Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Henry Beyle, dit Stendhal

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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyJeu 3 Jan 2008 - 14:26

Isidore Ducasse a écrit:
J'ai beaucoup hésité avant de poster mon avis, je commence à le regretter.
Comme je l'ai dit c'est un préjugé, je suis pleinement consciente que c'est un mauvais comportement, et probablement que je changerai d'avis lorsque je le lirai un jour, mais pour l'instant ça ne me fait pas envie, j'exagère peut-être dans ma réaction, surtout en n'ayant lu uniquement des extraits.
Même si je suis dans l'erreur, est-on sensé répondre au fils uniquement dans le sens où ils vont? Quand la majorité aime, on aime, et on ose dire qu'on n'aime pas si ça a déjà été dit?
Je ne prétends pas avoir la bonne opinion, bien au contraire.


Et bien, je peux comprendre et je pense que tu as parfaitement raison de t'exprimer. Nul n'est tenu d'aimer les grands auteurs sous prétexte que ce sont de grands auteurs... A chacun sa sensibilité. Je ne partage pas pour autant ton avis même si pour moi, le Rouge et le Noir n'est pas le roman qui m' a le plus marqué. Loin de là.


J'ai lu la Chartreuse de Parme, les Chroniques Italiennes et enfin, le Rouge et le Noir. Deux fois même. Parce que la première lecture, assez jeune, la partie où Julien est séminariste l'a proprement rasée. Je l'ai relu plus âgée pour ne pas restée sur cet apriori. Et j'ai été beaucoup plus touchée par la peinture historique en toile de fond et par l'écriture et le style de Stendhal. Un grand, indéniablement. Pour autant, la deuxième partie du roman ne m'a toujours pas captivée.

Bref, je pourrai partir sur une île déserte sans Stendhal Wink
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyLun 14 Jan 2008 - 18:15

J'ai lu le Rose et le Vert , et j'ai été déçu. Aussi par la vie d'Henry Brulard.

Par contre, le Rouge et le Noir, c'est vraiment vivant , tout le temps les hérosq qe cognent dans les murs, encore plus que la Chartreuse qui est peut être un peu trop héroïque.

Un grand livre écrit par un petit bonhomme sec et déçu.
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Sieglinde
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyMer 20 Aoû 2008 - 9:36

J'ai passé plusieurs jours sur chacun des deux grands classiques. Et je dois dire qu'ils ne m'ont laissé pratiquement aucun souvenir. A peine une impression d'ensemble. Oui c'est vrai, c'était plaisant à lire. Je me rappelle que le style narratif était agréable, que les situations et les personnages étaient finement décrits. Mais c'est tout. Stendhal pour moi, ça flotte quelques secondes devant la rétine et ça s'évapore exactement comme c'est venu.
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Eve Lyne
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyMer 20 Aoû 2008 - 9:55

"Le rouge et le noir" m'avait semblé un très bon livre à l'époque. A relire cependant pour confirmer.
J'ai surtout retenu l'interprétation majestueuse de Gérard Philippe en Julien Sorel et Danielle Darrieux en Mme de Rénal. Cela doit quelque peu fausser mon jugement. Ce film de Claude Autant-Lara était très proche du roman.
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptySam 23 Aoû 2008 - 16:20

Sieglinde : Intéressant ... Moi, c'est tout le contraire : j'ai une impression d'ensemble vraiment durable après chaque lecture de Stendhal ... Ce que j'apprécie chez lui, c'est son côté vivant : son style vibrant, assez oral (certains passages de ses livres sont dictés, c'est surtout le cas pour La chartreuse de Parme), ses personnages psychologiquement très fouillés et du coup très crédibles qui côtoient des personnages de farce tout à fait ridicules ; sa critique ironique et subtile de la société, des cléricaux, des puissants, discrète, au détour du récit. Bref, inutile de le répéter, cela se voit : j'adore Stendhal.
Pour cet auteur tout à fait à l'opposé de Flaubert (que j'apprécie beaucoup aussi) et qui s'est mis très tardivement aux romans, j'ai beaucoup d'admiration : certains de ses romans ont été écrits très vite et pourtant, je les trouve très riches et très réussis.
J'en ai lu trois pour l'instant : Le rouge et le Noir, La Chartreuse de Parme (deux fois) et Armance. Je viens de me procurer Lucien Leuwen et aussi les Chroniques Italiennes. En espérant que cela me plaira tout autant ! ;
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyLun 1 Déc 2008 - 16:16

