Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Herman Melville

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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMer 11 Mar 2009 - 15:33

melville - Herman Melville - Page 2 51eprb10

Une petite merveille d'album!
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyVen 3 Déc 2010 - 15:57

Je fais partie de ceux qui ont aimé Bartleby et je rejoins Marie et domreader.
Bartleby est un homme très spécial, marqué par la vie sans que le lecteur sache de quoi il retourne. Il doit se contenter de constater les dégâts.

Nouvelle que j'ai trouvée insolite. Je ne dirai pas agréable car Bartleby est un personnage moralement mourant. Tout d'abord travailleur et consciencieux, il se met tout à coup à refuser les tâches qui lui sont assignées (Je préférerais ne rien faire / I would prefer not to). Pour finir par ne plus rien faire du tout. Il ne travaille plus, ne sort plus de l'étude où il dort, dans laquelle il vit. Il ne mange presque plus. Léthargie... J'imagine un pauvre diable qui tenterait vainement de remonter une pente savonneuse. Il s'échine, il s'échine sans parvenir au moindre résultat. Puis renonce, englué, glissant lui même, il attend la mort. Le récit de Melville commence à ce moment de résignation. Je pense qu'au moment ou Bartleby entre dans l'étude notariale il est déjà perdu.
Cette histoire nous est contée par l'homme de loi, propriétaire de l'étude et dont on ne connait pas le nom. Cet homme se prend d'amitié et de compassion pour Bartleby. Il tente de l'aider. En vain.
Tout en lisant ce livre, je m'imaginais un Fabrice Lucchini ou un Pierre Desproges, seul sur une scène brillante de sobriété et déclamant le texte de Melville.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyVen 3 Déc 2010 - 17:01

Je dirai que Batleby est un etre de fiction et que, comme Wakefield d' Hawthorne, il est énigmatique
et déconcertant.
Tous deux échappent à l' analyse, à la raison. A tous ceux qui mettent partout des bornes, des normes, des limites, des grilles de lecture et des garde-fous.
Aux interprétations psychologiques, psychanalytiques... Et au simple bon sens.
Ils sont ce que nous sommes parfois et que nous ne comprenons pas.
Et c' est pour cela qu' ils sont interessants !

Enrique Vila Matas, écrivain perspicace, en a très bine parlé de ces deux-là dans Bartleby et Cie.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyLun 6 Déc 2010 - 14:47

La Vareuse blanche

Egalement connu sous le titre anglais White Jacket.
Un des bouquins les plus chiantissimes que j'ai eu l'occasion d'ouvrir. Je poste tout de même dessus pour vous prévenir.
Le livre est un pavé de 580 pages. Il commence doucement par nous décrire longuement la vie à bord d'un navire de guerre de la marine à voile des Etats-Unis de la moitié du XIXe siècle. On apprend rapidement beaucoup de choses : le vocabulaire est riche et mieux vaut feuilleter un petit dictionnaire spécialisé en même temps. Puis, on avance, on avance... on avance. Et le récit ne démarre jamais. Herman Melville le dit clairement à la moitié du livre : son sujet unique, c'est justement de décrire la vie de marin sur la frégate le Neversink (l'insubmersible). Et c'est tout !
Se succèdent donc une litanie impressionnante de très courts chapitres (près de 95 en tout) qui sont autant de petites anecdotes concernant le bateau, de la cale aux huniers, du matelot au capitaine. Point : aucune autre finalité que ce catalogue indigeste, haché et sans liant.
J'ai craqué quand Herman Melville s’est mis à détailler les principaux articles du code de la marine : j'ai terminé le bouquin tant bien que mal en sautant des chapitres entiers.
No
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyLun 6 Déc 2010 - 17:52

Oui, pas mal de longueurs dans les "gros" livres de Melville : Mardi, Pierre ou les ambiguités et meme
dans Moby Dick.

Mais la plupard de ses contes sont parfaits, notamment Billy Bud, Benito Cereno et les Contes de la véranda.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMar 7 Déc 2010 - 9:18

bix229 a écrit:
Oui, pas mal de longueurs dans les "gros" livres de Melville : Mardi, Pierre ou les ambiguités et meme
dans Moby Dick.

Mais la plupard de ses contes sont parfaits, notamment Billy Bud, Benito Cereno et les Contes de la véranda.
Beaucoup de longueurs....
Un livre interminable.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMar 7 Déc 2010 - 20:05

Harelde a écrit:
bix229 a écrit:
Oui, pas mal de longueurs dans les "gros" livres de Melville : Mardi, Pierre ou les ambiguités et meme
dans Moby Dick.

