Dario Argento

Indispensable le Profondo Rosso !

j'ai aussi vu qu'on pouvait enfin mettre une patte sur Inferno. chouette.

Qu'arrive-t-il à Dario? Pourquoi Adrien Brody fait un procès? Et c'est quoi ce Dracula en 3D qui se préparerait?
D'aucuns murmurent dans les pages people (que je ne lis pas ) que Dario doit absolument prendre sa retraite. >Qu'en est-il par chez vous sur ce point?
Et impossible de trouver Le Syndrome de Stendhal sur ArteVod-UniversCiné (Dario Argento n'y est même pas référencé : quelle honte!), ni sur le Canal play de Canal+ par Freebox.
Et on va accepter de finir l'année comme ça?

le dvd se trouve à pas cher je crois. et si vraiment tu ne trouves pas tu peux demander.

pas de retraite forcée !

(ça me fait penser au classement des films à la fnac avec la catégorie grand réalisateurs qui accumule des choix... particuliers alors qu'un bordel de "vieux" films et films étrangers donne un choix plus convaincant. le pire étant évidemment leurs exclusivités, qui parait-il, sont illégales).

L'oiseau au plumage de cristal

Un écrivain américain venu chercher l'inspiration à Rome sur le point de repartir. Il est témoin d'un meurtre qui semble faire parti d'une série. Passeport confisqué puis tueur à ses trousses, alors que les crimes continuent il se prend au jeu de l'enquête...

Motivé par Avadoro et le cinéma jeu je me suis dit que ça serait dommage de ne pas profiter de la fin weekend pour le revoir. Et c'est le "premier". Avec Ennio Morricone à la musique (avant les Goblins) et tout ce qui fait qu'on ne peut l'oublier Argento même si certains ingrédients peuvent avoir l'air plus mesurés.

Jolis femmes, du rouge, des plans monstrueusement efficaces calés au millimètre et surtout 1h30 de suspens intense, très intense. 

Ce qui est marrant à le revoir c'est qu'on retrouve des ingrédients qu'on revoit plus tard comme l'escapade en périphérie. Des travelings et une poignée de mouvements de caméras vivaces qui finissent d'emballer le tout avec le montage infernal.

Expérience sensorielle forte autour d'une petite intrigue qu'on pourrait trouver un peu molle, prenante mais pas au cœur du système. C'est le point de repère, l'ancrage des personnages un peu irréels, de cette coopération avec un policier en retrait... ça participe de l'atmosphère.

Une atmosphère qui privilégie la ville et le nocturne, le mélange des deux. Les lieux jouent les contrastes entre le moderne et l'ancien (les objets cherchent l'histoire dans l'ensemble), quelques beaux plans sur la ville...

Frisson garanti et toujours le même attachement (ou à chaque fois un peu plus) pour ce cinéma.

Giallo


Ce qu'il y a de mieux dans ce film c'est son affiche.

Retour aux sources du giallo pour Argento? N'espérez pas retrouver l'atmosphère de la trilogie L'oiseau au plumage de cristal, Le chat à neuf queues et Quatre mouches de velours gris. On est à nouveau dans une ambiance de téléfilm médiocre avec un scénario mal écrit, une musique alternant violons pour créer un suspens artificiel et bontempi pour les moments d'intimité. Des mouvements de caméra virevoltants pour suggérer des souvenirs et une absence de rythme.



Il a voulu faire un thriller horrifique avec tueur sadique façon Hostel ou Saw qui aime torturer et défigurer des jolies femmes (parce qu'il est traumatisé par sa laideur!!). La seule séquence potable est une tentative d'évasion d'une victime qui se retrouve dans un décor labyrinthique de bâtiments désaffectés plutôt bien foutu.

Même Emmanuelle Seigner et Adrien Brody ne sauvent pas l'affaire. Mal dirigés ils ne sont pas du tout naturels. Emmanuelle Seigner notamment est constamment dans un registre hystérique qui n'a aucun sens.

Le final? Bâclé en eau de boudin. Dario est mort.

aïe. ça rappelle quand même de risquer l'affaire un de ces quatre ?

animal a écrit:

aïe. ça rappelle quand même de risquer l'affaire un de ces quatre ?

Un soir où tu n'auras vraiment rien d'autre à faire ça se regarde distraitement en faisant autre chose Il a fait pire.

Le Chat à neuf queues (1971)

Un Argento (le deuxième dans la filmo) plus sur le créneau thriller/suspens que le plus horrifique et saignant qui lui est associé. Ce qui n'empêche évidemment pas le sens du détail et du rythme de marcher plein pot, avec pas mal de plans sur les les mains aussi, ni une atmosphère bizarroïde de se développer dans cette enquête menée par un aveugle (Karl Malden) et un journaliste, à la recherche d'un meurtrier.

Meurtres et vol dans un institut de recherche voisin, recherche sur la génétique et les "double Y" prédisposés au crime, forcément le meurtrier essaiera de se débarrasser de ceux qui sont à ses trousses.

Pour que le tableau soit complet il faut souligner les présences des personnages secondaires : la séduisante fille du professeur, la nièce de Biscotino (orth ?) l'aveugle, quelques scientifiques et une paire de policiers.

Pas forcément un film démesuré mais un film dont les presque excès font déjà la force. Les plans de nuits, les couloirs, les portes... on ne va pas bouder son plaisir !

Ah oui! Celui-là c'était un bon, période giallo. J'aime beaucoup l'atmosphère qui lui est très personnelle dans un registre hitchcockien bricolé en plus étrange. Il a essayé de revenir à ce genre de films mais il n'y arrive plus. C'est bizarre mais la sauce ne prend pas. Peut être qu'il adopte une façon de filmer trop télévisuelle et fauchée. Je reverrai tous ces premiers films avec plaisir.

Montage hommage super bien foutu et qui restitue l'essentiel de son univers:



Et il y a aussi ce collage des réalisateurs français (vivant à Bruxelles) à qui on doit "Amer" et qui s'intéressent au fétichisme et à la stylisation des giallos: Hélène Cattet et Bruno Forzani

Inferno (1980)

Effectivement à la revoir c'est moins bon que d'autres films de Dario Argento. Une narration plus hachée autour ou prétexte aux morts de trois femmes, un film visuellement plus simplifié encore tout en jeu d'éclairages colorés et d'architecture art-déco dans l'intérieur labyrinthique et extensible de l'immeuble new-yorkais qui est le lieu principal de l'action.

C'est aussi là que le film est efficace. La musique, l'image "dingue", les simples présences de jeunes femmes élégantes et raccord avec l'ambiance, le suspens et le mystère qui fonctionnent bien.

Mais moins creusé que dans d'autres films, et le personnage du frère ne réussit pas à faire tenir tout le film sur la corde. Un peu trop de plastique-plastoc... les limites visibles d'un exercice, une influence américaine ?

Ne boudons quand même pas trop notre plaisir, il ne faisait peut-être juste pas assez nuit cette après-midi pour revoir le film avec les yeux qu'il fallait !

Le Melies passe "Opération Peur" de Mario Bava samedi soir et je suis curieux de le voir tellement il semble y avoir d'éléments qui ont du influencer Dario Argento. Tu l'as vu Animal?

Pas vu non, mais c'est une idée. De Mario Bava j'ai vu Le Corps et le Fouet et ça doit être tout ?