Barbara Constantine

En moins délicat, ça m'a rappelé "Ensemble, c'est tout".
Moins ciselé, moins raffiné, encore bien plus simpliste.
Mais on aimerait bien que la vraie vie soit comme ça!

Ferdinand est veuf, seul, dans une grande ferme à l’écart de la ville. La ferme de ses parents, la ferme qu’il n’a jamais quitté. Il se débat avec ce qu’il lui reste de vie, trouve des plaisirs minimes, là où il peut, souvent en emmerdant les autres. Les Lulus, ces deux petits-fils sont une de ses rares joies, mais il ne les voit pas souvent.
Puis les circonstances vont le rapprocher de sa voisine, Marceline, à qui il n’avait jamais adressé la parole. Un pas en amenant un autre, Ferdinand va peu à peu remplir sa grande ferme proposant aux désespérés, ceux que le temps a laissé sur le côté, ceux que la vie a abîmé, de le rejoindre. Chacun va amener sa pierre à l’édifice et cette troupe hétéroclite va avancer avec leurs différences, leurs soucis, s’apercevant qu’à plusieurs ils peuvent les surmonter plus facilement et espérer encore d’une vie qui les fuyait. Et puis, Paulette… Que je n’avais pas senti arriver, arrive.
Succession de chapitres courts, de personnages improbables et succulents, foisonnement syntaxique, ce roman est dans la même veine qu’Allumer le chat. Un très bon moment de lecture qui ne demande pas grand-chose et qui amène beaucoup de plaisirs et de sourires.

Mélie est une formidable grand-mère de soixante-douze ans, vivant seule à la campagne. Pour la première fois, Clara, sa petite fille vient passer les vacances d'été chez elle : une ouverture dorée pour le quotidien de Mélie terni par l’imminence de résultats d’examens médicaux. Mélie ordonne les priorité de sa vie et oublie le courrier du laboratoire pour se consacrer entièrement à sa petite-fille. Mélie laisse la douceur de la vie la mener sans se préoccuper d’un futur qui pourrait être triste. Comme souvent avec Barbara Constantine, ce petit élément déclencheur va mettre en branle la vie et ses ressorts. Dans le sillage de Mélie, le lecteur rencontre des personnages savoureux comme l’auteur sait si bien les brosser. Elle s’attache à la fugacité de l’instant, celle que souvent on ne remarque pas. Et en la mettant en pleine lumière, le livre prend une force incroyable. Pêle-mêle entrent en scène un parrain d’occasion, musicien immature et touchant, Antoine, amoureux de Clara, réservé qui va découvrir que la vie peut être autrement excitante que la lente coulée du temps, Fanette, fille de Mélie et mère adoptive de Clara, qui divague de rencontre en rencontre et finira par s’offrir un horizon en faisant un bond de 17 ans dans le passé. Et Marcel, meilleur ami de Fernand, mari décédé de Mélie, Marcel qui prend peu à peu sa place dans l’histoire de Clara, de Mélie…
Avec A Mélie sans mélo, Barbara Constantine nous offre un récit de vie tendre et optimiste, virevolte d’un instant à un autre sans lourdeur. C’est pétillant, gracieux et très plaisant.
La communauté va se réunir, sous le regard de Mélie, qui ne se préoccupe toujours pas de sa santé, de peur de ne plus pouvoir profiter des instants qui lui sont offerts. Avec Antoine, on découvre que l’amour peut renaître et que les personnes âgées ne sont pas destinées à attendre une fin de vie mais qu’elles peuvent embrasser la vie à bras le corps et qu’elles ont encore tant à donner.
Puis il y a ce tandem, première pierre jetée dans le passé qui va permettre une remontée de souvenirs et de tendresse.
Un court roman idéal pour commencer l’année 2016 !!!

Barbara Contantine m'a l'air d'une optimiste. Je note son nom. Merci!