Daniel Pennac

Je viens d'acheter "chagrin d'école". Dès que je l'ai lu je vous dis ce que j'en pense

Bonne journée à tous

J'ai terminé "Chagrin d'école"!
Mon avis:


Une lecture très agréable, un style fluide, léger, avec beaucoup d'humour! des phrases qui dégagent de la sincérité, de l'authenticité et une véritable implication dans le métier de professeur que l'auteur a exercé.
Cependant, sous ces airs de légèreté, les messages transmis sont très forts...
Pennac analyse avec brio le fonctionnement de l'école, la psychologie du "mauvais élève" ainsi que celle des professeurs.
J'ai particulièrement apprécié le chapitre qui aborde l'aspect consommateur passif des jeunes de nos jours.
Pour ma part, je partage parfaitement la vision de l'auteur sur ce sujet et me réjouis de lire d'autres livres de lui.
Je conseille vivement cette lecture à toute personne qui se sent de près ou de loin concernée par ce sujet.

lyana79 a écrit:

J'ai terminé "Chagrin d'école"!
Mon avis:


Une lecture très agréable, un style fluide, léger, avec beaucoup d'humour! des phrases qui dégagent de la sincérité, de l'authenticité et une véritable implication dans le métier de professeur que l'auteur a exercé.
Cependant, sous ces airs de légèreté, les messages transmis sont très forts...
Pennac analyse avec brio le fonctionnement de l'école, la psychologie du "mauvais élève" ainsi que celle des professeurs.
J'ai particulièrement apprécié le chapitre qui aborde l'aspect consommateur passif des jeunes de nos jours.
Pour ma part, je partage parfaitement la vision de l'auteur sur ce sujet et me réjouis de lire d'autres livres de lui.
Je conseille vivement cette lecture à toute personne qui se sent de près ou de loin concernée par ce sujet.

Ce point du livre n'est que rarement mis en avant dans les diverses critiques et/ou avis que j'ai pu lire. Souvent, est mis en exergue la critique du système scolaire et des professeurs.

Lyana, Steven, nos impressions se rejoignent.

Je crois que le système actuel encourage plus cette passivité que ne lutte contre… il y a peut être même plus de « bons » élèves passifs que de mauvais.

Je préfère d’ailleurs le mot de conformiste, une sorte de passivité d’esprit, à passif…qualificatif que l’on attribuait, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, à ceux qui aimaient lire…

sousmarin a écrit:

Je crois que le système actuel encourage plus cette passivité que ne lutte contre… il y a peut être même plus de « bons » élèves passifs que de mauvais.

Je préfère d’ailleurs le mot de conformiste, une sorte de passivité d’esprit, à passif…qualificatif que l’on attribuait, il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, à ceux qui aimaient lire…

Je crois que de nos jours être enseignant n'est facile.

Je viens de terminer "Chagrin d'école".
Quel livre interessant ! J'y ai vu tellement de sincérité de volonté à nous faire aimer et comprendre les élèves. Je suis moi-même professeur des écoles et j'ai été très touchée par le regard bienveillant qu'il pose sur le "cancre" puis sur le professeur.
La description du cancre est un peu différente maintenant. On va l'évaluer, trouver un dysfonctionnement cérébral (une dyslexie, une dysphasie, une dysorthographie, une dyscalculie...) éventuel et on va tenter de le prendre en charge. En général cela commence au primaire. Des enseignants spécialisés (que l'on supprime aujourd'hui) sont là pour leur venir en aide.
Et mettre des mots sur le trouble d'un élève, c'est donner l'occasion au professeur de mettre en place des stratégies qui vont venir compenser son retard.
J'ai en charge des élèves qui sont en Grande Section de maternelle, au cours préparatoire et au CE1 (oui c'est du travail !) et en tant que qu'enseignante c'est très douloureux de voir que, malgré un travail de remédiation, certains ont de grandes difficultés pour apprendre à lire. Notre rôle à ce moment là est crucial: continuer à les motiver, dédramatiser, et les valoriser. Et j' ai déjà vu des élèves qui à 6 ans se sentent déjà dévalorisés par l'école.

POur en revenir à ce livre, le témoignage de Daniel Pennac nous montre que rien n'est définitif. Son optimisme déculpabilise ces élèves en difficultés et dénonce notre société de consommation, 'la grand-mère" marketing qui se charge de tous les enfants en les habillant, les modelant à sa guise.

