Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Parfum de livres… parfum d’ailleurs

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 Monika Fagerholm [Finlande - Suède]

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kenavo
bix229
Arabella
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MessageSujet: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 28 Déc 2007 - 20:28

Monika Fagerholm

Monika Fagerholm [Finlande - Suède] Monika10

Monika Fagerholm , né en 1961 à Helsinki, représente une figure majeure du paysage littéraire scandinave. Finlandaise suédophone, elle a reçu de nombreuses distinctions dont le prix August.

L'adolescence, les mythes, la nostalgie sont ses thèmes de prédilection.

Selon l'auteur, ce n'est pas l'adolescence en tant que telle qui l'intéresse mais "cet état d'ouverture existentielle, cet état de fragilité qui existe à l'intérieur de chacun de nous quel que soit notre âge".

A propos de La fille américaine :

Citation :
« L'adolescent est pris entre le nombre infini des possibles et l'absence totale d'expérience qui fait que le danger est absolu, abyssal. Je trouve aussi qu'il y a une énergie spéciale des jeunes filles, liée au fait qu'elles sont constamment l'objet du regard des autres. Quand elles sont deux, en miroir, comme dans le roman, l'énergie devient exponentielle et la vulnérabilité totale. »
Source : ici


Ses influences sont à chercher du côté des univers de David Lynch, Fedor Dostoïevski, Marguerite Duras et Doris Lessing.
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MessageSujet: La fille américaine   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 28 Déc 2007 - 20:38

La fille américaine

Monika Fagerholm [Finlande - Suède] Monika10

Nous sommes en 1969, sur une presqu'île de Finlande.
Eddie de Wire, jeune fille de 19 ans, vient rendre visite à sa tante installée en été dans la maison de verre, située dans le Coin, contrée sauvage peuplée de marais et de marécages.
Nous sommes en pleine période estivale, époque où se croisent, se jaugent, s'épient les habitants du Coin et les estivants, venus louer les villas de vacances modernes construites sur les parcelles de terrain appartenant à l'un des plus beaux endroits du Coin, celles donnant directement sur la mer.
Deux mondes se rejoignent le temps d'un été, celui des enfants du marais et celui d'Eddie de Wire, appelée « la fille américaine ».

Deux garçons du Coin vont tomber éperdument amoureux d'elle. Lorsque Eddie de Wire disparaîtra, le corps pendu de l'un d'eux sera retrouvé dans la grange. Après cette découverte macabre, l'autre garçon se retrouvera plongé dans un mutisme profond.

Cette disparition va marquer à tout jamais la vie des habitants du lieu et ce qui devient rapidement le mystère de la fille américaine va prendre une place prépondérante dans la vie de Doris et Sandra, encore enfants à l'époque de la disparition.

Une amitié exclusive unit les deux jeunes enfants. Doris, l'enfant pauvre maltraitée des marais et Sandra, l'enfant bec de lièvre avant son opération, la fille de la maison de la partie boueuse de la forêt, enfant solitaire et exclue du couple « jet-set » formé par ses parents.

Une autre disparition nourrira leurs jeux imaginaires : celle de la mère de Sandra. Est-elle partie vivre auprès de son amant, le frère de son mari et l'oncle de Sandra ? A-t-elle été tuée par le père de Sandra et enterrée sous les fondations de la piscine, avec son consentement ou du moins en n'offrant aucune aide à sa mère lorsque cette dernière la suppliait de l'aider ?

Un jour, le corps sans vie d'une jeune femme remonte à la surface du marais. De qui s'agit-il ? De la jeune fille américaine ? Pourquoi le corps est-il vêtu d'un imperméable rouge que Doris reconnaîtra sur une photo comme appartenant à la mère de Sandra ?
Et pourquoi Doris se tirera-t-elle une balle dans la tête quelques années plus tard ?

Au-delà de l'intrigue, l'auteur explore avec beaucoup de finesses l'adolescence, les rêveries diurnes, les illusions, les relations amoureuses triangulaires et fusionnelles, l'identification et l'idéalisation, la découverte de la sexualité et les fantasmes soujacents, la différence de classes, l'apprentissage de la vie et les fêlures de l'âme.

