Barbara Constantine

J'ai un bon souvenir du premier...Barbara Constantine confirme donc...

A Mélie, sans mélo

Honneur au premier livre lu en 2009!

Nous sommes en pleine campagne pendant les grandes vacances. Clara vient les passer chez sa grand-mère maternelle, Mélie, 72 ans et des soucis de santé dont elle ne veut rien savoir. Elle a décidé qu'elle profiterait de sa petite-fille et que les examens seraient pour plus tard. Alors elles font du vélo, rendent visite à Marcel à la maison de retraite ou Marcel leur rend visite, elles invitent Antoine, l'amoureux de Clara, elles se promènent, observent les merveilles de la nature. Bello, le parrain auto-proclamé de Clara amène son petit grain de folie dans tout ça. Et Fanette, la maman de Clara, renoue avec Gérard, prenant enfin du bon temps.

C'est frais, c'est gai, c'est tendre, ce roman me rappelle furieusement mes vacances d'enfant au fin fond de la Bourgogne,chez ma grand-mère. Ca se lit vite, ça fait du bien au moral dans ce monde brutes et on en ressort tout ragaillardi et attendri à la fois.
Le découpage en chapitres courts aux titres rigolos est semblable au précédent roman de Barbara Constantine, Allumer le chat , mais celui-ci était plus incisif, les personnages plus "méchants" ou, plus exactement, davantage marqués par la vie.
Au final, les deux sont aussi bons, tout dépend de votre humeur.

J'attends donc le troisième tout en me disant que Barbara Constantine devra très bientôt changer de recette, tout en gardant cette originalité de ton. Je suis déjà impatiente de lire ça!

sortie le 6 janvier:


Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom

Citation :

Présentation de l'éditeur
Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobil-home déglingué avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss aime beaucoup sortir tard le soir, tomber amoureuse et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent tout seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va dans les potagers de ses voisins, pique leurs carottes, leurs pommes de terre... Mais comme il a très peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (c'est Joss qui lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention, efface soigneusement les traces de son passage, replante derrière lui, brouille les pistes. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), couchée par terre au milieu de ses choux, en train de pleurer, toute seule, sans pouvoir se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom (petit homme) n'était pas passé par là...

Allumer le chat de Barbara Constantine

La forme tout d'abord : une série de courts chapitres, qui présentent des moments de la vie des personnages du roman ; des moments anodins, profonds ou dramatiques, au choix.
Le fond : la vie de ces personnages qui à un moment clé du roman bascule ; ce point de bascule qui au départ semble affecté seulement une famille, chamboule la vie de tous les personnages de ce roman.
Le titre : il m'intriguait énormément, ce titre, allumer le chat. Je pensais que cette envie d'allumer le chat, serait centrale dans le roman ; mais en fait, l'auteure s'en sert comme une épanadiplose. Entre, le sympathique Bastos, chat de raymond fait sa vie, séduit Riton le chat qui en fait est une chatte et nous assène ses leçons de philosophie sur la vie !

L'histoire ? Elle est touffue, semble partir dans tous les sens mais est aussi réjouissante, enlevée. La comparaison avec Queneau s'impose vraiment, même si on retrouve moins d'invention lexicale que dans les romans de Queneau.
Donc, on commence avec Raymond, qui bougonne, qui veut allumer le chat à la carabine. Mine, sa femme veille inquiète sur son mari ; Josette sa fille vit avec Martial qui est un vrai con ; elle a un fils, Rémi, supporte son mari qui ne la touche plus, va bientôt apprendre qu'il la trompe avec sa meilleure amie, Edith, et commence à se réfugier dans les médicaments...
Et puis tout bascule ! A ce moment précis, au chapitre 11 :

Citation :

Il ne s'est rendu compte de rien. Parce qu'après avoir fini de reboucher la tombe, il s'est descendu sa sixième canette de bière. Et lui, à la sixième, c'est systématique ... il a des montées de libido. À croire que le format pack-de-six a été inventé pour lui. Alors ni une, ni deux, il est parti voir Édith.
La nuit était tombée depuis un petit moment. Il s'est dit qu'il passerait juste tirer un coup et rentrerait se coucher, vite fait. Mais, dès qu'il est arrivé, elle l'a envoyé prendre une douche. Elle a prétexté une
odeur de charogne. Il n'a pas contesté, c'était possible. Et puis quand il a été prêt, elle a commencé à se plaindre ... Ouais ... il prenait jamais la peine de lui parler ... elle en avait marre qu'il vienne la voir que pour
baiser ... et que ce qu'elle voulait vraiment dire, c'est qu'elle l'aimait, mais que ! En gros, l'Édith, elle avait décidé de ruer dans les brancards. Et ça, il voulait même pas en entendre parler! Il l'avait prévenue, y' aurait jamais d'histoires entre eux. Elle pouvait pas dire qu'il la prenait en traître.
Il s'est rhabillé très vite, plutôt en colère. La libido quand elle est réveillée et qu'on
s'en occupe pas, ça peut foutre les boules ...
D' ailleurs, c'est un peu ce qu'il lui a hurlé en partant.
- Tu me casses les couilles, Édith!
Il a démarré en faisant crisser les pneus. Ça défoule, il paraît. Ça l'a peut -être pas assez défoulé, parce qu'il a pris la petite route du bois à cent dix. À cet endroit, le panneau affiche cinquante.
La nuit, en plus ... Alors, à cent dix, quand le cerf a déboulé, il a même pas eu le temps de penser à freiner. La voiture a roulé encore un peu, et a fini
par s'écraser contre un arbre. Le cerf avait traversé le pare-brise et atterri sur les genoux de Martial.
Deux cents kilos lancés à cent dix à l'heure, ça fait forcément des dégâts.
A priori, ni le cerf ni Martial n'ont eu le temps de souffrir ... enfin ... pour ce qu'on en sait.

