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| Claudie Gallay | |
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Auteur | Message |
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monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Claudie Gallay Sam 22 Mai 2010 - 15:43 | |
| tant mieux si cela t'a influencée : il serait dommage de passer à côté :) . | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Claudie Gallay Dim 23 Mai 2010 - 22:49 | |
| Cher Monilet, je suis heureuse de n'être pas la seule à avoir du mal à en parler de ce sublime roman | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 24 Mai 2010 - 8:54 | |
| Oui, Chap, il y a longtemps que je n'avais éprouvé une telle plénitude en satisfaction de lecture. | |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 24 Mai 2010 - 11:23 | |
| j'ai beaucoup aimé aussi, et je dois dire que c'est rare mais c'est des seuls romans qui me donne envie d'aller voir sur place pour sentir (si je peux parler ainsi) l'atmosphère des paysages décrits, l'océan, les oiseaux, le café en ville, les gens etc.. | |
| | | Lamouette Envolée postale
Messages : 265 Inscription le : 19/09/2009 Age : 43 Localisation : Sud-est
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 24 Mai 2010 - 16:19 | |
| Il sort en poche début juin ! | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Claudie Gallay Sam 10 Juil 2010 - 23:20 | |
| Les déferlantesJ'ai laissé passé du temps entre la fin de cette lecture et la rédaction de mon commentaire. J'aimerai beaucoup être capable de traduire en mots ce que ce livre a créé chez moi, ce qu'il m'a fait ressentir. Je me lance, mais c'est difficile de ne pas arriver à traduire ses émotions précisément. La Hague... ici le vent est parfois tellement violent qu'il arrache les ailes des papillons. La Hague, c'est dans ces terres entre ciel et mer que c'est réfugiée la narratrice depuis l'automne. Le lecteur s'attache à sas pas hésitants dans sa nouvelle vie, dans son quotidein rythmé par les déferlantes venues de la mer, par les déferlantes surgies du passé, par les déferlantes que laisse présager un futur incertain. Les chapitres se succèdent, courts, intenses, déferlent au rythme des vagues qui s'écrasent sur les falaises. Le roman commence avec la grande tempête, la première que va connaître la narratrice. Elle en gardera une marque au visage, souvenir d'une tôle emportée par le vent. Il commence aussi avec la rencontre de Lambert, inconnu incongru dont la présence étonne, interroge...Lambert qu'elle remarque, elle qui ne remarquait plus rien sauf les oiseaux, parce qu'il ramène à elle des souvenirs, souvenirs d'une absence. Au fur et à mesure que Lambert s'imposera par sa présence seule, ses souvenirs, l'ombre qui s'étend sur elle, reculeront. Mais elle n'est pas la seule à remarquer Lambert. La vieille Nan, folle du village, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. Lambert s'installe, attise les désirs de la narratrice, les craintes, les questions... Lili, au comptoir de son bar, fille de Théo vieux gardien du phare à la retraite, le connait, le craint. Théo aussi. Théo que la narratrice a remplacé comme employée du centre ornithologique... Théo, vieux, sauvage, à la vie marquée par l'amour et la haine. Elle, s'empare peu à peu de leur histoire, s'y fait une niche et s'y sent bien. Elle, qui arpentait les falaises et la lande pour observer, croquer, comter les oiseaux. Elle, qui peu à peu reprend pied parmi le monde des hommes, elle, que l'absence déchirante laisse peu à peu libre de vibrer, de sentir, de vivre. Claudie Gallay écrit à un rythme saccadé, enchaîne les rebondissements sans que jamais rien n'apparaisse comme une évidence pour le lecteur. Ce roman, singulier, je l'aime tout simplement. Véritable ode à la vie et aux destins libres. Je l'ai en moi pour longtemps. Je n'ose même pas vous le conseiller tellement il me décevrait que vous ne l'aimiez pas. - Citation :
- L'auberge de Jobourg était bâtie tout en haut de la falaise. Seule, un peu tassée, elle dominait la mer de son gigantesque promontoire. J'aimais la deviner de loin, une sorte de grand ours tapi sur ses hauteurs.