J'ai beaucoup aimé ce roman aux allures de conte initiatique pour adultes, qui est par ailleurs extrêmement difficile à résumer tant le contenu est dense et riche, incluant de multiples retours en arrière et des mouvements temporels dans la narration, multipliant les points de vue d'un même événement, mélangeant la réalité et l'imaginaire des protagonistes.

Et si l'atmosphère envoûtante prime sur l'intrigue, elle ne l'étouffe pas pour autant.

Il y a quelque chose de magnifiquement désenchanté dans ce roman d'apprentissage auquel nous convie Monika Fagerholm, auteur que je vous invite vivement à découvrir si vous n'avez pas peur de vous aventurer hors des sentiers battus. Car « La fille américaine », de par son foisonnement et sa structure enchevêtrée, peut aussi sans aucun doute décontenancer et décourager certains lecteurs. Pour ma part, j'ai été subjuguée par l'écriture de Monika Fagerholm.

Extraits :

Citation :
[p.11]
Cela advient dans le Coin, au marais de Bule. La mort d'Eddie. Elle était au fond du marais. Les cheveux en suspension autour de la tête, de longues mèches épaisses, on aurait dit des tentacules, les yeux écarquillées comme la bouche. Il la voyait du haut du rocher de Lore, sa bouche ouverte, son cri inaudible. Il la regardait au fond des yeux, mais ses orbites étaient vides. Des poissons s'y faufilaient, comme dans les autres cavités de son corps. Mais plus tard, après un certain temps.
Il ne cessa jamais de se représenter ça.
Comme dans le triangle des Bermudes, elle avait été aspirée au fond du marais.
Où elle gisait à présent, inaccessible, distante de plusieurs dizaines de mètres, visible de lui seul, dans les eaux troubles et sombres.
Elle, Edwina de Wire, Eddie. La fille américaine. Ainsi qu'on l'appelait dans le Coin.

Citation :
[p.272]
« Maintenant je vais vous parler de l'amour », avait dit Inget Herrmann aux filles au début d'un été il y a bien longtemps, devant le cabanon de pêche d'Eddie, sur la Deuxième Pointe.
« Ce ne sont pas des côtés sympathiques ou positifs ou des qualités de quelqu'un dont on tombe amoureux. On tombe amoureux de ce qui, chez l'autre, réveille quelque chose qu'on a en soi. »
« Et ce quelque chose-là » - pause - « on ne sait jamais à l'avance ce que ce sera.»
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 28 Déc 2007 - 20:48

Interview parue le 23 août 2007 dans le nouvelobs :

Citation :
Dans le jardin des histoires. Entretien avec Monika Fagerholm

Auteur de Femmes merveilleuses au bord de l’eau en 1998, la romancière finlandaise d’expression suédoise Monika Fagerholm publie La fille américaine (Stock). Dans le roman, l’auteur raconte la vie de deux jeunes filles inséparables, Sandra et Doris. Baigné dans des lumières de fin d’été, en Finlande, le roman de Monika Fagerholm est un livre d’une puissance évocatrice exceptionnelle. Entretien, illustré de photos de l'auteur enfant et de sa mère, issues de la collection personnelle de la romancière.

La réalité
Il y a plusieurs histoires dans le roman. La première, qui appartient au genre du thriller, raconte le décès inexpliqué, par noyade, d’une jeune fille américaine. Une autre histoire raconte l’amitié de deux jeunes filles, qui se retrouvent dans une maison très bizarre, loin de toute réalité, et qui n’en finissent pas de rêver à cette mort brutale. Au fond, c’est ainsi que nous vivons tous, même à l’âge adulte. Nous nous créons un monde éloigné. Et nous jouons, dans ce monde qu’est notre cerveau, à travestir la réalité.

