien fournis.

Merci MONSIEUR Rohmer.

J'ai très envie de le voir...

moi aussi, j'ai très envie, j'espère que je le pourrai

Ce film me laisse vraiment un goût, une impression assez indescriptible.

Mais je vous en conjure ,allez le voir^^.

Tu titilles ma curiosité lekhan

Cycle Eric Rohmer sur Arte

Éric Rohmer - "Je ne veux pas être en couverture"



© La couverture du n°166 du magazine "Les Inrockuptibles" : Eric Rohmer ne veut pas apparaître...

Citation :

« Je ne veux pas être en couverture, je n’aime pas qu’on publie des photos de moi : tout simplement parce que je pense que l’œuvre est plus importante que la personne. Et pour des raisons très égoïstes, étant donné la façon dont je vis et dont je filme, j’aime bien ne pas être reconnu dans la rue. Être incognito dans les transports en commun me plaît énormément. Enfin, je ne crois pas que le fait d’écrire une œuvre qui sera rendue publique doive vous transformer en homme public. On connaît aujourd’hui une telle inflation de la médiatisation que je suis conduit à en prendre le contre-pied. Personnellement, je n’ai besoin de rien et je ne pense pas que me montrer puisse augmenter mon public, avec lequel j’ai une très bonne relation. Le fait que mon personnage soit un peu effacé, voire un peu mystérieux est intéressant. Cette contre-publicité que je peux faire à mes films est la meilleure publicité. Ce n’est pas pour cela que j’agis ainsi, mais le fait est là. Rendre public le visage d’un artiste n’a donc absolument aucune importance. C’est l’œuvre qui compte et, de tous les cinéastes, je suis peut-être celui dont l’œuvre a la vie autonome la plus grande, indépendamment de moi ou de ma vie privée. »

Après avoir lu cette critique, j'ai jeté un oeil aux cinémas près de chez moi et surprise ! il ne passe déjà plus ! Sauf à Lille (à une heure de chez moi en voiture, donc) Je crois donc qu'il va me falloir attendre la sortie en location. C'est tout de même bizarre, c'est un film sorti il y a peu, pourtant, non ? Ca va trop vite T_T

Nibelheim a écrit:

Après avoir lu cette critique, j'ai jeté un oeil aux cinémas près de chez moi et surprise ! il ne passe déjà plus ! Sauf à Lille (à une heure de chez moi en voiture, donc) Je crois donc qu'il va me falloir attendre la sortie en location. C'est tout de même bizarre, c'est un film sorti il y a peu, pourtant, non ? Ca va trop vite T_T

Rohmer n'est pas "commercial" ...et ce qui intéresse les propriétairesde salles, c'est de remplir le tiroir-caisse...
Chez moi, je crois qu'il ne passera même pas...même pas une semaine...

J'ai découvert Rohmer l'an passé avec Ma nuit chez Maud, que j'ai beaucoup aimé :) (même si les discussions sur Pascal ne m'ont pas toujorus parues très claires^^, je vais le réemprutner bientôt je pense).
Hier j'ai regardé La boulangère de Monceau, suivi de La carrière de Suzanne,et là aussi j'ai adoré, j'aime la façon dont il met en scène le quotidien, de même que dans les aventures de Reinette et Mirabelle (avec Luchini tout jeune ! )
Quels sont vos films favoris de Rohmer ? J'ai bien envie de tout voir (c'est pas comme Resnais )

à écouter éric Rohmer dans la série de DVD "cinéma de notre temps.
Chaque réalisateur s'exprime souvent librement sur les circonstances d'un ou deux tournage (réalisé par Bazin et Labarthe).
Le meilleur visionné jusqu'à présent est celui de H.H.H(HOU HSIAO-HSIEN)

Fantaisie héroïque a écrit:

Quels sont vos films favoris de Rohmer ? J'ai bien envie de tout voir (c'est pas comme Resnais )

Ah tout un programme Rohmer
Fantaisie, ta question me redonne du coup l'envie de visionner les plus anciens, que j'ai réellement adorés!
Rohmer, comment dire...c'est un peu l'orfèvre de l'analyse des sentiments humains, un cinéaste qui nous décrit avec une finesse et une élégance rares les méandres du mental: les hésitations, les discours intérieurs, ce qu'on voudrait, ce qu'on devrait, cette lutte interne de tous nos "moi" .
Un cinéma précis, ciselé où les personnages n'aiment rien autant que parler d'eux. Du cristal je dirais

Mes préférences? Les contes moraux, avec Ma nuit chez Maud qui me l'a fait découvrir (ohlala ça fait long, avec le beau Jean Louis !) et Le genou de Claire ou L'amour l'après -midi avec des personnages qui s'analysent plus qu'ils n'agissent et qui tentent de le faire selon leur" morale"

Dans les comédies et proverbes, ils ont pris de la graine, se mentent déjà un peu plus. Et surtout aux autres. Plus d'action, surtout des confrontations: Un beau mariage, Pauline à la plage, et le plus marquant pour moi: Les nuits de la pleine lune (avec Pascale Ogier Tcheky Karyo et F.Luchini : )

Et puis tous les autres, avec toujours cette introspection et la vie qui les force à régir, à changer leurs voies. Ils hésitent, se cherchent, des chassés-croisés mais toujours analysés, décortiqués .Rien n'est laissé au hasard, rien d'anodin chez Rohmer .
Il y en a tant je vais tacher de vous faire la liste...

