Katarina Mazetti [Suède]

Non, aucune réticence je me suis faite plaisir

Le Mec de la tombe d’à côté

Un cimetière. Et dans ce cimetière, des tombes. Côte à côte, deux d’entre elles se toisent : la tombe toute simple, sobre, presque dépouillée et la tombe tapageuse de faux marbre couverte de fleurs et bibelots tous plus kitch les uns que les autres. Et sur le banc, une femme et un homme. La femme rend visite à son défunt mari. Ingénieur, écologiste dans l’âme et dans les actes, militant, cultivé, mort renversé par un camion alors qu’il roulait sur son vélo. L’homme entretient la tombe de ses parents. Sa mère récemment emportée par un cancer.
L’homme a repris la ferme familiale qu’il gère seul. Malgré 18 heures de travail par jour, il peine à s’en sortir. Il a continuellement les pieds dans la bouse de vache, les mains dans la boue et son bleu de travail fleure bon la campagne. Son intérieur est sal, la déco frise le ridicule et le soir venu, il s’écroule dans son lit. Il aime les gros tracteurs et ne lit que le journal paysan et le manuel technique du gros carburateur de la grosse machine agricole. La femme est bibliothécaire. Elle a fait de longues études, aime la musique, l’opéra, les livres, le théâtre, les couleurs pastel et les délicates chaussures en daim. Son appart’ en ville est arrangé avec beaucoup de goût.
Qu’ont-ils en commun ? Rien. Si ce n’est un statut de célibataire et deux tombes côte à côte au cimetière. Un sourire réciproque et c’est partie pour une belle romance. Romance qui, d’abord, s’amuse des différences criantes. Puis ces mêmes différences prennent de plus en plus de place jusqu’à étouffer le couple.
Un petit livre assez sympathique. Du moins, dans la première moitié. Ensuite le lecteur s’essouffle un peu et en même temps que les tourtereaux mal assortis. Une lecture à réserver aux vacances sur le sable fin. Je regrette néanmoins les personnages trop caricaturaux, la princesse et le bouseux qui tentent de vivre ensemble. J’aurais apprécié davantage de nuances.

 
J'ai lu des commentaires sur ce roman, mon avis est partagé mais peut-être plus tolérant. Le premier intérêt de ce roman consiste à voir les choses selon trois points de vue et d'en montrer les différences et les subtilités. Chaque petit événement vécu est narré deux ou trois fois : le fade côtoie le cocasse, le surprenant joue avec la banal. Le deuxième point à l'origine de ma plus grande tolérance est l'humour du ton. Le troisième fait découvrir la société et les mœurs suédoises et il y a peut-être là l'explication de ce que l'on pourrait prendre pour des caricatures. Il n'y rien de très surprenant à la vie d'un fermier suédois, surtout s'il n'a que vingt-quatre bêtes. Quatrièmement, le ton est peut-être plus cru.
Quoiqu'il en soit l'histoire est originale, le lecteur est tenté d'installer rapidement les amoureux ensemble ou de séparer ces deux personnages que rien ne semble rassembler. Les longueurs viennent affadir le rythme nécessaire pour rendre l'histoire pimentée. C'est un bon roman d'été, de vacances. Le titre plutôt original provoque une mise en bouche que l'auteure n'arrive pas toujours à respecter.
J'apprécie la poésie dont il est fait état :"réparer des bulles de savon éclatées et faire sourire des poupées de chiffon peut prendre du temps" : n'est-ce pas mignon ?

Le caveau de famille

La suite de "Le mec de la tombe d'à côté "...

J'avais bien aimé le précédent, la suite m'a déçue.

Roman à deux voix, Désirée, l'intello, la bibliothécaire et Benny, l'agriculteur, le choc des cultures en quelque sorte....déjà entrevu dans le premier roman mais qui se confirme dans celui-ci.

Désirée décide donc d'avoir un enfant avec Benny, elle emménage dans la ferme, et comme on pouvait s'y attendre la vie au quotidien entre eux deux provoque pas mal de conflits..surtout qu'à ce premier enfant vient s'en ajouter rapidement un second..

Je pense que toutes les femmes qui ont des enfants ne s'y reconnaîtront pas, du moins pas moi...un peu lourdingue l'énumération des problèmes liés à la maternité, à la gestion de la vie quotidienne, etc....

A moins que ce ne soit spécifique aux scandinaves, qui sait   

Très caricatural....Katarina Mazetti ne pêche pas par excès de subtilité..... c'est le moins qu'on puisse dire !

et bien moins j'aime...moins "caveau de famille" que le premier livre, mais je trouve ces personnages attachants , bien sûr il y a plein de choses dans lesquelles je ne me connais pas, mais je peux les partager...les comprendre...
les bouquins de Katarina Mazetti pour ados sont extras et marchent très bien..."Entre le chaperon rouge et le loup, c'est fini, éd. Gaïa, 2008." est très bien fait à mon goût...

J'ai lu "Le mec de la tombe d'à côté", ça se lit facilement mais sans plus. Je trouve aussi que cela est très caricatural, il y a peu de surprises. Comme le dit Claudine, je pense que c'est un livre surtout pour les ados.
Je ne pense pas lire la suite.

Présentation de l'éditeur :

Citation :

Sur une île du sud de la Suède au Xe siècle, un homme vit seul à la ferme avec ses deux fils. Le chemin de ceux-ci est tout tracé : naviguer au loin, pour guerroyer au-delà des mers à l'Ouest, ou pour faire commerce sur les voies fluviales de l'Est.
De l'autre côté de la Baltique, à Kiev, vivent un marchand de soie et sa famille. Radoslav rêve de devenir soldat, sa sœur Milka est une jeune fille raffinée qui joue avec ses deux esclaves : Petite Marmite et Poisson d'Or.
Mais la belle ville d'Orient est sur le point de tomber aux mains des pillards. Milka et Radoslav trouveront refuge auprès de rustres navigateurs venus du Nord. Dès lors le destin des deux familles sera à jamais mêlé.

Quelle lecture dépaysante..des îles du sud de la Suède à Constantinople...L'auteure passe à l'écriture d'une saga nordique au X° siècle chez les Vikings sans royaume mais avec les divinités païennes, leurs chamans (mais des femmes), leurs esclaves. Dans une postface très instructive, Katarina Mazetti, se défend d'être historienne mais une personne instruite & nous en dit un peu plus ses sources.



Le titre est accrocheur mais en fait la traduction est: SANG MÊLÉ, car la société viking reposait exclusivement sur le travail des esclaves...



Une saga qui se lit facilement d'une traite avec beaucoup d'intérêt.

On dirait donc qu'elle s'éloigne radicalement de ses précédents écrits, avec ce livre.

Armor-Argoat a écrit:

On dirait donc qu'elle s'éloigne radicalement de ses précédents écrits, avec ce livre.

°Oui, c'est très plaisant à lire ( surtout quand le thermomètre oscillait entre 25°C & 27°C) , elle a aussi écrit des livres pour la jeunesse.