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| Patrick Modiano | |
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Auteur | Message |
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Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Patrick Modiano Mar 4 Déc 2007 - 15:07 | |
| Des inconnues
Trois nouvelles, trois portraits, trois femmes à découvrir et explorer. Pourquoi pas... Vu et déjà vu mais en même temps, tellement plein de promesses. Sauf qu'ici, Modiano n'arrive pas à se dépêtrer des clichés. L'impression plus d'une fois de lire un Harlequin un peu plus intello et mieux écrit, sans plus.
Premier récit, le cliché de la jeune fille désabusée qui monte à Paris et y rencontre l'amour, le temps d'une liaison d'un mois. Que c'est banal, que c'est mauvais comme scénario. Rien d'imprévisible ne se passe, le temps s'écoule et puis voilà, l'homme disparaît et la pauvrette se retrouve bien malheureuse. Sans compter que comme dans les mauvais films, tout s'arrange pour elle, elle a des amis sur place, Paris n'est pas un enfer, loin de là, c'est si facile.
La seconde nouvelle avait une allure intéressante, une jeune pensionnaire dans un endroit sévère qui rêve d'une autre vie, s'amuse à Annecy et finit par s'en sortir. Autre scénario bien téléphoné mais Modiano va cependant un peu plus loin que dans le premier texte, il détaille les efforts et la soufffance. Enfin son héroïne semble réelle ! La fin gâche tout. Facile, simpliste même, une pirouette de fainéant qui n'a pas envie d'aller au fond des choses.
Le dernier récit ne va nulle part ! Pas terriblement bien écrit, il raconte l'approche, par un groupe de joyeux illuminés mi-sectaires mi-mystiques, d'une jeune fille débarquée de Londres à Paris pour surveiller le studio d'un ami. Naïve et esseulée, la jeune fille se laisse avoir par ces gens. Point barre. Sont-ils pervers, peu scrupuleux, gentils, naïfs eux-aussi, dominés ou dominants... Le lecteur n'en saura rien et Modiano ne lui laisse même pas quelques pistes utiles pour imaginer soi-même la suite. Cela s'achève à nouveau avec une fin facile. Voilà qui ne me réconcilie guère avec cet auteur auquel j'ai plus d'une fois reproché d'écrire le même livre. Un ami m'a dit un jour "Peut-être ne peut-il pas faire autrement, il ne sait pas écrire autre chose". Doute de ma part... Vérification faite ! Dès qu'il parle de quelqu'un d'autre que lui et ses petits soucis habituels, on tombe dans le plat du plat. Pas pour moi ! | |
| | | Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Patrick Modiano Mar 4 Déc 2007 - 15:08 | |
| Accident nocturne
Ce qui m'a frappée dans ce récit, c'est le calme relatif avec lequel Modiano évoque cet accident qui blesse le narrateur à la jambe, le conduit à l'hôpital en compagnie de la conductrice blessée au visage, qui a disparu à son réveil, lui laissant quelques billets en guise de souvenir et de pardon. Pas de colère ou de rancune, loin de là, cet accident sonne comme une révélation, un bouleversement bénéfique dans une vie désoeuvrée, le choc qui lui permet de prendre un nouveau départ dans la vie. Belle façon de positiver ce qui, chez d'autres, aurait fait les choux gras sur des pages de faits divers. Modiano part à la recherche de Jacqueline de Beausergent, pas uniquement pour la remercier, mais aussi pour évoluer davantage dans son chemin de vie qui se dessine aujourd'hui à travers ses errances. Encore une histoire de recherche et d'errance pourrait-on dire. Oui, c'est vrai, mais c'est ainsi que l'auteur se trouve, qu'il se construit, qu'il se découvre et ça se fait par étapes, lentement, ce qui nous permet d'avancer en même temps que lui et d'apprendre à le connaître davantage à chaque bouquin. La fin est belle, ce sont des retrouvailles, mais elle ouvre la voie à une continuation. Jacqueline de Beausergent est là, mais cela règle-t-il vraiment tous les problèmes, toutes les questions ont-elles trouvé leurs réponses? Non. Ce qui signifie qu'une autre errance prendra bientôt place. A l'image de celle du "spectateur nocturne", par lequel Modiano a expliqué à la presse qu'il évoque Restif de la Bretonne et ses promenades de quartier en quartier racontées dans "Les Nuits de Paris".
