Drôles d'oiseaux

Le plus beau des papillons que j'ai vus -hier- : le machaon !

Quant au bleu absolu, il s'appelle l'argus...
Droles d'oiseaux les papillons !

bix229 a écrit:

Si tu as des histoires d'oiseaux en chair et en plumes, raconte !

Des histoires, pas vraiment. Juste quelques observations, car je ne suis pas une spécialiste...

C'est vrai que le chêne et le châtaignier que j'aperçois de mon bureau sont habités par la gent ailée. Mais comme le chat du voisin patrouille régulièrement dans le jardin, les sorties sont limitées.

Cela n'empêche pas une grive de commencer à chanter dès 5 heures (au printemps), et les rouges-gorges de venir picorer les miettes du pain du matin. Et peut-être est-ce la même grive qui, gourmande d'escargots, les laisse tomber de haut sur la terrasse pour briser leur coquille.

Portrait de l' artiste en Bengali !

Et celui de mes compagnons oiseaux...

PAOLO UCCELLO

Il se nommait Paolo di Dono ; mais les Florentin l'appelèrent Uccelli, ou
Paul les Oiseaux, à cause du grand nombre d'oiseaux figurés et de bètes
peintes qui remplissaient sa maison : car il était trop pauvre pour nourrir
des animaux ou pour se procurer ceux qu'il ne connaissait point.
On dit meme qu'à Padoue il exécuta une fresque des quatre éléments,
et qu'il donna pour attribut à l'air l'image du caméléon.
Mais il n'en avait jamais vu, de sorte qu'il représenta un chameau ventru
qui a la gueule bée. (Or le caméléon, explique Vasari, est semblable à
un petit lézard sec, au lieu que le chameau est une grande bète dégingandée.)
Car Uccello ne se souciait pas de la réalité des choses, mais de leur
multiplicité et de l'infini des lignes; de sorte qu'il fit des champs bleus, et des cités rouges, et des cavaliers vetus d'armures noires sur des chevaux
d'ébène dont la bouche est enflammée, et des lances dirigées comme des rayons de lumière vers tous les points du ciel.

Ce texte magnifique est de Marcel Schwob, un auteur français du début du 2O siècle. Un auteur rare, assez peu connu mais très doué.
Et il parle parfaitement dePaolo Uccello, ce peintre italien que j'aime beaucoup.
En plus il s'appelait Paul L'Oiseau ! L' occasion de les réunir tous...

"Nous les oiseaux, quand nos ancetres sont tombés du ciel, ils étaient blancs, tous, sans exception."

C'était un soir très calme, sans aucun souffle de vent. la lune du troisième
jour, telle une faucille d'or, était suspendue à l'ouest dans le ciel. Dans un bois, posée sur la branche basse d'un pin, une vieille chouette me parla
ainsi.
Pour ma part, les chouettes ne m'inspiraient pas vraiment confiance.
A première vue, elles ne semblent pas disposées à la confidence, avec leurs joues gonflées, et s'il leur arrive de parler, elles écarquillent les yeux et articulent d'une voix posée et grave.
Quand elles penchent la tete sur leur cou épais, on croirait qu'elles sont
très savantes. Dans les lieux obscurs, à l'ombre des arbres, les chouettes peuvent donner l'impression d'etre honnetes. La première fois, tout le monde s'y laisse prendre. Mais moi, je ne leur fais pas confiance.

Kenji MIYAZAWA - Le Milan teinturier. Dans le recueil Les Pieds nus de la lumière. P. 89

Le gardien du phare aime trop les oiseaux

Des oiseaux par milliers volent vers les feux
par milliers ils tombent par milliers ils se cognent
par milliers aveuglés par milliers assommés
par milliers ils meurent
Le gardien ne peut supporter des choses pareilles
les oiseaux il les aime trop
alors il dit Tant pis je m'en fous !
Et il éteint tout
Au loin un cargo fait naufrage
un cargo venant des îles
un cargo chargé d'oiseaux
des milliers d'oiseaux des îles
des milliers d'oiseaux noyés.

Jacques Prévert

Appris dans une interview d'Alain Bougrain Dubourg que le Museum d'histoire naturelle en coopération avec les associations de protection de la nature a initié le programme STOC -Suivi Temporel des Oiseaux Communs-, une enquete pour faire un état des lieux et des espèces.
Les résultats sont toujours alarmants : le moineau a perdu 9 % de sa population pendant l'enquete et c'est pire en grande Bretagne et en Belgique.
L'hirondelle des fenetres -39 %, le verdier s'est réduit de 55 % et la pie
a diminué de 58 %.
Bonne nouvelle quand meme, des espèces sont en extension dont la bergeronnette, la mésange bleue et aussi la charbonnière.
Le programme STOC révèle ce que je craignais, à savoir que les oiseaux qui dépendent du milieu agricole sont en perdition alors qu'ils peuplent davantage les villes.
Tant que l'agriculture utilisera pesticides et nitrates, je risque de voir de
moins en moins d'oiseaux...