J'ai lu tous vos messages et je pense que par rapport à vous je suis "un amateur", je ne connais pas bien la littérature française, c'est pourquoi j'aimerais vous demander conseil. En effet, pour moi, lire est vraiment une passion mais je dois dire que je manque de repères: j'ai vraiment adoré Le rouge et le noir et le personnage de Julien Sorel m'intrigue toujours. Ce livre est devenu une référence pour moi. Seulement j'ai un problème: je ne sais pas quoi lire et je suis parfois tombé sur des livres qui m'ont enuyés à mourir (Madame bovary et l'éducation sentimentale de Flaubert par exemple).
En sachant que j'ai vraiment adoré Le rouge et le noir peut-être pourriez-vous m'orienter sur d'autres livres: par exemple y a-t-il des livres du même auteur qui ressemblent au Rouge Et Noir? Enfin bref, même si ce n'est pas du même auteur, j'aimerais trouver des livres qui me procureront autant de plaisir que m'en a procuré Le rouge Et le noir.
Merci d'avance
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sousmarin
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyMar 2 Déc 2008 - 11:35

La Chartreuse de Parme, de Stendhal également, parle du même sujet même si le contexte est différent.
Je pense qu’il te plaira également.
N’hésite pas à mettre ici tes commentaire sur Le rouge et le noir pour nous en faire profiter et balade toi sur les fils d’auteurs et les fils généralistes en littérature, je suis sûr que tu trouveras plein d’idées de lecture… Wink
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Antisthene_Ocyrhoe
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyLun 5 Jan 2009 - 23:10

Un de mes auteurs préférés ! Je le considère comme une bouffé d'oxygène dans un XIXe siècle dont l'esprit de plomb finit parfois par m'étouffer. (Du haut de ses 100.000 pages, Victor Hugo vous contemple).

Il me paraît être, dans l'esprit, le dernier auteur du XVIIIe siècle, égaré dans une période désespérément bourgeoise. L'un des derniers esprits "aristocratiques" qui ait pu manifester de la bonne humeur. Tout, dans son écriture fine, minutieuse, pleine d'ironie et de sarcasme ; tout, dans ses analyses pleines de profondeur et de nuances, contraste radicalement avec le style bourgeois, caractérisé par la manie de l'inventaire, de la description-catalogue, de l'étude du milieu, par le ton neutre, compassé, quand il n'est pas simplement ridiculement lyrique ou emphatique...

Après Stendhal, il y aura bien Flaubert et Mirbeau, mais ceux-là seront moins gais.
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Chatperlipopette
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyDim 18 Avr 2010 - 20:32