On sent que Modiano a encore des noeuds à défaire, en particulier avec son père, qui l'a fait embarquer par la police. "Vous jugez-vous comme un bon fils ? - Je n'ai jamais été un fils" (page 117).
A une question de Jérôme Garcin pour le Nouvel Obs' (02-10-2003) lui demandant pourquoi il éparpillait les souvenirs sur son père et ne regroupait pas le tout sous la forme d'un livre, Patrick Modiano a répondu : "La scène du panier à salade passerait pour banale dans un livre de souvenirs, c'est la fiction qui lui donne son sens. Et puis si mon père est présent ici et là, c'est que je ne cesse de recoller des morceaux à la réalité et que sans doute, je n'arrive toujours pas à l'aborder de face, frontalement. Je tourne autour de lui, j'écris en rond." | |
| | | Sahkti Envolée postale
Messages : 260 Inscription le : 21/11/2007 Age : 50 Localisation : Belgo-Suisse
| Sujet: Re: Patrick Modiano Mar 4 Déc 2007 - 15:09 | |
| Un pédigree
Lorsque je lis ci et là que Modiano écrit sans cesse le même livre, je me dis toujours qu'il y a un petit côté moqueur derrière tout cela et que cet homme a bien le droit de se chercher comme il le fait. Mais il faut bien reconnaître que c'est la stricte vérité. D'un titre à l'autre, Modiano se cherche sans vraiment se trouver et c'est la même histoire qu'il raconte, celle d'un homme parti à la conqûete de ses racines et de son passé. Des éléments qu'il semble ne jamais retrouver, alors le livre se referme sans qu'il y ait de fin, l'histoire demeure inachevée, porte ouverte vers un futur récit probable qui nous racontera encore et encore la même chose : l'errance d'un écrivain en mal d'identité.
J'ai davantage ressenti dans ce texte que dans les autres récits de Patrick Modiano la présence d'un type paumé qui se cherche sans arrêt. Un homme vraiment perdu qui semble en souffrir de plus en plus. Dans cette écriture en apparence ordonnée, il règne un désordre intérieur impressionnant, la détresse paraît immense. Est-ce qu'à force de creuser, Modiano ne creuse pas la propre tombe de sa quête ? N'entretient-il pas aveuglément une souffrance de plus en plus grande ? Je l'ai senti si seul et si perdu dans ces lignes !
Modiano aligne ici des dates, des noms, des événements petits et grands, la solitude d'un enfant mal-aimé, les coulisses obscures des relations parentales, la misère, les voyages, le désamour d'un père et l'indifférence d'une mère. Ses parents sont présentés comme des êtres abjects mais l'auteur n'arrive pas à les détester. On sent que ça lui ferait pourtant du bien, les évacuer une bonne fois pour toutes, leur dire m...pour de bon et faire le deuil de cet amour impossible qu'il n'a pas reçu, qu'il recherche encore toujours et qu'il ne pourra cependant plus jamais recevoir. Il y a des scènes très dures dans ce récit, une succession de mésaventures et de malheurs qui finissent par créer une sensation d'étouffement.
