Minh Tran Huy

kenavo a écrit:

oui, je sais, dans mon cas il faut noter que je suis lectrice indulgente

Il y a de ça

Mais quand je regarde les lectures que je fais ces derniers temps, je trouve qu'il y a une très grande majorité de livres que j'aime vraimant énormement. Peut être que je chosi bien. Ou alors je deviens moi aussi plus indulgente

Arabella a écrit:

quand je regarde les lectures que je fais ces derniers temps, je trouve qu'il y a une très grande majorité de livres que j'aime vraimant énormement. Peut être que je chosi bien. Ou alors je deviens moi aussi plus indulgente

Je le remarque moi aussi...
Je pense que c'est plutôt parce qu'on fait peu à peu des choix plus avertis, on choisit en connaissance de cause...Nous savons (plus ou moins) ce qui va nous plaire, ce que nous attendons...
Après avoir fait des tas d'erreurs de choix au cours de notre vie de lecteurs, nous faisons plus "gaffe"...

La double vie d'Anna Song

J'aime bien ce que dit Kenavo

Citation :

Son écriture est un peu de même, des papillons qui se posent en toute légèreté sur le papier en laissant des mots qui ont une force et qui ont quelque chose à dire.

Oui, c'est une belle image que tu nous donnes là. Une plume légère, fragile mais avec suffisamment d'impact pour qu'en reste des traces.

Je ne vais pas vous résumer car l'intrigue perdrait toute sa saveur mais sachez qu'elle est très bien rendue. L'auteure s'amuse en fait à nous retranscrire la vie d'Anna (tirée d'un fait véridique) en partant de deux points de vue. Celui du narrateur (je vous laisse découvrir quels sont ses liens avec l'artiste) et celui de l'enquête purement attachée aux faits, celle-ci s'éclaircissant à mesure que l'on avance dans le récit. On garde ainsi toute objectivité susceptible de nous faire revoir l'histoire dans son ensemble et les questions qui en découlent. Jusqu'où peut-on aller par amour, quelles sont les limites à la création, à la propriété intellectuelle etc... Et puis l'amour fou de cet homme sans passé et prêt à réinventer l'histoire est à la fois belle et délirante.

Mais surtout il y a cette écriture si fluide et délicate de Minh Tran Huy, cette façon toute particulière qu'elle a de mêler l'intrigue à sa quête de racines, de nous divertir en nous narrant des contes du Vietnam comme celui de ces amoureux séparés qui se rejoignaient sur un pont fait de plumes ou celui de ce pêcheur amoureux d'une esquisse!

Pour emprunter l'expression d'Arabella il y a cette petite musique qui nous charme et nous emmène aux confins de l'illusion du rêve et de la fiction pour transformer ce fait réel en jolie fable où bien sûr l'Amour prédomine. Encore une fois elle m'a séduite...

aériale a écrit:

Encore une fois elle m'a séduite...

et ton commentaire devrait séduire d'autres à lire ce livre.. merci, c'est très beau..

Arabella a écrit:

Mais quand je regarde les lectures que je fais ces derniers temps, je trouve qu'il y a une très grande majorité de livres que j'aime vraimant énormement. Peut être que je chosi bien. Ou alors je deviens moi aussi plus indulgente

Comment fais-tu ? J'ai bien du mal, mais peut-être mon humeur est-elle plus fantasque que la tienne et que je lis plus en pointillés....Je trouve que je suis en tout cas souvent non pas déçue mais pas emballée.

domreader a écrit:

Arabella a écrit:

Mais quand je regarde les lectures que je fais ces derniers temps, je trouve qu'il y a une très grande majorité de livres que j'aime vraimant énormement. Peut être que je chosi bien. Ou alors je deviens moi aussi plus indulgente

Comment fais-tu ? J'ai bien du mal, mais peut-être mon humeur est-elle plus fantasque que la tienne et que je lis plus en pointillés....Je trouve que je suis en tout cas souvent non pas déçue mais pas emballée.

J'ai peur que ce soit juste une bonne passe, que je sois tombée sur les bons livres en ce moment. Et que rapidement je revienne à des lectures moins enthousiasmantes. Mais là, j'ai fini le Mistry, excellent, je lis le dernier Banffy, vraiment encore excellent et après je sais que je ne serais pas déçue avec Fado de Stasiuk. Après j'espère aussi bien tomber. Je ne sais pas si dans une quelqconque religion il existe des divinités dévolues aux bonnes lectures, parce que je suis prête à toutes les offrandes nécessaires

La Princesse et le Pêcheur

Lu en quelques heures ce roman très doux et mélancolique, on sent bien sûr une grande part d'autobiographie mais ce qui m'a frappé surtout , c'est qu'elle aborde un thème cher à Murakami qu'elle vénère apparement , la disparition.

Comme dans la "Ballade de l'Impossible" auquel fait référence l'auteur (un peu trop souvent), 2 êtres se vouent une amitié (teintée d'amour bien évidemment) sans bornes , un des deux disparaît sans explication ou tout du moins en laissant beacoup de mystères et d'interrogations derrière lui .

