[Manga] Jiro Taniguchi

L’homme de la toundra n’est que la première des six nouvelles que comporte ce recueil de Jirô Taniguchi. Elle l’ouvre en faisant hommage aux récits de Jack London, nourris de vie sauvage et d’aventure dans les espaces naturels désertés. Ici, une équipe de quelques aventuriers persiste à affronter l’extrême du climat polaire pour faire fortune, dans l’espoir hypothétique de revenir à la civilisation et de jouir d’une richesse surtout fantasmée. Dans la nouvelle du Grand Ouest Blanc et de Nos Montagnes, les animaux sauvages accroissent le péril et éprouvent l’intelligence de l’homme jusqu’à la limite ténue qui sépare la vie du rêve, à moins qu’il ne s’agisse de la mort…


La nouvelle de l’île de Kaïyosé-Jima nous éloigne un moment des grands espaces polaires pour nous transporter sur une île coupée du monde, habitée seulement par des légendes d’un autre temps, alors que la nouvelle des Appartements Shôkarô se distingue nettement des précédentes en restreignant la dimension des grands espaces à ceux plus modestes de la « maison des fleurs de pin ». Mais peu importe l’étendue spatiale : ici comme dans les autres nouvelles, même isolé et perdu hors du temps, l’homme retrouve sinon les siens, au moins la nature.


La dernière nouvelle conclut magnifiquement le recueil dans une synthèse de toutes les thématiques abordées précédemment. En suivant la baleine Dick jusque dans les profondeurs du cimetière des baleines, le plongeur imaginé par Jirô Taniguchi s’expose à tous les périls pour éprouver l’expérience exceptionnelle de la compréhension animale et de la solitude absolue. Ces histoires sont simples et puissantes comme des contes.

je ne te lis pas, mais je suis tes conseils, je vais l'emprunter

Je vais essayer de le trouver.

j'ai donc lu pour la première fois un manga.

Coli je suis d'accord avec ce que tu dis, l'homme qui se mesure à la Nature, l'isolement.

Ce que j'ai remarqué toutefois c'est que dans ces nouvelles il y a aussi l'Homme qui sauve l'autre qui est en danger. Même dans les appartements de Shôkarô, même si c'est de manière détournée.

et c'est vrai j'ai eu l'impression de lire des contes.

Les dessins sont très précis, notamment les yeux qui rendent bien les sensations.

merci d'avoir attiré notre attention.

Bédoulène a écrit:

Ce que j'ai remarqué toutefois c'est que dans  ces nouvelles il y a aussi l'Homme qui sauve l'autre qui est en danger. Même dans les appartements de Shôkarô, même si c'est de manière détournée.

Maintenant que tu le dis, c'est vrai. Ce n'est pas ce qui avait principalement retenu mon attention mais tu as tout à fait raison...

J'espère que tu as apprécié cette première expérience manga.

oui je retenterai !

Les Gardiens du Louvre

Citation :

Présentation de l’éditeur
Au terme d'un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l'idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d'hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat au cœur de l'inconnu.
Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les couloirs bondés du Louvre. Très vite, il sera amené à découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d'œuvres et d'artistes de diverses époques, au cours d'un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.
Avec cet album en forme de voyage intérieur, Jirô Taniguchi nous invite à une traversée temporelle et artistique à la découverte d'un esprit des lieux, sous la houlette de quelques figures tutélaires, familières ou méconnues... Car le Louvre a ses gardiens !

Olala, je ne vais pas trouver des mots pour exprimer mon enchantement, mais c’est vraiment LE livre de la semaine… et certainement mon favori de Taniguchi – et je suis déjà super fan et adore tout de lui, mais là, il vient de se dépasser !

J’ai cherché un peu sur le net pour vous donner des aspects des planches, mais en dehors du contexte, aucune de celle que j’ai trouvée donne une bonne impression, je laisse donc de côté.

Depuis mes débuts avec cette série, La bande dessinée au musée, je suis adepte de cette initiative et je me réjouis de chaque nouvel album… et bien que je vois chacun dans son idée, son approche, ses planches comme livre individuel qui m’a bien plu, je pense que Les Gardiens du Louvre est pour moi le bijou de cette collection.

Extra !

Je ne suis pas très manga, mais là, tu me tentes Kena...

Exini a écrit:

Je ne suis pas très manga, mais là, tu me tentes Kena...

faut surtout pas penser à un 'manga'... il a vraiment fait de l'art!
La série autour du Louvre impose un peu ce sujet... et la façon dont il l'a approché est tout simplement extra
il visite les salles avec les peintures de Corot, "rencontre" Vincent Van Gogh et l'histoire de l'évacuation des oeuvres du Louvre avant l'occupation allemande en 1939 est fascinante...
un vrai maître du bon dessin et surtout un scénario à faire parcourir 136 pages sans qu'on s'en rend compte...

