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| John Burnside | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Les empreintes du diable Dim 9 Mar 2008 - 20:04 | |
| Les empreintes du diableLes empreintes du diable est le troisième roman traduit en français de l'écossais John Burnside. Une légende locale du village de pêcheurs de Coldhaven laisse entendre qu'une nuit d'hiver, il y a très longtemps, alors que la neige venait de tomber, le diable avait traversé le village en laissant la trace de ses pas dans les rues et sur les toits. Cette légende est peut-être à l'origine d'un terrible fait divers : une femme battue, Moira, pense que son mari violent est le diable en personne, et que leurs enfants portent en eux le germe du démon. Pourquoi Moira tuera-t-elle ses deux fils avant de se donner la mort, en épargnant sa fille Hazel ? Michael, ancien petit ami de Moira, se demande si Hazel, jeune fille de 14 ans, n'aurait pas été épargnée dans la mesure où elle n'était peut-être pas la fille biologique du mari mais – qui sait – sa propre fille. Michael a toujours vécu à Coldhaven, mais il s'y est toujours senti étranger et à part. Il habite la maison de ses parents aujourd'hui décédés, maison qui se situe à l'écart du village, à l'image de Michael qui se sent toujours en marge du monde, du village, des gens, de son épouse. Il devient petit à petit obsédé et fasciné par la jeune Hazel et décide dans un premier temps de la suivre dans les rues, à la sortie de l'école, sans se faire remarquer. Michael ignore encore qu'il a mis les pieds dans un terrible engrenage qui le conduira à affronter ses propres démons et ceux de ses parents, qui n'avaient qu'un seul défaut, celui d'être venus d'ailleurs et qui étaient demeurés à tout jamais étrangers du village. Vous l'aurez compris, ce récit à des allures de conte initiatique et un style à nul autre pareil que lui confère la plume singulière de John Burnside. - Citation :
- Pendant un instant, je fus perdu ; pendant un instant, je fis ce que j'avais toujours voulu faire : je ne pensai à rien. J'appelle cela de la panique, aujourd'hui chez moi, dans la sécurité de mon fauteuil, mais la panique n'est qu'un mot, or il s'agissait de tout autre chose. C'était l'abandon total. C'était le doigt d'un dieu raclant l'intérieur de mon crâne.
Commentaire de André Clavel à propos de John Burnside - Citation :
- Né en 1955 dans le Fife - où il vit encore aujourd'hui - il est passé par Cambridge avant de signer un recueil de poésie qui lui a valu pas mal d'oscars du côté de Glasgow et d'Edimbourg. Il s'est ensuite attaqué au roman, en creusant son sillon sous le ciel plombé d'une Ecosse cafardeuse. Avec lui, on commence toujours par explorer des paysages incertains, fantomatiques, écrasés par une lourde chape de silence et de brumes, comme chez les soeurs Brontë; puis, peu à peu, la plume glisse vers l'intime, vers ces «profondeurs où l'on n'a plus d'autre voisin que le vent». Les territoires favoris de Burnside, ce sont les friches de nos existences, l'inextricable forêt des coeurs, les recoins obscurs de l'esprit. Quant au présent, il n'est que l'exutoire d'un passé toujours menaçant, comme si la mémoire nous condamnait à être des sursitaires…
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| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: John Burnside Mer 28 Jan 2009 - 18:55 | |
| J'ai lu La maison Muette et j'ai été impressionnée par la qualité de son écriture. Le roman m'a beaucoup plus. C'est vrai que le sujet est glaçant mais je trouve que Burnside le traite avec beaucoup d'intelligence.
Sentinelle, ce que tu dis de son dernier roman me tente bien. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: John Burnside Mer 28 Jan 2009 - 19:22 | |
| Le moins que l'on puisse dire c'est que j'hésite à le mettre sur ma LAL, vos 'terrifiants' me freinent un peu, même si ce que vous en dites m'attire... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: John Burnside Mer 28 Jan 2009 - 20:10 | |
| - odrey a écrit:
- J'ai lu La maison Muette et j'ai été impressionnée par la qualité de son écriture. Le roman m'a beaucoup plus. C'est vrai que le sujet est glaçant mais je trouve que Burnside le traite avec beaucoup d'intelligence.
