Drôles d'oiseaux

bix229 a écrit:

Voulant en savoir plus sur elle, je l'ai observée à la jumelle. Mais elle n'aime
pas ça du tout... Elle me fixe d'un air sévère et me fait les gros yeux.
Parfois, elle s'envole en grommelant d'indignation.

Un plaisir l'histoire de cette chevêche un peu revêche et excentrique qui bosse plus que ne l'exige ses RTT!
Tu es un vrai conteur Bix et je continue à te lire au gré des fils, même si je ne suis aussi calée que vous pour observer les choses de la nature.
Ici c'est la ville, ça grouille, ça crie...les seuls oiseaux que je fréquente un peu sont de simples pigeons assez culottés et surtout faméliques qui viennent jusque sur nos tables picorer nos plats

...Mais j'aime bien être réveillée par le cri des goélands au printemps, qui rappellent leurs petits partis se dégourdir leurs ailes lors de leurs cours d'apprentissage de haut-vol, tandis qu'ils les surveillent, perchés dignement sur les toits de briques
...J'ouvre un oeil, pour un peu je me croirais au fin fond d'une lande écossaise fouettée par les vents...
Mais non, on est juste dans la ville. Bientôt tout va s'agiter, les moteurs vont s'échauffer et les goélands s'envoler...mais quel réveil magique

Je n'ai toujours pas vu de licorne, mais l'hiver qui s'attarde me permet de
voir des chardonnerets, bruants, mésanges. Et puis le geai...
Ils souffrent du froid visiblement, et cela va jouer un role négatif pour la nidification et la reproduction.
Je n'ai pas vu de licorne, mais à deux pas de chez moi, posé dans une prairie, un héron. On s'est regardés aussi surpris l'un que l'autre.
Quiconque a vu un héron au moins une fois me comprendra : un héron, c'est ce qui se rapproche le plus d'une licorne !!!
... Ou d'un philosophe péripatéticien...

En juillet 2OO7, pas loin de là, à l'orée d'un petit bois de chenes, j'avais
aperçu un jeune chevreuil couché.
Heureusement, j'avais mes jumelles, et j'ai pu l'observer à loisir.
Il s'est contenté de pointer ses grandes oreilles vers moi, et je lui ai
envoyé un message amical par télépathie...
N'ai pas peur, ce n'est que Bix, "l'ami des oiseaux".

Ce jour-là, je vous jure, j'ai vraiment oublié les licornes...

Plus je regarde les animaux et sutout mes oiseaux favorits, et plus je me
rends compte à quel point la vision que j'en ai a été influencée par les
cartoons américains, les Tom and Jerry d'Hanna et Barbera et surtout
le génial Tex AVERY, qui savait aussi bien inventer les chiens tristes que
les écureuils fous et les loups énamourés que les vamps irrésistibles...

Rien de plus drole que voir sautiller mésanges et chardonnerets ou courir
comme les bruants. Et ne parlons meme pas de l'irrésistible geai, véritable
oiseau à ressorts.
Sauf que les matous d'ici sont un peu plus futés que ceux des dessins animés. Et que c'est moi qui poursuis les matous, ce qui me fais rire aussi.

Aves vous déjà vu un moineau dans une bouteille ? Moi oui, depuis peu...
Pas triste !

Aprés avoir lu l'article d'un autre ami des oiseaux, j'ai installé une bouteille
en plastique sur un arbre cet hiver. J'ai percé une ouverture, coincé un petit baton en guise de perchoir et rempli de graines le fond de la bouteille.
Pendant longtemps, rien ne s'est passé, les oiseaux préférant manger les graines disposées ailleurs. Mais quand il n'en resta plus beaucoup, les oiseaux commencèrent à tourner autour de la bouteille.
Les mésanges, malines, ne tardèrent pas à fréquenter la bouteille... Les graines se faisaient rares dans la bouteille et depuis un certain temps un moineau tournait autour...
Et un jour, il est finalement entré dedans et il a recommencé.

Drole de spectacle que ce moineau piochant les graines tout en surveillant
l'ouverture, la queue coincée contre la paroi de la bouteille...

Je me suis promené dans les bois, profitant que les chasseurs n'y étaient pas...