Par moments, lassée ou agacée par ce processus d'écriture, j'avais envie de lui dire "arrête de te regarder le nombril et tourne la page!". Facile à dire évidemment, mais j'ai vraiment le sentiment qu'ici l'auteur atteint un point de non-retour. La pression qu'il se met sur les épaules est perceptible, il s'enfonce, il serait temps qu'il sorte la tête hors de l'eau et respire un bon coup. | |
| | | sousmarin Zen littéraire
Messages : 3021 Inscription le : 31/01/2007 Localisation : Sarthe
| Sujet: Re: Patrick Modiano Mar 4 Déc 2007 - 16:42 | |
| Je partage assez ton opinion, Sahkti, sur cet auteur…il est en effet temps pour lui de tourner la page et d’explorer un peu beaucoup plus loin qu’il ne le fait ! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Patrick Modiano Mar 4 Déc 2007 - 18:37 | |
| - sousmarin a écrit:
- Je partage assez ton opinion, Sahkti, sur cet auteur…il est en effet temps pour lui de tourner la page et d’explorer
un peu beaucoup plus loin qu’il ne le fait ! Qu'est-ce que ce serait "aller plus loin qu'il ne le fait"?... Chaque artiste a un style...De chaque artiste ne dit-on pas qu'il crée et perfectionne toujours la même oeuvre?... C'est ce qu'a fait Modiano avec son dernier ouvrage...et il n'a rien de nombriliste... Je conçois qu'on puisse ne pas aimer...Mais pourquoi demander à un artiste (ou à un auteur) de faire autre chose que ce en quoi il excelle? | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Patrick Modiano Jeu 6 Déc 2007 - 20:31 | |
| Les propos qui précèdent n'enlèvent rien au Modiano que nous aimons. Je ressens depuis les années 70 la même chose que Sahkti mais je l'exprimerais différemment. Il y a pour moi quelque chose de pathétique dans ce que la matière à tisser de Modiano possède de figé, cela s'inscrivant aussi sous le miracle de sa plume. Nous ne lui en demanderons ni plus ni moins, il a son charme, voilà tout. Je ne parlerais pas de nombrilisme le concernant. Les auteurs nombrilistes viennent trop facilement au-devant des médias, lui les fuit. Il semble tisser une toile sans fin sur laquelle chaque scénario renvoi à une recherche interne affective et profonde, avec sa nostalgie propre. C'est le fil qui est sans limite, mais avec cette nécessité d'inscrire régulièrement sa recherche ou sa nostalgie sur le papier. Sur un courant qui ne l'emporte ni sur une découverte majeure, ni vers une conclusion. On voudrait que chaque page écrite, que chacune des portes qu'il ouvre, lui donnent l'élan nécessaire pour démarrer l'adulte sans le poids de l'enfant qu'il ne cesse de traîner et ça ne vient pas. Il y a là peut-être chez Modiano quelque chose de pathologique mais au sens le plus noble chez l'auteur. Pour moi, Modiano, c'est l'enfant qu'on a oublié dans un hall de gare, et qui a grandi là sagement assis en attendant qu'on vienne le chercher. "On" n'étant jamais venu, la parole s'est figée dans la difficulté de se dire. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Patrick Modiano Jeu 6 Déc 2007 - 20:34 | |
| - Citation :
- Pour moi, Modiano, c'est l'enfant qu'on a oublié dans un hall de gare, et qui a grandi là sagement assis en attendant qu'on vienne le chercher. "On" n'étant jamais venu, la parole s'est figée dans la difficulté de se dire.
Que c'est joliment dit, Babelle...Je pense exactement la même chose... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Patrick Modiano Jeu 6 Déc 2007 - 21:03 | |
| Je crois que chacun porte, en cherchant profond, un souvenir comme ça. J'ai croisé un tout petit il y a peu qui s'était perdu dans un grand magasin et son désespoir, ses pleurs m'ont complètement pliée en deux. Ce sont des angoisses qui sont vite dissipées, bien entendu. - J'imagine un drame moins brutal mais plus destructurant pour l'enfant car chronique, continu, au fil des mois, des années... l'absence d'un parent, l'attente répétée, le temps passé à côté du parent (mais pas avec) et les vies adultes comme autant d'aller-venues qui lui sont étrangères mais dont, en même temps, il est témoin, alors qu'il se demande parallèlement ce qui peut advenir. Je comprends mieux en faisant ce détour comment on peut être amené à chercher... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: patrick modiano Jeu 6 Déc 2007 - 22:18 | |
| Je pense un peu comme Babelle... Enfin, je crois...