Mais la plupard de ses contes sont parfaits, notamment Billy Bud, Benito Cereno et les Contes de la véranda.
Beaucoup de longueurs....
Un livre interminable.
bailler

Oui, je lui ai trouvé également beaucoup de longueurs. J'aime beaucoup les deux ou trois dernière pages, par contre. dentsblanches
Citation :
Melville cherche à impressionner par l'étendue de son érudition, prétendant citer toutes les autorités sur la question (il n'en avait en fait lu que quatre), coupe l'aventure de chapitres de zoologie, de géographie, d'étymologie, etc. Quant au sens, ou peut-être plutôt aux sens, le symbolisme est si dense et si subtil que les commentateurs n'ont pas fini d'en discuter.
(Jacques-Fernand Cahen, La Littérature américaine, Que Sais-je, page 36)
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyJeu 6 Oct 2011 - 12:08

Billy Budd, marin


Longue nouvelle ou court roman, il s’agit d’un texte ramassé, d’une grande densité. Billy, enfant trouvé, se trouve enrôlé de force sur un navire de guerre britannique à l’époque de la révolution française. D’une beauté éclatante, ayant sur les autres une forte emprise, il s’attire la haine du maître d’arme du bateau, Claggart, en même temps qu’une grande sympathie du capitaine Vere. Claggart l’accuse de fomenter une mutinerie, ce qui en des temps troublés est pris très au sérieux. Mis en demeure de se justifier, il n’arrive pas à parler (il souffre dans des moments de tension d’une bégaiement) et tue Claggart d’un coup de poing. Il est condamné à mort et pendu.

Le texte de Melville est très condensé, et va à l’essentiel. Il a donné lieu à de nombreuses interprétations (les aspects homosexuels et christiques entre autres) mais Melville suggère et n’explicite pas, le récit a un côté objectif et factuel, un peu neutre, ce qui contribue à lui donner sa force. Les sentiments de Claggart et de Vere ne sont jamais abordés directement. Claggart a un côté très imperméable, le pourquoi de sa haine est laissé à la sagacité du lecteur. Quand à Vere, il a un côté sado-masochiste, le texte suggère à plusieurs reprises qu’il pourrait différer le jugement de Billy et le laisser se dérouler dans un climat plus serein, et il force quasiment la condamnation auprès de ses officiers, à cause d’un sentiment de devoir étrangement compris.

Du coup les différences avec l’opéra de Britten sont sensibles. Chez Britten, les personnages ont des airs-monologues qui permettent d’appréhender leurs ressentis, Claggart et Vere en sont plus charnels et plus proches, cela donne une dimension plus lyrique et émotionnelle au récit. Les personnages Claggart et de Vere sont du coup différents, Claggart paraît plus facile à appréhender et Vere bien plus sympathique.

Mais chacune des deux œuvres a sa logique et sa force, Forster et Crozier, les librettistes, se sont inspiré de Melville pour la trame générale, et sans trahir le sens de son œuvre, mais ont abordé cette histoire avec une sensibilité différente, qui donne sur une scène un impact émotionnel fort. Et le texte de Melville, moins explicite et en apparence plus objectif, est un superbe texte littéraire. Un exemple d’une adaptation réussie d’une belle œuvre littéraire.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMer 26 Oct 2011 - 11:32

Tourné la dernière page de "Moby Dick", lecture époustouflante de ce roman de dimension cosmique.
De belles choses ont été dites au début de ce fil sur cette œuvre, et je serais bien incapable d'en rajouter.
J'ai été frappé par l'humour récurent de Melville et aussi par son l'érudition constante où rien des détails de la "grande pêche" n'est omis. C'est parfois difficile à lire, l'approche du drame changeante d'un chapitre à l'autre peut être déroutante mais la force du récit est telle qu'il est impossible de poser le livre.
Une expérience forte que cette lecture!
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyJeu 27 Oct 2011 - 1:06