J'étais souvent venue ici, par temps de froid, de neige, de nuit aussi. Les premières semaines, quand il m'était impossible de dormir. Je faisais ça au début. Je marchais. Je te parlais. Quand je pouvais, je hurlais. La mer n'est pas un mur, elle ne rend pas l'écho. J'ai arrêté de hurler. Cette auberge, c'était le refuge à atteindre après des heures dans le vent. Sur la fin, un joli mur de pierres plates bordait le sentier. À cet endroit, la terre était souple, recouverte d'herbes rases. L'auberge était toute proche. Le sentier se poursuivait encore, après, plus loin, la pointe des Becquets, le Bec de l'Âne. J'aurais pu continuer, filer au sud, on disait que du côté de Biville, la côte était belle. La plage. Les dunes. J'aurais pu aller à Carteret. Je m'en foutais des dunes. Je ne voulais pas aller ailleurs. Cette terre te ressemblait. M'en détourner, c'était te perdre encore. Ton corps m'était une obsession. J'en connaissais les contours, les imperfections. J'en connaissais toute la force. Chaque soir, je me repassais ton visage, les images, toute l'histoire en boucle. Ton sourire. Tes lèvres. Tes yeux. Tes mains. Tes putains de mains bien plus grandes que les miennes. Tu m'avais dit, On se quittera un jour impair. Pour rire, tu avais dit. Comme si tu savais déjà. Ils sont venus te chercher un jour impair et, depuis, je marche. Je suis arrivée à l'auberge en pensant à toi. Il a commencé à pleuvoir, j'ai su que j'allais me tremper et que ça serait une fois de plus. La serveuse de l'auberge me connaissait. Les mois d'hiver, je venais là, je mettais mes moufles sur le radiateur. Quand je suis entrée, elle m'a souri. Elle m'a vue claquer des dents. Elle m'a servi un alcool trop fort. Je l'ai bu en regardant la mer. J'ai commandé un crabe. Une bête énorme, la carapace rouge, j'ai brisé les pinces. Les nuages défilaient. La mer était grise. Les mouettes étaient obligées de reculer à cause de tout ce vent. - Citation :
- On a fait quelques pas sur cette route et puis il a continué et moi je n'ai pas pu. À cause de la nuit. Ce noir comme un gouffre. Il a disparu entre les arbres, comme pris par la route.
J'ai entendu sa voix. - Dix pas de plus et vous verrez la lumière ... De quelle lumière parlait-il ? J'ai fait un pas. J'ai tendu la main. - C'est que de la nuit, il a dit. J'ai tendu la main encore. Soudain, j'ai senti ses doigts, sa main qui a empoigné la mienne, m'a tirée plus avant. Le froid de son blouson m'a reçue comme une gifle. Ça n'a pas duré, un instant, quelques secondes, j'ai avalé l'odeur. On s'est détachés prudemment. Sans se regarder. Le vent soufflait autour de nous, il faisait bouger les herbes. L'air était chargé de poivre. C'était dans la terre, des petites fleurs blanches qui s'ouvraient avec le soir et laissaient échapper cette odeur entêtante. L'odeur s'est mêlée à celle du cuir. - Vos dents, elles claquent. J'ai serré les mâchoires. Il s'est détourné. Les étoiles étaient piquées au-dessus de nous, des milliards de petites lumières. - C'est beau la Normandie ... il a dit. - C'est la Hague ici. - La Hague, c'est pas la Normandie? - La Hague, c'est la Hague.
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Claudie Gallay Dim 11 Juil 2010 - 13:12 | |
| " Je n'ose même pas vous le conseiller tellement il me décevrait que vous ne l'aimiez pas." dis-tu Steven Ah, c'est malin, après ce non conseil j'ai envie de lire ce livre qui t'a conquis ce sera après le pavé que je suis en train de lire (et un petit à rendre à la bibliothèque) ma prochaine lecture | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Claudie Gallay Dim 11 Juil 2010 - 15:20 | |
| Les déferlantes, je suis en attente de recevoir ce livre de ma biblio. C'est long mais ils finissent par arrivés. - Steven a écrit:
- Les déferlantes Je n'ose même pas vous le conseiller tellement il me décevrait que vous ne l'aimiez pas.
- Citation :
- Les nuages défilaient.
