Le chagrin des vivantsAnna Hope évoque une vie quotidienne à Londres alors que les traces de la première guerre mondiale restent omniprésentes, au moment de la cérémonie du 11 novembre 1920 en hommage au soldat inconnu, enterré à l'abbaye de Westminster.
Le chagrin des vivants suit le parcours et les doutes de trois femmes : Hettie, Evelyn, Ada...chacune est confrontée à un passé marqué par la séparation, la perte, et le présent représente une épreuve douloureuse tant que des plaies invisibles n'ont pas été cicatrisées.
Le roman est poignant lorsque les traumatismes du conflit reviennent à la surface. Et si la société cherche à se protéger d'un héritage destructeur et mortifère, les apparences cèdent vite face au poids des souffrances individuelles. Hettie, Evelyn, et Ada portent des souvenirs qu'elles voudraient oublier, liés à un silence, à des absences qui ne peuvent être comblées.
J'ai cependant été un peu déçu par la construction du roman, parfois rigide. Anna Hope cherche à lier les trois récits en resserrant peu à peu une intrigue, mais ce choix apparait trop ambitieux et artificiel.
Le chagrin des vivants reste tout de même une lecture enrichissante, à travers la description du vide béant de l'après-guerre.