Igor a écrit:
C'est parfois difficile à lire, l'approche du drame changeante d'un chapitre à l'autre peut être déroutante mais la force du récit est telle qu'il est impossible de poser le livre.
Une expérience forte que cette lecture!
Oui, c'est hyper documenté, ou du moins ça se veut hyper documenté. Personnellement, j'ai eu un peu de mal (ça dépend peut-être de la traduction ? Ce n'était pas la traduction d'Armel Guerne, mais celle de Giono, revue et corrigée, mais probablement moins bonne).
Par contre, j'ai beaucoup aimé les deux dernière pages.
Je le relirai, ou au moins reparcourerai un jour.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyDim 19 Fév 2012 - 12:14

melville - Herman Melville - Page 2 Melvil10
Moi et ma cheminée. Récits traduits en 1951 par Armel Guerne. 154 pages. Seuil.
Dans sa préface, Armel Guerne par de Melville "qui fait en approchant de la quarantaine l'apprentissage de la solitude au milieu des siens et qui subit douloureusement ce retrait surnaturel immanquablement réservé, semble-t-il, aux grandes âmes les plus combatives" (page 11).
Armel Guerne a écrit cette préface en 1951 ; il se retirera lui-même dans son moulin à vent de Tourtrès (Lot-et-Garonne) dix ans plus tard, lorsqu'il sera parvenu à la cinquantaine.
Le retrait, c'est un peu le thème général de ce recueil, qui comporte trois textes écrits à la fin de la période productive de l'auteur (si l'on excepte les poésies).

1/ Moi et ma cheminée (1856). 78 pages.
Le narrateur habite une grande maison à la campagne. Elle est visible de loin grâce à sa cheminée, si grande qu'elle structure pour ainsi dire la maison autour d'elle.
Citation :
"Moi et ma cheminée, têtes grises et vieux fumeurs, nous habitons la campagne. J'ose même dire que nous y devenons d'authentique autochtones ; et particulièrement ma cheminée qui s'y enfonce un peu plus chaque jour." (page 21).
"Ma cheminée est le grand seigneur des lieux : le grandiose et unique édifice dominateur - non seulement dans le paysage, mais plus encore dans la maison. Tout le reste de la maison, ainsi qu'on le verra sous peu, est adapté à son architecture, non pas à mes propres besoins, mais à ceux de ma cheminée, qui occupe, entre autres, le centre même de la demeure, ne me laissant, à moi, que les coins et les recoins excentriques." (page 24).
"Pour dire la vérité, ma femme, ainsi que le reste du monde, se soucie comme d'une guigne de mon éloquence philosophique. Et à défaut d'autre entourage philosophique, nous nous contentons, moi et ma cheminée, de fumer et philosopher ensemble. A rester, assis comme nous le faisons, veillant tard, c'est une épaisse fumée que nous produisons, en vieux fumeux philosophe que nous sommes.
Mais mon épouse, qui apprécie la fumée de mon tabac à peu près autant qu'elle aime l'odeur de la suie, mène le combat de front contre nous deux. " (page 95).

Des menaces pèsent donc sur cette cheminée, à commencer par la femme du narrateur, qui appelle son mari "vieil homme". Quant à elle, malgré son âge, elle déborde d'énergie. Avec ses filles, elles rêvent de supprimer cette cheminée immense, pour réaménager la maison et permettre, enfin, de recevoir les invités convenablement, au lieu de faire tours et détours entre la porte d'entrée pour parvenir à la salle à manger.

Notre narrateur, qui n'aspire qu'à fumer et à papoter tranquillement avec sa cheminée, aura-t-il les ressources morales pour luter contre sa femme, ses filles, son voisin ?

Très bonne nouvelle, au symbolisme transparent.

2/ Jimmy Rose (1855). 29 pages.
Le narrateur, un vieil homme, quitte la campagne pour s'installer en ville, ayant fait un héritage. Il connaît la maison qu'il va habiter, car elle est liée à un souvenir, celui de Jimmy Rose, un homme qui fut très riche, fêté, avant de se trouver ruiné.
C'est le type de nouvelle intéressante non pas tant pour son histoire, mais pour la psychologie originale du personnage principal, Jimmy Rose. Il se débrouille comme il le peut, tout en restant très digne.
Citation :
"Car le mendiant qui marmonne au coin de la rue attend son pain moins avidement que le coeur vaniteux son compliment." (page 125).

Très bien.

3/ L'Heureuse faillite (1854). 24 pages.
Nous sommes à la campagne. Le narrateur doit rencontre son vieil oncle près du fleuve. Il doit participer à une expérience susceptible de changer l'humanité, fruit d'années de travail de l'oncle. Bien sûr, tout n'ira pas comme prévu.
Citation :
"Et si l'événement a fait de mon oncle, comme il l'avait dit, un bon vieillard, il a fait de moi un jeune sage. L'exemple a accompli en moi le travail de l'expérience." (page 153).

Petite nouvelle vraiment très sympathique.


Un très bon recueil, au ton un peu amer : le mieux que l'on puisse faire, face au monde tel qu'il est, semble de se retirer dans un coin tranquille et de profiter du temps qui reste.

