- kenavo a écrit:
- coline a écrit:
C'est la première fois je crois qu'est évoquée Colette Nys-Mazure sur ce forum...
Je l'ai écoutée il y a peu lors d'une rencontre dans ma librairie habituelle.
Je ne sais si j'aurais envie de lire ses livres mais j'en ai eu à écouter son propos humaniste.
J'en connais d'autres livres d'elle - mais pas acheté parce que ce n'était pas.. tout à fait à mon goût.. là, le sujet de la mer l'a décidé et c'était vraiment très bien à lire..
aussi point de vue écriture très soignée..
Oui, des écrits soignés fortement imprégnés de psychologie et de religion (catholique mais très ouverte aux autres religions...Esprit œcuménique de Taizé).
Pour plus de précisions voici la bibliographie impressionnante de
Colette Nys-Mazure:
POÉSIE- La vie à foison, Valenciennes, Froissart, 1975 - Prix Froissart - (épuisé), réédité chez Froissart en 1981(épuisé), réédité dans l'anthologie Feux dans la nuit
- D'amour et de cendre, Tournai, Unimuse, 1977 (épuisé). Réédité chez Froissart en 1981, réédité dans l'anthologie Feux dans la nuit
- Lieux tressoirs, Rougerie,1988 (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy et Michel Voiturier)
- On les dirait complices, Rougerie, 1989 (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy)
- Singulières et plurielles, Collection Parler bas, Charlieu, La Bartavelle, 1992 (épuisé). Réédité chez Desclée de Brouwer avec des photos dans la collection Littérature ouverte
- Haute enfance, l'Arbre à Paroles, collection "Le Buisson ardent", 1989, en version
courte ; l'Arbre à Paroles, 1990 - Grand Prix de Poésie pour la Jeunesse -
Ministère de l'Education natioanle, de la Jeunesse et des Sports, Maisons de
poésie, Paris (repris dans La Criée d'aube)
- La criée d'aube, Amay, l'Arbre à Paroles, 1995
Réédition de Pénétrance (Prix Charles Plisnier), Petite fugue pour funambules
et Haute enfance
- La nuit résolue, Rougerie, 1995 (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy)
- Lettres d'appel, Ayeneux, Tétras Lyre, 1996 (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy)
- Le for intérieur, Chaillé-sous-les-Ormeaux, Le Dé bleu, 1996. Prix Max-Pol Fouchet de Poésie
- L'eau des fêtes, La Bartavelle, 1997 (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy et François Emmanuel)
- Issue des lisières, Amay, l'Arbre à Paroles, 1998. Collection Le Buisson ardent
- Champs mêlés, Luce Wilquin, 1998, coll. Zobéide (en collaboration avec Françoise Lison-Leroy)
- Traces et ferment, l'Arbre à paroles, 1998 (en collaboration avec Lucien Noullez)
- Trois suites sans gravité, Mortemart, Rougerie, 1999. (Prix de la ville du Touquet)
- Chant de feu, Tetras-Lyre, Ayeneux,1999. Illustrations de Anne Leloup
- Voix de l'entente, l'Arbre à paroles, collection "le buisson ardent", 1999 (en collaboration avec Pierre Dhainault)
- Palettes, Noville sur Mehaigne, L'Eperluète Editions, 1999. Images de Alain Winance
- Seuils de Loire, Le Dé Bleu, 2003, Centre poétique de Rochefort-sur-Loire, Ecrits des Forges
- Feux dans la nuit, La Renaissance du livre, 2003. Anthologie augmentée de Demeure nomade (inédit). Réédition dans la collection "Espace Nord", Labor 2005
- Mémoires, poèmes de Colette Nys-Mazure, Photographies de Francis Jalain,
livre d'artiste, 2006
ESSAIS- Suzanne Lilar, Collection "Un livre, une oeuvre",Bruxelles, Editions Labor, 1992 (épuisé).
- Célébration du quotidien, Collection Littérature ouverte, Paris, Desclée de Brouwer, 1997.
- Les ombres et les jours, Collection Noms de Dieu. L'intégrale des entretiens d'Edmond Blattchen, Bruxelles, Editions Alice, 1999
- Célébration de Noël, Paris, Desclée de Brouwer, 2000
- Célébration de la Mère. Regards sur Marie. En collaboration avec Eliane
Gondinet-Wallstein. Collection Célébrations.Paris, Albin Michel 2000
- Secrète présence, Collection Littérature ouverte, Paris, Desclée de Brouwer, 2001
- La chair du poème, Petite initiation à la vie poétique, Paris, Albin Michel, 2004
- Tahar Ben Jelloun, le fou, le sage, écrivain public, La Renaissance du livre 2004
- L'Enfant neuf, Paris, Bayard, 2005
- La liberté de l'amour, conversation avec Christophe Henning, Paris, Desclée de Brouwer , 2005
- Célébration de la lecture, collection "Références", la Renaissance du livre, 2005
- Prières glanées, Éditions Fidélités, 2003, illustration Bern Wery. Rééd.2006
- Du récit poétique in Roman-récit , Éditions Lansman, 2006. Coll. Chaire de
Poétique
- L'âge de vivre , collection Littérature ouverte, Paris, Desclée de Brouwer, 2007
NOUVELLES- Contes d'espérance, Collection Littérature ouverte, Paris, Desclée de Brouwer, 1998
- Battements d'elles. Coffret "Expressions de femmes" édité par le CER SNCF du Nord Pas-de-Calais de Desclée de Brouwer, 2000. Réédition dans collection Littérature ouverte, Desclée de Brouwer. 2000
- Sans y toucher, La Renaissance du Livre, 2004. Réédition Labor 2005.
