Drôles d'oiseaux

J'avais jamais remarqué (remarque, je ne vois pas souvent de rouge-gorge).
J'aimerais bien savoir d'où ça vient, moi aussi.

J' aime beaucoup ta question Dom, parce que j' aime beaucoup le rouge
gorge.
C' est un oiseau solitaire parce qu' il a un territoire et qu' il le défend
tout au long de l' hiver.
C' est peut etre ce qui a tué celui qui vivait près de chez moi. Nous l' avons trouvé mort près de la maison alors que nous étions habitués à lui
et qu' il nous le rendait bien.
Et puis cette année, un autre est venu et s' est installé sur le territoire
libre.
J' ai été sincèrment ému et satisfait. Il y avait un vide et et ce vide a
été comblé...

DIALOGUE

- Il git là-bas sur le coteau.
Le vent partout se faufile.
A la cime de tous les chenes
les corbeaux crient par centaines.
- Où git-il ? Je n' entends pas.
La feuillée bruit dans le vent.
Qu' as-tu dit, et quel toit ?
J' ai mal entendu le mot.

- Les cimes, ai-je dit, les cimes
où les oiseaux noirs croassent.
Par centaines ses enfants
accourent du haut du ciel.
- Mais c' était donc un corbeau ?
Le vent persifle dans l' ombre.
Qu' as-tu dit, et quelle cime ?
Je ne comprends pas un mot.

- Il cachait bien ses efforts
dans l' obscurité nocturne.
Tout ce qu' il a fait : des ailes
pour un certain oiseau noir.
- Le vent me gene, le vent.
Arrete le, Dieu, arrete.
Que faisait-il donc sur terre ?
s' il était avec les gens.

- Les feilles, revant, murmurent,
et lui git, sans plus un souffle.
Tu vois le nuage au ciel,
c' est son ame.
Maintenant je te comprends :
il s' est enfui dans la nuit.
Maintenant il git, étreignant
les racines dans la chenaie.

- Je fabrique un toit, un toit
d' épais feuillage de chene.
Il git plus muet qu' un lac,
plus humble que la moindre herbe.
Je le couronne de ténèbres.
Un diadème lui sièra.
- Comment est-il, sous la terre ?
- Il ne se relèvera pas.
Il git là-bas couronné,
là-bas je l' ai oublié.
- Et donc c' était un corbeau ?
- Un oiseau, c' était un oiseau.

Joseph BRODSKY - Vertumne et autres poèmes

bix229 a écrit:

J' aime beaucoup ta question Dom, parce que j' aime beaucoup le rouge
gorge.
C' est un oiseau solitaire parce qu' il a un territoire et qu' il le défend
tout au long de l' hiver.

Oui, il a l'air bien territorial en effet. J'ai lu qu'il est tellement agressif envers ses congénères (et tellement miro aussi apparemment) qu'il attaque même un coton imbibé de mercurochrome en croyant qu'il s'agit de la poitrine d'un autre mâle.

Ah on voit bien qu' elle pactise avec les chats...

T' en fais pas rouge-gorge et mange ta langue de chat !

bix229 a écrit:

Ah on voit bien qu' elle pactise avec les chats...

Hin hin oui. Miaouawwww (miaulement diabolique)



Blague à part, tous ces petits oiseaux qui ont l'air si mignons et pacifiques sont souvent terribles entre eux (les batailles de merles...).
La dernière fois j'ai entendu sur Inter un extrait de L'appel de l'huître: Chroniques vertes et vagabondes de Pascal Dessaint où il décrivait le comportement féroce de mésanges et verdiers autour de la nourriture qu'il leur donne. A côté, les matous sont des anges...

Nezumi, la plupart des passereaux que je vois et que j' observe depuis plus de 6 ans ne sont ni "terribles" ni "féroces" !
Et je ne dis pas cela par angélisme mais par souci de la vérité...
Simplement parce qu' il y a des règles déterminées à l' avance et des hiérarchies qui sont respectées.
Que ce soit entre espèces différentes ou à l' intérieur d' une meme espèce.
Ce que j' ai observé le plus souvent, ce sont des manoeuvres d' intimidation et d' évitement, et c' est tout.
De toutes les espèces observées, les moineaux sont les plus forts et se servent les premiers, mais je les vois souvent manger avec des bruants ou des verdiers.
Sur les boules de graisse que j' installe dans les arbres, les moineaux font
la loi, et les mésanges attendent leur tour, meme si elles sont très décidées.
De meme les mésanges bleues cèdent le pas aux mésanges charbonnières. Mais ça leur arrive de picorer la meme boule, la tete en bas, en acrobates qu' elles sont.
Le rouge-gorge est peut etre agressif, mais en l' abscence d' un autre
male, il n' affronte pas les autres espèces.
Les chardonnerets ou les pinsons sont vraiment trop occupés à manger
des graines et restent rarement lontemps au meme endroit.

En dehors des passereaux, il existe effectivement des espèces un peu
plus agressives, notamment les pies et les corneilles et qui s' affrontent parfois.
Les corneilles se déplacent en bande et mettent en fuite tout ce qui bouge, oiseaux de proie compris.
En fait, les oiseaux les plus agressifs sont ceux qu' on attendrait le moins,
ce sont les douces colombes, les tourterelles et les pigeons.
Leur agressivité s' exerce uniquement sur leurs semblables et comme
ils ont des becs faibles, ça ne va pas très loin.

