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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
Sujet: Jean Renoir Lun 25 Fév 2008 - 5:15
Le "patron" du cinéma français (1894-1979)
Films muets
* 1925 : La Fille de l'eau * 1926 : Nana * 1927 : Sur un air de charleston * 1927 : Une vie sans joie (deuxième version de Catherine) * 1927 : Marquitta * 1928 : La Petite marchande d'allumettes * 1928 : Tire-au-flanc * 1928 : Le Tournoi dans la cité * 1929 : Le Bled
Films parlants
* 1931 : On purge bébé * 1931 : La Chienne * 1932 : La Nuit du carrefour * 1932 : Boudu sauvé des eaux * 1932 : Chotard et Cie * 1933 : Madame Bovary * 1935 : Toni * 1936 : Le Crime de Monsieur Lange * 1936 : Partie de campagne * 1936 : La vie est à nous * 1936 : Les Bas-fonds * 1937 : La Grande illusion * 1938 : La Marseillaise * 1938 : La Bête humaine * 1939 : La Règle du jeu * 1941 : L'Étang tragique (Swamp Water) * 1943 : Vivre libre (This Land Is Mine) * 1945 : L'Homme du sud (The Southerner) * 1946 : Le Journal d'une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid) * 1946 : Salut à la France (Salute to France) * 1947 : La Femme sur la plage (The Woman on the Beach) * 1951 : Le Fleuve (The River) * 1953 : Le Carrosse d'or * 1954 : French Cancan * 1956 : Elena et les Hommes * 1959 : Le Testament du docteur Cordelier * 1959 : Le Déjeuner sur l'herbe * 1962 : Le Caporal épinglé * 1971 : Le Petit Théâtre de Jean Renoir
Je désire attirer votre attention sur un des films de Renoir, La bête humaine...
Jean Gabin, l'acteur principal du film, est décédé le 15 novembre 1976. Or, ce jour marquait l'élection du premier gouvernement de tendance souverainiste au Québec, c'est-à-dire le Parti Québécois.
Quand on parle de voies ferrées, et qu'on connaît un peu tous les films du genre, et bien... faut bien que ça finisse en queue de poisson ou presque, du moins au point de vue mythologique et des noms de personnages.
Or, Gabin tua l'actrice dans le film... verrons-nous une réédition en réel de cette expérience? Seul l'avenir nous le dira.
Par ailleurs, Renoir est un excellent réalisateur, d'une qualité qu'il ne s'en fait plus tellement de nos jours... j'avais apprécié Le fleuve également, pour le discours de l'identité de genre. Là-dessus, on voit beaucoup où Rowlings est allée chercher ses inspirations pour le personnage de Harry Potter.
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
Sujet: Re: Jean Renoir Lun 25 Fév 2008 - 9:56
Le seul film que j'ai pû voir de J. Renoir c'était Une partie de campagne, qu'une prof de lycée nous avait montré. Je me souviens que je l'avais vraiment trouvé très bien, mais n'en garde que peu de souvenirs malheureusement.
C'est étrange que ce réalisateur si culte si incontournable dans le paysage du cinéma français, et même du cinéma tout court, soit si peu diffusé...
Peut-être pourrais-tu nous parler un peu plus de ces films qui t'ont marqué. et moi, je vais guetter les redif à la tv ou au ciné, en attendant.
jack-hubert bukowski a écrit:
Jean Gabin, l'acteur principal du film, est décédé le 15 novembre 1976. Or, ce jour marquait l'élection du premier gouvernement de tendance souverainiste au Québec, c'est-à-dire le Parti Québécois.
Certes, mais je ne comprends pas le rapport entre les deux... ou c'est juste anecdotique et tu avais envie de le souligner, ou est-ce que ça a un sens particulier qui m'échappe ?