Le rouge et le noir


Julien Sorel, benjamin d'un charpentier au coeur dur, est un jeune homme ambitieux (et admirateur secret de Napoléon Bonaparte),doté d'une mémoire extraordinaire, lui permettant d'apprendre par coeur l'Ancien Testament et d'accéder à un emploi de précepteur chez Mr de Rênal, maire de Verrières. Julien rêve d'une ascension aussi fulgurante et brillante que celle de son modèle, aussi voit-il une occasion inspérée de garvir les échelons de la société en devenant le précepteur des enfants de Rênal. Julien entre dans l'intimité de cette famille noble, ultra royaliste, devient le familier de ses employeurs, malgré le mépris grandissant qu'il éprouve envers la suffisance de Mr de Rênal et la conscience de classe qui l'amène à un esprit de révolte contre l'ordre établi. Peu à peu, Julien s'éprend de la douceur de Mme de Rênal et gagne son coeur en lui offrant ce que son époux est incapable de lui donner: écoute, discussions, promenades et tendresse. Un jeu de dupe se met en place afin que Mr de Rênal ne s'apercoive de rien jusqu'à ce qu'une abondante fièvre menace la vie d'un de senfants et qu'une bonne âme jalouse dénonce les deux amants. Julien n'a d'autre échappatoire que de fuir la ville et entrer au séminaire de besançon, le temps de se faire oublier, tout en emportant au fond de son coeur l'immense amour qu'il éprouve pour Mme de Rênal. Mais le séminaire s'avère être un lieu où luttes d'influence et sottises se disputent la privauté sur les jeunes âmes un peu rustres des futurs prêtres, la prêtrise étant un des moyens, pour ces rejetons de paysans plus ou moins riches, de gravir quelques échelons dans la société cloisonnée de la Restauration. Le pauvre Julien se morfond et désespère au fond de son séminaire triste à pleurer par l'ampleur de la bêtise et de l'ignorance qui y règnent, jusqu'à ce que le supérieur, l'abbé Pirard, janséniste très mal vu par sa hiérarchie, soit envoyé à Paris puis lui propose de devenir le secrétaire du Marquis de la Mole. Ce que Julien ignore encore, c'est que ce dernier a une fille, aussi belle qu'intelligente et vive, au caractère trempé et à l'âme exaltée et romantique. Une attirance, d'abord niée, naît entre les deux jeunes gens pour se transformer en amour, véritable et sincère pour Mathilde, plus incertain pour Julien. Quand Mathilde annonce qu'elle attend un enfant, la consternation s'abbat sur la famille de la Mole...une telle mésalliance ne peut qu'entraver l'ascension du Marquis et entacher le blason familial; aussi le Marquis annoblit-il Julien. Or, lorsqu'à Verrières, cela se sait, le Marquis reçoit une lettre de Mme de Rênal, dans laquelle la réputation de Julien est mise à mal ce qui a le don de mettre de dernier en furie: il se précipite à Verrières et tire sur Mme de Rênal en pleine église. Commenca alors une douloureuse attente pour Julien: la mort et la perte de son seul et unique amour, Mme de Rênal.

"Le rouge et le noir" est une relecture, comme celle du "Lys dans la vallée" de Balzac, une relecture qui m'a emportée dans un univers dont je ne me lasse pas: l'écriture d'un XIXè siècle où les passions amoureuses sont exaltées et délicieusement compliquées, où les personnages sont extrêmement fouillés et complexes, où la société est décortiquée avec subtilités et humour parfois, ironie souvent.
Julien Sorel est un personnage ambigu: entre l'ambition sociale (qu'il enrage d'être issu d'un milieu paysan) et amoureuse (les femmes semblent être un moyen de parvenir au statut désiré), il se perd dans les calculs et les stratégies les plus cyniques jusqu'au jour où il est pris à son propre piège, l'amour le frappe, le tourmente pour le faire succomber et prouver que,malgré ses divers artifices, il est un homme sincère et émouvant (il est épris d'une superbe enquinineuse, pour ne pas dire ch...se). Quant à Mme de Rênal et Mathilde de la Mole, elles incarnent deux visions de l'amour complémentaires par leurs différences: la première a la tendresse maternelle, la délicatesse des sentiments proche d'une certaine intellectualisation de l'amour; la seconde est l'image de la passion la plus extrême et la plus intransigeante...la terre et le feu, l'alpha et l'oméga du parcours amoureux d'un jeune homme hanté par la peur de n'être rien.

Stendhal explore avec un art consommé, les ficelles d'un déroulement romanesque abouti, complexe tout en opposition (Paris/Province, la noblesse/la roture...) et en symétrie trompeuse: la correspondance amoureuse qui, par deux fois, foudroie l'ascension de Julien, les prémonitions, les répétitions de situations. Les interventions et commentaires du narrateur/auteur omnicient (la frontière est souvent très mince), exprimant des vérités et portant sur le personnage principal un regard à la fois tendre et critique (du coup, l'adhésion du lecteur est largement assurée), les monologues intérieurs des personnages apportent à la structure narrative une dimension réaliste indéniable.
"Le rouge et le noir" est aussi un grand roman d'initiation: le lecteur suit le parcours de Julien du début jusqu'à la fin de son évolution, de son histoire, au gré des rencontres avec ses différents mentors (le vieux médecin militaire, le curé Chélan, l'abbé Pirard) : il vit le conflit entre ses aspirations, ses idées philosophiques, politiques, et les réalités de la société dans laquelle il évolue, provoquant désillusion amertume et désenchantement. La révolte de Julien contre la société, répressive, issue de la Restauration est comme le chemin de la quête de l'amour qui s'achève lorsqu'il renonce à ses ambitions, vaines et stériles, pour affronter sa fin tragique. Son côté égoïste, roué est adouci par sa grande sensibilité, sa passion (ah!!! le portrait de Bonaparte jalousement caché et pieusement regardé!) et la sincérité qui s'en dégage et amène le lecteur à éprouver de l'empathie lors de ses espoirs, ses déboires et ses malheurs.

