Biographie de l'auteur.
Jean-Baptiste Harang est journaliste à Libération et
l'auteur de quatre romans publiés chez Grasset : Le Contraire du coton (1993), Les Spaghettis d'Hitler (1994), Gros chagrin (1996) et Théodore disparaît (1998).
La chambre de la stellaéditeur Grasset et Fasquelle
ISBN 2246582717
Présentation de l'éditeurChaque maison cache un secret, les murs ont des oreilles mais la bouche cousue. Il faut poser longtemps la joue contre leur sein, comme un docteur fiévreux, pour les entendre respirer. A Dun-le-Palestel, dans la Creuse, la maison de famille du narrateur en a si gros sur le cœur et tant à dire qu'on va la confesser, pièce après pièce, l'écouter se raconter, souvenirs dérangés, vérités arrangées, les choses et les gens tels qu'ils furent, les échos et les ombres qu'il en reste. Elle finira bien par lâcher ce
qu'elle sait. Elle sait l'histoire d'un père qui, lui, avait choisi de se taire.
Mon commentaire.Tel gardien de musée, Harang invite son public-lecteur à parcourir les pièces de sa maison familiale.
En développant un discours, composé d'anecdotes aussi insignifiantes les unes que les autres, aussi ordinaire que peut l'être, le quotidien de la vie d'une famille quelconque dont chacun voudrait connaître un jour ou l'autre son heure de gloire.
Le thème du roman relève de la plus grande tragédie qui soit : la maison familiale
Terriblement classique, méticuleusement ordonnancé, dans le plus ordinaire des parcours qui soit au fin fond de la Creuse, tout près de la Souterraine, capitale du grand désert du centre de la France profonde.
Le guide déroule le fil de ses connaissances avec l'art maîtrisé des vitaliseurs de vieilles pièces empoussiérées.
C'est bien d'art dont il fait preuve pour animer ainsi chaque meuble patiné, chaque recoin dissimulant quelques vieux souvenir tapis ad vitam eternam.
Ecriture : Harang, s'empare d'un lieu, d'un objet, d'un personnage, en fait le tour, cherchant le côté caché, obscur le positionne sur une feuille blanche puis l'anime avec une simplicité exemplaire. Rien ni personne ne peut être mis à l'écart chaque chose possède l'importance par laquelle elle est prédestinée : un broc, une chaise, un mur, une voisine. Il suffit de regarder de décrire son existence avec toute l'insignifiante nécessité d'appartenir à un univers tranquillement quotidien.
En phrases courtes, il photographie les ambiances des lieux habituels.
Pour invoquer les idées complexes liées au souvenir de ses proches, il emprunte au contraire les chemins de traverses nous guidant à s'y perdre parfois, dans le dédale généalogiques des relations proches ou lointaines .
Très agréable à lire, Harang, raconte l'histoire d'une famille. Qu'elle soit sienne ou non n'a aucune importance car elle possède la qualité d'être agréable à entendre.
Et si l'icône dénudée dans la chambre de la Stella, représentait le vrai grand-père médecin venant consulter une patiente en mal d'amour ?
Le livre ressemble à une quête de vérité qui s'anicroche avec le passé de l'auteur dès lors qu'un indice conforte sa part d'imaginaire pour étayer son histoire touchante et banale à la fois.
Comme elle est tendre l'imagination qui nous taraude l'esprit de rêves idéalisés.