Citation :
Or, Gabin tua l'actrice dans le film... verrons-nous une réédition en réel de cette expérience? Seul l'avenir nous le dira.
soit ce matin je suis complètement perdue, soit tu n'es pas clair... que veux-tu dire par là ? Qu'un homme tue une femme, ça se voit et se revoit tous les jours, est-ce que la scène du meurtre est particulière ? Etrange ?
jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
Sujet: Re: Jean Renoir Lun 25 Fév 2008 - 13:31
Queenie,
En quelque part, oui, c'a un sens particulier. Si on se réfère dans le temps, déjà quelque part on parlait de l'amour d'André Malraux s'étant suicidé en 1944, comme Anna Karénine dans un livre de Tolstoï. Et bien, le fait qu'on puisse relever le synchronisme temporel avec le jour du décès de Gabin et l'élection du PQ, et se référer à la production filmique de Gabin, retrouver un film-clé, et qui recoupe un peu la quête entreprise par Hubert Aquin, pour ne nommer que celui-là. Déjà, plusieurs films français et européens ont la réputation d'être passionnels et assez torrentiels.
Parfois, le fait de tuer ne doit pas être pris au premier degré... mais être perçu de façon symbolique, comme pour accélérer une quête d'émancipation, pour atteindre un état de béatitude genre.
Dans la vie, Gabin meurt... dans le film, la fille est tuée... il y a donc processus d'inversion des genres. Parfois quand on vit des expériences spirituelles d'une telle intensité, nous en venons à raisonner un peu comme le membre d'un sexe opposé le ferait. Je pense que c'est un peu mon cas, même si mon identité se porte bien... :)
Pour revenir à Renoir... tous ses films sont à voir tant qu'à moi. Pour le moment, j'ai également vu La grande illusion que j'avais un peu moins aimé que les autres. Ça se passe dans le contexte de guerre avec l'Allemagne...
Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Jean Renoir Sam 23 Aoû 2008 - 21:05
A propos de la règle.
Quelques mots si vous le voulez sur le film le plus important de Jean RenoirLa règle du jeu.J'avoue avoir une passion pour ce film que j'ai revu,découpé,disséqué,ce film célèbre et incompris lors de sa sortie.Il faut dire qu'en 39 la France avait la tête ailleurs.Un régal!
Les invités se pressent à la Colinière,le manoir du Marquis de la Chesnaye.Certains seront vite hors-jeu,d'autres cherchent à tirer leur épingle du jeu.Souvent jeux de mains,jeux de vilains.Et si le jeu en vaut la chandelle il vaut mieux ne pas trop se prendre au jeu.Rien de vieux jeu dans ce jeu de massacre de Jean Renoir.Ce film,très en avance en 39 par sa construction,son naturel,sa liberté,ses angles et son "humanité" fut copieusement hué.Remis en selle par André Bazin et d'autres il jouit maintenant et à juste titre du statut parfois galvaudé de film culte(?).Car tous ces gens là,aristos ou domestiques sont des types comme vous et moi,ni plus ni moins reluisants.Enfin pour vous je ne sais pas trop.
Le Marquis amateur d'automates,Octave le pique-assiette sympa et opportuniste,Schumacher le malheureux mari,Marceau le braconnier anar,Jurieu l'angélique et naïf aviateur ont tous quelque chose de nous.On s'arrange,on fait tous de petits compromis,on a tous nos raisons. Et les dames aussi,la Marquise, Lisette sa camériste,la belle Geneviève.Drôle de jeu quand même que ce jeu de la mort et du hasard.Considéré comme le meilleur Renoir et souvent comme l'un des meilleurs films français.Je ne goûte guère les classements.Mais c'est un chef-d'oeuvre que n'auraient renié ni Marivaux,ni Musset,ni Beaumarchais qui,s'ils ne figurent pas au générique sont pour le moins "inspirateurs
Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Jean Renoir Mar 2 Sep 2008 - 21:13
Des eaux d'Orient
Renoir après sa période américaine passe par la case Inde avant son retour en France.Ai-je eu tort de mettre The river dans le Cinéma d'ailleurs?Cas très à part dans la filmo de Jean Renoir cette adaptation du beau roman,très anglais,de Rumer Godden,Le fleuve n'a guère été compris à sa sortie.Il est vrai que la parenthèse indienne de Renoir a de quoi surprendre.Il est vrai que l'homme avait changé.Les méthodes de tournage américaines,avec leur pragmatisme,et d'excellents résultats parfois(L'homme du Sud),et la maturité ont conduit Renoir à s'interroger différemment à l'existentielle condition humaine.Loin de l'engagement facile de La vie est à nous,du pacifisme de La grande illusion,de l'ironie cruelle de La règle du jeu.Du joli livre de Rumer Godden,presque de la littérature de jeunesse(elle est aussi l'auteur du Narcisse noir dont Michael Powell tira un beau film),ce qui n'est pas péjoratif du tout tant qu'il n'y a pas trop de manipulation,Jean Renoir tire un récit qu'on dira souvent panthéiste.Je suis assez d'accord.Il y a dans les couleurs,ah les couleurs,une force cosmique et un tel tellurisme dans les racines de ces grands arbres et dans les eaux du fleuve,charriant tous les usages,Inde éternelle,où l'on ignore même Gandhi,qu'un grand créateur suprême semble avoir signé la photo,de toute beauté.Une sorte de néoacadémisme, comme dans un livre d'images ou mieux,un livre d'heures médiévales enluminées.
