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| Terry Hayes [Australie] | |
| | Auteur | Message |
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shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Terry Hayes [Australie] Lun 21 Mar 2016 - 10:51 | |
| Oui, bon, Terry Hayes est anglo-australien, né le 8 octobre 1951, dans le Sussex, en Angleterre, donc. Mais il émigre dès son plus jeune âge en Australie où il suit une formation de journaliste. Je le range donc avec les australiens du forum. À vingt et un ans , il est correspondant en Amérique du Nord, basé à New-York. Deux ans après, il retourne à Sydney où il travaille comme journaliste d'investigation, journaliste politique et chroniqueur. Un temps journaliste, il est devenu scénariste pour le cinéma ainsi que pour la télévision. Il a remporté plus de vingt récompenses pour son travail. Il est par exemple le scénariste de Mad Max, Payback et From Hell. Dans la postface de son premier roman, Terry Hayes écrit : Je pense que c'est John Irving -récompensé à la fois par le National Book Award pour un roman et par un Oscar pour un scénario- qui a dit qu'écrire un film était comme nager dans une baignoire, écrire un roman comme nager dans l'océan. J'avais lu ce commentaire bien avant de m'embarquer dans Je suis Pilgrim, mais je ne m'attendais pas à découvrir l'étendue de l'océan, et la somme d'efforts que j'aurais à fournir pour le traverser.Bibliographie2014 Je suis Pilgrim, | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Terry Hayes [Australie] Lun 21 Mar 2016 - 10:56 | |
| Je suis PilgrimL'intrigue du roman de Hayes est basée sur les agissements d'un ancien chef des services secrets américains, qui après le 11-septembre, comprenant que le renseignement a basculé vers d'autres cieux, se retire de la 'compétition' et qui pour clore cet épisode décide d'écrire un livre confidentiel sur les meilleurs manières de tuer quelqu'un sans se faire attraper. Cependant, malgré sa diffusion restreinte, notre homme aux multiples visages et aux multiples noms découvre que quelqu'un a lu son opuscule et a su s'en servir pour mettre en œuvre le 'crime parfait'. Pendant ce temps de l'autre côté du monde, le Sarrasin prépare une attaque diabolique. L'accroche est assez forte et la manière de raconter les évènements sans fioritures. Si Hayes ne fait pas dans la dentelle, c'est que son sujet ne s'y prête pas vraiment. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si les pensées de ce robuste héros devaient être prises pour argent comptant ou juste laissées au bon vouloir de ce combattant des ténèbres. On ne peut évidemment pas s'étonner qu'un tel homme dénonce les prisons saoudiennes et les tortionnaires qui y sévissent, tout en se gardant bien de relever les mêmes tares aux prisons secrètes de la CIA, on comprend que notre héros (ce 'bon américain') se moque du provincialisme tribal des musulmans et fustige la place faite aux femmes par leur religion mais on remarque qu'il ne dit rien du statut de sa mère adoptive, parfaite figure de l'égoïste-individualiste-friquée préférant ses œuvres de charités à la misère bien réelle de ses contemporains… On peut poursuivre ainsi les remarques et arriver à la conclusion que notre 'héros' est un brin raciste et patriote mais c'est pour ses raisons-là qu'il est devenu ce qu'il est. Un chasseur. Et puis, au fil de la lecture, on s'aperçoit qu'il est beaucoup plus fin que ça Terry Hayes et qu'il ne va pas laisser son super-héros se fissurer sous les traits d'un salaud. Il suffit de lire les remarquables portraits de femmes (la pugnacité de la mère du Sarrasin, la finesse psychologie de Marcia, la beauté de certains corps qui se dévoilent) pour comprendre que l'on va revenir dans cette prison de la CIA et que certaines choses vont s'y passer qui permettront de cadrer autrement notre 'sans nom aux cent noms'. Subtil (malgré un style qui aurait gagné à être un peu plus recherché) le livre de Hayes se déploie dans les affres d'une écriture qui se veut lente, besogneuse, attentive aux détails, exhaustive et voyageuse. On sera ainsi trimballé avec bonheur et angoisse de New York sous une pluie de cendres à l'Afghanistan et son vent aigrelet qui s'en va jusqu'en Chine, de la Bebelplatz de Berlin au Paris de l'avenue Montaigne, de la Birmanie à Bahreïn, au cours d'un récit délicieusement effrayant et mené tambour battant. On apprendra au passage deux trois petites choses sur la variole ou sur les désinfectants hospitaliers, on gagnera un kit de survie en milieu très hostile, une leçon de sang-froid et une vue imprenable du bureau ovale. Bref, je me suis régalée à suivre les évolutions du personnage, sa manière d'entrer dans la tête et la vie des tueurs pour comprendre d'où ils viennent et surtout où ils vont. J'ai trouvé que plus le roman avançait et plus il prenait aux tripes, plus il gagnait en suspens et devenait haletant. Une belle réussite pour ce nouveau-né du polar ! Un tout grand merci à faustine d'avoir parlé de ce thriller roboratif et percutant !! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Terry Hayes [Australie] Lun 21 Mar 2016 - 13:13 | |
| il me tente ce thriller, question de voyager encore mais dans notre siècle ! (une lecture prochaine)
Sarrasin, j'ai cru que tu parlais du gaz ! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Terry Hayes [Australie] Lun 21 Mar 2016 - 14:35 | |
| Tu veux parler du gaz sarin, Bédou ??
Tu pourras aussi t'amuser à jouer à l'eXPie(rt) en relevant dans le texte quelques incongruités mais c'est à se demander si Hayes n'a pas placé exprès des pièges pour mettre à l'épreuve la perspicacité de son lecteur.
Par exemple : comment tirer dans la tête d'un homme qu'on a mis dans une benne à ordure ?? à moins de se mettre en hauteur, je ne vois pas bien, mais c'est possible.
Autre bizarrerie, Ben Bradley, flic de New York se retrouve coincé dans une des tours au moment du 11-Septembre, quand il voit la première tour s'effondrer il pense que sa fin est proche et que fait-il ? Il fait comme apparemment pas mal de pompiers à cet instant critique : pour être sûr que ses proches seront informés que son corps a été retrouvé, il écrit au marqueur, sur son avant-bras, le nom de sa femme et son numéro de téléphone. Je trouve ça totalement ahurissant (mais apparemment véridique) que des hommes sachant qu'ils vont mourir se préoccupent de leurs proches et de l'identification de leur dépouille. C'est très beau d'ailleurs, ce réflexe. En revanche, je me demande de quelle couleur était le marqueur de Ben Bradley puisque celui-ci est Noir... mais ce n'est qu'un détail...
Sur 630 pages, il est possible de faire quelques impasses... et puis de toute manière le livre se lit tout seul ! | |
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| Sujet: Re: Terry Hayes [Australie] | |
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