Et là, ça devient héroïque, délirant et réjouissant ! Josette revoit son père Raymond avec qui elle avait rompu les liens depuis 7 ans ; elle cherche une explication avec Edith, maîtresse de son défunt mari et entame une liaison avec elle. Edith qui découvre que son père n'est pas son père et qui se met à la recherche de son vrai père, Jean-Yves et Nicole, parents de Martial, qui confirment que c'était un vrai con....Et le tout à l'avenant.... Et je n'aipratiquement rien révélé, ne parlant pas des vocations de photographes que Martial va éveiller, ni du succulent livre de recettes sauvages qui s'écrit au fil des pages.
Les moments de délires laissent aussi la place à de vrais moments de tendresse. Bref, j'ai passé un super moment avec ce livre qui se lit si bien ; j'invite tout le monde à le découvrir, c'est foisonnant mais sans jamais perdre le fil !

Ah ! AU fait, Bastos est un chat de plus en plus pédant (mais pas pédé) !

épanadiplose

krys a écrit:

épanadiplose

L' épanadiplose est une figure de style consistant en la reprise, à la fin d'une proposition, du même mot que celui situé en début d'une proposition précédente. Elle a pour antonyme l'anadiplose. On parle également d'épanadiplose au niveau d'une histoire, d'un film ou d'un roman lorsque une scène initiale est reprise à la chute (épanadiplose narrative).


Dans le roman, c'est l'idée d'Allumer le chat qui sert d'épanadiplose.

Je place le mot, pas pour faire savant, mais parce que j'aime ce mot... Que j'ai entendu pour la première fois dans la bouche d'un cheval !
Mais non, je ne suis pas fou ; c'était dans un film, mauvais d'ailleurs, avec Bruel ; et c'est tout ce dont je me rappelle, Bruel, le cheval et épanadiplose !

Je viens de l'acheter celui-là !
Et j'ai vu chez mon libraire qu'elle venait de publier un nouveau livre 'Tom, Petit Tom, Tout Petit Homme, Tom', le titre promet...Kena l'a déjà cité plus haut....

J'ai fini 'Allumer Le Chat' ce matin, et mon avis converge vers les vôtres, c'est un roman bien sympathique et plutôt drôle, qu'on lit d'une traite avec plaisir.

J'ai lu "Allumer le chat" que j'ai trouvé réjouissant et drôle, malgré un style relâché qui m'a un peu dérangée. Se lit aisément, malgré une pléthore de "bons sentiments" ! trop à mon goût !

Style relâché? C'est-à-dire?

Je l'ai lu (il y a un moment déjà ) et j'avais bien aimé.

A mélie sans mélo
Si je devais résumer ce livre en un mot, ce serait « Fraîcheur ».

Nous sommes dans un coin de campagne où il fait bon vivre, les personnages de tout âge se croisent, s’aiment en silence, se déclarent, bref profitent de la vie dans toute sa simplicité.
Il est difficile de parler de ce livre, le mieux est de vous en écrire un paragraphe et vous comprendrais d’où je tiens cette fraîcheur :

« En bas, Raymond et Marcel sont au milieu de la rivière, jambes de pantalon retroussées à quelques mètres l’un de l’autre. (…) Penchés en avant, ils surveillent le fond de l’eau, immobile et silencieux. Au bout d’un moment, Clara voit que Marcel commence à tanguer. Le pauvre, il a du poser le pied sur quelques chose de glissant. (…) Et maintenant, il écarte les bras, pour faire balancier…il essaye de garder l’équilibre…mais il tangue de plus en plus…il cherche désespérément quelque chose à quoi se raccrocher, mais il n’y a rien…et il finit par exploser dans l’eau ! Raymond s’en rapproche, veut l’aider à se relever, et … dérape à son tour ! Clara en a les larmes aux yeux. Après quelques secondes de surprises, les deux vieillards ; le cul dans l’eau, se mettent à rire…à rire…Des vrais gamins ! »

Et puis, Paulette
Barbara Constantine

Voici la dernière production de Barbara Constantine. Comme les précédents c’est un livre léger et sympathique qui se lit d’une traite et fait sourire. Cette fois il s’agit d’aide inter générations, de troc de compétences pour ainsi dire. Le thème : un fermier un peu bourru se retrouve seul dans une grande ferme, veuf, à la retraite, mais cela ne sera pas pour lui une fin de vie car grâce à son ingéniosité et à sa générosité une autre aventure humaine va commencer pour lui.
N’y cherchez pas un chef d’œuvre, c’est simplement une histoire aimable et tendre qui convient bien aux vacances ou aux moments de fatigue. Ca fait du bien de temps en temps.

