Claudie Gallay

En ce qui me concerne, j'ai envie de découvrir tous les autres. J'avais choisi Les déferlantes car c'était la nouveauté, mais si j'avais pu tous les prendre ....

menine a écrit:

En ce qui me concerne, j'ai envie de découvrir tous les autres. J'avais choisi Les déferlantes car c'était la nouveauté, mais si j'avais pu tous les prendre ....

si tu veux participer à notre cerclage, tu pourras découvrir les autres livres d'elle. J'ai ses deux autres livres à la maison.. tu me dis un mot et je te les envoie...

menine a écrit:

Les déferlantes

Première découverte de Claudie Gallay !
Encore un véritable plaisir de lecture, merci les parfumés !

Très joli commentaire menine...
Je suis très heureuse que tu l'aies aimé ce roman...Et en plus tu as eu la chance de rencontrer Claudie Gallay!...

Ce que vous trouvez aujourd'hui dans Le Monde - vous avez pu le lire bien avant chez Parfum

Citation :

Claudie Gallay : les mystères de la Hague

Josyane Savigneau

Bien qu'il soit gros, donc un peu encombrant, c'est le roman qu'il faut emporter en vacances - ou acheter sur place si l'on reste en France -, car on ne peut que le lire d'une traite, suivre avec passion la narratrice dans un petit village côtier du Cotentin, à la pointe de la Hague, riche de mystères. Même si l'on n'a généralement pas le goût des romans touffus, à multiples personnages et rebondissements, on est conquis par Les Déferlantes, de Claudie Gallay. Elle qui vit loin au sud de la Hague, dans le Vaucluse, donne avec ce cinquième livre, à 47 ans, un texte de maturité et de parfaite maîtrise du récit.

Si l'on a déjà lu Claudie Gallay, on connaît les subtilités de sa narration, sa manière de faire surgir les souvenirs, de laisser aux sentiments leurs ambiguïtés, de révéler des secrets enfouis. Ses héros sont souvent à un tournant de leur existence, comme la femme de 40 ans de Seule Venise, qui vient d'être quittée, ou le jeune homme de L'Or du temps, qui s'ennuie dans ses vacances normandes, avec sa femme et leurs deux filles de 7 ans, des jumelles.

La narratrice des Déferlantes est une femme seule, d'une quarantaine d'années. Elle travaille au Centre ornithologique de Caen et vit depuis six mois dans ce village de la Hague, pour s'occuper des oiseaux. Et peut-être tenter de guérir d'un amour. "J'étais arrivée ici à l'automne, avec les oies sauvages (...). J'observais les oiseaux, je les comptais, j'avais passé les deux mois d'hiver à étudier le comportement des cormorans les jours de grand froid. Leur odorat, leur vision... Des heures dehors, dans le vent. Avec le printemps, j'étudiais les migrateurs, je comptais les oeufs, les nids. C'était répétitif, j'avais besoin de cela. Je cherchais aussi les causes de leur déclin sur le secteur de la Hague. J'étais mal payée. Mais j'étais logée. Et je n'avais encore jamais vu de grande tempête."

C'est justement un jour de grande tempête - "le ciel était noir, très bas, ça cognait fort au large" - qu'arrive un homme, Lambert. Elle ne l'a jamais vu, mais il ne semble pas totalement étranger à la région. Nan, une vieille femme à l'esprit embrumé depuis que toute sa famille est morte dans un naufrage, un jour de mariage, croit même reconnaître en lui un certain Michel. Et au café de Lili, seul lieu de convivialité du village, sa présence provoque un certain malaise.

COMPORTEMENTS BIZARRES
Tout cela, et singulièrement la personnalité de Lambert, suscite la curiosité de la narratrice. Mais il serait stupide de vouloir résumer ici l'intrigue de ce roman, en donner le "pitch", comme on aime dire désormais. Car tout l'intérêt est d'avancer pas à pas avec la narratrice, de chercher à comprendre les comportements bizarres de Lambert, cette région sauvage, ce village fermé et ses habitants repliés sur leur silence.

Les Déferlantes est un magnifique roman maritime, bien qu'on reste sur la côte. La mer et le vent sont ici des personnages à part entière. La mer a tué, un soir d'orage et de grand vent, en 1967, les parents de Lambert et son petit frère - dont on n'a jamais retrouvé le corps -, quand leur voilier s'est retourné. Lui, Lambert, était resté à terre et s'en sent encore coupable, quarante ans après, en venant, enfin, vendre la maison.

Les vieux se souviennent qu'"à l'époque on a dit qu'il y avait eu un problème de lanterne dans le phare..." Le gardien du phare était alors Théo, le père de Lili. C'est aussi lui qui comptait les oiseaux, travaillait pour le centre de Caen, avant que ne vienne l'étrangère, la spécialiste. Il ne lui en veut pas, lui parle volontiers. Il connaît même ses habitudes et à chaque fois qu'elle se dirige vers les falaises, il l'attend devant la porte.