Mon enfance
J’ai grandi à Helsinki. Mes parents nous emmenaient en vacances, ma sœur et moi, dans une maison d’été. Ils sont morts aujourd’hui, mais nous avons toujours la maison. Mes livres y font souvent référence, et le fait est que j’ai été très marquée par cette maison. Dans «Une fille américaine», je me suis inspirée de cet endroit. Le fait, par exemple, que la maison du livre soit située dans une ancienne base militaire qu’ont occupée les soviétiques pendant une dizaine d’années après la Seconde guerre mondiale : c’était aussi vrai de notre maison. A Helsinki, j’ai étudié la psychologie mais je n’ai jamais terminé mes études. J’ai commencé des études de littérature mais, là non plus, je n’ai jamais pu les finir. J’ai touché à la critique littéraire. Nous étions très proches, ma sœur et moi. C’est peut-être pourquoi j’écris beaucoup là-dessus. Sur des copines filles.

Ma mère
Ma mère était bibliothécaire au département des livres pour la jeunesse à la Bibliothèque municipale d’Helsinki. Elle était aussi une fantastique lectrice de contes de fées. Il y avait, à la maison, beaucoup de ces livres qu’elle nous lisait de manière envoûtante. Mon père était professeur à l’Université de technologie, ce qui faisait avec elle un mélange bizarre. Quoiqu’il en soit, j’ai toujours pressenti, parce que ma mère était une star de la lecture, à Helsinki, que la littérature était quelque chose d’ensorcelant. C’est ce qu’elle m’a transmis de plus précieux, je crois, et c’est évidemment une chose que l’on ne réalise que lorsqu’on est plus âgé : que la fiction est la chose la plus excitante qui soit. J’ai en moi un souvenir très précis, très fort. C’était à la bibliothèque. Toutes les semaines, pendant une heure, ma mère lisait des contes de fées aux enfants. Elle était vraiment adulée par tous les gosses. Nous en étions très fières, ma sœur et moi. Je me souviens très précisément de la sensualité qui entourait ces lectures. Comme on était à la fin des années 60, les femmes n’avaient pas le droit de porter des pantalons ; ma mère avait donc cette robe de cocktail, et je me souviens qu’avant d’entrer en scène, elle mettait de la laque dans ses cheveux. Nous n’avions pas le droit de les toucher, mais nous insistions jusqu’à ce qu’elle nous permette d’y poser la main. Et j’ai encore, au bout des doigts, la sensation de ces cheveux laqués, une sensation qui est en moi associée intimement à la littérature.

Dostoïevski
J’ai fait de très bonnes études ; je lisais sans cesse. Tout se déroulait parfaitement. J’allais entrer dans la meilleure école de psychologie. J’avais une vingtaine d’années, et j’ai découvert soudain que j’allais devoir travailler non plus avec des livres, mais avec de vraies personnes discutant de vrais problèmes affectifs. Et je ne pouvais pas. Je n’avais aucune expérience réelle de la vie, j’en avais seulement une idée par les livres. Comment aurais-je pu orienter les gens vers tel ou tel choix, telle ou telle solution ? Moi-même, je ne savais que répondre à la question de savoir ce que j’allais faire de ma vie. Car, pour moi, il n’y avait rien d’autre que le monde à l’intérieur des livres. En même temps, tout ce savoir ne me servait à rien, dans cette vraie vie que je ne savais pas par quel bout prendre. J’en étais là de mes doutes existentiels, quand j’ai lu Dostoïevski. La révélation, c’était que, dans un grand roman comme « les Frères Karamazov » ou « Crime et châtiment », il y avait plus de vie, de matière, de profondeur que dans tout ce que j’avais étudié jusqu’alors. Dostoïevski a ouvert la porte, et d’autres grands textes ont suivi. J’avais enfin une clé pour comprendre le monde qui me paraissait si obscur. La littérature, pour moi, ce n’était pas seulement une question d’études. C’était enfin pouvoir continuer dans la vie, avec une solution, un regard possible. J’ai pu enfin vivre, au sens premier, grâce à Dostoïevski.

