| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Claudie Gallay | |
|
+42Cassiopée unmotbleu eXPie mimi54 églantine zazy Harelde Astazie Chouette krys Orientale domreader shanidar Antinea uolav tom léo Bibliophile Bédoulène Lamouette bulle monilet Charlie isabus2 grain de sel rivela Le Bibliomane Babelle pagesapages Nathria chrisdusud Madame B. Eve Lyne Little devil swallow mona Menyne Chatperlipopette Epi Aeriale kenavo Steven coline 46 participants | |
Auteur | Message |
---|
Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 18 Aoû 2008 - 22:33 | |
| Seule Venise. Ce livre m'a donné envie de retourner à Venise. La description des différents lieux est criante de vérité. J'ai revisité Venise une énième fois. Rien qu'en fermant les yeux, j'avais l'impression d'être transportée là-bas. Quel voyage ! Les personnages sont à l'image de cette ville : intemporels, "brumeux", solitaires. Des liens semblent se tisser entre les personnages, cependant ils restent ténus. Un livre pour croire encore en la vie. Mon amour, ma vie. Quatrième de couverture : Pa' croit au monde meilleur, il dit que la chance va revenir. Le terrain vague, au bord du périph', il l'a appelé Al'Bamo, le Paradis. En vrai, ça s'appelle rond-point de la Pologne. La bâche du cirque est trouée, il ne reste plus que deux tigres et une guenon. Il doit y avoir des endroits plus beaux que ceux-là, mais Dan, l'enfant du clan des Pazzati, n'en connaît pas. Il sait toutes les mauvaises choses qui guettent quand on est Rom, mais aussi les belles que la vie invente, le feu, les saucisses grillées, le regard de Mam' les rares fois où elle le serre contre lui. Mam', la reine des Pazzati, qui dit toujours que la pitié, ça tue les hommes. Mon avis : C'est l'histoire d'une grande famille de Roumains déchue, échouée sur un terrain vague de la banlieue marseillaise. Dan, le narrateur, douze ans, est le dernier enfant de cette famille de forains. Le cirque ne fait plus recette et la splendeur des spectacles n'est plus qu'un souvenir raconté le soir au coin du feu. Dan trouve du réconfort dans ses monologues à sa guenon Tamya et à Max, son frère décédé. Dans la ville voisine, il trouve une amie en Zaza, une enfant solitaire sensiblement du même âge au corps déformé. La famille de Dan n'est pas la bienvenue. Un des oncles est tué. Puis on leur demande de partir. Le père joue au poker et perd beaucoup. Les ennuis s'amoncellent sur la famille. C'est un monde sauvage et cruel, rempli de misère : un cirque en fin de vie, un père violent, une mère qui ne sait pas montrer son amour à son fils, trois oncles à la personnalité marquée, des animaux affamés, Dan qui vit dans le souvenir d'un frère mort et reporte tout son amour sur sa guenon. Mais malgré cette noirceur, Dan a un rêve : voir la mer. Il fera tout pour le réaliser. Il y parviendra, dans de tristes circonstances. Un livre plus sombre que "Seule Venise". Dan apporte cependant sa fraîcheur et on se prend à espérer pour lui une vie meilleure. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 18 Aoû 2008 - 22:45 | |
| Merci à Little Devile, Menine et Eve Lyne de vos contributions pour ce fil.. j'aime Claudie Gallay et suis toujours contente si elle trouve des lecteurs/lectrices qu'elle arrive à enthousiasmer Samedi dernier j'ai vu dans ma petite librairie qu'ils avaient mis Les déferlantes plus en évidence... enfin | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claudie Gallay Jeu 21 Aoû 2008 - 15:23 | |
| Lu aujourd’hui dans un article parlant de “pas de vacances pour le livre”: - Citation :
- [...]Mais la vraie surprise vient, comme c’est souvent le cas, d’une parfaite inconnue propulsée « auteur qui monte ».