Ce Théo, qui aimait tant les oiseaux, aurait-il éteint le phare le soir du naufrage de la famille de Lambert, ne supportant plus de les voir s'écraser, l'un après l'autre, sur la lanterne ? Lambert en est persuadé, il voit en lui un meurtrier. Et pourquoi Théo reçoit-il des lettres de ce Michel, que Nan a cru voir reparaître en Lambert ? C'est peut-être grâce à l'étrangère qu'on va pouvoir en finir avec ces trop lourds secrets.
Source: Le Monde

Je dis oui ou je dis NON?
Les déferlantes
Une nouvelle perspective?
Une amie tient à me le prêter. Je sais que je trouverai le style de Claudie Gallay magnifique, mais les personnages ? Je craignais qu´il s´agisse de torturés, de gens qui vivent terrés chez eux, peut-être aussi un peu l´histoire de ceux qui se sentent éternels exclus et meurtris ( et ne font rien pour y remédier) des méfiants et des hostiles, ce n´est décidément pas ce que je recherche dans les romans. Je croyais comprendre que ce serait un livre de plus sur des secrets et des histoires de famille....Pas mon genre !
Pourtant, présenté de cette AUTRE manière, je pourrais être intéressée:
"Portraits des hommes dans leur nudité première, ces déferlantes iront fracasser l’impossible émoi des cœurs purs sur l’autel des convenances. Une démonstration imparable de la couardise humaine. Une leçon de modestie. Un grand livre."
Trouvé là :
http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article4677
C´est vraiment sur la COUARDISE ??, là je pourrais être preneuse.... Vous ne l´aviez pas présenté sous ce jour, je croyais comprendre qu´il s´agissait d´un roman à atmosphère intimiste.( moi qui suis claustrophobe!).
Renseignez-moi!

swallow a écrit:

C´est vraiment sur la COUARDISE ??, là je pourrais être preneuse.... Vous ne l´aviez pas présenté sous ce jour, je croyais comprendre qu´il s´agissait d´un roman à atmosphère intimiste.( moi qui suis claustrophobe!).
Renseignez-moi!

À mon avis il n'y a pas le sujet de couardise.. non.. vraiment pas..
(mais on a très bien constaté sur le fil McCarthy que l'approche de chaque lecteur peut donner une toute autre interprétation au même texte.. donc...)
Si on considère peut être qu'il y a eu des gens dans le village qui savaient depuis plusieurs années la vérité sur un 'secret' -que je ne vais naturellement pas révéler, sinon toute lecture est superflue- je ne sais pas si on peut considèrer celà comme couardise.. à mon avis non.. et même si - c'est pas LE thème du livre
Concernant 'intimiste' - oui, en quelque sorte - mais cela ne donne pas de frisson aux claustrophobes surtout que dans la même critique dont tu nous as donné le lien, il y a cette jolie remarque:

Grâce à une construction aérée...

donc.. un livre bien aéré avec une histoire à s'enthousiasmer et des gens à tomber amoureux


Tu as aimé "La mer" de Banville - tu vas adorer ce livre!!

swallow a écrit:

Je dis oui ou je dis NON?
Les déferlantes
je croyais comprendre qu´il s´agissait d´un roman à atmosphère intimiste.( moi qui suis claustrophobe!).
Renseignez-moi!

Je ne dirais pas du tout que c'est un roman intimiste...
Tu es claustrophobe?...Cela tombe bien, ce roman est pour toi!...Tu vas aller compter les oiseaux sur les rochers du bord de mer avec la narratrice...

Swallow...dis oui!...
Je ne pense pas que tu le regrettes...

Une dernière question. Il semble (plusieurs personnes etant d´accord sur ce point) qu´au niveau du dialogue, l´ecrivaine ne soit pas toujours claire.
Certains lecteurs disent qu´on se sait pas toujours QUI parle quand il s´agit d´un dialogue en style direct entre plusieurs pesonnages.
Règne une certaine confusion.
Comme vous lisez enormément, sûrement n´avez-vous pas remarqué cette faiblesse, qui vous est sans doute passée totalement inaperçue. Mais elle semble exister, pourtant.

swallow a écrit:

Comme vous lisez enormément, sûrement n´avez-vous pas remarqué cette faiblesse, qui vous est sans doute passée totalement inaperçue. Mais elle semble exister, pourtant.

Je ne sais pas si c'est à cause du fait que je lis beaucoup.. mais je dois avouer - non.. pas rencontrée de problèmes là dessus.. je trouvais que c'était assez claire qui était en train de parler..

Pour moi non plus, aucun problème...

Pour répondre à swallow :
La lecture des Déferlantes est agréable, je n'ai pas ressenti de malaise face aux dialogues. C'est clair et sans ambiguïté ...et je ne suis pas une grande lectrice !
Quant au contenu, malgré les secrets, les souffrances des personnages, ce n'est pas du tout un livre "étouffant". Au contraire, c'est vivifiant comme l'air marin... J'ai adoré cette ambiance où la nature, la mer puis la montagne, permet aux personnages de se ressourcer, de se retrouver ...
A la fin du livre, je n'ai eu qu'une envie : marcher le long de l'océan et sentir le vent, le sel !