Y voir comme certains,l'influence de Rossellini,qui tournera India en 58,me paraît hasardeux.Je monte facilement sur mes grands chevaux quand on évoque le Néoréalisme et pense que la sagesse de ce film s'éloigne pas mal d'une certaine colère dans l'Italie de l'après-guerre.Non je crois que Le fleuve est presque unique.A chacun de se faire son idée.Jean Renoir n'est pas mon cinéaste préféré et ses engagements ont parfois été pesantisssimes mais je ne tiens pas ses derniers films pour négligeables.Loin de là.Libre à tous de trouver Le fleuve sulpicien dans son indianité de pacotille.Moi j'y ai vu un beau film,l'histoire douloureuse d'un apprentissage de la peine pour trois jeunes filles entre Europe et Asie,entre adolescence et féminité, dans le cadre,souvent très végétal et luxuriant d'un tableau de maître,enfin de fils de maître.
Deux choses encore.L'avis d'un certain Scorsese qui semble s'y connaître en cinéma.Et la thématique de la rivière que de nombreux exégètes ont relevée à juste titre,La fille de l'eau, Boudu,Une partie de campagne,Le déjeûner sur l'herbe et en Amérique,L'étang tragique et L'homme du Sud.
Le Fleuve, un des plus beaux films qui soit ! Mon père m’a emmené le voir quand j’avais 8-9 ans. C’est un film qui s’est imprégné en moi et ne m’a jamais quitté depuis. Martin Scorsese
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Jean Renoir Jeu 6 Aoû 2009 - 12:15
La vie est à nous (Jean Renoir, 1936). Bien que signée Renoir, il s'agit plutôt d'une oeuvre collective commandée par le Parti communiste français pour diffusion interne (il ne sera exploité en salles qu'en 1969). Un film de propagande, entre le documentaire et la fiction, qui témoigne à sa manière du climat d'une époque, de crise et de chômage, de la montée du fascisme et des menaces d'une nouvelle guère. A prendre avec un certain recul, évidemment, surtout lorsqu'il est question de faire une République française des soviets (sic), éloge appuyé de Lenine et Staline à l'appui. Une vraie curiosité dans la carrière de Renoir qui, pour être de gauche, n'a jamais pris sa carte du PCF.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Jean Renoir Jeu 6 Aoû 2009 - 12:18
On purge bébé (Jean Renoir, 1931). Le premier film parlant de Jean Renoir, un moyen-métrage tourné en une semaine et monté dans la foulée, est une adaptation très drôle de Feydeau. Le film est célèbre parce qu'on y entend un bruit de chasse d'eau (détail qui a beaucoup amusé Renoir) mais il vaut surtout pour son interprétation, celle de Michel Simon, entre autres, et l'apparition fugitive d'un Fernandel gominé. Réalisé pour prouver aux producteurs qu'il était capable de tourner vite et bien, On purge bébé précède La chienne aux ambitions artistiques toutes autres.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Jean Renoir Dim 21 Nov 2010 - 17:31
La fille de l'eau (1924) Premier film de Jean Renoir. Grande maîtrise de la mise en scène qui passe d'un extrême à l'autre, du réalisme à l'onirisme, du mélodrame à la farce. C'est un peu déconcertant, d'autant que l'on sent aussi bien l'influence de l'impressionnisme, dans la "capture" des paysages que celle de l'avant-garde, avec une utilisation remarquable d'effets spéciaux. Le récit, simple au demeurant, devient, sous la caméra de Renoir, une oeuvre complexe et d'une grande richesse. Catherine Hessling, dernier modèle d'Auguste Renoir, joue le rôle principal. Elle aussi est changeante dans son interprétation, jusqu'à l'outrance.