Chagrin d'école

Je viens de lire ce livre de Pennac. Je l'abordais avec un certain scepticisme. Puis l'auteur a su saisir ce scepticisme et le retourner :

Citation :

A ne pas y croire, en effet. C'est d'ailleurs le lot du cancre : on ne le croit jamais. Pendant sa cancrerie on l'accuse de déguiserune pareese vicieuse en lamentations commodes : "arrête de nous raconter des hisoitres et travaille !" Et quand sa situation sociale atteste qu'il s'en est sorti on le soupçonne de se faire valoir : "Vous, un ancien cancre ? Allons donc, vous vous vantez !"

Ce doute mis de côté - et finalement pas très intéressant - j'ai aimé le témoignage que nous donne Pennac, sans pédagogisme, sans être donneur de leçon. A aucun moment il ne dit il faut faire comme ça, j'ai réussi avec tous mes élèves. Non, il nous parle de la fragilité que peut ressentir un enseignant, des échecs qui le marquent parce qu'il n'est pas formé pour "ça". C'est vrai que souvent, un prof (j'englobe tous les niveaux de la maternelle au lycée) est quelqu'un qui réussit, qui ne conçoit pas l'échec... et qui s'y retrouve confronté quotidiennement, et qui doit le résoudre, le prendre en compte jour après jour pour essayer de faire "devenir" son élève. Faire devenir, jolie expression employé par Pennac, illustrée par cet ancien élève, qui devait se décrire vingt ans plus tard dans une rédaction et qui s'était décrit derrière les fourneaux d'un grand restaurant et que Pennac a retrouvé trente ans plus tard tel qu'il s'était décrit. Il était devenu.
J'ai aimé tous les exemples que cite Pennac, autant de morceaux du quotidien de tous professeurs.

Et puis, en mettant en parallèle le chagrin du cancre et celui du professeur qui ne comprend pas, il illustre bien que le système scolaire est une fragile pyramide qui repose sur l'humain avant tout. Les professeurs qui ont éveillé l'élève Pennac ne sont pas des professeurs exeptionnels, ils n'ont pas de "méthodes" miracles, ils incarnent leur matière et arrivent à faire passer cette passion du savoir à leurs élèves.

Pour finir, pour le débat, je parle de témoignage, mais ce livre ne tend pas vers une réalité intangible et établie ; il s'approche plus du roman par bien des formes ( ne serait-ce que le dialogue entre l'auteur et son ancien lui cancre, ou ses souvenirs de tous les Maximiliens qu'il a eu dans ses classes) que du documentaire, allant vers le rêve souvent.

J'ai aimé chez Pennac la diversité et l'émotion (celle-ci est perceptible à travers les anecdotes autobiographiques). Le livre se compose sous la forme de chapitres plus ou moins courts qui sont autant de réflexions sur le système scolaire que sur la société, la vie aussi (et les conséquences qu'elles peuvent avoir sur un individu).

J'ai aimé le style de Pennac constitué souvent de phrases courtes, percutantes, lorsqu'il relate son expérience de cancre, traduisant ainsi une plaie encore ouverte vis-à-vis de l'école. L'évocation de la souffrance d'un cancre qu'a été Pennac est touchante. Sous sa plume, le cancre est un être qui manque de confiance en lui principalement, nullement un fauteur de troubles. Les difficultés d'apprentissage à l'école, le manque de confiance en soi concerne le cancre mais aussi chacun de nous. Même si je n'ai jamais été un cancre, je me retrouve parfois dans les propos de Pennac lorsqu'il évoque la souffrance dans l'apprentissage.

Pennac ne se présente pas comme une victime ou comme un responsable. Il se dévoile en tant que cancre touchant, en tant que prof qu'il est devenu, en tant qu'élève qu'il aurait pu être dans la société d'aujourd'hui. Il ne juge pas, ne condamne pas, mais expose ainsi les diverses facettes qui composent le système scolaire.

Pennac utilise les clichés pour détruire les clichés: le cancre fainéant est un être qui souffre et qui cherche à être reconnu; le prof qui n'aime pas les mauvais élèves, élitiste, est aussi un être animé par la passion de son métier. L'auteur incite simplement à réfléchir, à faire preuve de plus de tolérance et de compréhension envers l'autre.