Il y a des écrivains qui cherchent : une histoire, des personnages. Un syle bien entendu. Il y en a d'autres qui trouvent -et qui le font savoir-. Ou qui en donnent l'illusion. Modiano fait partie des premiers. En quete de tout... L'histoire -presqe interchangeable- est glauque et l'atmosphère aussi. Les personnages pataugent dans leur histoire et dans les brumes du souvenir. Rien n'est sur, ni clair, ni définitif, puisque tout se passe -depuis toujours- dans la mémoire du narrateur et que les constructions de la mémoire sont forcément sujettes à caution. L'auteur essaie à l'aveuglette de raccorder des fils à peine visibles, sinon pour lui... Et encore... L'essence de son style ou de ce qui en tient lieu est là... Confinant à la pauvreté et au dénuement. Et le miracle est que ceux qui aiment Modiano se passionnent précisément pour cela. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Patrick Modiano Ven 7 Déc 2007 - 9:00 | |
| "Glauque? Confinant à la pauvreté et au dénuement"? Non, je ne le perçois pas ainsi. Il y a au contraire une richesse émotionnelle. D'autant que l'auteur revient souvent sur les années d'après-guerre où la disparition des êtres, leur errance, avaient alors un tout autre sens qu'aujourd'hui. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Patrick Modiano Ven 7 Déc 2007 - 12:09 | |
| Je n'ai lu que "Dans le café de la jeunesse perdue" de Modiano. Mais cela m'a donné envie de le découvrir en lisant ses autres romans. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Patrick Modiano Ven 7 Déc 2007 - 17:59 | |
| Je viens de finir Le café de la jeunesse perdue. Etrange impression (modianesque) . Je n'ai pas eu grand plaisir à lire cette histoire. Je pense qu'elle m'a mis mal à l'aise. J'avais, je crois , car c'est diffus et presque indéfinissable, le sentiment le l'absurde, de l'absurdité de ces vies et peut-être de la vie en général. Ce malaise m'a empêché d'apprécier vraiment et me laisse remué, perplexe, questionnant. Seul un grand artiste peut provoquer des sentiments de cette force. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Patrick Modiano Ven 7 Déc 2007 - 19:58 | |
| - monilet a écrit:
- "Etrange impression... J'avais, je crois , car c'est diffus et presque indéfinissable... me laisse remué, perplexe, questionnant..."
Monilet, tu nous joues là ton Modiano Je voudrais amener un tout petit éclairage sur l'homme. Glané sur l' Express Livres : - Citation :
- Depuis son Place de l'Etoile, en 1968, premier roman français à exorciser la période taboue de l'Occupation, l'écrivain traque surtout un passé qui le dépasse, qui le tourmente. La faute à l'histoire de ses parents, si pleine de zones d'ombre: Albert Modiano, juif aux lointaines origines italiennes, et Luisa Colpeyn, une Flamande apprentie comédienne. Ils se sont connus dans le Paris occupé, évoluant dans une semi-clandestinité. Né le 30 juillet 1945, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le jeune Patrick vit longtemps dans l'incertitude des activités troubles de son père, homme d'affaires étrange, pas très recommandable. Arrêté en 1943 par la Gestapo, il fut interné au camp de Drancy avant d'être libéré, contre toute attente, par un membre de la Rue Lauriston. Pourquoi? Comment? Des questions qui n'auront jamais de réponse.