Je te fais confiance, Ménine.
Poutant, quand tu dis:

Citation :

J'ai adoré cette ambiance où la nature, la mer puis la montagne, permet aux personnages de se ressourcer, de se retrouver ...

Des critiques (lues) disent que le personnages sont comme happés par le paysage, finissant pas faire partie du décor, absorbés par la violence de cette mer du Cotentin, devenant eux-mêmes le paysage.
J´aime le grand air... mais pour respirer pas pour me transformer en lichen ou arbre rabrougri, ou toute autre vegetal décharné qui essaierait vainement de pousser là-bas!

swallow a écrit:

Des critiques (lues) disent que le personnages sont comme happés par le paysage, finissant pas faire partie du décor, absorbés par la violence de cette mer du Cotentin, devenant eux-mêmes le paysage.
J´aime le grand air... mais pour respirer pas pour me transformer en lichen ou arbre rabrougri, ou toute autre vegetal décharné qui essaierait vainement de pousser là-bas!

Tu ne risques rien Swallow... ...Juste de trouver le plaisir de lire ce roman...
Lâche un peu...
Et tant pis si tu n'aimes pas...En plus, tu as la chance qu'on te le prête...

J'ai lu avec Menine " Les années cerises " de Claudie Gallay .

mon résumé :


Pierre-Jean , 11ans , habite une petite maison , sur la falaise .
Oui mais ,voilà qu'un jour d'hiver , un bout de falaise s'écroule ...Et l'hiver suivant , PAF ! ,pareil ... Maintenant , cela devient dangereux .......Ils vont devoir quitter la maison ,tout ! Avant le dernier écroulement ......


L'histoire d'un petit garçon , que la mère rejette,dont il est rare que son père rentre tôt le soir et des 3 anss qui lui manquent , pour sortir avec la soeur de son ami Paulo ....



Une histoire vraiment bien . Mon seul livre de Claudie Gallay ....

Les années cerises
Résumé de l'éditeur :

Citation :

Au village, ils l'appellent tous l'Anéanti. C'est parce que sa maison va bientôt disparaître dans un grand trou, à cause de la falaise qui s'effrite au bout du jardin. Malgré le risque, sa mère ne veut pas déménager. Elle n'est pas drôle et elle distribue souvent des claques. Alors quand il en a marre de sa famille pas rigolote, des zéros à l'école et des histoires de falaise qui menace, il va retrouver Paulo et sa grande soeur, qui le fait rêver à l'amour. Ou il part à la pêche avec son grand-père. Pour être heureux, il suffit parfois d'un rien.

Roman pour adolescents.

C'était notre lecture du soir, il y a déjà quelques semaines avec Little Devil !
Pour moi, mon second Claudie Gallay.
On y retrouve son style, sa sensibilité., ses phrases courtes et percutantes.

Bien sûr la maison risque de s'écrouler et ils vont tout perdre mais le jeune Pierre -Jean a bien d'autres préoccupations. Il essaye vainement d'être reconnu, aimé des ses parents et de sa mère principalement !
La confiance, l'écoute, l'attention ne lui sont données que par ses grands-parents.
Si j'ai du mal à exprimer ce que je ressens ( ce n'est pas gai mais pas trop triste non plus...) je n'ai pas du tout de mal à imaginer cette situation familiale: une mère dépressive, un père quasi absent et cet enfant un peu fardeau à qui les parents ne peuvent dire je t'aime parce qu'ils sont ensevelis sous leurs soucis .
Encore une histoire pleine d'émotion et Claudie Gallay décrit si bien les sentiments !


Extrait :

Citation :

- Pierre-Jean ne viendra jamais habiter ici, mettez-vous bien ça dans la tête ! Et si la falaise doit nous emporter, elle nous emportera mais vous ne l'aurez pas. C'est mon fils, vous comprenez, mon fils !
Et elle montre son ventre, elle y enfonce son poing pour bien montrer le trou, la profondeur d'où j'ai pris ma vie. Elle dit encore des choses à mémé mais je remonte la vitre. Je ne veux pas entendre.
Sûr, je suis le préféré, mais parfois d'être le préféré, ça étouffe. Dans ma tête, ça commence à bourdonner. Je mets mes mains sur mes oreilles mais ça ne s'arrête pas.
Pépé et mémé ne répondent plus. Ils se rapprochent, ils se touchent par le bras et puis ils s'accrochent des mains comme s'ils voulaient s'empêcher de tomber.
Maman, pour ce qui est des mots, elle est forte. Elle finit toujours par faire taire tout le monde.
Pour ce qui est de casser le bonheur aussi.
Elle monte dans la voiture et elle claque la portière.
- Nous, on va s'expliquer à la maison !
Pépé me fait un petit signe de la main. Il me sourit. De tout le temps que je le regarde, il a la bourriche qui tremble.