L'individu/l'élève/le prof est porteur d'espoir dans son roman (même si le livre prend souvent l'aspect d'une autobiographie ou d'un essai.)

grain de sel a écrit:

La petite marchande de prose | Daniel Pennac


Deuxième rencontre avec la famille Malaussène, emballée une fois de plus. C'est qu'on s'y attache à cette famille, au quartier et à tous ceux qui y habitent.
Le monde de l'édition, et la "politique" du best-seller qui sont au coeur de cette enquête m'ont rendu ce roman encore plus attrayant.

J'ai acheté aujourd'hui , La petite marchande de prose. Je remarque que tu indique : Deuxième rencontre avec la famille Malaussène.
Ce livre (La petite marchande de prose) est à lire en premier ou après la lecture du livre dont tu fais état. L'autre livre dont tu parles , c'est lequel?

bulle a écrit:

grain de sel a écrit:

La petite marchande de prose | Daniel Pennac


Deuxième rencontre avec la famille Malaussène, emballée une fois de plus. C'est qu'on s'y attache à cette famille, au quartier et à tous ceux qui y habitent.
Le monde de l'édition, et la "politique" du best-seller qui sont au coeur de cette enquête m'ont rendu ce roman encore plus attrayant.

J'ai acheté aujourd'hui , La petite marchande de prose. Je remarque que tu indique : Deuxième rencontre avec la famille Malaussène.
Ce livre (La petite marchande de prose) est à lire en premier ou après la lecture du livre dont tu fais état. L'autre livre dont tu parles , c'est lequel?

Si tu veux lire dans l'ordre (c'est mieux):

1-Au bonheur des ogres
2-La fée carabine
3-La petite marchande de prose

Super souvenir de lecture qui date déjà de 20 ans!!! Bonne humeur en perspective. Et avec un super chien

Marko a écrit:

bulle a écrit:

grain de sel a écrit:

La petite marchande de prose | Daniel Pennac


Deuxième rencontre avec la famille Malaussène, emballée une fois de plus. C'est qu'on s'y attache à cette famille, au quartier et à tous ceux qui y habitent.
Le monde de l'édition, et la "politique" du best-seller qui sont au coeur de cette enquête m'ont rendu ce roman encore plus attrayant.

J'ai acheté aujourd'hui , La petite marchande de prose. Je remarque que tu indique : Deuxième rencontre avec la famille Malaussène.
Ce livre (La petite marchande de prose) est à lire en premier ou après la lecture du livre dont tu fais état. L'autre livre dont tu parles , c'est lequel?

Si tu veux lire dans l'ordre (c'est mieux):

1-Au bonheur des ogres
2-La fée carabine
3-La petite marchande de prose

Super souvenir de lecture qui date déjà de 20 ans!!! Bonne humeur en perspective. Et avec un super chien

Tu as répondu à ma question, Merci Marko
J'ai déjà les deux derniers titres énumérés, donc je vais acheter Au bonheur des ogres. Ensuite faudra trouver un moment pour les entamer. Bonne humeur en perspective tu dis, tentant alors

Je viens d'apprendre que Daniel Pennac donnait des lectures publiques sur scène. Je ne savais pas qu'il délaissait ses stylos ppour cette activité :

Citation :

Daniel Pennac
Le père de Malaussène abandonne son crayon et monte sur la scène de la Pépinière Opera pour une lecture de la pièce d'Herman Melville, "Bartleby".

Il est invité sur "Le fou du roi", émission que je n'écoute que rarement ; et une intervenante vient de démonter "les lectures publiques en France... Ses arguments sont assez confus - on lui enlèverai le plaisir de lire, à elle qui est une vrai lectrice.
Pennac défend le texte de Melville et sa démarche. Est-ce que quelqu'un a déjà vu et entendu Pennac sur scène ?

Steven a écrit:

et une intervenante vient de démonter "les lectures publiques en France... Ses arguments sont assez confus - on lui enlèverai le plaisir de lire, à elle qui est une vrai lectrice.

Oui, je viens de l'entendre, j'ai aussi trouvé son argument bancal. (Je pense être une vraie lectrice et j'adore qu'on me lise)
Je crois qu'elle était surtout agacée par "la politique des théâtres privés qui programmeraient de plus en plus de lectures publiques". Au détriment des pièces sans doute ? Là aussi pas trop compris car pas trop suivi, j'étais en voiture.
Site du fou du roi pour (ré)écouter l'émission.