Sentinelle, ce que tu dis de son dernier roman me tente bien. Tu ne seras pas déçue, sa plume est toujours aussi belle Par contre, il ne s'agit plus de son dernier roman, un tout récent vient d'être publié au mois de janvier, plus autobiographique : Un mensonge sur mon père. - Citation :
- Quatrième de couverture
Mon père a passé sa vie a dire des mensonges et, parce que je ne savais pas faire autrement, je les ai répétés. Mon monde était un tissu de mensonges, grands et petits, sur tout. L'infarctus qui l'a emporté l'a surpris au pub à Corby entre le bar et le distributeur de cigarettes. C'était un enfant trouvé, un fabulateur, un buveur morose et menaçant à la main leste, il n'avait pas revu son fils depuis des années. L'extraordinaire histoire de cette relation manquée est aussi l'évocation d'une enfance perdue et saccagée. C'est aussi l'histoire du monde du père, un monde où les hommes se définissaient par les quantités d'alcool qu'ils pouvaient boire et le degré de souffrance auquel ils pouvaient résister. Des hommes construits sur la culpabilité et le machisme. Symbole de tout ce qui n'allait pas, John était devenu le destinataire de la haine de soi paternelle sous la forme d'une violence furieuse et, pire, d'une humiliation mesquine et cruelle. Il a appris à mentir à son père, puis plus tard sur son père. Poussant le langage à ses limites, voici un texte inoubliable sur deux hommes perdus: le père et le fils. Sur la façon de pardonner sans rien oublier. |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: John Burnside Mer 28 Jan 2009 - 20:13 | |
| - sentinelle a écrit:
- Par contre, il ne s'agit plus de son dernier roman, un tout récent vient d'être publié au mois de janvier, plus autobiographique
mon libraire - qui est autant fan que Sentinelle je dirais - essaie depuis des années de me convaincre de le lire.. et il vient de lire celui-là et en dit du plus grand bien.. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: John Burnside Mer 28 Jan 2009 - 20:15 | |
| Cet auteur est un poète, mais il ne fait pas dans la dentelle en ce qui concerne une certaine noirceur, c'est certain |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: John Burnside Dim 28 Mar 2010 - 18:16 | |
| La Maison Muette
Roman bouclé en quelques jours. D'abord parce qu'il est fascinant et diabolique, ensuite parce qu'il se lit vite. Le résumé a déjà été fait.
Narration faite de "Je" et d'un phrasé chirurgical : froid, blanc, aseptisé. Le lecteur se trouve en face d'un narrateur intelligent, calculateur, méticuleux, qui aurait des comptes à rendre à Freud (par rapport à sa Très Chère Mater Familia), monomaniaque.
J'ai suivi le narrateur pas à pas, j'étais collée à son dos. (Prendre de la distance ne servant à rien, c'est un roman qui se lit tout près des yeux, des oreilles et des tripes). Ca aurait pu être un massacre si John Burnside n'écrivait pas aussi bien : petite réussite sur un sujet dérangeant et une approche scientifique plus que discutable. Sans parler du rapport aux femmes qu'entretient le narrateur. Une sorte de huis clos finalement entre le narrateur et son besoin de découvrir, comment, pourquoi... Le langage est ce qu'il est, et sil n'y a pas d'autres schémas linguistiques à découvrir en prenant comme cobayes des jumeaux...
Ce roman est percutant, pas tant par sa "violence" mais par sa froideur et son détachement de toute émotion.
...
Très très bonne lecture.
...
Je guetterai ses autres romans. Peut-être sa poésie.
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| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: John Burnside Dim 28 Mar 2010 - 23:08 | |
| Entièrement d'accord. Excellent roman. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: John Burnside Lun 29 Mar 2010 - 0:32 | |
| Bien résumé, Mordi ! J' ai failli le lacher ce livre tellement il est glaçant... Tu devrais apprécier Une vie nulle part, je crois que je préfère celui-là ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: John Burnside Lun 29 Mar 2010 - 9:09 | |
| John Burnside est vraiment un très bon auteur, j'ai rarement lu un roman aussi glaçant que La maison muette, quel talent ! - Citation :
- Tu devrais apprécier Une vie nulle part, je crois que je préfère celui-là !