Lorsqu'on ferme "Le rouge et le noir" c'est un voyage au coeur des passions humaines qui s'achève pour mieux être revécu lors de la prochaine relecture! Un roman de chevet qui repose depuis plus de vingt ans sur les étagères de ma bibliothèque et que j'ai eu un immense plaisir à relire.
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptySam 29 Mai 2010 - 14:17

Sieglinde a écrit:
J'ai passé plusieurs jours sur chacun des deux grands classiques. Et je dois dire qu'ils ne m'ont laissé pratiquement aucun souvenir. A peine une impression d'ensemble. Oui c'est vrai, c'était plaisant à lire. Je me rappelle que le style narratif était agréable, que les situations et les personnages étaient finement décrits. Mais c'est tout. Stendhal pour moi, ça flotte quelques secondes devant la rétine et ça s'évapore exactement comme c'est venu.

J'ai eu exactement la même impression . Pourtant il y a un tel engouement pour ce livre , tout le monde me disait que c'était vraiment un des plus grands livres jamais écrits , alors que , moi , je n'ai pas tellement aimé . Le Rouge et le Noir , je l'ai lu puis relu , et toujours rien . Certes , c'est bien écrit , le personnage de Julien est vraiment intéressant , mais au delà de ça , ce livre ne m'a vraiment pas marquée . Je suis déçue , moi qui m'attendait quelque chose de marquant , de poignant . Enfin , je réessaierai avec La Chartreuse de Parme .
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyLun 13 Sep 2010 - 10:12

Je n'ai quasiment rien lu de ses romans, mais ses oeuvres autobiographiques m'intéressent beaucoup. J'ai lu il y a quelques temps Souvenirs d'égotisme, et sa vision de l'écriture m'a vraiment séduit, surpris même, car il prenait à contre-pied la majorité de ses contemporains, dans son besoin de sobriété, de spontanéité.

J'avais déjà entrevu cette sobriété en commençant la lecture du Rouge et le noir, mais ses écrits autobiographiques, où son seul soucis est de restituer sincèrement les faits, représentent à mon avis - et pour donner dans le pompeux - la quintessence de son art.
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyMer 2 Fév 2011 - 21:00

Chroniques italiennes


8 récits, enfin les deux derniers ne sont pas achevés. Stendhal a collecté pendant ses années passés en Italie d'anciens manuscrits, d'histoires évoquant en général des événemets de la Renaissance, pour laquelle il s'est pris de passion. Il s'agissait en fait de textes composés dans la deuxième moitié du XVII siècle, évoquant des faits plus anciens et prenant d'immenses libertés avec l'Histoire, et dont les qualités littéraires sont des plus discutables. Stendhal va en récrire quelques unes. Puis se décider à les publier, d'abord en revue, sous un pseudonyme. Elles paraissent successivement. Il travaille à Suora Scholastica au moment de sa mort. Les récits paraissent en volume après la mort de l'auteur.