En 2008, le nom de Claudie Gallay est ainsi sur toutes les lèvres. Les Déferlantes, son cinquième roman, publié par les Éditions du Rouergue, vient de dépasser la barre des 40.000 exemplaires vendus. Quelques rares articles et un efficace bouche-à-oreilles ont mis sur le devant de la scène cette institutrice discrète en poste dans le Vaucluse. Son roman prend corps à des centaines de kilomètres de là, dans un petit village du Cotentin. En cette fin d’un mois d’août plutôt frais, cet hymne à l’océan est définitivement étiqueté comme la sensation de l’été. Françoise Dargent Mon cœur de lectrice est schizophrène.. autant que je veuille qu’un auteur que j’aime et que je voudrais faire connaître au monde entier – le moment qu’il a ce succès, je voudrais le garder pour moi tout seul Mais bon.. les premiers lecteurs de Claudie Gallay peuvent toujours dirent – ts – on vous l’a déjà dit depuis « Seule Venise » qu’elle est bonne | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 22 Aoû 2008 - 10:23 | |
| Je n'ai pas encore lu ses lives (ils sont sur ma liste) mais j'ai vu en feuilletant L'Express un article où le succès des Déferlantes est présenté comme un "phénomène". | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 22 Aoû 2008 - 11:01 | |
| - Madame B. a écrit:
- Je n'ai pas encore lu ses lives (ils sont sur ma liste)
alors je t'envie un tout petit peu les heures de lecture que tu as encore devant toi.. - Madame B. a écrit:
- mais j'ai vu en feuilletant L'Express un article où le succès des Déferlantes est présenté comme un "phénomène".
oui.. c'est la moindre des choses qu'on peut dire pour ce livre | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 22 Aoû 2008 - 13:01 | |
| - kenavo a écrit:
- Madame B. a écrit:
- Je n'ai pas encore lu ses lives (ils sont sur ma liste)
alors je t'envie un tout petit peu les heures de lecture que tu as encore devant toi..
- Madame B. a écrit:
- mais j'ai vu en feuilletant L'Express un article où le succès des Déferlantes est présenté comme un "phénomène".
oui.. c'est la moindre des choses qu'on peut dire pour ce livre Oui tu as de la chance de pouvoir encore tout découvrir!!! Cette auteure mérite d'être appréciée à sa très grande et juste valeur!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 7 Nov 2008 - 17:21 | |
| Les déferlantesNous sommes dans le Cotentin, à la pointe de la Hague, dans un village où vit quelques hommes aux caractères aussi rudes que le climat qui y sévit. La narratrice, une femme d’une quarantaine d’années, vient d’y trouver refuge depuis quelques mois. - Citation :
« J’étais arrivée ici à l’automne, avec les oies sauvages, ça faisait un peu plus de six mois. Je travaillais pour le Centre ornithologique de Caen. J’observais les oiseaux, je les comptais, j’avais passé les deux mois d’hivers à étudier le comportement des cormorans les jours de grands froids. » Arpenter les landes, observer les falaises et leurs oiseaux migrateurs dans ce lieu âpre et désolé, travail aussi répétitif que solitaire qui répond parfaitement à ses besoins quotidiens : en deuil de son compagnon, décédé après plusieurs mois de souffrance, elle se sent depuis lors habitée par un sentiment de perte et de manque absolu. - Citation :
- « Des mois que j’étais sans toi. Le manque absorbait tout. Il absorbait même le temps. Jusqu’à l’image de toi.»