Prix Gauchez-Philippot 2006
- Tôt ou tard se déchire la soie de l'enfance et Sans y toucher (la nouvelle, titre de l'ensemble Sans y toucher), La Renaissance du livre 2004; Labor , 2005, Espace Nord n.220 traduites en polonais, la première par Anita Lorek et la deuxième par Hanna Abramowicz publiées dans Rita Baum, n.9, Wroclaw, 2005
- Tu n'es pas seul, Albin Michel, 2006
THÉÂTRE- Tous locataires, Charlieu, La Bartavelle, 1993. (En collaboration avec Françoise Lison-Leroy). Créé le 27 avril 1993 à la Maison de la Culture de Tournai par le groupe L. Traduction anglaise par Anne-Marie Glasheen
- Dix minutes pour écrire in Enfin seul, Lansman Editeur 2004. Création de Dix minutes pour écrire par le théâtre de l'"L" à Bruxelles le 3 octobre 2002
JEUNESSE- Enfance portative, Luce Wilquin, 1997, illustrations de Laurence Forbin ; Esperluète Editions, Noville-sur-Mehaigne 2000. Illustrations de Anne-Catherine Van Santen
- Je n'ai jamais dit à personne, Esperluette édition, 2001. En collaboration avec Françoise Lison-Leroy, Illustration de Montse Gisbert
- Depuis ce jour, collection "A l'abordage", Labor 2005. Illustrations de Estelle Meens.
DIVERS- Lettres d'appel en collaboration avec Françoise Lison-Leroy a fait l'objet d'un article à l'intention des professeurs de français dans Passions de Lecture pour Pierre Yerlès, Collection Séquences, Didier Hatier1997 pp.216 à 220
EXTRAITSAIMÉE-AIMANTE
C'est une femme de soie sauvage. Poreuse sous les mains savamment tendres. Une femme de collines et de combes, de feuillages, de mousses. Une ligne sinueuse en volutes et volupté. Sucs et salives, écartèlement vertigineux. Elle, disloquée, réunie. Une femme très loin, à héler, harponner. Très proche à pétrir, goûter, savourer. Une femme d'espace amoureux saturé de miel et d'ombres intimes, de fière approchée, de tressaillement secret. Rauque et luisante dans la rumeur du plaisir imminent. Tambour de la jubilation. (
Colette Nys-Mazure-
Singulières et plurielles)
DE HAUTE MER
(Haute Enfance)
L'enfant a compté et recompté toutes les vagues; il a chevauché l'écume et bu la nue. Il a dénombré les coquillages, trié les étoiles de mer, aiguisé les couteaux.
Il a balisé la plage de châteaux forts et bourré ses poches de galets soyeux. Il a singé la démarche des crabes. Entre ses doigts écartés, il a laissé couler l'infini sable fin et s'est trempé longuement dans chaque bâche aveuglante. Il s'est tressé des bracelets d'algues et de varechs.
Il lèche sur ses lèvres le goût opiniâtre du sel et secoue sa crinière d'oyats délavés. Il aspire âprement l'air amer chargé d'embruns.
Avant la perquisition nocturne du Phare, la marée l'emportera. Dans un cri cinglant de mouette. Colette Nys-Mazure (
La criée d'aube)
Ce sont des chambres d'humus, de mousse intime dans le clair-obscur du sous-bois sans témoin ni voyeur, avec ses enracinements, ses explorations, ses recueillements idolâtres.
Ou alors, suspendues dans les arbres, des cabanes traversées de ciel. La parade, la quête intrépide et les dons dilapidés. Ni ruines ni cendres, rien que le phénix des saisons, le vent et sa ferveur. Ou encore, loin des lisières incertaines, ces clairières pour les étapes furtives entre deux vélos échoués à même les fougères. S'accoster, s'enclaver dans l'urgence. La fougue ignore le terreau humide, défie fourmis ou araignées, se grise de parfums de champignons écrasés, d'écorces résineuses.
Chambres forestières, champ clos toujours vert : la hampe dressée des jeunes jacinthes et cette violette découverte avec précaution en écartant les lèvres d'herbes. L'embranchement des arbres, l'écartèlement de ton corps.
Au couvert des épilobes, conspiration du plaisir ; étourdissement ; bouches endolories, pulpes des doigts éraillés. Nos yeux accompagnent les fils de la vierge balancés, loin, au-delà du tamis des feuilles, dans un jet de lumière bruissante.
(forestières)
Colette Nys-Mazure-
Le for intérieur)