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Messages : 324 Inscription le : 20/08/2007 Age : 35 Localisation : Poitiers-Biarritz
Sujet: Saint-John Perse Jeu 4 Oct 2007 - 19:30
Débutons avec cet auteur par une petite biographie issue de wikipedia, l'article n'est pas mal pour une fois :) , profitions en:
Citation :
Saint-John Perse, pseudonyme de Alexis Léger, est un poète et diplomate français, né le 31 mai 1887 à la Guadeloupe, mort sur la presqu'île de Giens le 20 septembre 1975.
Il a également utilisé le nom de plume Alexis Saint-Léger Léger.
Alexis Léger, après une enfance passée à la Guadeloupe jusqu'en 1899, s'installe à Pau avec sa famille, où il fréquente le lycée Louis-Barthou, fait ses études de Droit à Bordeaux dès 1904. Il fait son service militaire dans l'infanterie à Pau, puis fait la rencontre de Francis Jammes qui le présente notamment à Paul Claudel, avec qui il entretiendra des relations mouvementées. Il s'introduit peu à peu dans le milieu de la NRF, où il fait la connaissance de Jacques Rivière et André Gide qui l'encouragent dans la carrière littéraire. Il publie son premier recueil de poèmes Éloges en 1911 et rencontre un grand succès. Il se décide à s'engager dans la carrière diplomatique en 1914. Il est nommé diplomate à Pékin de 1916 à 1921, nommé en 1924 directeur du cabinet diplomatique d'Aristide Briand, année où il publie son recueil Anabase sous le pseudonyme de Saint-John Perse, jusqu'en 1932, puis nommé ambassadeur en 1933, et secrétaire général du ministère des affaires étrangères jusqu'en 1940, date à laquelle il s'exile aux États-Unis. Il publie Exil en 1942, Pluies et Poème à l'étrangère en 1943, Neiges en 1944. Il est réintégré dans la nationalité française en 1944, à la libération de la France, mais reste aux États-Unis. Il publie Amers en 1957, année où il revient faire de longs séjours en France, sur la presqu'île de Giens. Il publie de courts poèmes : Chronique en 1960, année où il obtient le Prix Nobel de littérature , son allocution au banquet Nobel du 10 décembre 1960 restant un modèle d'éloquence. Il publiera encore Oiseaux, inspirés par Georges Braque en 1963, et finalement Chant pour un équinoxe en 1971. Il mourut le 20 septembre 1975, à Giens (var), où il repose... où il écrira ses dernières œuvres, dont Nocturne et Sécheresse.
Que dire. J'ai acheté un jour, un peu par hasard Amer, un de ses derniers recueils. L'abord est difficile, le vocabulaire d'une richesse éblouissante, les sens multiples, les images merveilleuses. Rarement une prose m'a procuré une telle sensation de contentement absolue. Souvent je trouve des poésies des superflus. Même parfois chez des auteurs que j'adore comme Mallarmé. Mais ici rien, le mot va droit, le mot est juste, le mot provoque, touche, l'imagination s'en empare, les images se bousculent...
Je ne sais pas bien parler de Saint-John Perse, si ce n'est dire toute l'admiration que j'ai pour son écriture, pour cette poésie fine, dentelée, délicieuse...
Je vous conseille donc Amers, mais aussi Oiseaux ou Eloges. Beaucoup sont édité en NRF poésie (la belle collection :cœur: ).
Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
Sujet: Re: Saint-John Perse Jeu 4 Oct 2007 - 20:13
Voilà longtemps que je n'ai plus lu de poësie.
Après cette invitation enthousiaste j'y songe.
merci
à bientôt
ArenSor Main aguerrie
Messages : 516 Inscription le : 16/11/2014
Sujet: Re: Saint-John Perse Ven 22 Mai 2015 - 20:41
Mon dieu ! Un fil n'ayant que deux interventions remontant à 2007. Et pas encore supprimé C'est révélateur d'une poésie considérée aujourd'hui comme désuète. Qui lit encore Saint-John Perse ? Pourtant, il a bénéficié d'une immense renommée : prix Nobel, pléiadisé de son vivant (le premier, si je ne me trompe pas)... Il a enchanté mon adolescence. Dès que je le relis, je tombe à nouveau sous le charme de son vocabulaire rare et précieux (insupportable, diront certains), de son rythme ample.
"Palmes... ! Alors on se baignait dans l'eau-de-feuilles-vertes ; et l'eau encore était du soleil vert ; et les servantes de ta mère, grandes filles luisantes, remuaient leurs jambes chaudes près de toi qui tremblais... (Je parle d'une haute condition, alors, entre les robes, au règne des tournantes clartés.) Palmes ! et la douceur d'une vieillesse des racines... La terre ! alors souhaita d'être plus sourde, et le ciel plus profond, où des arbres trop grands, las d'un obscur dessein, nouaient un pacte inextricable. (J'ai fait ce songe dans l'estime ; un sûr séjour entre les toiles enthousiastes.) Et les hautes racines courbes célébraient l'en allée des voies prodigieuses, l'invention des voûtes et des nefs, et la lumière alors, en de plus purs exploits féconde, inaugurait le blanc royaume où j'ai mené peut-être un corps sans ombre... (Je parle d'une haute condition, jadis, entre des hommes et leurs filles, et qui mâchaient de telle feuille.) Alors les hommes avaient une bouche plus grave, les femmes des bras plus lents ; alors, de se nourrir comme nous de racines; de grandes bêtes taciturnes s'ennoblissaient ; et plus longue sur plus d'ombre se levaient les paupières... (J'ai fait ce songe, il nous a consumés sans reliques.)"
"Et vous, Mers, qui lisiez dans de plus vastes songes, nous laisserez-vous un soir aux rostres de la Ville, parmi la pierre publique et les pampres de bronze ? Plus large, ô foule, notre audience sur ce versant d'un âge sans déclin : la Mer, immense et verte comme une aube à l'orient des hommes, La Mer en fête sur ses marches comme une ode de pierre : vigile et fête à nos frontières, murmure et fête à hauteur d'hommes - la Mer elle-même notre veille, comme une promulgation divine... L'odeur funèbre de la rose n’assiégera plus les grilles du tombeau ; l'heure vivante dans les palmes ne taira plus son âme d'étrangère... Amère, nos lèvres de vivants le furent-elles jamais ?"
Il y a forcément des effets de mode en littérature, comme dans d'autres domaines, et je suis convaincu que Saint-John Perse reviendra un jour sur le devant de la scène (PS : dans la liste d'auteur, il est placé à Perse, mais ne devrait-il pas plutôt être placé à Saint-John Perse qui est son nom de plume ?)
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Saint-John Perse Ven 22 Mai 2015 - 20:56
ArenSor a écrit:
Mon dieu ! Un fil n'ayant que deux interventions remontant à 2007. Et pas encore supprimé C'est révélateur d'une poésie considérée aujourd'hui comme désuète.
Pas forcément, mais il est tellement plus facile de parler de romans (voire d'essais) que de poésie, non ? A part citer un poème, ou un fragment de poème. Il est difficile de donner une vraie plus-value aux fils de poésie, je veux dire quelque chose de plus que d'ouvrir un recueil par soi-même. A part mettre sous les feux des projecteurs un poète ou un poème qui pourrait ne pas être connu, bien sûr.
ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
Sujet: Re: Saint-John Perse Dim 2 Aoû 2015 - 19:59
J'ai découvert les "conférences" de cette prof tout d'abord à propos de Rimbaud, puis j'ai enchaîné avec Saint-John Perse, très intéressant (même si elle a une voix un peu pointue mais une belle élocution).