Oh, mais je ne pense pas que manga implique toujours un genre spécifique. En fait, je suis un peu paumé en matière de BD maintenant (moi qui connaissait assez bien le 7ème art il y a 15 ans encore...).

En tout cas, ton dernier post m'a tout a fait convaincu. L'album est déjà dans ma LAL !

Les gardiens du Louvre.

J'ai apprécié.
C'est une jolie bd, et Kena a raison : l'idée qu'a eu Taniguchi pour nous faire (re)découvrir Le Louvre est vraiment bien trouvée. Elle permet de sauter d'une époque à l'autre, d'aborder des thèmes différents (l'histoire du musée, ce qu'est être artiste, l'admiration pour certaines oeuvres, leurs qualités) sans faire de leçon ou être trop superficiel.
On sent un travail sincère, des réflexions et des ressentis très personnels. Et on aurait presque l'impression d'entendre une voix toute douce nous conter cette histoire.

Mais.
Y'a un mais.
Et c'est complètement personnel : j'ai du mal avec le ton toujours mélancolico-contemplatif de Taniguchi. Cette distance constante - même dans la "passion - qu'il y a dans ses histoires.
Et puis... quelques facilités dans ce qu'il dit. Une sorte de naïveté qui me laisse toujours perplexe.

Une bd qui ne fait pas de mal. Une petite douceur.

Queenie a écrit:

Et c'est complètement personnel : j'ai du mal avec le ton toujours mélancolico-contemplatif de Taniguchi. Cette distance constante - même dans la "passion - qu'il y a dans ses histoires..

oui, en effet, pas faux...
mais comme tu dis, c'est une approche plus personnelle, je ne me heurte pas à cette mélancolie

Queenie a écrit:

Et puis... quelques facilités dans ce qu'il dit. Une sorte de naïveté qui me laisse toujours perplexe.

Une bd qui ne fait pas de mal. Une petite douceur.

pas faux non plus... peut-être j'avais besoin de cette douceur...
et on le sait bien dès à présent: de belles planches qui parlent de l'art, et hop, je suis pour

Queenie a écrit:

Et puis... quelques facilités dans ce qu'il dit. Une sorte de naïveté qui me laisse toujours perplexe.

Je te comprends. La littérature japonaise en général ont souvent aussi le même défaut, non ?
Les japonais ne sont pas faits pour réfléchir comme des européens. Ils sont (nous sommes ?) souvent naïf et contemplatif, et n'essaient pas vraiment approfondir ce qu'ils ont ressenti (j'ai l'impression).

Ariane SHOYUSKI a écrit:

Queenie a écrit:

Et puis... quelques facilités dans ce qu'il dit. Une sorte de naïveté qui me laisse toujours perplexe.

Je te comprends. La littérature japonaise en général ont souvent aussi le même défaut, non ?
Les japonais ne sont pas faits pour réfléchir comme des européens. Ils sont (nous sommes ?) souvent naïf et contemplatif, et n'essaient pas vraiment approfondir ce qu'ils ont ressenti (j'ai l'impression).

Ah tu crois que c'est quelque chose de culturel ?

En tout cas, je trouve cela dommage car ça me donne toujours l'impression qu'on ne dépasse pas les évidences évoquées par des milliers de gens, et qu'il manque un ressenti personnel (plutôt qu'une réflexion).

scénario: Miwako Ogihara


Elle s’appelait Tomoji

Citation :

Présentation de l’éditeur
Taniguchi met ici en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l'entre-deux guerres (1925-1932). Tomoji vit dans la campagne japonaise au nord du mont Fuji tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo. L'auteur nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces personnages. Une histoire inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddhisme.

Dans la version anglaise sur Wikipédia on mentionne au moins encore que Tomoji était à l’origine pour fonder ce mouvement religieux – aux côtés de son mari.
Plus d'informations (page française Wikipédia)

Dans la postface, Jirô Taniguchi parle de l’origine de ce livre et que le temple de Tomoji lui a demandé de faire un manga concernant cette femme fondatrice. Il a accepté sous condition qu’il pouvait le faire à sa façon. Et c’est ce qu’on peut trouver dans ce livre.

Le seul moment qu’on va savoir qu’il s’agit de personnages réels qu’on rencontre dans cette lecture est toute à la fin. Il s’est concentré sur l’enfance/la jeunesse de son héroïne…

C’est toujours avec grand plaisir que je suis le travail de Jirô Taniguchi. Ceci fut une très belle découverte et peut-être il va faire suivre un autre volet… il y aurait encore tant à dire sur elle !