Georges Simenon [Belgique]

Je recommande chaudement également "Le Testament Donadieu" J'envie les parfumé(e)s appelé(e)s à découvrir Simenon. Parfois, on va chercher bien loin à dévoiler un auteur qu'on a sous la main...

Les obsessions du voyageur

Citation :

Présentation de l'éditeur
Simenon entretenait avec le voyage un rapport ambivalent, sa mobilité et sa curiosité insatiables contrastant avec le caractère statique d'une œuvre où l'homme apparaît partout le même et le monde fondamentalement sans surprise. C'est cette contradiction qu'explore Benoît Denis, en puisant dans les nombreux reportages que Simenon réalisa pour de grands quotidiens dans les années 1930. Entre 1931 et 1935, Simenon parcourt le monde sur un rythme effréné : l'Europe du Nord jusqu'au cercle polaire, l'Europe de l'Est, la Turquie, l'Amérique centrale, les Galapagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Ceylan, et bien sûr l'Afrique noire, de l'Egypte au Congo belge. Il se déclare lui-même en quête non " pas de pittoresque, mais à la recherche des hommes ", avide d'" aller droit devant [lui], le nez au vent, à humer les odeurs, à écouter des bruits, à happer des bribes de conversation et à [se] remplir les yeux d'images ". Partout il saisit le réel, se l'approprie, prompt à dévoiler l'envers du décor, à repérer les signes d'un monde en crise et d'une civilisation occidentale en déclin. Les voyages ont en fait représenté pour l'écrivain l'étape préliminaire à l'élaboration d'une vision de l'homme qu'il développera dans son œuvre romanesque. " Comme si seul la fiction était à même de surmonter la solitude radicale à laquelle condamne la rencontre de l'altérité ", remarque Benoît Denis. D'où peut-être le double contraste entre le regard froid et distant du reporter - au style néanmoins nerveux et émotif - et l'empathie réelle du romancier exprimée dans un style presque neutre. Les photos prises par Simenon, largement inédites, traduisent avec force la curiosité parfois impitoyable de son regard qui fouille, avide de retrouver partout " l'homme nu ".

Par pitié, n’en faites surtout pas un écrivain-voyageur ! Il doit déjà se traîner depuis des décennies la fausse réputation d’auteur de romans policiers alors que les enquêtes de Maigret ne représentent qu’un tiers de son œuvre ; s’il doit en plus incarner le version wallonne du travel writer, le malentendu sera complet.

La suite dans le nouveau Magazine Littéraire (article n’est malheureusement pas (encore ?) en ligne !)

Aussi sot que nous qui en faisons un littérateur belge!

JDP a écrit:

Aussi sot que nous qui en faisons un littérateur belge!

cette critique continue très positive et m'a donné envie de découvrir ce livre et un Simenon 'voyageur'!

Mais tout est à découvrir en Simenon y compris ses "Maigret", pour la plupart en tous les cas. Simenon est un écrivain de langue française de nationalité belge. Qu'est-ce qu'une nationalité? Un fait du hasard...Et la nationalité belge? On nage en plein surréalisme!

JDP a écrit:

Mais tout est à découvrir en Simenon y compris ses "Maigret", pour la plupart en tous les cas.

Oui, tout à fait.. c'est ce que j'ai voulu faire avec cet article concernant le nouveau livre.. et je ne vois pas pourquoi soudainement la nationalité joue un plus grand rôle que ses livres???
Comme je présume que tu en as lu quantité de lui.. parles-nous peut être plutôt de tes expériences de lecture

La nationalité, c'est ridicule.
Simenon, auteur belge, foutaise.! Rilke, auteur Suisse, refoutaise! Et Pagnol, c'est quoi? Un auteur français???
Enfin, revenons à ton propos.
Oui, j'en ai lu des quantités. Et, dans mon dos, dans ma bibliothèque, il y a dix livres au moins qui parlent de lui. Je ne ressens pas le besoin d'en dire du bien alors que d'autres l'ont fait avant moi et bien mieux que je ne le ferais. Une chose : on ne sort jamais indemne d'un bon livre de Simenon. Comme tous les auteurs prolixes, TOUS ses livres ne sont pas à égal niveau. Il est l'un ou l'autre "Maigret" - "Le Pendu de St Pholien" par ex. - qui mériterait de nous accompagner dans les derniers jours de notre vie. Excessif? oui, je suis excessif. Et alors... Mais lucide aussi. Je crois l'avoir démontré à d'autres occasions quitte à subir les foudres des aveugles ou des inconscients. Un conseil? Si vous avez du temps, lisez un Simenon.

Aurais-je posté un message soporifique? Une anecdote alors. Savez-vous que Simenon aurait "consommé" (Simenon dixit) plus de 1.000 femmes, aurtant que Fellini. Ils aimaient les femmes, l'un et l'autre. Comment leur en vouloir? Elles sont tellement belles. Voilà, une faç!on de relancer le sujet Simenon. Il le mérite. Ne m'en veuillez pas. Pourquoi d'ailleurs?

L'anecdote sur les femmes de Simenon est célèbre,son amitié avec Fellini aussi.Elle date de La dolce vita film défendu bec et ongles par Simenon à Cannes en 60 je crois.Simenon est immense et plus encore,c'est maintenant reconnu.Personnellement je dois à Simenon mes premières vraies lectures.Sur le marché de Coulommiers,à côté de merveilleux fromages,un bouquiniste vendait à trois pour 100 francs des petits livres d'aventures de 120 pages environ,parmi lesquels la série Les romans d'aventure de Georges Sim dont j'ignorais tout.Nous étions en 59 peut-être et ma grand-mère m'en achetait chaque semaine sans savoir que commençait l'addiction.Dieu,cela fait longtemps.

Je ne suis donc pas le seul drogué Simenon sur ce site. Mes "Simenon" préférés, sans Maigret : "Le Bourgmestre des Furnes" , avec Maigret : "La tête d'un homme"...Il en est d'autres , bien sûr.

Bien sûr que non tu n'es pas le seul cher ami.Et quelqu'un qui s'est "avatarisé" sous les traits d'Orson Welles ne peut se tromper complètement.

j'achète les livre ou il y a 5,6 histoires à la suite ce qui me permet de passer un bon moment avec Simenon.
Je suis très impressionné par les livres écrit autour des années 35-36
quel modernité, quel description psychologique entre les personnages,
et quel dépaysement quand c'est hors de France, Panama, Colombie, Turquie etc..
Les clients d'Avrenos - Quartier nègre - L'évadé - Long cours - Les demoiselles de Concarneau - 45° à l'ombre.
Que de bons livres
plus tard fin des années 60 début 70 c'est un plus cru et dur. Le chat,le riche homme, etc. Mais que des bons romans.
pour les maigrets, j'aime beaucoup, le style est resté le même tout au long de son immense carrière d'écrivain.

Je prends note des quelques titres cités

j'ai fini La cage de verre.
Non de chien quel pessimisme sur l'être humain, c'est à te dégouter de la vie.
Mais alors pour raconter, qu'est-ce qu'il est doué Simenon.

Sûr que Simenon ne se fait guère d'illusions sur l'homme.