Ma nuit chez Maud -1966-
Avec : Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis), Françoise Fabian (Maud), Marie-Christine Barrault (Françoise), Antoine Vitez (Vidal). 1h50

Citation :

Jean-Louis est catholique, ingénieur, a trente-deux ans et vit à Clermont-Ferrand après dix ans passés en Amérique. Un jour qu'il est seul dans la rue, il croise une jeune fille dont il aimerait bien faire la connaissance : il a le sentiment qu'elle sera la femme de sa vie, mais il ne sait pas qui elle est ni comment l'aborder.
Un soir, il retrouve Vidal, un ami d'enfance qui l'emmène dîner chez sa maîtresse, Maud, médecin, divorcée...

Le genou de Claire-1969-
Avec : Jean-Claude Brialy (Jérôme), Aurora Cornu (Aurora), Béatrice Romand (Laura), Laurence de Monaghan (Claire), Michèle Montel (Madame Walter), Gérard Falconetti (Gilles), Fabrice Luchini (Vincent). 1h45.

Citation :

Jérôme, 35 ans, attaché d'ambassade près d'Annecy, vendre la propriété familiale. Là, il retrouve Aurora, une romancière roumaine dont il avait fait la connaissance six ans auparavant, à Bucarest. Elle est en vacances dans une villa du bord du lac et lui présente son hôtesse, Mme Walter et sa fille Laura, seize ans, qui est lycéenne. Après le départ de Jérôme, Laura ne cache pas qu'elle est amoureuse de lui. Jérôme, qui doit se marier très prochainement, n'attache guère d'importance à la chose. C'est alors qu'arrive Claire, dix-sept ans, très éprise de Gilles, un graçon de son âge. Jérôme qui ne l'avait tout d'abord guère remarquée, s'irrite de la désinvolture de son amoureux et s'aperçoit que si le physique de Laura l'avait laissé indifférent celui de Claire le trouble et notamment son genou...

L'amour l'après-midi -1970-
Avec : Bernard Verley (Frédéric), Zouzou (Chloé), Françoise Verley (Hélène), Daniel Ceccaldi (Gérard), Malvina Penne (Fabienne), Babette Ferrier (Martine). 1h37.

Citation :

Frédéric a choisi d'épouser Hélène parce que, pense-t-il : "en étreignant Hélène, j'étreins toutes les femmes". En réalité, cette fidélité conjugale à laquelle s'astreint Frédéric lui pèse terriblement. Et, un jour, Chloé apparaît dans le bureau de Frédéric : le cheveu sale, le maquillage approximatif, la mise négligée, elle inquiète d'abord le jeune homme, qui la trouve envahissante...

Le beau mariage-1981
Avec : Béatrice Romand (Sabine), André Dussollier (Edmond), Féodor Atkine (Simon), Arielle Dombasle (Clarisse), Pascal Greggory (Nicolas), Vincent Gauthier (Claude). 1h40.

Citation :

Sabine, étudiante en histoire de l'art et vendeuse chez une antiquaire du Mans, s'impose la volonté de se marier. Clarisse, son amie et confidente, lui présente son cousin Edmond, un jeune avocat beau, riche et libre. Mais aucune de ses manigances pour le séduire n'aboutira

Pauline à la plage-1982-
Avec : Amanda Langlet (Pauline), Arielle Dombasle (Marion), Pascal Greggory (Pierre), Féodor Atkine (Henri), Simon de La Brosse (Sylvain), Rosette (Louisette). 1h34

Citation :

Marion, qui vient de divorcer, et sa jeune cousine Pauline, vont passer la fin de l'été dans la villa familiale de Granville, plage de la Manche. Marion y retrouve par hasard Pierre, un flirt de jeunesse, qui lui présente Henry, dont il a fait la connaissance récemment. Marion, qui se dit prête à un nouvel amour, va être très vite fascinée par Henry : celui-ci est ethnologue et, bien que marié et père de famille, il vit comme il l'entend puisqu'il part dès que l'envie lui en prend...