Je n'ai pas le courage de faire le résumé et l'analyse de chaque récit, pourtant ils en vaudrait la peine. C'est plein de sang, de passion, de violence et de mort. Une renaissance imaginaire et haute en couleurs. Une sorte de contes pour adultes. Les récits sont cruels et tragiques, pas d'issue heureuse. Les personnages sont habités par leurs passions, et non pas gouvernés par la raison. Et ces passions les mènent à leur perte, ce que d'une certaine façon, ils acceptent. C'est baroque et excessif au possible, en même temps l'écriture de Stendhal fait que ce n'est jamais indigeste. On se régale à suivre ces histoires invraisemblables, d'une époque qui n 'a jamais vraiment existée. On sent le plaisir que l'auteur a ressenti à les écrire, à se transporter ailleurs. Et en même temps les personnes qu'il dépeint, malgré le côté outré de ce qui leur arrive sont des être de chair et de sang, rendu très réels et très proches de nous par des petits détails très précis. L'art de Stendhal est d'écrire quelque chose de théâtral et de réaliste à la fois. Du grand art. Même si je préfère Le rouge et le noir, ces récits sont un grand plaisir si on accepte leur point de départ, qui fait que l'on a pas à faire à quelque chose de cartésien.
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyVen 11 Mar 2011 - 19:31

J'ai lu récemment Lamiel. Il s'agit d'un roman inachevé, donc pas de fin, on ne sait même pas comment la vie de l'héroïne aurait dû évoluer. Par moments il y a carrément des passages contradictoires, à d'autres il s'agit juste du plan d'une partie. Par moments des passages achevés, qui auraient place dans une oeuvre aboutie. Il est donc difficile de parler de cette oeuvre, et elle est plutôt réservée aux passionnés de l'auteur.

Et évidemment comme pour L'envers de l'histoire contemporaine de Balzac, on aurait voulu avoir l'oeuvre finale, tant elle semble passionnante. Le personnage principal qui donne son nom à l'ouvrage est féminin, dans la préface on la présente comme une sorte de Julien féminin. Orpheline aux enfants trouvés, elle est adoptée par le bedeau-maître d'école du village et sa femme, et commence très jeune une sorte de carrière de lectrice chez la duchesse du coin, qui s'attache d'une certaine façon à elle. Donc la comparaison avec Julien vient de l'aspect personnage en bas de l'échelle sociale, mais que ses capacités, en particulier son intelligence placent nettement au-dessus de la moyenne des mortels. Et donc le jugement de la société et de ses conventions qu'ils peuvent avoir est impitoyable. Et je dirais que c'est encore plus radical dans Lamiel, peut être parce que cela n'a pas été achevé, parce que voir un tel livre avec de telles idées à l'époque, cela semble difficilement possible. Le côté radical vient peut être aussi du sexe du personnage, parce que pour une fille pauvre rien, sauf vendre ses charmes n'était possible, Julien avait quelques possibilités, l'Eglise, l'armée, ou séduire une riche héritière, aucune de ces possibilités ne pouvait être envisagée pour Lamiel. Au point auquel Stendhal était parvenu, le problème du devenir de son héroïne n'avait pas encore été abordé, et j'aurais bien voulu voir comment il s'en tire.



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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptySam 24 Mar 2012 - 8:56

Lancement de la Revue du Stendhal-Club. Créée par Charles Dantzig.

clic pour voir le site

Citation :
Le Stendhal Club a été créé le 23 juin 2011 par Charles Dantzig.
Il est la résurrection du célèbre Stendhal Club des années 1900, dont l’écrivain et éditeur Remy de Gourmont avait été le président et qui avait contribué à la gloire posthume (alors naissante) de l’auteur de La Chartreuse de Parme. Le Stendhal Club compte douze membres, quatre membres fondateurs, quatre membres français et quatre membres étrangers.
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MessageSujet: Re: Henry Beyle, dit Stendhal   Henry Beyle, dit Stendhal - Page 2 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 15:56

le rouge et le noir
C’est un classique que j’ai étudié pendant mes années lycées, j’en avais gardé un bon souvenir, cette relecture fut un autre bon moment.

J’aime beaucoup l’écriture de Stendhall, riche sans être trop descriptif, il y a beaucoup de dialogue.

J’ai apprécié le personnage de Julien qui s’élève au sein d’une société qui ne veut pas de lui, à part les femmes ; il peut être orgueilleux et à la fois juste ou méprisant pour les gens de petites conditions, milieu d’où il vient ; c’est là toute la richesse de ce roman : les relations entre gens de différente classe.

Nous sommes dans les années Napoléon, la république s’installe mais les traditions et les rangs dans la société ont du mal à éclater encore. La fin tragique de Julien en est le résultat.

J’ai eu beaucoup de plaisir à relire ce roman culte.
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