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Jean Renoir Dim 21 Nov 2010 - 19:11
Nana (1926) Une grosse production, très ambitieuse, d'un Renoir qui souhaitait s'inspirer du style de mise en scène de Von Stroheim. Ce fut un énorme échec public et financier. L'un de ses biographes, Raymond Durgnat écrivait : "Le film porte les traces des incertitudes stylistiques dont souffrait le cinéma français de l'époque, déchiré entre l'exemple américain, l'exemple allemand, la culture de la bourgeoisie française et les obligations de plaire à un large public." Très juste, le film, bien que brillant par périodes (le French cancan), est insatisfaisant du point de vue artistique. La fidélité au roman de Zola n'est pas à remettre en cause, c'est davantage une question de rythme (le film fait 2h30) et de conduite du récit, assez sage, en fin de compte. L'interprétation de Catherine Hessling est loin d'être convaincante. Il est évident qu'elle n'a pas le talent d'une Louise Brooks, d'une Mary Pickford ou d'une Greta Garbo.
traversay Flâneur mélancolique
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Sujet: Re: Jean Renoir Lun 22 Nov 2010 - 16:05
Mon top 10 Renoir :
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Jean Renoir Dim 19 Déc 2010 - 15:24
Le testament du docteur Cordelier (1959) Téléfilm tourné en à peine dix jours qui se veut une adaptation contemporaine de Dr Jekyll et Mr Hyde. Pas terrible en vérité, avec ses personnages caricaturaux et un Barrault qui surjoue en permanence. Mieux vaut se replonger dans les versions anciennes du roman de Stevenson, à commencer par la meilleure, celle de Mamoulian (1932).
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Jean Renoir Sam 18 Fév 2012 - 19:39
La Grande illusion (1937)
Pendant la première guerre mondiale deux aviateurs français sont abattus et faits prisonniers, le lieutenant Maréchal (Jean Gabin) et le capitaine de Boëldieu (Pierre Fresnay). Ils sont immédiatement accueillis avec la plus grande civilité par leurs homologues allemands notamment par leur vainqueur le capitaine von Rauffenstein (Erich von Stroheim). Ils sont invités à table, table autour de laquelle on parle allemand, français et anglais le plus naturellement du monde. On constate toute fois les différences de milieu entre les plus gradés et aristocrates et les autres... mais la rencontre est interrompue par le transfert à un camp de prisonniers pour officier ou le changement d'ambiance qui est nettement plus "gueules cassées" la vie s'avère pas si mauvaise car les deux hommes partagent la compagnie du lieutenant Rosenthal (Marcel Dalio) fils de banquiers qui se fait ravitailler par sa famille. Et le ton du film s'installe, quelque part entre une grande aventure, un tantinet cocardière, un constat de fracture sociale douce mais évidente... et des vieux, les gardes allemands, des hommes abimés et une bonne humeur de façade qui s'effrite parfois. En arrière plan un tunnel pour une tentative d'évasion...