Pardon si c'est un peu long. L' Express Livres, suite : - Citation :
- Pourquoi ses parents furent-ils si peu aimants, délaissant leurs enfants au gré de leurs occupations mystérieuses, abandonnant régulièrement «Patoche» à des pensionnats de province? Comment surmonter la mort de son jeune frère, Rudy, emporté par une maladie du sang à l'âge de 9 ans, en 1957? Des questions qui tournent à l'obsession, des fêlures au coeur de l'oeuvre modianesque. «Quand on a des souvenirs énigmatiques, on a besoin de les comprendre», souligne Modiano. Dans le café de la jeunesse perdue renoue avec ces thèmes de la disparition et de la perte, sur fond de grande mélancolie. «Je ne suis pas du tout nostalgique. Mon enfance me fait horreur. Mais je suis habité par des images qui m'ont frappé et se sont incrustées dans ma mémoire.»
Patrick Modiano a toujours vécu à Paris. Aujourd'hui avec son épouse, sa complice (quarante ans de mariage) ils ont eu deux filles - Zina, 33 ans, lancée dans le cinéma, et Marie, 29 ans, chanteuse. | |
| | | Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Patrick Modiano Dim 9 Déc 2007 - 13:51 | |
| J'ai terminé de lire Dora Bruder, c'était mon premier Modiano et ça y est, je suis sous le charme de l'écriture J'adore la façon dont l'auteur évoque Paris,ses rues, le temps qui passe...son écriture m'a souvent fait penser à celle d'Annie Ernaux. Une écriture simple,dépouillée mais qui fait d'autant plus d'effets. En refermant le livre, on se surprend à penser à cette Dora, et à continuer la reconstitution de son parcours, à partir de ce 14 décembre 1941... | |
| | | gaspard Espoir postal
Messages : 35 Inscription le : 13/12/2007 Age : 61 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Patrick Modiano Jeu 13 Déc 2007 - 16:06 | |
| Le lac d'annecy est romantique mais un jeune homme qui travaille dans la traite des blanches evitera de pareilles pensées. Je prends le premier car pour T., un chef lieu de Canton de j'ai élu au hasard sur la carte Michelin. La route monte, les virages me donnent la nausée.Je me sens près d'oublier mes beaux projets. [...] Si je montre du doigté, on me trouvera bientôt sympathique , je pourrai m'introduire chez les indigènes et repérer sournoisement une jeune fille digne d'être exportée au Brésil. [...] Une jeune fille blonde dans le jardin du presbytère.Elle me devisage avec curiosité: l'abbé Perrache me présente sa nièce Loitïa. [...] Loitïa s'est inclinée devant la cheminée. Elle a la tête inclinée et le regard pensif des jeunes filles de Boticelli.Elle aura du succès l'été prochain dans les bordels de Rio. [...] Le chanoine du St-Gervais, supérieur du collège de T. se montra très satisfait de mon discours. Dès notre premier entretien, il me proposa de remplacer un professeur d'histoire, l'abbé Ivan Canigou,qui avait disparu sans laisser d'adresse. [...] "Votre salaire! Je m'occupe de la jeune fille ! Vous, pas de temps à perdre, Après la savoie, la Normandie, téléphonez moi à Bordeaux dès que vous y serez arrivé." Loitïa me jette un regard affolé, je lui promets de revenir toute de suite.
...
La place de l'étoile. Patrick Modiano.Rafaël Schlémilovitch, s'attire la sympathie des habitant du village , puis devient enseignant au collège de Thônes, avant de s'enfuir avec Loitïa, pour la livrer au vicomte Levy- Vendôme qui lui fera connaitre les bordels de Rio. ( Le collège de Thônes. , là où se sont tramées ces histoires sordides, Photo Gaspard ) J'ai tout de suite identifié le village de Thônes, comme étant celui de ma grand-mère. Ce collège, je l'ai sous les yeux toute mon enfance. Mais je ne savais pas que Modiano y avait été élève !!!! J'ai parfois beaucoup aimé Modiano, souvent je l'ai trouvé inconsistant, perdu dans ses rêves, comme absent, et s'interessant à peine à ce qu'il ecrivait. Mais je garde quand même sa petite musique dans la tête. | |
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| | | | Patrick Modiano | |
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