Il n'y a pas de retrouvailles , c'est un thème classique , la disparition est brutale , mais tout le reste du récit est d'une grande douceur , tout est affronté avec retenue et calme , et ça Minh Tran Huy réussit admirablement à le faire partager.

Les légendes et contes qui parsèment le récit sont très beaux , un bon moment de lecture.

darkanny a écrit:

Les légendes et contes qui parsèment le récit sont très beaux , un bon moment de lecture.

si tu as aimé ces légendes et contes, tu devrais aussi adorer le petit livre que Minh Tran Huy a publié:


Le Lac né en une nuit et autres Légendes du Viêtnam

tu retrouveras ceux qui sont dans le livre et pleins d'autres

et j'avais copié une ici

darkanny a écrit:

La Princesse et le Pêcheur

Les légendes et contes qui parsèment le récit sont très beaux , un bon moment de lecture.

La double vie d'Anna Song

Et bien j'ai passé un agréable moment de lecture avec ce court roman. Kenavo et Aériale l'ont souligné, la principale qualité du livre est l'écriture élégante et légère de Minh Tran Huy. L'histoire est poétique et plutôt bien menée, même si pas d'une originalité exceptionnelle. Et l'auteur a l'intelligence de ne pas faire durer trop les choses, d'aller à l'essentiel, parce que ce récit et ces personnages n'auraient pas supportés 100 pages de plus. En l'état c'est un livre léger et joli comme un papillon. J'ai peur que comme les papillons, il n'ait qu'une vie relativement courte dans ma mémoire, mais sur le moment c'est une jolie expérience, pas inoubliable mais vraiment plaisante. Je crois qu'il vaut mieux ne pas l'analyser de trop près, parce que son charme risque de s'évaporer, cela ne résisterait sans doute pas à une deuxième lecture, mais cela m'a laissé une sensation de fraîcheur, de douceur. Dommage de s'en priver.

j'aime les papillons.. aussi en littérature.. mais comme tu le dis, ils ne laissent guère de souvenirs durable..
contente que tu as aimé le moment de lecture

La double vie d'Anna Song


Ayant remarqué ce livre à la bibliothèque,j'étais venue voir l'avis des Parfumés....

Je l'ai fini,hier soir, et je suis un peu triste d'avoir tourné la dernière page mais c'est un peu toujours comme cela quand un livre plait,ce n'est pas original comme sentiment...

Ce livre parle de musique,de sentiments,de l'absence,du deuil, et du Vietnam;de son histoire et de ses légendes...un magnifique livre,en vérité,et je ne me doutais absolument pas de la fin..Vraiment,une belle lecture...j'ai pensé aux fleurs de cognassiers du Japon tout au long des pages,un peu parce que j'en vois un de la fenêtre à coté de laquelle je lis,un peu parce que la lecture m'a semblé aussi délicate que ces fleurs si graciles...

Un peu comme les papillons...

Voyageur malgré lui

Citation :

Présentation de l’éditeur
Un été, au hasard de ses déambulations new-yorkaises, Line découvre dans un musée l'existence d'Albert Dadas, premier cas, au XIXe siècle, de "tourisme pathologique". L'histoire de ce fugueur maladif, sans cesse jeté sur les routes par son impérieuse soif d'ailleurs, fait remonter en Line d'autres souvenirs, liés aux "voyageurs malgré eux" de sa propre famille : Thinh, l'oncle si étrange, Hoai, la cousine disparue et, surtout, son père. Cet homme bousculé par l'Histoire, cet immigré aux vies multiples qui a longtemps gardé le silence. Grâce à Line, il va enfin partager les secrets de son enfance. En naviguant entre mémoire familiale et mémoire collective, Line déterre le passé et entrecroise les destins de quelques exilés de notre siècle que la misère, la guerre ou la folie ont conduit à errer entre deux rives. Et le roman rend hommage à tous ces déracinés de la plus belle façon qui soit : en les faisant revivre.

Minh Tran Huy ne fait pas partie des auteurs qu’on peut voir toutes les années lors de la rentrée…  
d’autant plus grande ma joie quand j’ai vue qu’il y avait du nouveau d’elle. En plus un sujet qui lui semble tenir à cœur et c’est ainsi qu’on retrouve un bien bel exemple de cette littérature qui concerne le « mal du pays » (dans un plus grand contexte).

Différentes raisons sont à l’origine de la fuite du pays des personnes dont elle décrit dans ce livre le sort, mais tous réunis ce sentiment de perte et de nostalgie. Ne pas pouvoir vivre sa vie en terre natale, parler sa langue, se retrouver entouré de famille et amis, il y en a des milliers qui partagent ce sort et probablement ils se retrouvent tous dans ces pages.

Son écriture reste celle de ses livres d’avant. Elle sait développer une histoire pour faire passer un très bon moment à son lecteur.