Je viens de l'offrir en cadeau...alors je suis contente de lire ton commentaire.
Il était proposé sur une table genre "coup de coeur" à la célèbre librairie Le Bleuet à Banon. C'est là que je l'ai acheté.

Et puis, Paulette...



C’est l’histoire de Ferdinand, un veuf de 70 ans. Et surtout d’une grande maison – la sienne – désespérément vide depuis la mort de madame et du départ de la petite famille de son fils : Roland, Mireille et des deux Lulus (Ludo et Lucien, leurs enfants).

C’est l’histoire d’un remplissage de mûrs froids, d’un retour à la vie. Un optimisme à toute épreuve auquel rien ne résiste. Tout commence un jour de pluie. Il flotte à n’en plus finir. A en démoraliser un régiment d’escargots. Le toit de madame Marceline, la voisine, est troué. La maison prend l’eau. On craint qu’elle ne s’effondre (oui, c’est à ce point-là). Ferdinand, n’écoutant que son grand cœur, va chercher madame et la ramène sous son bras. L’installe au coin du feu, lui prépare une soupe chaude et un bon lit. La dame s’étonne (le lecteur aussi… un peu). L’homme se récrie : « Mais votre maison ressemble à un aquarium et la mienne est bien trop grande. Alors… » Marceline en convient, remercie et s’installe. Fin de l’acte un.

L’acte deux démarre tambour battant. Tata Gaby (la tante et mère adoptive de Mireille, la bru) est claquante. Guy (le tonton et père adoptif) se laisse mourir pour rejoindre rapidement la compagne de sa vie. Il est bien près de réussir quand Ferdinand entre à nouveau en scène. Et le duo de se retrouver trio.

Les actes trois et quatre sont menés de front. Deux vieilles filles (88 et 95 balais) sont vaguement menacées par un petit neveu (ou un truc approchant). L’indélicat aimerait virer les mamies pour récupérer leur maison. Pas une histoire très clairement énoncée,  mais on s’en cogne : ce qui est important, c’est évidemment Ferdinand qui… patati, patata, la petite communauté du bonheur comprend maintenant cinq personnes.

Il faut encore ajouter Muriel, une étudiante en école d’infirmière qui avait des grosses galères de logement. Et ça tombe bien, car au moment où elle se désespère au téléphone avec un agent immobilier, devinez qui passe par là et surprend la conversation ? Ben si, Ferdinand justement ! Et de six : mademoiselle est logée et nourrie contre quelques heures de gériatrie auprès de Hortense, la doyenne presque centenaire. Puis, Kim est enrôlé pour donner un coup de main au potager.

Et puis, naturellement, Paulette…

Un livre extraordinaire. Tout le monde est hyper gentils (surtout Fer…, mais je l’ai déjà dit, non ?). Tout le monde s’entend parfaitement bien, s’adapte sans problème aux autres. On vit dans un monde absolument merveilleux. « Bonjour Ferdinand, Bonjour Marceline, Bien dormi ? Oh oui et vous ? » Sourires niais sur les lèvres, petite mélodie guillerette en fond sonore. Et le tout coloré en rose pastel.

L’écriture ? Quoi l’écriture ? Ah, l’écriture… Ben y en a pas d’écriture. Pas de style. Des mots très simples mis les uns derrière les autres. Du langage parlé couché sur le papier et  qu’un gamin de huit pourrait lire sans ânonner.

Mais assez critiqué ! C’est un petit livre qui m’a ennuyé après trois pages mais qui a tout de même fini par me tirer un ou deux sourires grâce à une ou deux situations sympathiques. Un bouquin pour grand dépressif désireux de s’en sortir et de remonter la pente. Un bouquin qui pourrait être remboursé par la Sécu et qui se termine en deux heures à condition de ne pas en attendre autre chose qu’un bonbon assez insipide et vaguement acidulé. Parfait pour la plage, un œil sur le bouquin et le second à surveiller la construction du château de sable des enfants.

C'est effectivement une lecture qui arrive parfois à faire sourire, pleine de bons sentiments - beaucoup, beaucoup, oui ; on frise la surdose ; trop ? - et qui nous change des vilenies du quotidien, beaucoup.

La fin et quand même là pour rappeler, avec Muriel, que le monde ce n'est pas que les bisounours.
Sans prétention, mais à découvrir, pourquoi pas ?