La langue suédoise
Nous sommes une minorité à nous exprimer en suédois en Finlande. Environ 5% de la population. Mais nous ne sommes pas suédois, nous sommes finlandais. La Finlande est officiellement bilingue. Ce qui signifie que, si vous parlez le suédois, vous pouvez faire vos études en suédois, par exemple. Ayant grandi à Helsinki, où l’on parle surtout le finnois, je parle aussi cette langue, qui est très belle également, très différente. De très longs mots, sensuels, une grammaire très compliquée, seize cas. Mais la langue n’est pas la seule différence, car la langue est aussi la culture ; c’est un paysage. Nous, les Finlandais d’expression suédoise, avons une littérature forte, peut-être parce que nous sommes une minorité, au milieu des lettres suédoises et finlandaises. Nous sommes condamnés à être fort. Le modernisme, dans les années 20 et 30, a commencé chez nous, dans cet entre-deux. Bien sûr, il est parfois difficile de vivre en tant que minorité. Et les Suédois ne sont pas populaires en Finlande. Quand j’étais jeune, il fallait faire attention, par exemple, à ne pas parler le suédois partout, dans les bus, la nuit. Au fond, je suis finlandaise sans l’être. Mais ce n’est pas une question qui m’obsède 24 heures sur 24 !

Etés au bord du lac
Je garde une impression très forte de mes étés d’enfance. Il s’en dégageait une atmosphère magique, mythologique. Nous formions un groupe d’une dizaine d’enfants, et nous vivions dans notre monde séparé, pendant des semaines, des mois. Maintenant, les enfants sont avec les familles, le temps est contrôlé. Autrefois, il n’y avait pas d’heures, nous vivions nos vies, nous découvrions ce que la vie a d’immense. Je n’ai pas d’enfants moi-même. C’est peut-être pourquoi j’écris tellement sur le sujet.

La maison étrange

Dans le livre, j’ai réinventé le paysage à l’exception de la maison de Sandra, cette très étrange villa bâtie d’après les plans d’un cottage des Alpes suisses. Cette maison existe réellement. Elle se caractérise par un très imposant escalier extérieur, que j’ai surélevé quelque peu, mais que je n’ai pas inventé. Cet escalier m’a hanté toute ma jeunesse. Ce cottage a été bâti sur une sorte de marais par un couple qui n’était pas heureux, et qui a déménagé trois mois après son installation. Ils avaient une fille, comme dans le livre, une fille très solitaire. J’ai joué avec elle une ou deux fois quand j’étais petite. L’intérieur était mystérieux, fait de très petites pièces éclairées par de très petites fenêtres. Au sous-sol, il y avait cette piscine creusée, qui était un trou sans eau. La fille s’appelait Maria. Elle était timide et triste. Ca m’impressionnait. Je l’imaginais seule dans cette maison. C’est l’un des points de départ du livre. Aujourd’hui, la maison a été rénovée, transformée. L’hiver, on l’aperçoit de notre maison, qui est sur la hauteur, à environ deux cent mètres. Et ce qu’on voit toujours, dans la neige, quand on regarde cette villa, c’est son escalier.

Ecrire
J’ai énormément travaillé ce livre. C’est un immense travail de construire un monde en soi. Je n’aime pas la rationalité des seules expériences stylistiques. Il faut dire quelque chose. Il faut que tout soit lié. Un roman est un organisme, que l’on peut tuer avec l’obsession de la construction pour la construction. Ecrire un roman, c’est pour moi, d’abord, un travail d’approche. Et je m’approche du livre en commençant à l’écrire. Je crée un monde en l’écrivant déjà, même si tout ce travail n’est encore que provisoire, et promis sans doute à l’effacement. J’avais cependant deux ou trois idées : tout dire, par exemple, dans les trois premières pages du livre. Révéler tout ce qui va arriver. J’adore le suspense, mais je me méfie aussi du suspense. Quand je sais ce qui va arriver dans mon livre, je ne veux pas garder le secret pour moi. Si je sais que quelqu’un va mourir, par exemple, je ne vois pas pourquoi je ne le dirais pas dès la page deux, puis voir ce qui se passe alors. Si l’on garde des secrets jusqu’à telle page ou telle page, on ne se soucie plus que de la manière dont on va y arriver, on ne pense plus à tout ce qu’il y a autour, qui est l’essentiel.