Le plus dur, c'est de voir la réalité. Dans les livres consacrés aux oiseaux, on trouve des images représentant des faucons pélerins, accompagnées de légendes riches en commentaires.
Impressionnant et solitaire sur la blancheur immaculée d'une page, le faucon vous regarde fier, statuesque, le plumage éclatant.
Mais cet oiseau-là, vous ne le reverrez jamais après avoir fermé le livre.
Comparée à l'image immobile et accessible, la réalité vous paraitra morne
et décevante.
L'oiseau vivant ne sera jamais aussi royal, aussi éclatant. Il se cachera au
fond du paysage, toujours plus loin,toujours sur le point d'échapper à votre regard.
Les images ne sont que figures de cire à coté de la mobilité passionnée de
l'oiseau vivant.

J.A. BAKER - Le pélerin.
Ce livre est le résultat d'observations patientes et passionnées de l'auteur
pendant des mois et des années dans l'estuaire de la Tamise.
Ce livre est un chant d'amour pour un oiseau : le faucon pélerin.
J'ai du en dire quelques mots ici ou ailleurs...

L' année dernière, les hirondelles avaient eu la bonne idée de se percher
sur les fils du téléphone avant le grand départ.
Juste sous mes fenetres. Elles m'avaient paru un peu plus nombreuses que
l'année précédente.
J' étais content de les voir et meme -en pensant à ce qui les attendait-
un peu ému.
Cette année, elles ont changé de point de ralliement et je les ai manquées.
Peut etre Swalow les a vues passer...

Les oiseaux qui passeront l'hiver ici commencent à revenir...
Mais où étaient ils passés ?
J' ai identifié des chardonnerets et des pinsons, quelques mésanges
-bleues et charbonnières.
Il y a aussi les rouges queues, tellement familiers. Je vois une femelle
pensive perchée sur le récipient d'eau. Elle ne vient pas que pour boire et se baigner, quand on la regarde, elle salue
de la tete. Je crois qu'elle niche sous l'auvent.
Un autre habitué, le bruant zizi, vient prendre son bain avant de repartir.
Des oiseaux très discrets, les bruants...

Les oiseaux en général sont discrets. Difficile de savoir où ils se perchent
la nuit. Où ils nidifient. Et où ils meurent...

Citation :

Difficile de savoir où ils se perchent
la nuit. Où ils nidifient. Et où ils meurent...

je me pose toujours la question.. mais c'est très indiscret, finalement!
En tout cas, dès l'aube, ils sont au rendez vous!

Moi j'ai l'impression que les mésanges restent toute l'année dans mon jardin.

Notamment celle qui niche dans le portail (le montant est bouché et une maisonnette est accrochée pour le printemps prochain comme celà les oisillons pourront s'envoler (je l'espère)

Bix, normalement, il y a grand rassemblement des hirondelles dans mon patio. Une vingtaine, car il y 2 portées, 3 nids.
C´est manifique, elles viennent me faire leurs adieux fin Septembre. Cela peut durer une semaine, et le patio devient volière.
Mais cette année, le toit du voisin du dessus s´est écroulé avec les chaleurs d´Août. Les echafaudages ont pris place dans le patio: poussière, bruits, ouvriers avec flamenco sur transistor toute la journée... Elle sont parties fachées contrariées, sans me dire au-revoir.
J´espère bien les revoir l´année prochaine!

Lire ou observer les oiseaux ce samedi matin...

Pfff ! meme pas une vraie question... Trop de brouillard dans la tete...
Les livres peuvent attendre, les oiseaux non.

D' ailleurs, ils ont comblé mon attente. Le froid les ramène.
A commencer par le rouge-gorge qui fait sa tournée de vigile avant de prendre son bain.
Et aussi deux mésanges charbonnières. Quelques chardonnerets -mes oiseaux préférés mais chut ! Une femelle rouge queue et un roitelet huppé.
Un oiseau rare !
Comme le pivert qui vient piocher dans les tranchées qu'a creusé ma taupe...

Tu sais, Bix, Finalement tu es au coeur du sujet, car dans Boutès, Quignard qui regrette tant d´avoir dû choisir à un moment donné de sa vie l´écriture au détriment de la musique, finit pas dire qu´au fond, la plus belle de toutes les musiques, ce sera toujours celle qui sort de la gorge d´un oiseau.

Citation :

Les tenues militaires de camouflage seront opérationnelles le jour où la jolie bergeronnette et le chardonneret bâtiront leur nid sur l’épaule des soldats.

Trouvé sur le Blog d´Éric Chevillard.
http://l-autofictif.over-blog.com/