Woody Allen

Blue jasmine



J'y suis allée pour voir du Woody Allen, sans y croire car déçue par "love in Roma" mais parce qu'on ne sait jamais...
Et j'ai bien fait, dix fois, cent fois, mille fois!
Du beau, du bon, du grand  W A j'en ai eu plein les yeux et les oreilles.
Il ne manquait aucun des ingrédients que l'on aime: la caricature de la société New Yorkaise, la névrosée trop bavarde, le jeu des contrastes entre des personnages très marqués par leur milieu social et des dialogues savoureux.
J'ai trouvé le jeu de l'actrice Cate Blanchett particulièrement bon et émouvant.
En bref, je me suis ré-ga-lée!

unmotbleu a écrit:

En bref, je me suis ré-ga-lée!

et moi j'ai ajouté ton commentaire au fil de Woody
et merci pour ton commentaire, cela me donne encore plus envie de le voir

Blue Jasmine

Rythme atone. Opposition sociale convenue et caricaturale. Jeu outrancier bien que séduisant d'une Cate Blanchett sur les traces de Gena Rowlands mais version presque involontairement comique (elle reste impressionnante dans ce registre). Heureusement il y a la générosité et la vitalité de Sally Hawkins qui est merveilleuse. J'ai eu l'impression de voir une version parodique d'Un Tramway nommé désir et  d'Une femme sous influence, mais ni vraiment drôle ni franchement émouvante. La presse s'extasie sur la fluidité des flashbacks alors que c'est surtout très paresseux. J'ai un peu dormi. Pas mon jour?

Bon alors je la refais:

Cate Blanchett et Sally Hawkins sont géniales dans ce bon cru de Woody Allen qui dézingue une fois de plus le couple et joue avec nos névroses quotidiennes avec ironie et brio. La construction en flashback est subtile en donnant l'impression qu'un scène présente se poursuit dans le passé sans les artifices habituels pour situer l'un ou l'autre. La dépression de Cate Blanchett est formidablement incarnée avec ce grain de folie qui tient à la fois de la survie et du naufrage. Formidable film à ne pas manquer.

Je choisis laquelle? Un compromis entre les 2?  Malheureusement je trouve l'histoire faible et les situations bien trop stéréotypées. Restent les acteurs qui sont très bons. Quelle indulgence avec Woody qu'on aime trop!

Marko a écrit:

Blue Jasmine

Rythme atone. Opposition sociale convenue et caricaturale. Jeux outrancier bien que séduisant d'une Cate Blanchett sur les traces de Gena Rowlands mais version presque involontairement comique (elle reste impressionnante dans ce registre). Heureusement il y a la générosité et la vitalité de Sally Hawkins qui est merveilleuse. J'ai eu l'impression de voir une version parodique d'Un Tramway nommé désir et  d'Une femme sous influence, mais ni vraiment drôle ni franchement émouvante. La presse s'extasie sur la fluidité des flashbacks alors que c'est surtout très paresseux. J'ai un peu dormi. Pas mon jour?

Je vote complètement pour cet avis.

Je m'étais jurée : plus de Woody. Fini. Et puis, parfois, faut faire des concessions. Et je me suis dis, allez, y'a Cate et Sally. Puis il peut faire bien même sans être transcendant. (Et je voulais que ça me plaise, pour faire voler plein de papillons joyeux dans le ventre de Kena).

Mais... non...

Mou. Convenu. Binaire. Des flash-back comme de gros traits pour biiiien nous expliquer le pourquoi du comment du maintenant (Woody est sénile ou prend ses spectateurs pour des neuneus ?). L'explication à outrance qui alourdit et ne sert à rien.
Blanchett joue avec exubérance, ça frôle le ridicule, mais ça tient parce qu'elle est excellente, et qu'elle en fait tellement qu'on y croit (même impression lorsqu'elle jouait la Reine Elizabeth, je trouve).
Hawkins est toute en retenue rafraîchissante et touchante. D'un naturel maladroit. Parfois l'impression qu'elle ne sait plus trop comment se déplacer dans l'espace, mais ça colle bien avec son personnage.
Les acteurs sont du côté du pataud, lourdaud, vaguement expressif quand le train déraille. Sans plus.

Bon point sur quelques plans de ville (San Francisco) et sur les décors d'appart et maisons. Là aussi ça joue le cliché facile et carte postale pittoresque, mais ça fonctionne bien pour mettre immédiatement le spectateur dans l'ambiance.

Pas de rire à s'en péter la panse. Quelques sourires tout de même. Pas de gros stress et de larmes aux coins des yeux. De l'attachement.
Un brin d'ennui face au montage et au rythme rantanplan bonchienchien.

Faut reconnaître aussi que c'est difficile de filmer sur la déchéance alcoolique et sous drogue d'une femme quarantenaire. Cassavetes l'a si bien fait que le défi est haut.

Bref.
Décidément.
Allen et moi, ça ne fonctionne pas.

Queenie a écrit:

(Et je voulais que ça me plaise, pour faire voler plein de papillons joyeux dans le ventre de Kena).

 

Queenie a écrit:

Allen et moi, ça ne fonctionne pas.

je peux très bien vivre avec cela!

kenavo a écrit:

unmotbleu a écrit:

En bref, je me suis ré-ga-lée!

et moi j'ai ajouté ton commentaire au fil de Woody
et merci pour ton commentaire, cela me donne encore plus envie de le voir

Je n'avais pas remarqué que Woody Allen avait son fil. Merci Kenavo.

unmotbleu a écrit:

Je n'avais pas remarqué que Woody Allen avait son fil. Merci Kenavo.

en cas de doute, il suffit de jeter un œil dans notre index des réalisateurs ou celui avec les films

Queenie a écrit:

Je m'étais jurée : plus de Woody. Fini. Et puis, parfois, faut faire des concessions. Et je me suis dis, allez, y'a Cate et Sally. Puis il peut faire bien même sans être transcendant.  (Et je voulais que ça me plaise, pour faire voler plein de papillons joyeux dans le ventre de Kena).