Tiens, je ne l'ai pas encore lu non plus, je le note d'autant plus que j'ai envie de retrouver la plume de l'auteur. Je pense par contre que sa poésie n'est pas disponible en traduction française |
| | | Mordicus Troll de Pastèque
Messages : 3262 Inscription le : 21/01/2008 Localisation : Blottie
| Sujet: Re: John Burnside Lun 29 Mar 2010 - 18:03 | |
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: John Burnside Lun 29 Mar 2010 - 19:19 | |
| je me demande si je note ? vos impressions à la fois me tentent et me figent un peu
glaçant d'effroi ? | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: John Burnside Lun 29 Mar 2010 - 20:00 | |
| Vive les fils qui remontent! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: John Burnside Mer 4 Aoû 2010 - 20:04 | |
| La maison muette"Halloween" de John Carpenter Ce qui me frappa, ce fut la sensation d'animalité irrépressible que dégageait sa présence, une tension incroyable: il était pareil à un trou noir, une intensité qui aspirait l'énergie de quiconque se trouvait alentour et ne donnait rien en retour. (...) Quelque chose dans l'attitude du garçon inspirait une terreur presque insupportable, un sentiment d'épouvante anticipée.
J'ai été moi aussi très impressionné par ce roman qui distille un effroi à la fois dérangeant et fascinant. John Burnside nous immerge et nous fait ressentir cliniquement le rationalisme morbide et la pensée paralogique d'un personnage à la frontière de la perversité et de la psychose. C'est presque une étude de cas d'une sorte de délire chronique qui se construit à partir d'une idée qui contamine tout le champ mental du narrateur. Idée consistant à tenter de découvrir l'existence supposée d'un lien entre le langage et la conscience en reproduisant les conditions pseudo-scientifiques d'un isolement sensoriel pratiqué sur deux jumeaux dont il est devenu le géniteur par pur calcul. C'est terrifiant d'absurdité et pourtant la force du style nous permet de suivre et de comprendre l'enchainement rigoureux des déductions qui conduisent cet homme vers des extrémités atroces. Les évocations de son enfance, de ses parents, de ces contes qui ont nourri son imaginaire morbide (la fameuse légende de "La Maison muette" d'Akbar le Moghol) sont éclairantes sur le développement de sa froideur affective et culminent dans la description hallucinante de la mort de la mère avec laquelle il entretenait une relation à la fois fusionnelle et détachée émotionnellement. Chaque séquence de ce récit horrifique est marquante et glaçante. Il y a une intensité et une étrangeté constantes comme à travers cette relation très troublante avec la mère de l'enfant autiste (décrit surtout comme ayant un mutisme électif). C'est donc à la fois un roman de violence morale, une réflexion passionnante sur le langage et les émotions, un plongée sans concession dans la folie. Le tout soutenu par un style hypnotisant. Un livre qui va bien au-delà du genre du thriller horrifique auquel on pourrait le rattacher. Je suis impatient de suivre cet auteur très singulier. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: John Burnside Lun 9 Aoû 2010 - 22:06 | |
| Cornfield after John Nash Nothing is as it was in childhood, when we had to learn the names of objects and colours, and yet the eye can navigate a field, loving the way a random stook of corn is orphaned - not by shadows; not by light - but softly, like the tinder in a children’s story-book, the stalled world raised to life around a spark: that tenderness in presence, pale as the flame a sniper waits to catch across the yards of razor-wire and ditching; thin as the light that falls from chapel doors, so everything, it seems, is resurrected; not for a moment, not in the sway of the now, but always, as the evening we can see is all the others, all of history: the man climbing up from the tomb in a mantle of sulphur, the struck match whiting his hands in a blister of light. The good neighbour à lire et écouter: Ici | |
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