Entendu mon premier rossignol...

Tout ce qu'on peut dire à son sujet est insignifiant, tellement son chant est divers, puissant, harmonieux... !

Plein de muguet chez moi. Exact au rendez vous. Je vous les envoie par
la pensée...

Suis sure que ta promenade a été très agréable Bix, je t'en souhaite beaucoup d'autres.

moi hier j'ai promené dans la colline et j'ai photographié les fleurs.

à tantôt

Quand je vous lis, je ressens beaucoup de sérénité. Ca ne s'explique pas. La nature, les promenades et ce fil sur les oiseaux.

Ces mêmes oiseaux qu'on entend chanter en continu dès le matin. J'aime bien ça.

Je me souviendrai toujours de mon ancienne voisine, qui pestait contre les oiseaux car ils faisaient trop de bruit le matin.
Maintenant, qu'on est à la campagne, j'entends aussi qui des gens qui se plaignent du coq qui chante.

C'est quand-même dingue ?

Je viens de lire cette phrase sur un autre forum :

Raoul Vaneigem

"Nos avons à apprendre des bêtes et des plantes ce que nous avons désappris de nous-mêmes en marchandant notre génie"

Je ne connais pas du tout cet écrivain, mais cette situation répond à tant de choses. Ne pas mépriser les bêtes, notre survie dépend aussi d'eux. Et surtout savoir revenir aux choses simples. C'est pas tjs évident.

Une belle phrase à méditer!

merci Slayeras

bix229 a écrit:

Je me suis promené dans les bois, profitant que les chasseurs n'y étaient pas...

Entendu mon premier rossignol...

Tout ce qu'on peut dire à son sujet est insignifiant, tellement son chant est divers, puissant, harmonieux... !

"A cinq heures et demie du matin, sorti dans la brume d'avant le jour, j'entends le rossignol, le ruy-senor espagnol, l'oiseau dont le chant est un ruisseau.

C'est comme si, après quelques pas hésitants, la voix montait en douce vrille d'eau dans l'ouïe et dans le ciel."
(Philippe Jaccottet: Notes du ravin)


"Ce que j'ai pensé cet été après avoir lu L'Ode à un rossignol de Keats dans la belle traduction de Bonnefoy: que le chant du rossignol était encore tellement autre chose.

"Dryade d'aile clairedans ces arbres"...

Keats rêve de s'élever à la hauteur de l'ivresse de l'oiseau chanteur. Présents: la nuit d'été, ses parfums, un profond désir de mourir. "Enfuie est la musique..."

Oui, c'est un poème parmi les plus beaux; mais auquel échappe tout de même la spécificité de la voix du rossignol, l'essence de sa magie. Celle que j'ai tenté de saisir une première fois dans une des Notes du ravin.

Chez Keats, le chant du rossignol joue sa partie dans le concert de la nuit d'été; mais il est plus encore la projection hors de soi, ou le réveil au-dedans de soi, d'une grande mélancolie. Un siècle plus tard, Rilke approchera de beaucoup plus près son énigme: dans la Huitième élégie de Duino, mais aussi dans une lettre à Lou Salomé du 20 février 1914: "De là la situation fascinante de l'oiseau sur ce chemin vers le dedans; son nid est presque un corps maternel extérieur, à lui consenti par la nature, et qu'il se borme à aménager et à couvrir, au lieu d'y être entièrement contenu. Aussi a-t-il, de tous les animaux, le rapport affectif le plus confiant avec le monde extérieur, comme s'il se savait lié à lui par le plus intime secret. C'est pourquoi il chante au sein du monde comme s'il chantait au-dedans de lui-même, c'est pourquoi nous accueillons si aisément en nous son chant, il nous semble le traduire dans notre sensibilité sans aucune perte, il peut même transformer pour nous un instant, le monde tout entier en espace intérieur, parce que nous sentons que l'oiseau ne distingue pas entre son coeur et celui du monde."

Une voix qui ne s'adresse pas à nous, qui nous ignore, et c'est pourquoi elle paraît si pure, montant comme une flamme liquide- un jet d'eau.
S'élevant en spirales comme certaines merveilleuses phrases musicales, en vrille; dans le velours de la nuit d'été.
Cela ruisselle vers le haut.