Deux pigeons s´aimaient d´un amour tendre... La Fontaine rêvait, Picasso aussi avec ses colombes...

Bix: pourrais-tu me dire quels sont les oiseaux qui font des oeufs bleus? Au printemps, il m´arrive de trouver des coquilles vides, et bleutées, dans les jardins des "Cigarrales" de Tolède". Je me suis toujours demandée à quel espèce ils avaient bien pu appartenir. Ces oeufs sont petits.

Je ne sais pas, Swallow !

Il y a de moins en moins d'oiseaux et donc de nids et d' oeufs.
Mais c' est vrai les oeufs d' oiseaux sont souvent très colorés...
De vrais bijoux !

Swallow, à mon avis, des oeufs bleus, un peu mouchetés, qui vont par deux, dans un nid assez vaste, et mal assemblé, un peu à la va-vite, pas dans des arbres très hauts, ce sont des merles. Quand j'élague certains arbres, au printemps, j'en vois. (Bien sûr, sois tranquille, Bix, je cesse mes activités pour ne pas les déranger...quelquefois, c'est en vain..., il y a "déni" de nid!!!)

Quant à la férocité, si, elle existe...mais ce n'est pas comme ça qu'on devrait l'appeler. C'est la loi du plus fort: il y a des moments dramatiques dans mon jardin: à la fin du printemps, quand les petits merles commencent à apprendre à voler, secondés par leurs parents, de temps en temps, il y a un vent de panique: tous les merles se mettent à crier, un cri spécial, d'alarme: deux pies, viennent se servir: rien à faire, en quelques minutes, elles auront prélevé dans les nids des oisillons encore trop petits pour voler, et finissent leur festin ensemble, sous un arbre...
J'essaie souvent de défendre "mes merles", je tape des mains, j'envoie des petits cailloux en direction des pies...
Bah! Il faut bien que tout le monde vive, et les pies sont belles aussi, dans leur habit à queue noir et blanc...

Petits mais costauds donc. N'oublions pas que ces charmants petits êtres à plumes sont les plus proches descendants des dinosaures...

Citation :

Quel est le lien de parenté entre les reptiles actuels et les dinosaures ? Ce sont leurs descendants ?
Ce lien est en fait assez lointain. Les reptiles actuels ne sont que des cousins assez éloignés des dinosaures. Leurs plus proches parents parmi les reptiles actuels sont les crocodiles, les lézards et serpents, et les tortues, sont plus éloignés. En fait, les animaux actuels qui sont les plus proches parents des dinosaures sont les oiseaux, car les oiseaux descendent de certains petits dinosaures carnivores. (Eric Buffetaut)

source

« Je ne sais si c’est mon humeur intérieure qui me fait entendre cela, il me semble que parmi les chants d’oiseaux que j’aime tant il n’y en a aucun qui soit totalement heureux. »
(Henry Bauchau. Les années difficiles)

J'ai entendu parler d'un oiseau dont le chant est sublime voire irréaliste lorsqu'il est sur le point de mourir... Mais je ne me souviens plus de l'espèce
Pouvez-vous me rafraîchir la mémoire, svp ?

Bluemarilyn a écrit:

J'ai entendu parler d'un oiseau dont le chant est sublime voire irréaliste lorsqu'il est sur le point de mourir... Mais je ne me souviens plus de l'espèce
Pouvez-vous me rafraîchir la mémoire, svp ?

ce que tu dis me fait penser à un livre que j'ai lu de McCullogh, Les oiseaux se cachent pour mourir.

J'avais copié cet extrait là:

«Selon une légende, il est un oiseau qui ne chante qu'une seule fois de toute sa vie, plus suavement que n'importe quelle créature qui soit sur terre. Dès l'instant où il quitte le nid, il part à la recherche d'un arbre aux rameaux épineux et ne connaît aucun repos avant de l'avoir trouvé. Puis, tout en chantant à travers les branches sauvages, il s'empale sur l'épine la plus longue, la plus acérée. Et en mourant, il s'élève au-dessus de son agonie dans un chant suprême dont la vie est le prix. Le monde entier se fige pour l'entendre, et Dieu dans son ciel sourit. Car le meilleur n'est atteint qu'aux dépens d'une grande douleur... ou c'est du moins ce que dit la légende.
L'oiseau à la poitrine percée d'une épine suit une loi immuable; il ne sait pas ce qui l'a poussé à s'embrocher et il meurt en chantant. À l'instant où l'épine le pénètre, il n'a pas conscience de la mort à venir; il se contente de chanter et de chanter encore jusqu'à ce qu'il n'ait plus de vie pour émettre une note de plus. Mais nous, quand nous nous enfonçons des épines dans la poitrine, nous savons. Nous comprenons.

Et pourtant, nous le faisons. Nous le faisons.»

C'est beau.
C'est assez vrai.

Bluemarilyn a écrit:

J'ai entendu parler d'un oiseau dont le chant est sublime voire irréaliste lorsqu'il est sur le point de mourir... Mais je ne me souviens plus de l'espèce
Pouvez-vous me rafraîchir la mémoire, svp ?

Le cygne, dit-on, mais je ne sais pas si ce n'est pas une invention littéraire....