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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptySam 1 Sep 2012 - 13:55

Moby Dick : je suis en train de le finir et me trouve subjuguée par cette oeuvre "totale". Qui comprend une dimension métaphysique, mais aussi des considérations très concrètes, des portraits fabuleux (je pense au copain du narrateur, cet être "sauvage" et cannibale), une technicité de la pêche, une cruauté et pourtant une admiration des cétacés, bref, on y perd son latin, mais on a la sensation d'être sur la mer, sous un soleil éblouissant et comme dissolvant, d'être là-haut, posté au sommet du mât et de chercher le cachalot blanc. Parce que nous aussi, on succombe à la folie (?) d'Achab.
On y est vraiment, tant est maitrisée l'écriture .
C'est très impressionnant.

C'est un livre sur la nature humaine en proie à l'existence, ses vicissitudes et sa beauté. On oscille en permanence entre la grandeur du monde et sa bassesse.

Toutefois, je m'interroge sur ce cachalot blanc, que spontanément je prenais pour une allégorie. Des commentaires disent que Melville n'a surtout pas voulu en faire une allégorie.

Alors là, quelque chose m'échappe. Car si c'est cela, la moitié de l'intérêt du livre retombe. Je vais continuer mes recherches.


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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptySam 1 Sep 2012 - 15:29

Le cachalot blanc, Tina, il n' y pas que toi qui t' interroges sur lui. Il y en a qui pensent que c' est Dieu, d' autres, - la plupart - que c' est le Mal... Bref des interprétations diverses et meme opposées. Moby Dick est un livre plein de symboles, de références à la Bible. Mais dans un livre "total", comme tu dis, il y a tout ou presque, en tout cas en ce qui concerne Melville.
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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMer 5 Sep 2012 - 15:26

J'ai fini Moby Dick. En relisant mon précédent commentaire, je le trouve bien léger.
Je ne peux que rebondir sur le post de Snarck, excellent.
Surtout les citations, qui disent bien à quel point Achab veut déchirer le voile (symbolisé par le cétacé superpuissant).
En quelque sorte démasquer l'invisible derrière le visible.
Se battre, le vaincre ou mourir. Conquête infernale et pleine de sacrifices.

C'est existentiel, cosmique, avec un cadre biblique connu mais ambigu aussi. (Très honnêtement, à part Jonas, on a un peu de mal à situer Achab, Ismaël ou Rachel dans un raisonnement binaire de type : bien / mal). L'auteur semble quand même condamner Achar et son illusion de gagner sur le monstre marin, en rappelant que tout est vanité, TOUT, écrit-il, en lettres majuscules.

C'est un grand livre car Melville nous laisse libre d'interprétation. (Pythagore et la métempsychose sont aussi évoqués)


"Oh ! ne regarde pas trop dans la face du feu, toi, homme ! (...) ne te fie pas aux artifices du feu, dont la rouge lueur revêt les choses d'un aspect fantastique. Demain, sous le soleil de la nature, les cieux seront beaux et clairs; et ceux qui apparaissent tels des démons sous les flammes bifides, le matin te les montrera tout différents, sous un air à tout le moins plus fraternel, plus rassurant. Le glorieux, le tout doré, le bienheureux soleil est le seul luminaire; tous les autres ne sont que des menteurs." (484)


"Grandes peines et petit profit, voilà ce que récoltent ceux qui demandent au monde la solution des problèmes qui les concernent; il ne peut même pas résoudre les siens propres. (...) De tempête en tempête ! Qu'il en soit ainsi donc ! Enfanté dans la douleur, l'homme est fait pour vivre dans les tourments et mourir dans les transes. Qu'il en soit donc ainsi ! Mon étoffe est solide : excellente matière pour que tourmentes et tourments s'acharnent dessus. Donc, qu'il en soit ainsi." (492)





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MessageSujet: Re: Herman Melville   melville - Herman Melville - Page 2 EmptyMer 5 Sep 2012 - 21:30

Je me souviens de Bartleby le scribe : un grand moment !

Une phrase prononcée par je-ne-sais-plus-quel psychanalyste : « La meilleure résistance à nos sociétés obsessionnelles, ce n’est pas l’affrontement, c’est la mélancolie. »

Et une savoureuse digression de Sandrine England & Gilles d'Elia : « Pouvoir des formule magiques ou formules magiques au pouvoir ? Sur Deleuze, Herman Melville, Bartleby ou la Formule », trouvée sur le site Résistance 2012 (je poste le texte en spoiler car l'article n'est plus accessible).

Spoiler:
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