Je me dis ça après chaque film de Woowoo moi aussi et puis... va savoir pourquoi... toujours envie d'y revenir malgré tout. Parce que ça parle beaucoup et que ça fuse dans tous les sens. Même si c'est parfois fatigant.

Blue Jasmine

J'ai aussi été déçu par ce nouveau Woody Allen malgré la précision de la mise en scène, ayant été finalement plus sensible à certaines de ses escapades européennes....moins ambitieuses et plus légères, propices à la rêverie.
Il reprend ici de nombreux thèmes qui lui sont chers mais le mélange des tonalités comiques et tragiques m'apparait forcé et trop artificiel. Cate Blanchett et Sally Hawkins s'approprient pleinement leur rôle, sans se détacher d'un jeu excessif dans ses outrances. Le miroir de l'ascension sociale puis de la chute est développé de manière très efficace et cependant conceptuelle (la figure du financier indigne n'est jamais incarnée sur un plan romanesque).
En comparant avec ses précédents portraits de femme, Blue Jasmine manque à mon goût d'intériorité et de gravité. Si l'exploration mondaine est cohérente, souvent brillante, elle ne reste qu'un spectacle contemplé avec détachement.

Vous ne me motivez pas du tout, là. J'avais envie de voir ce film, et puis aussi Lettre à Momo, de Hiroyuki Okiura, qui passe dans tellement peu de salles à Paris que c'en est une misère (alors en province, je n'ose même pas imaginer...  ).

-Blue Jasmine-

Avadoro a écrit:

En comparant avec ses précédents portraits de femme, Blue Jasmine manque à mon goût d'intériorité et de gravité. Si l'exploration mondaine est cohérente, souvent brillante, elle ne reste qu'un spectacle contemplé avec détachement.

Oui, c'est vrai qu'il y a un certain détachement, mais Woody Allen a pris de l'age et sa vision de la société et des ratés de la vie aussi. Je n'ai pas du tout trouvé que ce film manquait de rythme, qu'il était caricatural ou que l'opposition de ces deux univers était forcé. Au contraire...

Tout comme traversay ou Unmotbleu, j'ai bien aimé cette descente en chute libre, je l'ai trouvée parfaitement orchestrée et brillamment mise en scène. Cette femme coincée dans son apparence, gavée d'anxiolytiques et qui sombre dans la névrose à la façon de Blanche dans Un tramway nommé désir, j'y ai cru totalement. Bien sûr Allen ne la montre pas de la même façon, il y a toujours ce petit recul amusé, cet art de ne montrer que les tics d'une classe sociale, ce regard à la fois malicieux et juste assez tendre pour ne pas tomber dans le trop plein -ou le drame qui n'est pas sa tasse de thé-

Mais comment ne pas sourire devant tous ces travers, ces deux mondes que tout oppose (et dont certains clichés sont nécessaires) et la confrontation de ces rêves de pacotille avec la réalité? C'est à la fois jubilatoire et tragique, on est vraiment sur le fil, Woody s'amuse à balloter son héroïne entre passé fastueux et présent désastreux, entre clinquant et déchéance, épinglant à tour de rôle les deux facettes d'une existence basée sur l'apparence et la crédulité.

Jasmine jouée par Cate Blanchette, est pathétiquement drôle, parfaite dans son côté hiératique d'où les frustrations dégoulinent tout azimut. Moi elle m'a bien plu, et c'est ce que j'en retire. Le portait d'une mondaine New-Yorkaise en constant surjeu, rattrapée par la vie. Je suis sûre qu'il en existe pas mal des comme ça!

Merci Aériale. Ton analyse mesurée me convainct que ça vaut la peine de tenter le coup cette fois ci avec Blue Jasmine...

Vas y Jack Hubert! Sauf si tu es réfractaire à du Woody bien sûr, mais celui-ci est tout à fait réussi (Et ta compagne va aimer, j'en suis presque sûre. Enfin tu me diras!)

Blue Jasmine

Les acteurs ont l'air de s'être fendu la poire, c'est déjà pas mal. Les enchainements sont précis et rapides et ont lorgne du côté d'une parfaite comédie de mœurs américaine enlevée (parce que c'est quand même beaucoup une comédie non avec ses faux airs de ne pas vouloir y toucher ?).

Sauf que c'est terriblement convenu que l'opposition (jusqu'à un certain point) des deux mondes n'a pas... certes c'est plaisant d'écouter Cate Blanchett, mais c'est à la fois cliché et ça ressemble beaucoup a une faute de goût.

Et à part écouter Cate Blanchett se désespérer, se reprendre, se resservir il n'y a pas grand chose.

Et puis ma dernière comédie à l'américaine c'était Qui a peur de Virginia Woolf ? et que ça dépote vraiment et que c'est plus incisif et que les performances sont plus choisies, que c'est plus équilibré.... bref, plein de qualité qui n'existent pas dans Blue Jasmine.

C'est plat. Bien fichu mais d'une absence d'intérêt assez remarquable.

Après c'est vrai que je ne fais pas partie des adeptes. (et que j'ai (re) ma dose pour quelques années).

Je me disais aussi que ce film n'allait pas te convaincre  
Je rejoins le clan des avis mitigés, tant parfois je me disais que cela tournait à peu à vide.
Par contre, j'ai vraiment apprécié le jeu de Cate Blanchett. J'ai finalement plus aimé que pas aimé. Si je devais le noter, ce serait 3 1/5 sur 5.