Dépression nerveuse
Ce livre est la première partie d’un diptyque. Je termine la seconde partie ces jours-ci. A vrai dire, j’ai travaillé sur les deux parties en même temps. Je voulais explorer comment les mythes se nourrissent de la réalité. Nous vivons une époque constituée de fictions. Une première histoire en génère d’autres, etc. C’est ce que je voulais décrire, comment notre désir de vérité est en train de disparaître peu à peu. Et le crime est le parfait révélateur de ce genre de choses. La seconde partie a lieu trente ans après la première, dans un futur proche. C’est sur la manière dont un crime commis trente ans auparavant continue de transformer la vie des gens, à des degrés divers, sans qu’aucun n’en ait forcément connaissance. Je décris aussi, dans cette seconde partie, la manière dont toute la région s’est lentement urbanisée, banlieursardisée. Les connections disparaissent peu à peu. Le sentiment de nature. Ca se perd. Je le sens bien, moi qui vis à la campagne. En fait, les deux parties devaient former un même livre, environ 1300 pages. Mais je n’y suis pas arrivée. Ca s’est transformé en dépression nerveuse. Jusqu’au moment où j’ai accepté de me rendre à l’évidence, où j'ai enfin reconnu que je n'étais pas dieu.

L’écriture sans fin
Je vis à la campagne, dans les bois. Mon mari construit des maisons, et il a construit la nôtre, qui est très ouverte sur l’extérieur. J’écris parfois dans cette maison, parfois dans la maison d’été, celle de mon enfance, qui est très isolée. Bizarrement, elle est située à seulement vingt minutes de Helsinki, mais vous pouvez passer des semaines, là-bas, sans voir littéralement personne. Donc il n’y a rien à faire d’autre qu’écrire. Je n’ai qu’une seule règle : écrire tous les jours. C’est ce que je fais. Je me lève très tôt, vers cinq heures, et j’écris. Mon problème est que l’écriture peut devenir obsessionnelle. J’écris trop. Je peux écrire pendant neuf, dix heures, quasiment sans pause. Etre dans un livre pendant dix heures. C’est épuisant. Je ne cherche pas à savoir si ce que je viens d’écrire est bon ou non, la technique. Je m’en occupe beaucoup plus tard. J’écris plusieurs versions, ça fait très vite des milliers de pages. Je me méfie des plans. Je préfère commencer à écrire, raconter l’histoire que j’ai en tête, j’écris pendant un mois, j’ai ma colonne vertébrale. Puis je commence à explorer tous les possibles, mais en écrivant, pas en y pensant. J’accumule beaucoup de pages. Je travaille à l’ordinateur, mais je tire souvent une version papier, et si je dois couper, je coupe avec des ciseaux. Je suis attachée au côté sensuel de l’écriture. Et au jeu. L’écriture doit être un jeu. C’est parfois aussi un cauchemar. Je suis tellement dans mon livre. Avalée par lui. Immergée. Oui, c’est fatigant. Comme de se perdre dans une forêt. C’est la même sensation, et elle n’est pas très agréable. Se perdre dans un monde peuplé d’obsessions, d’idées fixes, de cauchemars, en sachant que personne ne pourra venir vous chercher. Etre perdu dans sa propre création pendant toutes ces années, et revivre cette sensation chaque fois qu’on commence un autre livre, qui voudrait vivre ainsi ?

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Arabella
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 28 Déc 2007 - 21:35

Tu m'as donné envie de découvrir cet auteur Sentinelle, et comme en plus La fille américaine est à la Médiathèque, lors d'une proche visite...
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 28 Déc 2007 - 21:41

N'hésite pas arabella, j'ai pris tous les risques en l'achetant dès sa sortie car il avait un petit je ne sais quoi qui m'intriguait et je ne le regrette vraiment pas Wink
Elle a une écriture et un univers bien à elle et je m'y suis plongée avec délice aime
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 14:46

Allez, on va essayer de la remonter Monika Fagerholm. hop ! hop !
Elle parait en poche.