Puis une deuxième partie dans un autre camp, une forteresse, tenu par un von Rauffenstein plus gradé et plus baroque. Rosenthal est encore de la partie et on retrouve quelques années ? plus tard le même jeu, et les mêmes différences mais pas tout à fait. Boëldieu a toujours sa distance mais est différent, von Rauffenstein plus amer... c'est surtout dans leurs dialogues que se définit la notion de classe, les deux sachant leur moment révolu et derrière eux des modèles de sociétés guerrières qui s'ils font leur "travail" les répugnes, surtout après. après quoi ? Et le pendant chez ceux issus des classes laborieuses, se sentant différents de leurs "supérieurs" mais s'en voulant un peu de couper les ponts de la fraternité et du respect mutuel. Étrangeté de l'instant.
C'est là que le film garde ses silences qui conservent du même coup la dynamique classique du film et nourrit son caractère, ses subtilités dans l'exposition des rencontres dans les langues et les dialogues, les coupures et les réunions, les attentes, les occupations...
La troisième partie esquisse un retour à la vie civile après l'évasion quand Rosenthal et Maréchal sont accueillis par une veuve allemande dans la montagne... grands espaces et travail et joies simples. Avec la même retenue et tout en jouant l'histoire d'amour pudique c'est la limpidité du moment qui abreuve le spectateur et suscite une certaine émotion. Puis vient le départ...
Incroyable de penser que le film est de 1937 tant il formalise le pacifisme et les identités et aussi dans sa façon d'aborder l'antisémitisme très franchement entre la boutade et le coup de colère. Un peu rapide parfois et cadrant ainsi avec un sens somme toute réussi du grand spectacle (au bon sens du terme malgré un côté légèrement suranné) ce fut quand même une très belle séance de cinéma grâce à la sortie en salle de cette belle restauration ! Et puis c'est vraiment pas moche.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Jean Renoir Sam 18 Fév 2012 - 20:35
animal a écrit:
La Grande illusion (1937)
Il faudra que je le revois, tiens. Bande annonce (enfin, résumé, plutôt ! c'est tout plein de "spoilers", tout ça !) :
Et présentation du film par Jean Renoir lui-même, en anglais, c'est sympatoche :
Il y a quelques jours, j'ai revu La Règle du Jeu (1939). Ca tient encore bien la route. On Purge Bébé (1931 ; avec Michel Simon, Fernandel dans un petit rôle), d'après la pièce de Feydeau, beaucoup moins, peut-être en partie à cause du jeu excessif de Jacques Louvigny.
En tout cas, La Grande Illusion fait partie des classiques qu'il faut vraiment voir, plutôt que de voir le dernier navet ou le dernier film pas terrible qui sort pour "se faire son opinion", comme ils disent dans les commentaires qui ne veulent pas trop prendre partie. Malheureusement, je crois que ces films ne passent pas tellement sur les chaînes dites “publiques".
Quand on pense que La GrandeIllusion ou La règle du jeu vont sur leurs 75 ans... combien des films actuels seront encore ne serait-ce que visibles dans trois quarts de siècles ?
Sans connaissance des classiques, comment apprécier vraiment les films d'aujourd'hui ?
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Jean Renoir Sam 18 Fév 2012 - 20:54
pour aller dans ce sens... je connais peu ou mal les classiques (j'ai Godzilla qui m'attend quand même, depuis ce matin, mais je l'ai déjà vu mais je ne sais pas quelle version ?) c'est vrai qu'en voyant ce film, comme d'autres, américains notamment, je suis frappé par le mélange, mélange comme si c'était relativement improbable, de spectacle, il en va de l'émotion et de l'image et de... pas tant du contenu d'ailleurs (combien de films très très gentils, que de la manière, peut-être ? La Grande illusion c'est certainement formaté, un genre, un style, une époque, mais ça dit quand même ce que ça veut dire et ça nuance là ou ça le veut et ça de plusieurs manières, à plusieurs moments (il est peut-être là le mélange en fin de compte ?) à la fois c'est simple, à la fois ça éblouit et à la fois ça interpelle.
ah merde, elle est belle cette présentation, après avoir vu le film, ça en impose.
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Jean Renoir Dim 19 Fév 2012 - 22:23
Des classiques indispensables...j'en profite pour signaler que Le Fleuve ressort le mois prochain en DVD chez Carlotta : mon Renoir préféré, une splendeur plastique d'une incomparable fluidité.