Si elle est mal payée pour ce travail, elle est néanmoins logée dans un ancien hôtel : - Citation :
- « Cent mètres après l’auberge, juste le quai à traverser, une maison bâtie en bout de route, presque dans la mer. Avec rien autour. Les jours de tempête, seulement le déluge. Les gens d’ici disaient qu’il fallait être fou pour habiter dans un tel endroit. Ils lui avaient donné ce nom, le Griffue, à cause des bruits d’ongles que faisaient les branches des tamaris en grinçant contre les volets. »
Les gens d’ici, ce n’est rien d’autres qu’une poignée d’hommes : il y a les colocataires Raphaël le sculpteur et sa sœur Morgane, dont Max - le benêt du village - est fou amoureux, il y a Lili la tenancière du bar et la Mère, il y a Théo l’ancien gardien de phare, père de Lili et séparé de la Mère, sans oublier la vieille Nan, que tout le monde craint et dit être à moitié folle et Monsieur Anselme, fervent admirateur de Jacques Prévert, qu’il fréquentait lorsque ce dernier habitait dans sa maison à Omonville-la-Petite dans la Manche, ultime demeure du célèbre poète qui y sera enterré lorsqu’il mourut des suites d'un cancer du poumon. Pour eux, elle est la Horsain, l’étrangère, celle qui n’était pas née de là. - Citation :
- « Pour toi, j’étais Ténébreuse. Ce nom dans ta bouche, tu m’appelais comme ça. Tu disais que ça venait de mes yeux et de tout ce qui les hantait. »
Lambert fait son apparition un jour de grande tempête, où le ciel bas et sombre, le bruit du vent assourdissant et les vagues noires sous la violence s’emmêlent comme des corps, ces déferlantes qui inondent le quai comme si la mer remontée sur les terres avait tout englouti. Sur la plage dévastée, la vieille Nan croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Cet homme intrigue la Horsain : ne serait-il pas le fils Perack, cet enfant qui avait perdu sa famille, noyée la nuit où leur voilier s’est retourné en revenant d’Aurigny, il y a maintenant quarante ans. Ce fils Perack qui en veut depuis à la mer. Mais n’en veut-il pas plutôt aux hommes ? Plus particulièrement à Théo, l’ancien gardien de phare, qu’il accuse d’avoir éteint momentanément la lanterne du phare la nuit du drame. Tous semblent avoir quelque chose à taire, et la Horsain va s’employer à trouver les réponses aux questions qui ne cessent de la hanter depuis l’apparition de Lambert. Le poids du secret, le deuil, la perte, le manque, la solitude, l’absence et les amours perdus, le tout porté par une écriture âpre qui va à l’essentiel. Voilà un roman qui n’usurpe pas sa réputation ! Même si l’intrigue se dévoile trop aisément à mi-parcours du chemin, je n’ai pas boudé mon plaisir de lecture dans ce huis clos au bout du monde de la pointe du Cotentin. - Citation :
« Les vents qui soufflent les jours de tempête sont comme des tourbillons de damnés. On dit qu’ils sont des âmes mauvaises qui s’engouffrent à l’intérieur des maisons pour y prendre ce qu’on leur doit. On, c’est-à-dire ceux qui restent, les vivants. » |
| | | chrisdusud Sage de la littérature
Messages : 2076 Inscription le : 20/04/2008 Age : 56 Localisation : Corse
| Sujet: Re: Claudie Gallay Jeu 11 Déc 2008 - 17:57 | |
| J'ai lu "les deferlantes". Le résumé a déjà été très bien fait, je n'y reviens pas. C'est à mon sens un très beau livre. Les 50 premières pages posent cette ambiance froide et maritime du livre et ne nous lachera pas. Tout comme les personnages du livre qui semblent fuyants et distants et pour lesquels on a un profond attachement par la suite. | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 16 Fév 2009 - 12:53 | |
| Après le sublime "Seule Venise", je doutais que l'auteur puisse mieux faire ou faire aussi bien. Pari réussi avec ce nouveau roman, qu'on ne lâche que difficilement.
Dès les premiers chapitres, l'auteur nous donne la raison du choix de son titre, en nous faisant assister à une tempête de mer. Cette description est le moment que j'ai trouvé le plus fort de ce long roman. Ainsi que la fin, qui par contraste, est empreinte d'un profond silence (monastère). Entre cette tempête initiale et le calme retrouvé du dernier chapitre, les personnages ont évolué et se sont plus ou moins détachés de leurs démons passés.
On retrouve une galerie de personnages, blessés par la vie, enclins à la solitude, enfermés dans des non-dits. Peu à peu, les langues se délient, les secrets sont dévoilés. Les personnages sont tous attachants.
Une véritable déferlante qui nous frappe au fil des pages ! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Claudie Gallay Lun 16 Fév 2009 - 13:44 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- Une véritable déferlante qui nous frappe au fil des pages !
- Sentinelle a écrit:
- Voilà un roman qui n’usurpe pas sa réputation !