- La Fille américaine : Monika Fagerholm. - Livre de poche
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kenavo
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 14:50

bix229 a écrit:
Elle parait en poche.
même plus que cela, demain il y aura du nouveau d'elle

Monika Fagerholm [Finlande - Suède] A423
La scène à paillettes

Citation :
Présentation de l'éditeur
Il n’est pas besoin d’avoir lu La fille américaine pour apprécier La scène à paillettes. Plutôt que d’une suite, il s’agit de la même histoire racontée dans une autre perspective, dans un autre temps et avec d’autres personnages-clés. Seuls éléments communs : le lieu, cet endroit baptisé le « Coin », et le mystère central du meurtre d’une jeune fille – la fameuse « fille américaine », assassinée dans le Coin en 1969.
Ce livre est un thriller dans le sens où l’identité du coupable sera réellement livrée à la fin ; mais le chemin qui mène à cette découverte n’a absolument rien de conventionnel. Tendu entre les pôles de l’année 1989 et de l’année 2012, ce récit crée de toutes pièces un kaléidoscope périlleux où la fantaisie, le jeu, l’imagination côtoient la folie et, parfois, l’abîme. Avec pour personnages principaux deux petites filles qui faisaient dans La fille américaine une apparition furtive, et qui sont devenues, dans ce livre-ci, des adultes énigmatiques.
Bienvenue dans le monde singulier de Monika Fagerholm, qui poursuit son intense travail d’exploration littéraire en signant ici un thriller hors norme.

en plus, elle sera présente au Salon du Livre ici
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 14:50

Quelle bonne nouvelle, il en a mis du temps à paraître en poche !
J'en ai gardé un excellent souvenir, même s'il se mérite (à lire lorsqu'on est totalement disponible).

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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 14:52

kenavo a écrit:
bix229 a écrit:
Elle parait en poche.
même plus que cela, demain il y aura du nouveau d'elle

Monika Fagerholm [Finlande - Suède] A423
La scène à paillettes
Je n'hésite même pas une seconde, je vais me le procurer et très vite miammiam

Citation :
Présentation de l'éditeur
Avec pour personnages principaux deux petites filles qui faisaient dans La fille américaine une apparition furtive, et qui sont devenues, dans ce livre-ci, des adultes énigmatiques.
Bienvenue dans le monde singulier de Monika Fagerholm, qui poursuit son intense travail d’exploration littéraire en signant ici un thriller hors norme.
Euh oui enfin là, ils exagèrent, elles étaient loin de faire une apparition furtive dans le précédent roman Suspect
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 15:10

Je cite un article lu sur le site L'express et écrit par André Clavel, parce qu'elle le vaut bien.

Citation :
Les songes désenchantés de Monika Fagerholm

Entre 1960 et 2006, le destin d'adolescents confrontés à la folie et au drame.


Il faut être un familier des songes pour entrer dans l'univers si singulier de Monika Fagerholm. Née en 1961 à Helsinki, cette Finlandaise qui écrit en suédois est une sorte de Lorelei nordique : elle aime traverser les miroirs, entre chien et loup, à l'heure où tombe la nuit. Sous sa plume, c'est le monde mystérieux de l'adolescence - avec toutes ses métamorphoses - qui se dévoile subtilement : ce moment si délicat où les chimères ont encore la dimension de l'absolu mais où, aussi, les blessures peuvent être fatales.

Installée dans une maison isolée à la lisière des bois, à vingt minutes d'Helsinki, Monika Fagerholm écrit les yeux tournés vers la forêt, comme si elle allait s'y perdre. "Je ne fais jamais de plans, mes intrigues surgissent peu à peu, au hasard de mes rêveries", explique-t-elle. Et elle ajoute que ses personnages vivent toujours sur un fil, entre lumière et ténèbres. C'était le cas de son premier roman, Femmes merveilleuses au bord de l'eau (traduit chez Gallimard en 1998), une éphémère plongée dans le paradis de l'adolescence - un paradis bientôt perdu avec, à l'horizon, des ombres sinistres. Puis on a découvert un autre livre magnifique de Monika Fagerholm, La fille américaine (Stock), où elle donne la parole à des êtres fragiles qui sortent d'une enfance radieuse pour affronter, trop brutalement, le monde hostile des adultes.