La mer était grise. Les mouettes étaient obligées de reculer à cause de tout ce vent. Invitant déjà. | |
| | | Bibliophile Envolée postale
Messages : 299 Inscription le : 09/07/2010 Age : 31 Localisation : 76
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 16 Juil 2010 - 17:50 | |
| J'ai vu cette auteure au 1er salon du livre de Rouen :) Elle est géniale, et très gentille. C'était la première fois que je voyais des livres d'elle. Je ne suis pas déçue j'ai lu "Mon amour, ma vie" | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| | | | Bibliophile Envolée postale
Messages : 299 Inscription le : 09/07/2010 Age : 31 Localisation : 76
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 16 Juil 2010 - 21:35 | |
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| | | Bibliophile Envolée postale
Messages : 299 Inscription le : 09/07/2010 Age : 31 Localisation : 76
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 16 Juil 2010 - 21:37 | |
| *Merci pour les conseils | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Claudie Gallay – Les déferlantes Ven 30 Juil 2010 - 22:10 | |
| Les déferlantes
J’ai entendu des louanges de ce livre dans mon entourage, et alors, je m’y suis mis. Je dois dire qu’au début j’avais un peu de peine d’entrer dans ce rythme, dans des chapitres courts et aussi, peut-être, je me perdais dans les personnages ? Cela n’aidait pas beaucoup de devoir, à cause du travail, interrompre tout le temps la lecture. Mais puis doucement je me suis laissé attiré par cette atmosphère spécial du roman, par le rythme des phrases plutôt courtes, des chapitres qui dans leur forme pourraient déjà rappeler à des vagues, des déferlantes avec leur éternel retour, et un travail de creusement patient. Quelque chose travaille ces hommes et femmes. Parfois il semble que rien ne bouge, et que personne ne change plus. Ou est-ce que c’est notre vision qui change peu à peu ? Est-ce qu’il n’y a pas une compréhension grandissante pour leur peine, leurs désirs dans une autre forme de beauté ?
Il m’a semblé que tous les acteurs souffrent d’une manière ou d’une autre d’une perte : ils ont à faire un travail de deuil, prendre congé définitivement, nourrir l’espérance d’un retour (des disparus), trouver des nouvelles ouvertures en soi pour faire place à autre chose. Les différents « morts » du passé sont très présents.
La narratrice s’adresse de temps en temps à un disparu… C’est à cause de lui qu’elle est venue comme ornithologue à l’autre bout du pays. Mais elle s’y laisse aussi imbriquer dans l’histoire locale, ressemblant à un puzzle dont elle découvre lentement l’ensemble et les liens. Ainsi elle devient révélatrice d’un passé qui marque pourtant tous les acteurs du présent.
Derrière la paix apparente du village il y a des tensions et des violences. Derrière les tensions et les violences il y a néanmoins quelque chose d’infiniment apaisante.
La fin est assez étonnante et je dirais même, courageuse.
Donc : excellente lecture !
Quelques passages aimés:
« Il faudrait pouvoir trier dans les souvenirs, vous ne croyez pas? Trier et ne garder que le meilleur… » p.114
« Survivre encore. Envers et contre tout. Envers et contre la mort. Et se surprendre, un jour, à rire. »
« Ce regret, toujours, de ne pas aimer suffisamment. »
« Le manque de toi, je l’ai eu. Je ne l’avais plus. J’aurais voulu l’avoir toujours. C’est ce manque qui me manquait, mais ce manque, ce n’était déjà plus toi. »
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| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Claudie Gallay Mar 17 Aoû 2010 - 16:05 | |
| Les déferlantes
Voilà un roman comme je les adore ! Une empathie et une tendresse certaine pour ses personnages qu'elle peint par petites touches percutantes, sans forcer le trait mais qui les rend si humains. Des personnages ordinaires qui ont souvent du mal à vivre, avec leurs secrets, leurs haines, leurs désirs inassouvis, leurs souvenirs si douloureux.
J'avais envie de me retrouver là-bas, avec eux, de sentir le vent et l'air humide me pénétrer, de contempler cette mer si dure et si attirante à la fois, cette mer qui prend et ne rend pas toujours. J'avais envie de m'asseoir dans ce café et écouter les histoires de ces âme souvent perdues et en peine. J'y étais et j'aurais voulu y rester. Un livre qui dès les premières pages m'a aspirée avec la promesse d'un bonheur qui va durer mais qui se termine quand même trop vite malgré ses 500 et quelques pages. J'aime ces gros pavés qui me racontent la vie toute simple de gens simples mais attachants et si complexes. Gallay est une vraie magicienne qui sait observer et raconter, dans un style sans affectation, proche de la langue parlée, qui dynamise un récit qui aurait pu être ennuyeux s'il n'y avait pas eu cette formidable justesse dans le ton, une observation de l'âme humaine minutieuse mais jamais pesante, un suspense tranquille mais efficace. Une belle histoire, banale, mais contée avec tant de cœur qu'elle en devient merveilleuse.
Après Seule Venise que j'avais adoré, j'hésitais à lire à nouveau Claudie Gallay de peur d'être déçue et j'ai attendu longtemps avant d'ouvrir ce livre. Je suis bien contente de l'avoir fait, ce livre est un vrai bonheur et tout le bien qu'on en dit est vrai et mérité.
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| Sujet: Re: Claudie Gallay | |
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| | | | Claudie Gallay | |
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