Les nuits de la pleine lune-1984-
Avec : Pascale Ogier (Louise), Tchéky Karyo (Rémi), Fabrice Luchini (Octave), Virginie Thévenet (Camille), Christian Vadim (Bastien), Laszlo Szabo (le peintre au café), Lisa Garneri (Tina). 1h42

Citation :

Louise est jeune et indépendante. Elle aime Rémi, mais passe ses soirées avec Octave, qui est sans doute amoureux d'elle. Elle joue à pousser Rémi dans une aventure avec une amie à elle, Camille, et a une brève aventure avec Bastien... Jusqu'à ce matin où elle apprend que Rémi s'apprète à la quitter pour Marianne, une amie de Camille.

J'ai beaucoup aimé sa série des "contes des quatre saisons". Mon préféré étant "Conte d'été".

Citation :

Troisième film de la série "Contes des quatre saisons". L'été est le temps des vacances, donc de la vacance. Pour Claude-Marie Tremois :

Rohmer trace le portrait d'un indécis. Mais comme Rohmer est un disciple de Kant, il a fait de Gaspard un volontariste de l'indécision : Gaspard a choisi de ne pas choisir. En vacances à Dinard, il espère retrouver à Saint-Lunaire Léna, dont il est amoureux. Ce qui ne l'empêche pas de flirter avec Solène, à Saint-Malo. Et de faire sa confidente de la charmante Margot. Dinard, Saint-Malo, Saint-Lunaire, Saint-Sulliac, Saint-Enogat, le golfe de La Fresnaye, la pointe du Groin, Saint-Jacut : Gaspard ne cesse de passer d'une rive de la Rance à l'autre, comme il passe d'une fille à l'autre sans jamais cesser d'analyser ses "non-choix". Rigueur de la construction, justesse du ton, grâce des comédiens, fluidité de la mise en scène : c'est le plus beau des quatre Contes."

Puis j'ai revu chez un ami "Conte d'automne" récemment et il m'a entrainé dans sa machination et dans l'attente fiévreuse du dénouement.

Citation :

Quatrième film de la série "Contes des quatre saisons". Retour au thème de la machination. Deux de ses amies souhaitent que Magali, viticultrice, se remarie. Rosine songe à quelqu'un. Isabelle en trouve un autre par petites annonces. Problème : le candidat de Rosine est son ex-amant - qui l'aime toujours. Et celui d'Isabelle croit qu'elle a mis l'annonce pour son propre compte. Quiproquos et malentendus.

Pour Claude-Marie Trémois : Valse hésitation d'une rive à l'autre du Rhône, entre Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, où Isabelle est libraire, et les environs de Bourg-Saint-Andéol, dans l'Ardèche, où Magali a son vignoble. Dans la lumière dorée de septembre, il se dégage de ces amours automnales quelque chose qui ressemble à la sérénité. Sans compter le plaisir de retrouver de vieilles connaissances : Béatrice Romand (Le Genou de Claire) et Marie Rivière (Le Rayon vert).

Dans le cinéma de Rohmer, du moins dans sa série de contes des quatre saisons, la confrontation des discours est vaine mais pourtant source de vie. Elle est l'essence même du film, de la vie. Elle permet parfois le miracle (rencontre...), d'autre fois pas mais c'est ce qui en fait le charme.

Le cinéaste Eric Rohmer est mort le lundi 11 janvier 2010.
Eric Rohmer, cinéaste phare de la Nouvelle Vague, est mort à l'âge de 89 ans, lundi, selon l'une de ses productrices. (Source:Le Monde)

aériale a écrit:

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L'amour l'après-midi -1970-
Avec : Bernard Verley (Frédéric), Zouzou (Chloé), Françoise Verley (Hélène), Daniel Ceccaldi (Gérard), Malvina Penne (Fabienne), Babette Ferrier (Martine). 1h37.

Citation :

Frédéric a choisi d'épouser Hélène parce que, pense-t-il : "en étreignant Hélène, j'étreins toutes les femmes". En réalité, cette fidélité conjugale à laquelle s'astreint Frédéric lui pèse terriblement. Et, un jour, Chloé apparaît dans le bureau de Frédéric : le cheveu sale, le maquillage approximatif, la mise négligée, elle inquiète d'abord le jeune homme, qui la trouve envahissante...

Le film est quand même en-dessous de Ma nuit chez Maud, ne serait-ce que parce que Bernard Verley n'a pas le charisme de Trintignant. "Depuis que je suis marié, je trouve toutes les femmes jolies" dit le héros. La voix off alourdit un récit en cercles concentriques tout en badinage autour du désir, plus cérébral que physique, on est chez Rohmer, hein, pas chez Oshima. Le film reste en surface, moins profond que certaines autres oeuvres de Rohmer et le contexte boboïsant avant la lettre a quelque chose d'un peu agaçant. La fin est assez convenue, aussi, et franchement pas convaincante. Il y a bien la petite musique de Rohmer dans L'amour l'après-midi mais la mélodie n'est pas aussi entraînante qu'on le souhaiterait.