- Chrisdu Sud a écrit:
- à mon sens un très beau livre
etc...etc...Si l'on remonte ce fil, c'est un concert de louanges...méritées... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Claudie Gallay Ven 27 Fév 2009 - 17:25 | |
| Babel va sortir le premier roman de Claudie Gallay en mars: L'Office des vivants - Citation :
- Dans la maison des Cimes, le carnet des enfants nés est caché derrière les draps. Après le nom du Père et celui de la Mère, il y a les noms de Marc et de Simone. Pour Manue, beauté tombée du ciel un matin, il n'y a rien d'écrit... Le premier roman de l'auteur des Déferlantes.
| |
| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Claudie Gallay Sam 28 Fév 2009 - 12:44 | |
| Ma lecture de « L’or du temps » : Je ne me suis pas investie affectivement dans les personnages. L’écriture n’est pas déplaisante mais je me suis sentie spectatrice du trio.
Trois plans d’écriture sont décrits : -L’effilochement de la relation d’un couple lors de vacances communes -La relation entre une vieille dame et l’homme du couple -La relation des Surréalistes avec l’art religieux Hopi J’ai l’impression d’avoir survolé les trois univers sans qu’aucun d’entre eux ne m’agrippe vraiment et me tienne en haleine.
Toutefois, je ne regrette pas ma lecture puisque j’ai fini ce texte. Et puis, il y a de beaux moments :
Extrait :
« Sans doute cette grenouille-là venait de la mare, tout près, dans le champ à côté. Je me suis baissé. Mes mains. Je les ai refermées sur le corps froid. Devenu captif entre mes paumes. Je le sentais. Le rythme accéléré du cœur. Les pulsations effrayées. J’ai ouvert les mains. J’ai vu la grenouille. Et j’ai vu la lumière. La lumière par en dessous. En transparence. Dans le ventre même de la grenouille. Elle venait de l’intérieur, elle traversait la membrane fine de la peau. J’ai regardé. De plus près. La rainette dans le creux de la main. Elle ne bougeait pas. Je n’ai pas compris tout de suite. C’est après. Cette lumière c’étaient les larves de lucioles qu’elle venait d’avaler. Des larves pas encore mortes mais dans cet entre-deux. Et qui continuaient de briller. » | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Claudie Gallay Sam 28 Fév 2009 - 15:05 | |
| - Nathria a écrit:
- Ma lecture de « L’or du temps » : Je ne me suis pas investie affectivement dans les personnages. L’écriture n’est pas déplaisante mais je me suis sentie spectatrice du trio.
Je partage ton sentiment Nathria...Voici ce que j'en disais: - coline a écrit:
- Si j’aime incontestablement l’écriture simple et fluide de Claudie Gallay, je dois hélas reconnaître que je me suis moins laissée emporter par ce roman que par Seule Venise…
J’ai eu l’impression que Claudie Gallay avait à cœur essentiellement de parler des Indiens Hopis, du lien qu’ André Breton a entretenu avec eux, de ces objets de culte Hopis achetés par André Breton aux Indiens lors de son exil aux Etats-Unis en Arizona dans les années 40.
Alors, pour en parler, Claudie Gallay a construit autour de cette vérité une fiction. A laquelle je ne suis pas arrivée à croire vraiment… | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Claudie Gallay Mer 4 Mar 2009 - 10:03 | |
| Extrait des Déferlantes.Cela ressemble à un conte pour enfants. J'adore bien sûr ! Je suis toujours un grand enfant. " Le rouge-gorge, vous savez pourquoi il a cette tache rouge sur le jabot ? Cette histoire date du temps où les hommes n'avaient pas encore le feu. Un oiseau a eu l'idée d'aller le voler au soleil, il voulait le donner aux hommes mais, en redescendant, ses ailes se sont enflammées et il a dû passer le feu à un autre oiseau. L'autre oiseau, c'était un rouge-gorge. Il a pris le feu contre lui, mais il n'a pas eu le temps d'arriver jusqu'aux hommes, ses plumes ont brûlé. Cette tache rouge qu'ils ont là sur le jabot, c'en est la trace." | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Claudie Gallay | |
| |
| | | | Claudie Gallay | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|