Ces personnages, on les retrouve pour la plupart dans La scène à paillettes, son nouveau roman. Nous sommes aux confins de la Finlande, dans une contrée sauvage, dangereuse comme la gueule fétide de ce marécage où la belle Eddie ne tardera pas à mourir, poussée du haut d'une falaise par Björn, le garçon qui l'aimait - il finira par se suicider. Ces deux drames en entraîneront bien d'autres dans ce récit qui, entre les années 1960 et 2006, fait défiler pas mal d'enfants perdus. Solveig et Rita, des soeurs jumelles qui pourraient sortir d'un conte de Grimm, en plus cruel. Leur frère Bengt, qui sera la proie d'un incendie. Doris, qui se suicidera elle aussi. Maj-Gun, une fille de pasteur passablement dérangée... Un roman envoûtant, où les fées sont aussi des sorcières malfaisantes, où le merveilleux côtoie le macabre et la folie, sous la plume d'une Finlandaise pour laquelle la littérature ressemble à une maison hantée.
Source : http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-songes-desenchantes-de-monika-fagerholm_971327.html
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Queenie
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 15:15

Et bien, je le note pour le coup !
(Et Arabella tu l'as lu finalement?)
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Arabella
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyMar 15 Mar 2011 - 18:59

Non, pas encore. Peut-être bientôt...
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topocl
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 27 Mai 2011 - 8:34

La fille américaine

Un roman qui sort de l'ordinaire, dérangeant et envoûtant.
Nous sommes au sein d'une petite communauté de familles qui vivent sur une presqu'île à quelques kilomètres d'Helsinki. La vie des enfants s’organise par petits groupes, très intimement soudés, qui vont être perturbés à l'occasion de la mort de la « fille américaine », noyée sur la plage commune. Les adultes sont des personnages lointains l'étranger. Désespoirs intenses, conciliabules secrets, recherche désespérée d’explications, complots adolescents… La vie de chacun va être marquée pour des décennies.
L'histoire en elle-même est très étrange, faite d’alliances indissolubles, de secrets insondables, d’amours innocentes ou moins innocentes. Le désespoir, la solitude et la solidarité de l'adolescence sont parmi les ingrédients forts de ce roman.
Ce qui est encore plus étrange, c'est le style très particulier de Monica Fagerholm, haletant, envoûtant, fait de retours en arrière, d’ incursions dans l'avenir, de répétitions incantatoires… Qui laisse planer un mystère et une tension tout au long du livre. Il faut accepter de.
Très difficile à décrire, tout à fait à part, ce livre peut tout aussi bien fasciner que rebuter. Il faut accepter de ne pas toujours tout comprendre, mais ce livre laissera en moi une empreinte durable. Je suis très curieuse de découvrir La scène à paillettes, qui est sorti récemment et reprend les mêmes personnages plusieurs décennies plus tard.
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 27 Mai 2011 - 9:02

Je suis contente qu'il t'ait plu topocl cheers
J'en garde un très bon souvenir mais ce roman est tellement particulier qu'il est effectivement difficile de le conseiller tant on est certain qu'il ne fera certainement pas l'unanimité.
J'en retiens surtout l'envoutement que j'ai ressenti durant cette lecture, un peu comme si j'étais sous hypnose, voilà un roman qui nous laisse en tout cas des traces et des sensations très particulières. Je suis très curieuse également de lire La scène à paillettes Basketball
Mais j'aimerai relire auparavant La fille américaine...
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MessageSujet: Re: Monika Fagerholm [Finlande - Suède]   Monika Fagerholm [Finlande - Suède] EmptyVen 27 Mai 2011 - 11:04

ce qui est gênant c'est que le roman est tellement basé sur une ambiance, un style particulier, une mise sous tension, qu'il est difficile de le faire ressortir par nos commentaires.
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