Pas de mélancolie, pas de plainte dans ce chant-là: comme il nous semble y en avoir dans le cri du chat-huant ou le gémissement des ramiers.
Pas de nervosité non plus comme, toujours en apparence bien sûr, dans le cri des hirondelles, ou même le pépiement de certains passereaux.

C'est lié à la nuit, bien qu'ils chantent beaucoup le jour; au son même du mot "nuit"; et cela monte à l'abri des arbres, des fourrés, comme la voix même des arbres.
Comme de l'eau: cela rafraîchit donc, cela désaltère l'ouïe.

Cela s'essaie, aussi: ne fuse pas du premier coup, mais prend son élan. On oublie, à force de ne jamais le voir, que c'est un oiseau qui parle ainsi.

Cela éclaire la nuit comme une tendre fusée; et s'allie tout naturellement à la lune: monte tout naturellement vers elle.

Cela pourrait être un collier de perles pour l'ouïe."
(Philippe Jaccottet: Ce peu de bruit)

A force de lire des allusions au sinistre cri des engoulevents dans Lovecraft, et une description plus sympathique chez Miyazawa Kenji, j'ai voulu savoir à quoi il ressemblait.
Pas vraiment sinistre mais très bizarre en effet, à mi chemin entre la guimbarde, le moteur et la grenouille...Je suis sûre de n'en avoir jamais entendu. Et vous ?

Ici.

Nezumi a écrit:

A force de lire des allusions au sinistre cri des engoulevents dans Lovecraft, et une description plus sympathique chez Miyazawa Kenji, j'ai voulu savoir à quoi il ressemblait.
Pas vraiment sinistre mais très bizarre en effet, à mi chemin entre la guimbarde, le moteur et la grenouille...Je suis sûre de n'en avoir jamais entendu. Et vous ?

Ici.

dingue ce bruit !

Bix j'ai vu u aigle royal dans les Causses, je n'en ai pas parlé sur le fil des causses car je n'ai pas eu le temps de le photographier.
c'était un jeune, car ses ailes avec le zébrage caractéristique blanc des oiseaux de moins de cinq ans.
ses rémiges un peu relevés, ils tournoyait majestueusement d'un causse à l'autre, j'etais en haut d'un mont, je ne l'ai vu très bien que quelques secondes.
des secondes inoubliables bien sur.

Figurez vous que l'attitude d'un chat sur le toit du cabanon nous a intrigué ce matin, et nous avons vu une mésange charbonnière, je pense même le couple qui se relayait, descendre dans l'un des montants creux du portillon pour nourrir ses petits.

incroyable qu'elle ait eu l'idée de faire un nid là dedans. mon mari à posé provisoirement un grillage du côté du toit pour empêcher le chat d'attraper les parents. Mais s' il vient à pleuvoir il faudra que l'on abrite l'entrée du poteau car sinon je crains que les oisillons ne se noient.

Une vraie chance Feuille, d'avoir vu cet aigle ! J'espère que ça m'arrivera un
jour, mais les aigles sont rares. Je crois qu'il en reste quelques uns dans
les Pyrénées, mais c'est un peu loin de chez moi.
En plus, les aigles n'ont que deux couvées tous les 3 ans, d'où les difficultés du repeuplement...
En tout cas, ça me confirme dans l'idée qu'il faudrait toujours avoir un bon appareil photos avec soi et aussi des jumelles.

Bedoulène, les mésanges ne sont pas assez méfiantes dans le choix de leur nid parfois, ce qui les met à portée des matous du coin. Par contre,
moi qui les nourris tous les hivers et qui leur prépare des nichoirs, je ne
suis pas arrivé encore à ce qu'elles viennent s'installer ici. Pfff, trop ingrates !

L'engoulevent est étrange effectivement, mais plus par leur apparence que
par leur cri, plutot monotone.
C'est vraiment un champion du camouflage et du mimétisme animal, et
j'imagine qu 'il doit etre difficile à observer.
Il n'y en a pas dans mon coin, mais je sais que c'est une espèce menacée,
à la suite des modifications de leur habitat et de l'usage des pesticides.